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THE GIRL WITH THE DRAGON TATOO |
Il y avait bien longtemps que Lisbeth n’avait pas passé sous les aiguilles d’un tatoueur. La dernière fois, c’était à Stockholm, chez sa discrète tatoueuse de renom. Toutes les œuvres habillant son corps mince étaient de sa griffe. Le dragon ornant son dos avait pris plusieurs séances douloureuses. Celui de sa cuisse et ceux de ses avant-bras, une seule. Idem pour les petits tatouages dissimulés derrière ses oreilles. Lisbeth n’avait pas froid aux yeux et surtout, elle ne craignait pas ce genre d’aiguilles. Par contre, celles destinées à injecter un quelconque produit dans le corps autre que de l’encre lui donnaient la nausée. Pourquoi ? Son douloureux passé y était pour beaucoup. Quand une adolescente passe cinq ans enfermée dans un hôpital psychiatrique pour aucune raison valable et qu’on la contentionne aussi bien physiquement que chimiquement avec des injections de sédatif à n’en plus finir, il y a de quoi avoir la phobie des aiguilles à titre médical. Mais aujourd’hui, des années après son dernier tatouage, elle était prête à repasser à l’acte. La jeune suédoise savait que les évènements des derniers mois y étaient beaucoup : se faire traquer par une folle et avoir déjoué trois tentatives d’assassinat ne l’avaient pas laissé de marbre.
Ayant fouillé sur la toile, elle avait déniché un curieux profil. Celui de Ruben Taylor, un tatoueur anglais. Elle parcourut ses œuvres et se dit que c’était exactement ce qu’elle cherchait. Elle voulait rester dans le même style que son artiste suédoise et cet homme semblait être celui de la situation. Lisbeth prit rapidement contact avec lui, lui demandant un rendez-vous pour qu’ils puissent discuter des détails techniques de sa future œuvre cutanée. Elle avait déjà une idée bien précise de ce qu’elle voulait. Mais pas de dessin ni d’illustration pris sur Internet. Elle allait la lui décrire de vive voix et elle était pratiquement certaine qu’il lui montrerait un dessin digne de ce qu’elle avait en tête.
Dix-neuf heures trente, le lord hobo. Une femme aux allures gothiques poussa la porte d’entrée. Son look était peu commun et suscitait toujours des regards curieux, voire méprisants, effrayés ou amusés. Ce n’est pas ça qui allait l’intimider, loin de là. Ce soir, elle portait un pantalon slim noir épousant parfaitement les courbes de ses jambes minces et musclées là où il fallait. Une ceinture cloutée maintenait le tout en place, même si elle aurait pu s’en passer vu la finesse de son tour de hanche. Son blouson de cuir noir était attaché et laissait entrevoir une petite parcelle de vêtement gris foncé, sûrement un T-shirt. Quant à sa coupe de cheveux, elle était on ne plus naturelle : cheveux de jais lissés, laissés libres. Ses baskets montantes ne faisaient presque pas de bruit quand elles heurtaient le sol à chaque pas de leur propriétaire. La jeune hackeuse s’avança vers le bar d’un pas assuré et commanda une bière avant d’aller prendre place à une table. Ruben n’était pas encore là. Elle avait vu plusieurs photos de lui et ne le trouvait pas dans l’assistance. La jeune femme, tatouages encore dissimulés, sirota sa boisson ambrée en attendant la venue de son futur tatoueur.
EXORDIUM.
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