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Cela faisait longtemps que je ne m’étais senti aussi mal, je crois que la dernière fois datait de la prise d’otage chez moi qui c’était soldé par le meurtre de mes parents. Ce sentiment d’avoir envie de disparaitre, de devenir néant pour ne plus rien ressentir. J’avais pris la main d’Adesh, parce que j’étais fatiguée d’être sur mes gardes, d’essayer de percer les siennes et surtout il était là et je n’en pouvais plus d’être seule. Je pu entrevoir autre chose chez lui que ce mur sans faille à travers duquel j’avais essayé de lire et j’en étais soulagée. Je levai les yeux légèrement à ses mots, il avait raison, ce n’était pas une partie de plaisir que d’avoir l’impression d’être harceler par mon cerveau, ou encore de souhaiter que toutes les cellules qui composaient mon corps se barre d’un seul coup. Il vint poser son doigt sur le bout de mon nez et je souris légèrement à son geste, baissant les yeux sur son doigt. Il disait que cela devait venir de moi, mon problème était que seule j’étais persuadé que je ne pouvais pas me confronter à la vie que je subissais tous les jours. Je ne pourrais pas passer au-dessus, je me contenterais juste d’être morte éteinte intérieurement et continuer à vivre sans vraiment vivre. Il finit par retirer son doigt, laissant sur mon visage un sourire retenu. Il se souciait de moi ? Cela me fit sourire intérieurement, je pense que c’était la première personne depuis des jours à se soucier de ce que je traversais et de comment je le traversais. Paradoxalement, il était aussi cette personne qui m’avait renvoyé à moi-même un peu plus tôt, celle que je ne voulais plus voir. Je restai un peu surprise, assise sur le tabouret en le suivant des yeux et quand il se tourna pour appuyer ses mots, me levant pour le suivre. Je n’avais juste pas la force de retourner à l’hôpital. « Je suis à quinze minutes à pied je crois», oui je crois, parce que j’étais plus habituée au chauffeur qui venait me cherché qu’à la marche. Je pris la direction de ma rue, le regardant par moment, avec curiosité et une certaine tendresse. Il m’insupportait mais sa présence m’était précieuse à ce moment. « Tu habites loin d’ici ? », je lui soufflai en tournant non loin de là ou je vivais. Question à laquelle j’avais surement la réponse, ce genre de quartier ne lui ressemblait pas. Nous finissions par arriver dans le quartier résidentiel ou se trouvait le manoir après une petite vingtaine de minutes. En arrivant devant la grille je le regardais un moment sans rien dire avant de lui dire doucement « Tu … tu veux rentrer ? », je ne voulais pas rester seule, pas dans cette maison trop grande pour moi ou autre part d’ailleurs. « Je n’ai pas d’oasis, mais … j’ai du bon vin et … dans la bouffe ». Putain, depuis combien de jours je n’avais pas mangé.
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