Aliper ∞ The darkest night, never felt so bright, with you by my side

Dernière soirée au Laos, demain, retour à Boston. Dans un sens, je suis heureuse de rentrer, de retrouver mes amis qui sont restés là-bas, de tout raconter à Hope et Alan. Mais dans un autre sens, j'ai envie de rester ici au Laos, de continuer d'avoir de bons moments ici, comme si ce n'était pas possible d'en avoir à Boston. Depuis ces derniers jours, je suis sur mon petit nuage aux côtés d'Alek et je n'ai pas envie que ça change. On a certes fait un pacte, mais à Boston, il a tout de même son ancienne vie. Enfin bref, on est encore ici et ce soir, je passe ma dernière soirée au Laos avec Alek. On va manger un petit bout ensemble au O'Grady's Irish Pub and Restaurant, sans personne d'autre. En plus, la bouffe va plus nous rappeler la notre que celle de ce pays. Parce que, c'est bien délicieux mais je commence à en avoir marre de bouffer du riz et des épices toute la journée. Dans ma chambre d'hôtel, je me prépare le plus rapidement possible. Ouais, j'aime pas être en retard, je l'ai déjà été et ça lui donnerait une occasion de m'embêter encore sur ce sujet. Sortant de la douche, je me sèche vite les cheveux, histoire de ne pas ressemble à chewbacca. Je me maquille tout juste, de toute façon, il m'a déjà vu temps un état bien pire à la plage. J'enfile une robe mais des chaussures plates, le pauvre, je ne vais pas encore lui demandée de me porter. Quoique, j'aime bien ça. Bref, je me check une dernière fois devant le miroir, récupère mon petit sac, mon téléphone, mon porte feuille et la clé de ma chambre. Refermant la porte derrière moi, je longe le couloir puis entre dans l'ascenseur qui me descend jusqu'au hall de l'hôtel. On s'est donné rendez-vous devant l'hôtel, du coup, je sors du bâtiment, mais il n'est pas là. Tiens, monsieur serait capable d'être en retard. On verra, de toute façon, ce n'est pas encore l'heure. Prenant mon téléphone en main, je m'occupe en l'attendant, me baladant sur Instagram, puis facebook, lissant aussi les dernières news people. Tss, rien de bien intéressant.

• Le Summer Camp touche déjà à sa fin, encore une fois c'est passé beaucoup trop vite. Une fois de plus, j'en aurais profité, je me serais amusé, j'aurais découvert une nouvelle culture, de nouveaux paysages, de nouvelles personnes. C'est l'une des choses que j'aimais lors de ces voyages, la découverte, cette putain de découverte que je ne pourrais faire si je restais le cul assis sur mon canapé devant ma télé ou mon ordinateur. J'ai besoin de bouger pour me sentir vivant, j'ai besoin de découvrir la vie, le monde. Je pense que mon retour à Boston va être assez mouvementé, entre le procès pour savoir si je peux avoir la garde de Quincy et toutes ces conneries, je risque d'en prendre plein la gueule. Alors j'ai juste envie de profiter de la dernière soirée comme il se doit, j'ai envie de ne penser à plus rien d'autre à part la personne avec qui je la passe, Piper. Ouais, toujours elle, toujours la même. Au final, on est plutôt pas mal assorti, elle est aussi folle que moi. Ce soir, on avait décidé d'aller manger dehors, profiter de cette dernière soirée à deux, profiter des paysages une dernière fois. Une douche, un coup de sèche cheveux et j'étais prêt, descendant les marches du grand hall, pour arriver devant l'hôtel, et là... Le choc. Elle y était déjà. Sérieusement ? Piper à l'heure ? De jours en jours elle continue de me surprendre. Arrivant à sa hauteur, j'viens déposer un rapide baisé sur ces lèvres. "Il va pleuvoir que tu es en avance ?" Toute ma vie j'vais lui casser les couilles avec ça en fait. "Ou t'étais tellement excité de me voir que t'attends ici depuis cette après-midi ?" Oui les chevilles, on va se calmer un peu hein. •

Putain, demain soir on s'en vol pour Boston. On va retrouver les copains, et pourvoir tout leur raconter sur ces vacances. Mais hélas, il y a aussi la rentrer. Il va falloir penser aux cours, aux examens, à l'hôpital mais aussi au club. Ouais, cette année, j'ai décidé de m'inscrire à un ou deux clubs. Enfin non, un ça sera déjà pas mal. À ma toute première année, je faisais partie des Cheerleaders mais j'ai vite arrêté à cause de mes cours. Du coup, cette année j'ai vais peut-être m'y remettre. Quoique, Alek risque de se faire des films s'il me voit en tenue. En parlant d'Alek, je l'attend devant l'hôtel pour notre petit rendez-vous. Oui, c'est notre dernière soirée au Laos et on a décidé de la passer ensemble. Sortant mon nez du téléphone, je le vois arriver et visiblement, il semble surprit de le voir déjà dehors et surtout à l'heure. "Je t'avais bien dit que j'étais capable d'être a l'heure ", Je lui répond en accueillant son baiser. "Je t'attend ? Non....mais on avait rendez-vous ensemble ?", je lui répond avec un air gêné. Quoi ? Il me fait taquine, je peux faire de même non ?. Lui tirant la langue, je glisse ma main dans la sienne, prenant la route pour le petit restaurent pub. "Alors, qu'est-ce que tu as fait de beau aujourd'hui ?". Ouais, parce que aujourd'hui, nous avons pas passé la journée ensemble. Et franchement, je l'ai plutôt bien ressenti, ses conneries manquent quand même. Arrivant devant le pub, nous entrons et là, j'ai déjà envie de danser en entendant la musique mais je me retiens. Ouais, Il m'a déjà vu en pleine folie, faut que je me calme un peu quand même. Nous suivons le serveur qui nous mène vers une table, près de la vitre. "T'as envie de quoi ?", je demande tout en regardant la carte. Putain, j'ai trop faim, je pourrais tout manger sur cette carte. Ça va faire du bien de manger de la nourriture de chez nous, on va dire, parce que j'en ai marre des trucs épices !. "Alors, hâte de rentrer à la maison ?".

• C'est passé trop vite, c'est passé beaucoup trop vite. Deux mois c'est quoi dans une vie ? C'est rien, c'est rien du tout. En deux mois t'as le temps de faire quoi ? Beaucoup de choses en fait, bien trop de choses même. Si je devais résumer ce voyage, disons que si on part du début, j'ai commencé à redevenir l'Alek que j'étais dans le passé, celui qui s'amuse à aller voir des filles juste comme ça. Bon, j'ai pas non plus couché partout, depuis mon ex femme, j'ai couché avec seulement deux filles, Coco, et Willa, ma meilleure amie. On dira simplement qu'on a pris une mauvaise route, rien de plus, qu'on c'est laissé tenté sans vraiment savoir ce qu'on faisait et puis voilà. Et puis il y a eu Piper, on a pas couché ensemble, non, mais elle a débarqué et j'me suis retrouvé en elle. Bizarrement, elle était ce que je recherchais sans que je le cherche en fait, je ne m'étais pas inscrit à ce Summer Camp pour trouver quelqu'un comme elle, non, mais la surprise ne pouvait être qu'agréable. J'me sens bien, en sa compagnie, j'me sens bien, quand on est ensemble, et c'est pour ça que cette dernière soirée, c'est avec elle que je voulais la passer, et avec personne d'autre. "On avait rendez-vous ensemble ? J'passais dans le coin et je t'ai vu moi, c'est tout..." Autant rentrer dans son jeu non ? Bref, on se dirige vers les restaurants, et là, elle me demande ce que j'ai fais de ma journée. Je soupire, parceque putain, j'ai pas fait grand chose à part mes valises. Alors je ne réponds pas, je hausse les épaules histoire de lui faire comprendre que j'ai rien foutu si ce n'est faire mes valises. On discute, on discute, et là, on arrive au restaurant, prenant place en suivant le serveur, lorsqu'on nous apporte la carte, la jeune femme me demande de quoi j'ai envie. J'peux m'empêcher de la regarder et de hausser plusieurs fois les sourcils, vous savez, comme les vieux pervers dans les films. "Tu veux pas savoir, c'est pas l'endroit pour ce genre de révélation, je pensais que tu savais te tenir !" Jetant un coup d’œil rapide à la carte histoire de voir ce qui pourrait m’intéresser, je finis par la reposer sur la table une fois mon choix fait, reportant mon attention sur Piper. "Honnêtement ? Oui et non..." Et avec ce genre de réponse, elle va me demander d'expliquer le oui mais aussi le non, alors je ne lui laisse pas le temps de le faire que j'enchaîne. "Oui, parcequ'ici, c'est pas chez moi, et que je vais peut-être enfin avoir une chance de revoir mon fils. Et non... Pour la même raison, j'vais surement revoir mon fils, et qui dit revoir mon fils dit procès et tout ce bordel, alors disons que j'ai pas vraiment hâte de me retrouver devant le juge..." Et ça, même si j'ai hâte de voir mon fils. Les batailles avec Nevada vont me fatiguer, j'ai plus envie de ça, j'ai pas envie d'une guerre, j'veux juste que tout soit normal en fait... •

Ce soir, je compte bien profiter de cette dernière soirée à Boston. J'aurais pu la passer avec mes amis, mon meilleur ami, mais j'ai préféré choisir Alek. J'ai passé de très beaux moments avec lui, depuis le début de ses vacances et j'ai envie qu'elles se finissent sur une belle note aussi. Notre relation, lien a évolué au fil des jours. Nous étions deux simples amis, qui s'amusaient à se taquiner, se dire des conneries pour finir par former un couple. Enfin, est-ce qu'on est en couple ?. Franchement, j'en sais rien, je ne sais pas si pour lui, je suis sa copine, ou sa distraction des vacances, même après m'avoir fait faire un pacte. Bref, je suis toujours sur mon petit nuage à lui parler devant l'hôtel. "Oh cool tant mieux, j'attend un mec pleins de tatouage, de beaux yeux bleu...il te ressemble légèrement en fait". Après notre boutade, on se met enfin en route, pour rejoindre le restaurant. En chemin, je lui demande ce qu'il a fait de beau aujour'hui, mais je n'ai qu'un hausse d'épaule comme réponse. Ah, il s'est tant fait chié que ça ?. "Bah, quoi, Pip' n'est pas là le temps d'une journée alors tu te fais chier ?". Oui, oui, mais cheville vont très bien. Une fois dans le restaurant, qui fait pub aussi pour le coup, nous suivons le serveur puis, une fois à table et la carte en main, je demande ce que désire Alek, sauf que ouais, j'aurais dû penser à mes mots avant de les prononcer. "Ah merde bah non, jpensais qu'on le ferait sur le billard moi !", dis-je en faisant une fausse moue, tout en regard le billard. Il me fait rire ce con, mais ouais non, pas le lieu, pas le moment. Continuant de parcourir la carte, je lui pose une autre question, concernant le retour à Boston. Ouais, bon, il n'est pas obligé de tout me raconter, après tout, certaines choses sont privées, mais Alek décide de développer sa réponse. Refermant, la carte, je le regarde avec attention, mais ce qu'il me dit me fait de la peine, pour lui, pour Quincy. C'est triste, être enfant de divorcer, c'est de la merde. Bon ok, une part de moi ne peut qu'être contente sinon, il ne serait pas là en face de moi, mais je suis triste pour son fils, parce que je sais ce qu'il va ressentir quand il aura l'âge de comprendre tout ce qu'il se passe. "Oh...tu as une idée de ce que vous allez faire ?", je me risque à lui demander, avant d'enchaîner "Tu sais, je sais que ça ne me regarde et que je ne suis personne, mais, pensez à ce qui est le mieux pour Quincy, pas pour vous.... Quand mes parents ont divorcé, ils ont fait ce qu'ils voulaient eux, ils n'ont pas pensé à notre bien et regarde aujourd'hui, ça fait 5 ans que je les ai fui et que je suis venue me perdre à Boston", dis-je d'un rire nerveux. Ouais bon, la ferme Piper sinon, tu vas t'en prendre une. Heureusement, pour moi, le serveur vient prendre notre commande. Je demande ce qui ressemble à un fish and chips, ajoutant à ça une bière.

• Je la regarde, elle. Je souris bêtement, elle me plaît. Après Nevada, j'pensais pas pouvoir apprécier quelqu'un autant, j'pensais pas que je réussirais à m'ouvrir à une autre fille, que je réussirais à me laisser aller, moi qui pensais que être seul était le seul moyen de me faire payer, je m'étais bien trompé. J'étais pas fait pour être seul, j'étais pas fait pour payer mes erreurs du passé toute ma vie, j'étais juste fait pour avancer, pour apprendre de ces erreurs, et me relever. J'me suis relever, la jeune femme m'a aidé d'ailleurs, elle a été là pour moi sans vraiment s'en rendre compte je pense, et puis voilà ou nous en sommes aujourd'hui. A s'attendre pour aller manger ensemble, à vouloir passer encore et encore plus de temps ensemble. "Comme un rat mort ! J'ai juste préparé mes valises, et encore, me reste pas mal de trucs à prendre..." Sauf que je suis le genre de personne à toujours tout repousser au lendemain, à toujours attendre le dernier moment. Mauvaise habitude. Une fois à l'intérieur du restaurant, on continue ce petit jeu, cette taquinerie, sauf que cette fois ci, je vais bien plus loin qu'avant, je lui fais part de mes pensées les plus profondes, masquant ça par le jeu. "T'as vraiment envie d'afficher ton corps devant tout le monde ?" Ouais, ça ne me plairai pas, j'ai pas du tout envie que des personnes la regarde à poil et la dévisage comme si elle n'était qu'un vulgaire bout de viande, je suis le seul à pouvoir le faire, et encore, sans qu'elle ne puisse le voir. Mais là, le sujet devient plus sérieux, la carte entre les mains, je lâche un soupire et je lui balance tout, comme ça, sans aucun filtre, sans aucune retenue, moi qui n'aime pas trop parler de moi, je m'étais livré sans aucun problème. Putain, c'est elle qui me fait ça ? "T'es pas personne, déjà..." Elle n'est pas personne, enfin, par rapport à la situation si, mais si je lui en parle, c'est qu'elle est importante pour moi et que son avis compte. "Je le sais ça, c'est pour ça que j'ai pas envie de me battre de base, sauf que j'ai pas le choix, j'ai juste envie de revoir mon fils, j'vais pas demander sa garde exclusive car jamais j'pourrais faire ça à Neva, juste avoir le droit de le voir, c'est tout ce que je veux en fait..." Rien de plus, je demande rien de plus. Sauvé par le gong, on vient prendre notre commande. Pas besoin de réfléchir bien longtemps, je demande un hamburger, j'ai besoin de gras, de malbouffe, j'ai besoin d'autres choses que du riz et des épices. •

Combien de fois ai-je était amoureuse d'un mec au juste ? Si on compte bien, qu'une fois. Niels a été le seul dont j'ai vraiment été amoureuse. Est-ce que je pourrais tomber amoureuse d'Alek ? Peut-être, il est encore trop tôt pour le dire, mais, il me plaît, je me sens bien avec lui et je sens ce petit manque quand il est n'est pas là. Je souris devant lui, même s'il me taquine, essaye même de me faire chier. Je devrais lui hurler dessus, mais à la place, je rigole. On est comme ça, c'est notre relation qui est ainsi et je préfère ça, plutôt qu'être avec quelqu'un avec qui je me prends tout le temps la tête. Donc aujourd'hui il n'a rien fait, à part faire sa valise, ce qui me donne envie de le taquiner, sur le fait qu'il se fasse chier sans moi. "Moh mon pauvre chéri ! Attends, tu as passé ta journée sur ta valise, mais tu ne l'as pas terminé ? Tu as pris toute ta maison ou quoi ?", je m'amuse à lui demander, alors que l'on se met en route vers le restaurant. Une fois assis au restaurant, les taquineries reprennent. Est-ce que j'aimerais afficher mon corps devant tout le monde ? Hmm, bonne question tiens. Est-ce que j'en serais capable surtout ?. Non, ça fait scénario d'un bon porno, mais non, ça ira pour cette fois-ci, mais j'ai quand même envie de l'embêter. "Bah, tu sais, j'hésite un peu...le mec là-bas à l'air canon, je ferais bien un concours de corps nus, à la place d'une partie de jambes en l'air avec toi", je lui réponds, avec un air sérieux, haussant les épaules. Je déconne bien entendu, je suis quand même un peu pudique quand même, donc on ne va pas abuser. Alors que mon regard parcourt, le menu, Alek décide de s'ouvrir à moi, me parlant de son retour à Boston. Je pensais qu'il ne dirait pas grand chose, mais à la place, il me balance ce qu'il a sur le cœur. Cela me fait plaisir qu'il fasse ça, qu'il partage son ressenti avec moi. Je lui fais part de mon avis, de ce que je pense étant une gamine qui a grandit avec des parents divorcés, même si en soit, je ne suis personne pour parler de sa vie avec son ex et leur fils. Je souris quand il me dit ne pas être personne, pour lui du moins, mais c'est déjà ça. Ca fait du bien à entendre, et il continue donc à s'ouvrir de plus en plus par apport à son fils. "Tu crois qu'elle va accepter ?", ouais, je ne sais pas moi, mais d'après ce qu'il m'a dit, la façon dont ça s'est terminé, ça me fait quand même peur pour lui. Mais j'espère quand même qu'il aura le droit de voir son fils, qu'il sera heureux de le retrouver parce que je n'ai pas envie de le voir triste. Enfin, c'est bizarre d'avoir une conversation sérieuse pour une fois avec Alek, mais j'aime bien ça. Le serveur à notre hauteur, nous passons commande : un hamburger, un fish and ship et une bière. Ouais, je fais ma grosse pour le coup, mais j'ai faim. "Tu ne prends rien à boire ?", il serait capable de ne boire que de l'eau ?. À moins qu'il soit alcoolique et qu'il ne me l'ait pas dit, là, j'aurais l'air con avec ma bière.

• Je n'ai jamais aimer préparer mes valises, ça annonce toujours quelque chose de mauvais. Quand tu fais ta valise, c'est que tu t'en vas, c'est que tu quittes un endroit, et la plupart du temps, t'en as pas envie, à part quand tu pars en vacance. Mais c'est autre chose ça. A chaque fois que j'ai fait des valises, j'ai du quitter quelque chose auquel je tenais, pas un bon souvenir. Du coup aujourd'hui, j'ai pris mon temps, j'ai pris tout mon temps même, c'est limite si je ne mettais pas un t-shirt puis je la laissais en plan, pour venir en ranger un deuxième une heure après. "Même pas, c'est juste que j'aime pas, j'trouve ça chiant..." Mais passons. Et c'est ce qu'on fait, on change de sujet, on arrive au restaurant, et on continue de se chercher un peu, sauf que sa réponse, elle me plait pas. Haussant les sourcils, je balaie sa d'un revers de la main. "Tu vas surtout rester assise ici et mettre une écharpe ou une couette sur toi." Ouais, elle va pas commencer à me parler de mec ou je vais avoir envie de leur faire manger un coin de table ou une connerie comme ça. On va pas sortir le côté un peu violent avec les mecs et possessif maintenant quand même ? J'pensais qu'on allait attendre encore un peu moi. Bref, petit à petit la discussion devient de plus en plus sérieuse, pas habitué à ça à vrai dire, mais c'est pas déplaisant, la prochaine fois, ça sera à elle de se livrer tient. Chacun son tour. "Oh tu sais, elle est vachement borné et têtue, plus que moi, donc non, elle va tout faire pour avoir gain de cause, mais bon..." Mais bon oui, j'ai toujours su qu'elle était comme ça, alors j'aurais du m'en douter au final, j'aurais du prévoir sa réaction. "Baaaaah... Pour l'instant je vais boire de l'eau, si on commence à trop boire, on va finir par dire trop de merde et des trucs trop personnel, et j'ai pas envie que tu partes en courant tu vois... Alors l'alcool, j'vais attendre le dessert !" Que je lâche en rigolant. C'est pas vrai, mais étrangement, j'avais pas envie de boire, je voulais pleinement profiter de ce moment en sa compagnie, sans artifice autour, sans rien du tout, juste elle et moi. •

Alek a donc passé sa journée autour d'une valise, et ça me fait plutôt rire. Ouais, c'est vrai que c'est chiant de ranger ses affaires, de devoir les plier. Mais généralement, ça m'amuse de le faire, comme il y a deux mois pour venir ici au Laos. Sauf que là, on doit faire nos valises pour rentrer, retourner à Boston. Je n'ai pas envie, je n'ai même pas fait la mienne. Je la ferais demain, sûrement à la dernière minute. Il râle et ça me fait rire, on dirait un gamin qu'on force à ranger sa chambre. L'entraînant dans le restaurant, nous rigolons, continuons de dire des conneries. Là, c'est ma simple question concernant, à la base, la nourriture qu'il compte prendre, mais, il a tourné la chose autrement. Maintenant, je me suis embarquée dans une histoire de nudité, d'un billard et d'hommes, ce qui ne semble plus le faire sourire. "Une écharpe et une couette ? Mais je fais comment pour te montrer mon corps ?", je lui réponds, détournant la chose à mon avantage. Du moins, en ne l'embêtant plus avec les mecs près du billard. Bon, je fais mine de fermer mon gilet, bouton après bouton comme ça, je vais ressembler à une grand-mère. C'est mignon n'empêche la petite réaction qu'il a eue, m'enfin, je ne préfère pas qu'il se lance dans une bagarre, il ne nous manquerait plus que ça. Nous continuons de parler, abordant un sujet plus sérieux, qui nous évite de dire des conneries. "Oh, c'est dommage.... Enfin, j'espère quand même que vous arriverez à trouver un terrain d'entente". Parce que sinon, ça va être la grosse merde. Bon dieu, ça ne me donne tellement pas envie de me marier tout ça. Le divorce, ça sort d'où ça ? Pourquoi nos grands-parents sont toujours ensemble après des années et des années de mariage, alors que notre génération par en vrille pour un rien. Enfin, ne donnons pas l'idée à Alek de retourner vers Nevada, sinon, je lui crève les yeux et le brûle vivant. À notre commande, je lui demande s'il ne compte pas boire. Non parce que j'ai pas envie qu'il crève de soif non plus hein, m'enfin, je ne suis pas contre un bouche à bouche en même temps. Posant ma main sur la sienne, je commence par lui répondre d'une voix calme "Tu dis déjà de la merde, tu sais ?", puis, je me mets à rire. Quoi ? Il me tend la perche lui aussi. "Alek, tu m'as avoué avoir été marié et avoir un enfant...si j'avais dû partir, je l'aurais fait depuis un moment tu ne crois pas ?". Parce que c'est vrai, pas beaucoup de jeunes femmes acceptent ce genre de passer, surtout pas à mon âge. J'ai 23 ans, je pourrais me trouver un jeune étudiant qui n'a pas déjà connu le grand amour ou qui n'a pas d'enfant. Au lieu de ça, j'ai préféré écouter ce con qu'on appelle le cœur et donner sa chance à Alek. Puis honnêtement, si je ne l'avais pas fait, je m'en serais certainement mordu les doigts. Voilà que le serveur revient à notre table, nos plats en main. Merci mon dieu, on va se régaler. Il pose mon plat face à moi, puis celui d'Alek, pour finir par mettre la bière entre nous deux. "Bon app'.

• La vie décidait souvent du chemin que nous devions prendre, sans réellement nous demander notre avis. Elle nous envoyait des signaux, des évènements qui nous pousserait faire cette direction, et, nous ne pouvions faire autrement, nous nous devions de suivre ce chemin qui nous était inconsciemment envoyé par je ne sais qui. Et comme les bons moutons que nous étions, nous le suivions, et le pire, ou le meilleure, je ne sais pas vraiment, c’est qu’on aimait ce chemin, c’est qu’étant donné que nous ne savions pas que c’était déjà prévu, que toute notre histoire était déjà écrire, nous apprécions ce qui se passait dans nos vie, comme si c’était quelque chose d’exceptionnel, alors qu’en réalité, c’est juste un vieux barbu qui l’a écrit, du moins, c’est ce qu’on pense, car qui nous dit que ça aussi ça n’a pas été écrit ? Qui nous dit que c’est un vieux blanc barbu toujours habillé en blanc qui occupe ce rôle ? Pourquoi ça ne serait pas un jeune adolescent boutonneux ? Un vieux slave ? On ne sait pas, on ne peut pas savoir tout ça, nous nous contentons de suivre ce qui nous a été appris, sans trop chercher à se poser des questions, à remettre en question tout ça. A vrai dire, je ne pense pas qu’on pourrait trouver de réelles réponses, on se casserait plus la tête qu’autre chose. Alors, tout ce qu’on peut faire c’est accepter, suivre ce destin qui nous ai proposé et ne pas se poser de question, sourire, faire comme si tout allait bien, même quand ça va pas. Personnellement, je m’étais souvent posé beaucoup de question, que ça soit sur la tournure que ma vie prenait, sur le destin qui m’était destiné, sur le fait que je sois le jeune homme que je suis devenue. Et, j’en étais arrivé à une conclusion assez simple. J’en avais complètement rien à foutre. J'avais décidé d'être moi-même tout simplement, et avec Piper, je me sentais bien. "Tu le montres qu'à moi, et en privé, c'est déjà très bien non ? Et puis, ça te va plutôt bien, essaie avec le dernier bouton fermé !" Je la taquine, mais au fond, je suis sérieux, j'ai pas envie que quelqu'un d'autres chope une mie molle en la regardant, j'ai pas envie que quelqu'un d'autre éprouve du désir pour elle, mais bon, malheureusement je n'y pourrais rien. Et puis on parle, et j'pense qu'il n'y a pas grand chose à dire de plus sur le sujet, j'ai pas envie de plomber la soirée, j'ai envie qu'on parle de tout, sauf du passé, alors je me contente de hausser les épaules, bouclant cette conversation. Quand elle met sa main sur la mienne, je m'attends à tout, mais pas à sa réponse, je la regarde, la fixant dans les yeux, essayant de garder un air sérieux, c'est compliqué, j'crois ça se voit à mes lèvres qui bougent légèrement, mais j'y arrive, je crois. "T'as pas totalement tord..." Elle a raison, après tout, qui a envie de se coltiner un mec qui a déjà une vie derrière lui, un enfant, une ex-femme ? Peu de personne je crois... Alors elle marque un point, un bon point même, et ça me fait plaisir. Coupé une fois de plus par le serveur, j'ouvre grand les yeux quand il dépose nos plats. Ah ouais, ça rigole pas. J'en oublie les politesse, prenant à pleine main mon hamburger et croquant dedans, jusqu'au moment où j'entendis la voix de Piper. "Ah oui désolé, bon ap !" J'aime trop la bouffe en fait, du coup j'en ai oublié la politesse, bah putain, elle doit vraiment se demander sur quoi, et non pas qui, elle est tombé. •