mendoza-wheeler - (sally)

Une chose était certaine, Jamie ne voyait pas Sally comme une sauvageonne. Non il avait passé de bons moments avec elle, elle était assez agréable comme nana après c'est qu'il ne la connaissait pas au quotidien pour autant. « Okay, règle numéro 1 ne jamais être susceptible avec les bébés alors... » Finit-il par dire, le sourire aux lèvres. Oui il avait eu la crainte que la petite se soit lassée de lui, ou encore qu'il ait fait quelque chose de mal. Il a donc suivit Sally naturellement avant de la regarder. « J'ai toujours mon appart' ici. Je comptais m'installer sur Boston cet automne mais après tout ça, je suis plus sur d'en avoir envie. » Oui ce serait compliqué les choses bien plus encore. Il avait besoin d'être pas loin du domicile de Sally afin de pouvoir partager des moments avec Zoé, et laisser prouver à la mère de sa fille qu'elle pourrait lui faire confiance. Cela dit, il eut un léger rire avant de dire. « A moins que tu ne veuilles dire.. ici... entre ses murs ? » Ce qui serait un peu fou. Non parce que ça sonnait comme ça mais était-ce vraiment ce qu'elle voulait dire ?

Jamie allait donc apprendre à chercher quel était le possible besoin de Zoé, au lieu de se demander ce qu'il avait pu faire pour qu'elle se mette à pleurer. Sally changeait la couche de Zoé qui repliait ses jambes vers elle, jouait, gigotait.. preuve qu'elle se porte on ne peut plus bien maintenant, mais il n'avait pas suivi une seule étape du changement de couche. Comprenez bien, la conversation était bien trop critique. Il a fait non de la tête à sa question. « J'ai passé l'année à vivre ici et bosser à Boston, si ça me posait problème, y'a longtemps que j'aurais changé. T'as rien ruiné. » Oui, il détestait quand elle se mettait à culpabiliser mais il fallait bien qu'il la rassure, pour faire ses preuves. Il voulait qu'elle lui fasse confiance, comme il voulait il lui faire confiance, comme tu lui faisais confiance. Parce que oui, c'était le cas. Il avait ce choix. « Pour être honnête, c'est pas du tout une option que j'ai pu envisager. » Oui, c'était une surprise. C'était tentant de se dire qu'il pourrait être en permanence avec sa fille. Certes pas pour toujours mais simplement le temps qu'elle s'habitue à lui. « Ça m'étonne même que tu me le proposes.. »

C'était particulier. Il aurait pu lui en vouloir encore, et encore. Pourtant c'était pas le cas. Il avait fait le choix de prendre ses distances avec toute cette annonce. Près d'un mois et demi avant d'accepter le test, deux mois avant de pouvoir avoir une véritable conversation sérieuse avec Sally. « C'est pas le cas, du moins c'est plus le cas. Je pensais qu'on était au clair là-dessus. » Il a sourit quelques peu, même si on voyait clairement sur son visage un signe d'incompréhension. Elle portait bien qu'elle ne le devrait. Il avait du mal à se dire qu'elle culpabilisait, puisque pour rien au monde elle regretterait Zoé, il le savait. Mais lui avait fait le choix de ne pas lui en vouloir, de ne plus en vouloir surtout. « De ce point de vue là, ce serait bien plus pratique c'est sur.. on pourrait envisager quelques week-ends pourquoi pas, si ça te convient ? » Concrètement il craignait une overdose d'elle et elle de lui. L'espace intime, personnel.. la vie de couple de la demoiselle et tout le reste.

« Tu ne devrais pas, ça ne fera que compliquer les choses… sans raison. » Oui parce qu’il ne lui en voulait pas. Encore une fois, il ne lui en voulait plus. Son passif faisait qu’il ne pouvait pas s’imaginer avoir la chair de sa chair, le sang de son sang quelque part sans faire partie de sa vie. Il avait beaucoup trop souffert de la perte de sa mère, pour ne pas être un père au top. « Oui, ça t’évitera de m’avoir en permanence ici, et je passerai le soir après le boulot de temps en temps si t’es à l’aise avec ça. Comme ça la question des nuits loin de Zoé ne se posera plus pour toi. » Oui, il en arrivait même à penser à Sally, et à ses craintes. Encore une fois il ne voulait rien d’autres que simplifier les choses. Faire la guerre à la mère de sa fille, c’était pas imaginable, et surtout ce n’était pas sain. « C'est que ça va beaucoup mieux, toi, on dirait. » Il a glissé son doigts dans la main de sa fille comme si le premier contact qu'ils avaient eu était pleinement acquis et naturel entre eux. Il avait ce sourire béat aux lèvres, attendri.

Manière bien subtile d'apprendre que Sally et Aaron avaient certainement rompu. La dernière fois qu'il en avait parlé, elle lui avait très clairement fait comprendre qu'elle ne voulait pas en parler alors il préférait ne pas en faire allusion. La première fois qu'il avait revu Sally, elle n'était pas encore avec Aaron, et à l'aube de l'été, il l'avait appris. Pas de nouvelles d'Aaron depuis. Il n'en avait pas vraiment pris d'ailleurs. « Tu me fais pas confiance pour l'instant, c'est tout mais ça viendra. Du moins j'espère. » Oui, il le savait, il avait tout intérêt à ne pas lui en vouloir. Il vivra mieux sa paternité comme ça, il aura une relation saine avec Sally, et leur fille ne grandira pas déchirer entre ses deux parents qui se détestent. C'était tout ce qu'il espérait. « Eh ben voilà, on dirait qu'on en est capable finalement. » Leur dernière conversation nocturne près de l'hôtel s'était terminé avec tout un tas d'incertitudes. Les échanges par texto et téléphones les avaient peut-être beaucoup aidé. Quoiqu'il en soit, il ressentait une espèce de soulagement. « Oui carrément, et puis à priori tu es là, ça peut que bien se passer. » Oui, elle allait lui apprendre. Ca devait pas être sorcier avec un bébé de cet âge. Oui la période la plus difficile était peut-être passée.