Dansons, jusqu'au bout de la nuit.
Jaley.
| why would you get so out of here while i'm mindin' my own businessman ? i'm just tryin' to do what i can to get in your head and understand. why don't you put yourself in my shoes and let me know just what you do. you get just what you give. |
L'alcool coule à flots dans mes veines. Si bien que j'ai beaucoup de mal à reposer les pieds sur terre. Finalement, je n'en ai aucune envie. Je préfère rester dans mes nuages, parce que c'est là qu'il se trouve. Avec moi, dans nos nuages, dans notre petite bulle. Je ne ressens plus aucune peur, juste une invincibilité accrue, le genre de trucs qui me donne des ailes. Le genre de truc qui te fait penser que tu es intouchable. Près de lui, je suis intouchable. Je me sens déjà en sécurité avec lui, mais avec autant d'alcool dans le sang, et dans cet état actuel d'euphorie, je me sens juste.. Prêt, à affronter le monde sans aucune peur qui me tordrait le ventre. Et qu'est-ce que c'est bon de se sentir ainsi, même si ce n'est que pour une courte durée. Je rattrape mon ange dont le dos vient buter contre le mur, je lui souris avec un regard aimant, tandis que je le rhabille lentement. Je me rhabille ensuite, en vacillant à moitié, je ne tiens pas beaucoup debout et puis, mon cul me fait mal, je dois l'avouer. Alors je grimace sans trop m'en rendre compte quand je me baisse pour remonter mon jean, et je ris un peu en imaginant la tête que j'avais dû avoir. En me calmant un peu, je me rapproche de lui et le recoiffe en me concentrant peut-être un peu trop, puis je passe ma main contre sa joue et ma langue sur mes lèvres. Et lorsqu'il me pousse contre le mur, je gémis, mon visage relevé vers le sien. Mes doigts s'accrochent sans vergogne à sa veste et je réponds à son baiser aussi ardemment qu'il me l'a donné. Appréciant sa langue fougueuse contre la mienne, la férocité de ses lèvres contre les miennes. De ses dents qui déchirent mes lèvres tendrement écorchées, à vif. Je souffle contre sa bouche alors qu'il me regarde, et je ris encore une fois, sans trop le contrôler. « Ouais, partons. » Je n'ose rien dire de plus, quand j'ai beaucoup bu, je perds mes mots, je balbutie, je ne sais plus trop ce que je dis, et ça n'est pas toujours très cohérent. Alors je reprends ma bouteille et mon sac à dos que je jette sur mon épaule, et me colle contre son corps chaud. Mon bras passe autour de lui pour que je puisse le soutenir et m'y soutenir également, histoire de ne pas tomber.
En marchant, je réalise que mon cul me fait un mal de chien. Et la fraîcheur de la nuit n'arrange rien du tout, si l'alcool que je continue à boire me réchauffe un peu, je me blottis un peu plus contre James pour lui piquer sa chaleur. Il vacille autant que moi, et je me rends compte que nous ne marchons pas très droit ensemble. Mais ça n'est pas très grave, de toute façon on marche plus droit que si nous ne nous tenions pas. Après quelques minutes de marche, il vient à me mettre devant lui, mon dos contre son torse. Mon corps est détendu malgré le froid, et je pose ma tête contre son épaule. Je soupire d'aise, je me sens bien, maintenant. Mais je garde mon regard rivé sur les étoiles, histoire de ne pas avoir des vertiges. Je me blottis le plus possible contre lui, tout mon corps collé contre le sien, alors que mes mains caressent les siennes. L'endroit est plutôt tranquille, et je redresse la tête pour le balayer du regard. D'habitude, quand je viens ici, c'est pour promener Lucky. En journée. Ce n'est pas très calme, en journée. Il y a des gosses, des gens qui font leur jogging, des étrangers voyageurs, des bandes de jeunes à foison.. Et pourtant, là, je le redécouvre. Cet endroit est presque magique, la nuit. C'est peut-être l'alcool.. Mais je m'en fous complètement, je le trouve magnifique, et c'est tout. James se décolle de moi et je le regarde faire, en l'imitant de suite. Et à ses paroles, je souris en fourrant une main dans la poche arrière de mon jean. « On reviendra. Quand tu veux.. Bébé. » Je vacille jusqu'au banc le plus proche pour m'appuyer dessus, alors que mes yeux brillants observent mon fiancé, le dévisageant sans vergogne. Mes pensées virevoltent à l'infini, m'emmenant ailleurs tandis que je le fixais toujours d'un regard amoureux. Et puis je cligne des yeux, et il est en face de moi. Je souris davantage et frissonne en sentant ses doigts et l'air claquer contre ma peau nue, il s'agenouille devant moi et je ne le lâche pas du regard. Mon ventre tendu se contracte sous ses baisers, je soupire et mes yeux se ferment à moitié. Je passe une nouvelle fois ma langue sur mes lèvres, ma main tenant ma cigarette me maintient contre le dossier du banc, et l'autre part dans les cheveux de mon amant, glissant dans sa nuque lorsqu'il se relève. « Mon amour. » Mes bras entourent son cou et je sens la chaleur de son corps envahir le mien. Et je l'embrasse, je l'embrasse et j'y mets toute mon âme. Je l'embrasse sauvagement, mes lèvres s'animent violemment contre les siennes, et ma langue entame une danse plus que fougueuse avec la sienne. Je me serre contre lui, ma cigarette tombe au sol et je n'y prête pas attention. Je respire dans ce baiser. Il est mon oxygène et je ne peux pas vivre sans lui.
D'un coup, des voix résonnent et nous parviennent. Je fronce les sourcils alors que James s'éloigne de moi, et je le vois chercher. Je soupire, je n'aime pas ça. Mon côté peureux reprend le dessus et ma respiration s'accélère directement, considérablement. « Bébé on rentre ? S'te plaît.. » Je le supplie du regard et quand il le comprend, je lui prends le bras et le suis d'un pas rapide. Je déteste ces moments, je déteste tout ça, je déteste tout le monde et j'ai déjà envie de pleurer en entendant les voix se rapprocher. Je tire James par le bras à l'opposé. « Pas par là. Pas par là. » Ce n'est peut-être que dalle, je m'en fais toujours pour rien de toute façon. Mais mes émotions s'exacerbent à cause de l'alcool et j'ai tellement peur à cet instant que je me sens minable. Mon visage rougit fortement, je m'accroche à son bras comme si ma vie en dépendant, en laissant mon regard humide et paranoïaque examiner méticuleusement les environs.