Lisben - the girl with the dragon tatoo

THE GIRL WITH THE DRAGON TATOO

Lisbeth avait eu raison de récapituler la chose. Elle avait exprimé une chose dans son email et une autre par la suite. Quand Ruben s’excusa et lui dit préférer commencer par le phénix, elle hocha la tête.

« Peu importe par quoi tu commences. Ne t’excuse pas, c’est moi qui n’ai pas été claire. »

Quand elle lui apprit être Suédoise, elle le vit s’arrêter pour lever les yeux de sa feuille et la regarder. Et non, elle n’était en aucun cas typée comme les gens nordiques. Elle n’était pas blonde aux yeux bleus et au teint pâle. Enfin, son teint n’était pas hâlé mais pas laiteux non plus. Donc il est vrai qu’au premier abord, on ne soupçonnerait jamais qu’elle vienne de ce pays. Un léger sourire amusé avait franchi la barrière de ses lèvres.

« Londres ? Magnifique ville. »

Elle avait pas mal voyagé, sous ses diverses identités. Londres faisait partie de ses villes européennes préférées. On pouvait facilement s’y fondre dans la masse, en anonyme. C’est ça que Lisbeth avait aimé, alors qu’à Stockholm, elle était fichée comme la femme ayant été acquittée d’un triple homicide mais qu’on regardait encore bizarrement quand on la croisait. La jeune femme posa un regard sur le croquis et hocha la tête.

« Oui, complètement… C’est magnifique. »

Elle se doutait qu’il n’était pas terminé mais ce qu’elle voyait déjà lui plaisait énormément.

« Tu veux que je t’envoie la photo du dragon ? Et tu penses que tu pourras graver ça sur ma peau dans combien de temps ? Je te rassure, je ne suis pas pressée alors ne te mets pas la pression. »

EXORDIUM.

(Invité)

« Tu veux que je t’envoie la photo du dragon ? Et tu penses que tu pourras graver ça sur ma peau dans combien de temps ? Je te rassure, je ne suis pas pressée alors ne te mets pas la pression. »

"Tu as de la chance, je viens d'arriver dans le coin et mon carnet de rendez-vous est désert. C'est quand tu veux... Oui je veux bien l'avoir par mail, tu as déjà mon adresse."

Il bu une gorgée de bière en admirant son croquis.

"Écoutes, comme j'aime bien ce motif et que j'ai toujours voulu le tatouer sur quelqu'un. Je te propose alors de ne payer que le matériel. La somme avoisinera les trente ou quarante dollars tout au plus."

Une nouvelle pause.

"Et si mon travail te plait et que tu arrives à encaisser la douleur, on fait le dragon dans la foulée. Je te ferais un prix sur ce motif aussi. Mais compte bien quatre bonnes heures pour le premier. Je veux qu'il soit parfait, alors je serait intransigeant avec les détails."

Ce deal était plutôt avantageux pour la jeune femme. Mais c'était un motif qu'il voulait vraiment réaliser donc l'échange paraissait plutôt correcte. Il lui vint une idée.

"J'ai une marque de fringues que j'ai créer il y a quelques années, les affaires sont plutôt bonnes, mais un petit plaisantin s'amuse à raconter de la merde à mon sujet. Je me dit qu'avec ton doctorat tu seras peut être capable de retrouver sa trace ?"

(Invité)

THE GIRL WITH THE DRAGON TATOO

Lisbeth écouta attentivement les paroles de Ruben. Elle ne s’attendait absolument pas à cette offre. Elle écarquilla les yeux, prête à riposter. Elle ne pouvait pas ne pas le payer, c’était quand même un sacré boulot ! Et, comme il le disait plus tôt, le premier tatouage allait au moins lui prendre quatre heures. Alors le dragon allait peut-être prendre le même temps. Si elle était capable d’endurer la douleur ? On ne pouvait pas trouver plus tolérante aux stimuli douloureux qu’elle. Pour le dragon de son dos, elle n’avait pas bronché une seule fois. La douleur, elle l’avait très bien ressentie mais n’en avait rien montré. Elle aurait pu encaisser bien plus et supporter que son dragon soit terminé et peaufiné en une seule fois mais sa tatoueuse avait refusé. La jeune suédoise croisa les bras et s’appuya contre le dossier de sa chaise en écoutant la suite. A mesure qu’il lui exposait son problème, un petit sourire apparaissait sur ses lèvres et s’agrandissait. Ainsi donc, on emmerdait déjà le nouveau venu en ville ? Le plaisantin n’allait pas s’en tirer comme ça. Pas avec elle et ses compétences.

« Je te l’enverrai par email alors. Euh… La semaine prochaine, ça t’irait ? »

Puis, elle enchaîna sur un ton un peu plus grave et un brin mystérieux.

« Je suis bien plus tolérante à la douleur qu’il n’y paraît. »

Maintenant, parlons de choses sérieuses, à savoir son nouveau job. Elle n’était pas prête d’être au chômage avec ses opérations illégales !

« Tu as un nom ? Ou un pseudo ? Ou une quelconque information sur cette personne ? Je suis capable de retrouver la trace de n’importe qui. »

Ou presque. Il ne manquait plus qu’elle trouve l’identité de la Suédoise folle qui voulait sa peau. Elle lui donnait du fil à retordre et c’était la première fois qu’elle n’arrivait pas à retrouver quelqu’un avec ses talents de hackeuse. Mais Lisbeth était certaine de pouvoir retrouver la trace de la personne que Ruben recherchait.

EXORDIUM.

(Invité)

« Je te l’enverrai par email alors. Euh… La semaine prochaine, ça t’irait ? »

"Sans soucis. J'attends de tes nouvelles alors."

« Je suis bien plus tolérante à la douleur qu’il n’y paraît. »

Il marqua une pause. La douleur lors d'un tatouage dépends de beaucoup de paramètres. Évidemment, certains individus montrait une robustesse lors des sessions. Mais il fallait également prendre plusieurs facteurs en compte : la fatigue, la zone du tatouage... Il répondit simplement :

"On verra ça donc le jour-J. "

« Tu as un nom ? Ou un pseudo ? Ou une quelconque information sur cette personne ? Je suis capable de retrouver la trace de n’importe qui. »

"Je t'enverrais tout ce que j'ai sur cet homme sur ton mail. J'ai une IP et plusieurs adresses mail. Je ne sais pas ce que tu peux faire avec ça..."

Il pointa sa bière vers Lisbeth.

"Il semblerait qu'on ai un deal ? On trinque ?"

Il souriait à la jeune femme. Il ne restait plus qu'à caler une date pour effectuer le tatouage. Concernant les informations, cela pouvait attendre encore un peu. Ruben avait d'autres chats à fouetter.

(Invité)

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Lisbeth pensait être aussi tolérante à la douleur que lors de ses derniers tatouages. Elle savait que des critères entraient en ligne de compte comme la zone à tatouer, par exemple. Elle verrait bien cela en temps voulu, de toute façon. Elle hocha la tête, déjà impatiente de passer sous les aiguilles de son nouveau tatoueur. Elle récupéra son portable, un demi-sourire sur ses lèvres. Elle prit sa pinte en main et trinqua avec Ruben.

« Je pense aussi. A la nôtre. »

Et ils trinquèrent. Lisbeth but une grande rasade du contenu ambré avant de reposer le verre sur la table. Autour d’eux, la pièce était comble mais personne ne les importunait.

« Ça fait combien de temps que tu habites ici ? Y’a une raison particulière qui t’a poussé à quitter Londres ? »

Quitte à tisser une relation autre que client-tatoueur, autant commencer tout de suite.

EXORDIUM.

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(Invité)

« A la nôtre. »

Quoi de mieux que de boire un verre pour sceller un marché ? L'ambiance était détendu et beaucoup moins formelle qu'un simple rendez-vous au salon de tatouage. Il n'y a rien de plus désagréable que de devoir stoppé la session de tatouage car un client vient de rentrer pour demander un renseignement. Il devait même parfois prendre les coordonnées de l’intéressé, donc enlever ses gants en latex pour en remettre une autre paire une fois fini. Un véritable perte de temps. Heureusement, Ruben recevait à l'époque l'aide d'un apprenti. Quand l'artiste arrivait, la salle était déjà nettoyé et prête pour la session. Mais lui aussi avait du jouer le larbin pendant quelques années pour faire ses armes. C'est comme ça qu'on apprends dans le milieu du tatouage.

« Ça fait combien de temps que tu habites ici ? Y’a une raison particulière qui t’a poussé à quitter Londres ? »

La question délicate. Le passé de Ruben était encore quelque chose de douloureux. C'était le moment pour lui de se confier un peu.

"J'ai eu une grosse période de moins bien, ou je n'avais plus de travail et plus d'appart, il y a quelques années. Du coup j'ai enchainer les boulots de merde, pour ensuite réussir à ouvrir mon propre salon de tatouage. J'ai monté ma marque de fringues, comme je te l'ai expliqué. Maintenant le business roule correctement, même si j'enchaine les heures de travail. J'avais envie de voir du pays. Et pour te répondre, je suis arrivé il y a quelques jours... "

Une gorgée de bière plus tard, Ruben lui retournait la question.

"Et toi alors ? Pourquoi Boston ? "

(Invité)

THE GIRL WITH THE DRAGON TATOO

Lisbeth était contente de la tournure que prenait cette soirée. Elle s’était attendue à un simple rendez-vous professionnel, quelques explications et descriptions concernant ses futurs tatouages et basta. Apparemment, quelque chose de plus se produisait. Il y a quelques mois, la jeune femme aurait esquivé la suite, terminé sa bière et serait partie. Aujourd’hui, elle était un peu différente de la femme habituellement glaçante, tranchante, asociale. On ne se départit pas aussi vite d’un comportement acquis par un passé douloureux mais elle s’améliorait de jour en jour. Par contre, quand elle ne le sentait pas, elle se renfermait derrière sa carapace épaisse. Ce soir, elle avait plutôt tendance à l’écarter pour laisser entrevoir qui elle était vraiment.

A son tour de lui poser quelques questions sur son passé. Jamais, ô grand jamais elle ne se serait permis de le faire en temps normal mais elle était curieuse de savoir ce qui avait poussé ce Londonien a quitté sa belle métropole. Devant sa petite hésitation, elle se dit qu’elle avait peut-être manqué une occasion de se taire. Mais Ruben finit par lui répondre. L’écoutant attentivement, Lisbeth hocha la tête.

« En tout cas, chapeau. Ce n’est pas tout le monde qui s’en sort comme ça. Tu as dû bien trimer, j’imagine. »

Depuis quelques jours seulement ? La jeune femme reposa sa pinte après en avoir bu une nouvelle gorgée.

« Il y a quelques jours ? Tu t’es déjà trouvé un appartement ? »

Depuis quand se souciait-elle de ce genre de détails ? Après tout, elle avait trouvé son futur lieu d’habitation avant de s’installer à Boston. Harbor Area, appart avec vue sur l’océan. Trop habituée à pouvoir contempler les grandes étendues d’eau sans fin à Stockholm, elle n’avait pu se résoudre à vivre ailleurs qu’au bord de l’Atlantique.

« Bah tu sais, enfance de merde, adolescence de merdre et la suite tout autant. J’avais besoin de repartir à zéro et on m’a inscrite à mon insu à Harvard. J’ai refusé d’y aller au départ mais après mûre réflexion je me suis dit « pourquoi pas ? » L’occasion de démarrer une nouvelle vie. Ça va faire un an que j’habite à Boston. »

EXORDIUM.

(Invité)

« En tout cas, chapeau. Ce n’est pas tout le monde qui s’en sort comme ça. Tu as dû bien trimer, j’imagine. »

"Je pense que ça fait du bien parfois de passer par des périodes plutôt difficile. J'ai fait un énorme travail sur moi-même et ça à payé."

Il fallait constamment ce remettre en question pour devenir un quelqu'un de meilleur. C'était ce qu'il avait fait.

« Il y a quelques jours ? Tu t’es déjà trouvé un appartement ? »

Encore une fois la question était délicate.

"Pour l'instant je suis à l’hôtel mais c'est provisoire... Je dois aussi gérer une gamine de 8 ans qu'on m'a collé sur le dos. J'ai le malheur d'être un cousin éloigné de sa mère et d'être le seul en capacité de l’accueillir."

Ruben utilisait des termes plutôt négatif pour parler de la petite Carrie, mais il était néanmoins gaga en sa présence. La situation n'était pas facile mais il se devait d'être la pour la petite. Il écoutait maintenant l'histoire de la jeune femme.

« Bah tu sais, enfance de merde, adolescence de merdre et la suite tout autant. J’avais besoin de repartir à zéro et on m’a inscrite à mon insu à Harvard. J’ai refusé d’y aller au départ mais après mûre réflexion je me suis dit « pourquoi pas ? » L’occasion de démarrer une nouvelle vie. Ça va faire un an que j’habite à Boston. »

"C'est marrant ça, on t'a inscrite à ton insu dans l'une des plus prestigieuses université américaine... Une chance. Et alors tu t'y plait ? "

(Invité)

THE GIRL WITH THE DRAGON TATOO

Lisbeth observa Ruben sans dire un mot. Ainsi, il avait pris les évènements qui lui étaient arrivés de manière positive. Un mal pour un bien. Elle aimerait tellement en être à ce stade de l’acceptation mais elle avait encore du mal à s’y faire. D’un autre côté, elle n’était pas du genre à se plaindre, loin de là, et elle avait su trouver un équilibre étrange dans sa vie. Depuis sa naissance, elle luttait pour survivre, aujourd’hui peut-être même plus qu’avant. La menace était réelle, cette Suédoise qui voulait sa peau était bel et bien en train de la traquer pour l’éliminer. Pourquoi ? Mystère ! Lisbeth n’en savait rien. Alors pour le moment, elle était plutôt en rogne contre la vie, même si elle l’avait quand même aidée à se forger une solide carapace protectrice et un caractère de battante. Mais si pour Ruben ça avait payé, tant mieux alors. La jeune femme se contenta de hocher la tête. Puis elle aborda une tout autre question sensible. Décidément, c’était la soirée !

« Si tu veux, je peux t’aider pour trouver un appart. J’ai… Des contacts, on va dire. Et ça pourrait se faire rapidement. »

Autant mettre à profit ses talents pour faire le bien, pour une fois. Non pas qu’elle était vicieuse et maléfique, mais son travail pourrait être plus concret qu’il ne l’était en ce moment. Après, si Ruben était déjà sur quelque chose ou s’il préférait attendre, libre à lui. Elle lui proposait son aide juste comme ça, surtout qu’elle connaissait vraiment du monde dans l’immobiliser.

« Pour tout t’avouer, c’est mon boss qui en avait marre de me voir « gâcher mon talent comme ça ». Ce sont ses propres paroles. Mais moi, aller à Harvard ? Je ne m’y voyais absolument pas. Pas mon genre. Et puis j’ai rangé ma fierté de côté et j’ai sauté le pas. On va dire que cette année fut très enrichissante. Et que ça va être à mon tour d’essayer de former des étudiants. »

En parallèle de ses activités un peu… Illégales. Elle venait de recevoir une réponse du Doyen d’Harvard : elle était acceptée en tant que professeur de génie informatique et de programmation pour l’année académique à venir. Lisbeth en avait été plus qu’heureuse mais elle gardait la nouvelle pour elle. Elle avait hâte de voir la tête de William à la rentrée administrative.

EXORDIUM.

(Invité)

« Si tu veux, je peux t’aider pour trouver un appart. J’ai… Des contacts, on va dire. Et ça pourrait se faire rapidement. »

Ruben avait l'habitude des hôtels. Dans sa vie de nomade, il avait eu la chance de d'exercer son métier aux quatre coins du globe. Quoi de plus formateur de d'effectuer un stage avec une tribu maori ? Alors le jet-lag et les hôtels, c'était un peu son monde.

"Je t'avoue que ça ne serait pas de refus. Ma situation n'est pas facile, je suis mon propre patron. Je ne gagne jamais la même somme tous les mois. C'est le genre de chose dont les propriétaires ne sont pas vraiment friands.

« Pour tout t’avouer, c’est mon boss qui en avait marre de me voir « gâcher mon talent comme ça ». Ce sont ses propres paroles. Mais moi, aller à Harvard ? Je ne m’y voyais absolument pas. Pas mon genre. Et puis j’ai rangé ma fierté de côté et j’ai sauté le pas. On va dire que cette année fut très enrichissante. Et que ça va être à mon tour d’essayer de former des étudiants.»

La jeune fille devait être relativement brillante. L'informatique, ce n'était pas forcément le truc de Ruben... A trop vouloir bosser sur papier, on en oublie rapidement le numérique. Oh, envoyé des dossiers par mail à ses fournisseurs, ce n'était pas forcément un soucis. Mais quand on parle de programmation / hacking, les connaissance de notre cher Ruben sont nulles.

"Je crois qu'on est aussi utile l'un à l'autre. C'est cool."

(Invité)

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