L'anglaise ne s'était jamais dit qu'elle vivrait dans une maison. Mais plutôt dans un appartement parce que ce serait sûrement plus pratique pour son travail. Mais Isaiha remettait tout en question et ça lui plaisait bien comme ça. Un sourire rêveur étirait ses lèvres alors qu'elle décrivait ce qu'elle voulait comme maison. Capucine se rendait compte qu'elle se fichait du logement qu'elle aurait tant qu'elle avait Isaiha avec elle. Elle se fichait aussi du lieu s'il était à ses côtés mais elle savait qu'elle devrait quand même vivre à Londres puisqu'elle avait déjà un travail de prévu là bas. Une belle place toute chaude l'attendait dans le même hôpital que ses parents. Avec un salaire bien plus conséquent que ce qu'on pouvait lui proposer ailleurs. Elle n'était pas très à cheval sur l'argent mais ce serait quand même plus facile pour eux deux. Mais le rêve d'une belle maison s'envola rapidement quand Isaiha parla d'enfants. C'était une question difficile pour Capucine parce qu'elle ne se l'était jamais réellement posée. Elle gardait Ashlynn de temps en temps mais ce n'était pas comme si c'était son enfant après tout. Elle se permettait des choses qu'elle ne ferait sûrement pas avec son propre enfant. Et heureusement que Paris et Summer ne le savaient pas sinon Capucine savait parfaitement qu'ils refuseraient de lui laisser à nouveau. Mais Capucine se demandait si, dans cette conversation, Isaiha n'essayait pas de se rassurer tout seul qu'il ne serait pas père avant un long moment. L'anglaise préféra ne rien dire à ce sujet sachant parfaitement que le Lowell avait vécu une tragédie avec Amanda. D'ailleurs, Capucine aurait tué son ex petite amie à ce moment tant elle avait été conne et égoïste.

Le mariage vint en suivant. Quelle conversation ! Maison, bébé et maintenant mariage. Ça faisait presque peur. Capucine observa Isaiha avant de grimacer. « Tu n'en sais rien !! Je suis peut être maudite ! On était pas fiancés lors de ton agression, ça n'a pas de rapport ! » Bouda t-elle légèrement. Elle avait la sensation qu'il se moquait d'elle. Elle répondit mollement à son baiser avant de hausser les sourcils. Dieu ce que Isaiha pouvait être vieux jeu mais si romantique. Elle se croyait presque dans l'un de ses livres pleins de romances historiques. Doucement, la jeune femme se mit à sourire. « Oh, alors j'espère que tu lui feras une belle demande à l'anglaise dans ce cas. Tu as intérêt à te renseigner énormément avant de faire quoi que ce soit. Le moindre faux pas et il te dira non aussitôt ! » Ponctua t-elle sérieusement. Enfin, pas si sérieuse que ça. Elle voulait simplement lui mettre la pression. Jorah n'avait rien demandé lui. Il avait fait sa demande devant toute sa famille au repas de Noël. Bien que très heureuse, Capucine s'était surtout sentie extrêmement gênée par cette demande publique. Ce qui la rassurait avec Isaiha, c'est qu'il ne ferait pas une chose aussi stupide que de la mettre mal à l'aise devant toute sa famille.

Isaiha était beaucoup trop confiant oui. Capucine n'avait aucun espoir quant à leur avenir si jamais elle venait à se fiancer à lui. Elle était persuadée qu'il finirait par en mourir lui aussi et elle ne supporterait jamais sa perte. Cet homme avait fait de sa vie un conte de fée et il était hors de question que la mort gâche tout ça. La jeune femme se contenta de soupirer doucement. Isaiha était pareil au final, il avait peur d'être père à cause de ce que Amanda avait fait avant de perdre le bébé. Au fond, c'était un peu une sorte de malédiction même s'il ne le voyait pas comme ça . Mais la jeune femme devait avouer qu'il n'avait pas tort sur un point essentiel. Elle devait croire en leur amour, en cet amour qui devait être bien plus puissant. Capucine était certaine que Jorah et elle ne s'aimaient pas assez. La jeune femme l'observa alors qu'il se perdait dans ses propos, finissant par la faire éclater de rire. Elle lui vola un tendre baiser. « Si, papa est un ogre, tu peux le dire !! Je ne t'en voudrais même pas !! Mais je dois t'avouer que c'est le meilleur père qu'un enfant puisse avoir. J'ai toujours été extrêmement proche de lui, depuis toute petite. » Lança t-elle avec une certaine nostalgie. Capucine se redressa légèrement. « Quand j'étais petite, je venais me blottir contre lui l'hiver en m'enroulant dans une vieille couverture en laine pour qu'il me lise un livre. Oh, je me souviens de cette couverture. Notre chien avait pissé dessus un soir et j'avais pleuré toutes les larmes de mon corps parce que je ne pouvais pas dormir avec ! » Rit-elle doucement. « J'avais boudé notre chien pendant quatre jour entiers. Le pauvre. » Sourit-elle en l'observant tendrement alors qu'il remettait les bûches correctement dans la cheminée avec le tisonnier. Isaiha parlait de ses premières fois dans le monde moderne et Capucine sourit. « Ah oui, un vrai petit garçon qui découvre hein ? On l'a tous fait si ça peut te rassurer. Sauf que nous, on était des enfants. Parfois, c'est ce à quoi tu me fais penser. Je trouve ça tellement attendrissant que tu fais ta tête de naïf... » Souffla t-elle tendrement. Puis, elle haussa les sourcils, l'observant avec étonnement. « Action ou vérité ? D'accord, allons y !! Tu commences dans ce cas ! » Bah oui, c'était lui qui avait proposé après tout non ?

« Tu crois réellement que ça va changer quelque chose Isaiha ? Au pire des cas, il va te dire de prendre soin de moi. Maman a déjà du le briefer sur la question de toute manière. Même s'il est très protecteur avec moi, Papa ne fera rien pour nous séparer. » Un sourire se dessina sur le visage de la brune. Elle ne voyait pas du tout son père essayer de les séparer. Isaiha avait fait bonne impression les deux fois où ses parents l'avaient vu. Il fallait vraiment que Isaiha dépasse les bornes pour mettre Monsieur Vickers en colère. La jeune femme se mit à rire doucement, caressant le bras de son Lowell. « Ne t'inquiète pas tant que ça mon chéri. Papa est gentil ! Si tu veux l'amadouer, fait lui un cheesecake au citron. Il va t'adopter dans la seconde qui suit !! Tu peux en être certain !! » Oui parce que son père était un grand gourmand. Capucine était tout de même étonnée de voir combien Isaiha pouvait être câlin alors qu'il avait semblé que ni Madame ni Monsieur Buchanan ne semblait déborder d'émotions face à leur fils. Elle ne les voyait pas se faire des câlins à outrance quand chez les Vickers on en abusait. Malgré le fait que Isaiha n'ait pas du recevoir beaucoup de câlins dans son enfance, Capucine se rendait compte qu'il s'était tout de même bien adapté avec elle. « Oui, c'était un peu ça !! Mais au final, quand Rags est arrivé dans ma vie, la première chose qu'il a fait ça a été de bouffer ma couverture. » Elle secoua doucement son visage. « Je me suis résignée. C'était la fin de sa vie ! » Et Capucine avait tout de même bouder Rags durant trois longs jours. La brune soupira doucement, repensant au jour où elle avait dit qu'elle voulait aller à Harvard. Si sa mère avait été ravie, son père avait rapidement établit des conditions pour la laisser partir aussi loin, seule. « Tu sais, mes parents ont fait leurs études à Harvard. Mon père savait depuis longtemps que je voulais aussi y aller. Mais je crois qu'il ne se remettra jamais réellement de mon absence. Chaque fois que je reviens, c'est lui qui est au petit soin pour moi ! » Peut être que c'était parce que Capucine était l'enfant unique du couple que son père était aussi collant par moment. La jeune femme aimait ça quand même. Ça ne l'avait pas rendu capricieuse pour autant. Du moins, pas autant qu'un enfant unique devrait l'être. « Parfois tu me fais penser à un homme !! » Rit-elle doucement. Isaiha voulait jouer à un jeu un peu ridicule mais ça ne la dérangeait pas. La brune pinça les lèvres, se demandant ce qu'elle pouvait bien lui poser comme question. « Tu sais qu'après mes études, je vais retourner en Angleterre. Tu crois que tu accepteras de m'accompagner et quitter tout ce que tu connais déjà pour un pays que tu ne connais pas ? » Capucine craignait un peu que la réponse ne lui plaise pas et que ça déclenche un petite dispute. Elle espérait simplement que Isaiha ne lui réponde pas quelque chose juste pour lui faire plaisir. Mais bien ce qu'il pensait lui.

L'anglaise fit une moue songeuse, cherchant au fond de sa mémoire si son père avait eu une conversation avec Jorah. De ce qu'elle se souvenait, son père avait simplement accepté Jorah dans la vie de sa fille, sans trop poser de questions. Elle ne savait pas réellement ce qu'il en avait pensé jusqu'à l'an dernier, au cours d'un repas. Il lui avait fait part de ses sentiments. Non, il n'avait jamais aimé Jorah. Tout simplement parce qu'il n'était pas dupe, il connaissait sa fille, il savait bien que Jorah ne la rendrait pas à long terme. D'ailleurs, si sa mère n'avait pas été là, il se serait interposé durant la demande de mariage de Jorah. Capucine était un peu tombée de haut quand elle l'avait appris mais elle se disait, au fond d'elle, que son père savait parfaitement de quoi il parlait et qu'il avait plus d'expérience qu'elle. Et puis, il avait tout de même un avis extérieur à la situation. Lui, tout ce qu'il voulait pour sa fille, c'était qu'elle soit heureuse. Toujours heureuse. Quand Isaiha avait accompagné Capucine à Londres après sa rupture avec Amanda, son père avait été plutôt sympathique avec lui. Mais Capucine se demandait bien si c'était parce que, justement, ils n'étaient que des amis. Elle comprenait la crainte de Isaiha et elle se disait que, peut être, son père aussi avait peur de foirer son tête à tête avec son futur (peut-être) gendre. La brune observa son amoureux avec tendresse et sourit doucement. « Je sais que tu arriveras à le charmer. Si tu m'as eu moi, tu peux avoir mon père. Tu verras, il me ressemble énormément ! Et n'oublie pas le cheesecake ! » Rit-elle doucement avant de lui voler un tendre baiser.

Rags était couché non loin d'eux, profitant de la chaleur du feu. Le chien était un peu moins propre maintenant qu'ils étaient sortit. Capucine glissa doucement sa main sur le pelage de son chien, l'observant avec tendresse. Quoi qu'il fasse, ce chien avait son meilleur compagnon depuis son arrivée à Harvard. Elle ne comptait plus les soirées séries ou films qu'elle avait fait, vautrée dans son canapé, Rags couché à ses pieds pour lui tenir chaud. Et même parfois, à moitié couché sur elle. Les fous rire que le chien pouvait lui donner. Les frayeurs où elle se voyait partir en catastrophe chez le vétérinaire. Ce chien était tellement important dans sa vie qu'elle n'arrivait pas à se dire qu'il allait la quitter un jour. « Papa le sait, ne t'en fais pas. » Mais laisserait-il sa fille aller vivre ailleurs définitivement ? Enfin, ce n'était pas comme si Capucine allait changer de pays. Vu la place de choix qui l'attendait, elle ne vivrait jamais bien loin d'eux et elle savait qu'elle les verrait à l'hôpital. « Quand tu cuisines oui ! » Lança t-elle en lui tirant la langue, amusée. Elle aimait se moquer de lui. Le jeu qui suivit laissa Capucine un peu dubitative. Elle observa Isaiha alors qu'il sous entendait clairement que la vie à la ville n'allait pas être pour lui. Capucine se demandait quand même si leur relation allait continuer si jamais elle le faisait déménager. « Je sais... » Mais, elle n'avait pas réellement envie de vivre à la campagne elle. Du moins, pas loin de Londres. Les compromis de cette relation semblaient vraiment être lourds. Mais Capucine se disait qu'ils parviendraient à trouver un terrain d'entente, ensemble. Après tout, il y avait de beaux pavillons dans les banlieues de Londres et Capucine ne serait pas contre pour habiter dans ce genre d'endroit. « Ok, je choisi vérité aussi !! » Ce jeu était vraiment stupide. « Chéri, par contre... Ne propose jamais se jeu en public. C'est un truc pour les adolescents qui cherchent à se faire des bisous dans des endroits sombres... » Rit-elle doucement.

« Tu sais pas ! Il pourrait peut être aimer ça ! » Rit-elle doucement. Même si Capucine ne comprenait pas réellement l'utilité pour Isaiha d'avoir la bénédiction de son père, elle ne comptait pas s'opposer aux demandes du Lowell. Après tout, il avait la bénédiction de la principale intéressée, ce n'était pas suffisant ? Quoi qu'il en soit, elle tentait de l'aider à amadouer son père, le laissant faire au gré de ses envies. Après tout, s'il avait besoin d'entendre le père de Capucine lui dire qu'il l'acceptait dans la famille, qu'il le fasse. « Voilà, comme ça ce sera moi que tu empoisonneras ! » Bouda t-elle faussement avant de sourire. Isaiha était loin d'être un mauvais cuisinier et Capucine faisait de son mieux pour l'encourager dans tout ça. Elle faisait de son mieux pour l'encourager tout court et le voir toujours heureux. Capucine espérait vraiment le combler et ne pas faire de choses à côté, même si elle ne s'estimait pas parfaite malheureusement. Au fond d'elle, elle restait persuadée qu'elle n'était pas faite pour Isaiha et qu'il avait besoin d'une personne plus stable que Capucine. Peut être une fille qui resterait sur le sol américain. Comme ça, il pourrait, peut être, revoir ses parents un jour. « C'est ça. Nu uniquement, sinon je ne mange pas ! » Elle le taquinait même si elle aimait voir ses petites fesses s'agiter quand il cuisinait avec juste son tablier. « Méfie toi, j'ai mon manque de pudeur de la part de mon père tu sais... » Ce qui n'était pas totalement faux. Et elle était certaine que depuis qu'elle avait quitter la demeure familiale, c'était pire. Ses parents pouvaient être de grands gamins quand ils se retrouvaient juste tous les deux. C'est sûrement pour ça que Capucine aimait le couple que ses parents formaient. La jeune femme se redressa, s'agenouillant face à Isaiha pour l'observer. « Je ne veux pas jouer à autre chose... Je te préviens c'est tout ! Après tout, fais ce que tu veux si tu veux aller y jouer avec d'autres personnes, je ne t'en empêche pas. Je ne t'empêche de rien d'ailleurs... » Soupira t-elle avant de se lever pour aller vérifier si ses vêtements étaient secs. Capucine se disait qu'elle avait encore dit un mot de trop et qu'elle n'aurait pas du. Qu'elle aurait sûrement du lui dire que ce jeu était génial et qu'elle voudrait y jouer toute la nuit. Peut être que c'était ça qu'il avait voulu entendre. Elle, ça l'ennuyait et pourtant elle prenait énormément sur elle pour ne pas lui dire, pour jouer avec lui, pour lui faire plaisir. Se poser des questions était une chose mais ce jeu tanguait à dire la vérité et parfois, la vérité on avait pas envie de l'entendre. Tripotant ses vêtements en les retournant pour les faire sécher mieux, la brune observa le blond. « Alors vas y !! J'ai dis vérité ! J'attends ! » Insista t-elle pour éviter de casser le délire.