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Mes lèvres s’étaient posées sur les siennes, furtivement, un léger baiser qui en soi ne représentait pas grand-chose, si ce n’est ma volonté de le déstabiliser. Ça avait plutôt bien fonctionné, le fait que son souffle se soit coupé une seconde, trahissant sa crispation, son regard surpris ou encore le fait qu’il finisse par baisser les yeux comme pour couper tout contact entre nous. Mes lèvres décollées des siennes je le regardai curieusement et à sa question je ne savais absolument pas quoi répondre. Je ne savais si j’étais satisfaite de ce que je venais de faire, j’étais dans un état tellement merdique que pouvoir apercevoir une mini victoire ne me faisait pratiquement rien. Je l’avais mis mal à l’aise gratuitement, peut être que j’espérais pouvoir ressentir autre chose que cette grosse boule noire dans ma poitrine qui m’empêchait de respirer. Ça aurait pu être n’importe quoi, j’aurais été partante, que ce soit le contentement de lui avoir prouvé que je pouvais appuyer sur ses faiblesses, ou encore ne serait-ce que l’impression d’exister en étant proche de lui … n’importe quoi, j’aurais accepté n’importe quoi. J’hésitai un moment en le regardant, avant d’ouvrir les lèvres et de dire d’une voix incertaine « Je … je ne sais pas ». Je ne savais pas si j’étais satisfaite et au fond ça me désespérait. J’aurais pu mentir, jouer la grande Gabrielle et lui dire que j’en étais ravie, qu’il n’était pas inatteignable et qu’il avait un point faible comme tout le monde, mais mentir me demandait trop d’énergie et je n’avais pas envie de jouer à ce petit jeu ce soir, bien que j’avais essayé. Je repris ma place sur le canapé appuyant mon dos sur celui-ci après avoir attrapé mon verre. Le silence s’installa un moment et comme s’il était trop pesant, qu’il me rappelait trop le fait que cette maison m’angoissait je finis par dire quelques mots feignant l’amusement « Je crois que c’est la première fois qu’un type réagit comme ça quand je l’embrasse», comme c’était la première que j’embrassais un étranger juste après l’avoir rencontré dans un bar du tiers monde et l’avoir invité chez moi. Je le regardai du coin de l’œil avant de boire une gorgée « Je comprendrais tu veuilles t’en aller » entre la compréhension et mon égoïsme démesuré il y avait un gouffre, autant je pouvais comprendre son malaise autant je pouvais presque m’en foutre pourvu qu’il reste. C’était alors à contre cœur que je disais ça mais à choisir entre son départ une nouvelle petite guerre entre nous, le choix était fait.
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