Ballade compromise - Isamanda

Amanda était adorable et il sentait combien elle faisait des efforts pour ne pas le gêner. « Je le sais mais s’il te plait, ne change pas ta façon d’être avec moi car je n’ai pas envie que cela change » avoua-t-il à son corps défendant. Isaiha aurait tant aimé ne lui avoir jamais dit la vérité mais il s’en voulait déjà. Amanda méritait qu’il la tienne au courant, qu’il ne laisse pas espérer pour rien. Le jeune amish n’avait rien à lui offrir si ce n’est un potentiel espoir de rester à ses côtés mais même là, il s’agissait d’hypothèse et non de quelque chose de concret. Cette nuit s’annonçait compliquée mais il n’avait pas l’intention de la priver du confort d’un bon lit et surtout d’une bonne nuit de sommeil. Il était même prêt à attendre qu’elle s’endorme pour aller dormir sur le canapé inconfortable quitte à se lever aux aurores et lui donner l’impression de s’être levé avant elle.

« Oui… elle n’avait que cela » répondit-il même s’il soupçonnait sa parente de l’avoir fait exprès mais il ne pouvait pas l’accuser ouvertement sans preuve. « Je t’attends » dit-il avant de la laisser s’enfermer dans la salle d’eau. Isaiha ne resta pas inactif, il prépara le lit et se déshabilla de sorte à ne porter que son boxer. Il n’avait aucun change pour la nuit et le mari de sa cousine n’avait franchement pas sa carrure le condamnant à dormir ainsi. Cela gênait que moyennement le jeune homme puisqu’il avait plutôt tendance à dormir nu car il ne supportait pas d’être enfermé dans des vêtements mais il était hors de question qu’il partage la nuit d’une femme en tenue d’Adam. Par tous les saints, il allait passer la nuit dans le même lit qu’une femme. Pour le coup, il ne se sentait vraiment guère à l’aise et cela s’accentua quand il entendit la porte s’ouvrir et qu’elle se présenta à lui, terriblement attirante. Machinalement, il attrapa un oreiller pour tenter de se couvrir. « Tu… Tu es très belle » la complimenta-t-il avant de se racler la gorge. « On peut aller se coucher… » l’invita-t-il avant de se glisser sous les couvertures, veillant à lui laisser le plus d’espace possible. « Est-ce que cela va aller ? Je peux tenter de dormir sur le canapé, cela me gène pas »

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Si ses parents étaient dans cette maison, son père l’aurait déjà envoyé dormir dans la grange pour que la décence soit sauvée. Isaiha ne pouvait s’empêcher d’être mal à l’aise à l’idée de partager ce lit avec Amanda car il avait des principes bien arrêtés sur la question. Un homme et une femme ne pouvaient partager une telle intimité en dehors du mariage et c’est ce qui l’empêchait de succomber à ce désir, à cette tentation. Il ne voulait absolument pas manquer de respect ni à Amanda et encore moins à Anna -bien que cette dernière était fort peu présente dans ses pensées soyons honnêtes. Couché à ses côtés, Isaiha restait tendu, n’arrivant visiblement pas à se détendre. Il ne savait absolument pas comment se mettre dans le lit pour éviter de la toucher mais avec sa carrure, c’était presque mission impossible. « Oui tout à fait, nous pouvons aisément nous retenir enfin tenir » bafouilla-t-il légèrement avec un joli lapsus inconscient. A sa demande, il se tourna sur le côté et lui sourit. « Tu as raison…Nous pouvons très bien dormir l’un à côté de l’autre sans geste déplacé et… » commença-t-il à lui répondre mais son regard se perdit dans le sien et il oublia toute pensée logique. Elle était si peu vêtue et malgré le drap la recouvrant, il pouvait sentir sa chaleur non loin de la sienne. Il suffirait de très peu pour que leurs corps se touchent. Cette pensée eut le don de provoquer en lui une réaction fort peu recommandée dans ce genre de moment mais terriblement masculine et il lui tourna le dos précipitamment pour camoufler cette dernière. « On.. On ferait mieux de dormir » dit-il en priant Dieu pour que son corps cesse de le trahir à ce point.

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La situation devenait précaire pour Isaiha qui expérimentait pour la première fois la passion et tous ses à-côtés. Il avait cru au départ que le simple fait d’être allongé près d’Amanda ne serait pas si compliqué. Après tout, ils n’allaient faire que dormir et il avait déjà partagé le lit de sa sœur quand il était plus petit. Or, il avait oublié une donnée cruciale : le désir qu’elle lui inspirait. Un sentiment passionnel qui avait bien du mal à se borner à la décence et la morale. Le corps du jeune amish le trahissait et il ne savait plus quoi faire pour le dissimuler aux yeux de cet ange. Aussi se tourna-t-il vers le mur pour se soustraire à la fois de son sourire mais également de son regard. « Toi aussi… bonne nuit » lui souhaita-t-il en restant les yeux bien ouverts. Comment dormir alors que son corps était tendu comme un arc et qu’il ne savait absolument pas quoi faire pour se soulager -enfin si mais il n’était pas dans une position très confortable ni même seul dans la pièce ; Isaiha était certain qu’il n’arriverait absolument pas à fermer l’œil de la nuit. La seule chose à espérer était qu’Amanda s’endorme vite pour qu’il aille prendre une douche froide. Au bout de très longues minutes, il se retourna vers elle pour la contempler dans son sommeil, profitant de l’éclairage de la lune qui rendait ses traits d’avantages féériques. Elle était si belle mais également si inaccessible que son cœur soupira. Sa main se souleva pour caresser sa joue mais il stoppa son geste au dernier moment, ramenant cette dernière sur son propre visage. Que lui arrivait-il ?! Le jeune amish souffrait de cette distance qu’il leur imposait mais il n’arrivait pas non plus à prendre une décision. Comment miser son destin sur une seule personne qu’il venait à peine de rencontrer ?! C’était de la folie pure et simple.

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Amanda paraissait si sereine dans son sommeil qu’il n’avait pas osé la toucher de peur de la réveiller. Isaiha continuait de la contempler et de rêver à bien des choses notamment un simple baiser de sa part. Il s’était toujours dit que les femmes ne l’intéressaient pas, qu’il était avant tout un travailleur et non un mari potentiel. Même auprès d’Anna il n’avait eu aucun élan romantique, juste l’envie de lui faire la promesse d’être le meilleur des époux afin de rentrer cette union arrangée agréable. Aucune passion, aucun sentiment si ce n’est l’envie de bien faire et d’être un homme bon et courtois avec sa future épouse. Auprès d’Amanda, il en était tout autre. Il apprenait les affres du désir et de la frustration mais également la chaleur des sentiments naissants. Il avait envie de rester auprès d’elle, de la prendre dans ses bras. A ce instant précis, elle bougea dans son sommeil et se rapprocha de lui. Leurs corps se frôlaient, elle était si proche qu’il pouvait à nouveau sentir son parfum distinctement. Inconsciemment, il porta sa main à ses cheveux, dégageant une mèche blonde de son visage angélique. Elle était si belle, si douce, si désirable que se détourner d’elle était devenue une aberration. Dommage que les circonstances elles, ne changent guère.

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La main d’Amanda vint se poser sur son torse et son souffle se bloqua dans sa cage thoracique. C’était un geste anodin, sans conséquence mais pour lui, c’était déjà tout ce qu’il ne pouvait avoir malheureusement. Pourtant, il la laissa faire, savourant la chaleur de sa main contre sa peau, continuant d’être le gardien de son sommeil ainsi que de ses rêves. Elle lui paraissait si sereine, si heureuse même. Il ignorait à quoi elle rêvait mais une chose était certaine, elle y était bien. Le contact se rompit bien trop vite à son goût car son ange (oui, il aimait se dire qu’elle était son ange) se mit sur le côté, se réveillant brusquement. Son regard tourmenté lui fit mal au cœur si bien se rapprocha légèrement d’elle pour pouvoir caresser sa joue afin de la rassurer. « Je suis là… De quoi as-tu rêvé ? » lui demanda-t-il d’une voix douce mais son regard lui, devint ombrageux lorsqu’elle retira le drap de son corps et qu’il eut une vision des plus séduisantes. Isaiha était soumis à une torture si grande qu’il se sentait à nouveau défaillir. Elle était l’incarnation même de toutes ses tentations, elle était son fruit défendu et pourtant, il rêvait de croquer dans cette pomme. « Parle-moi Amanda… J’ai besoin que tu occupes mon esprit » la supplia-t-il de lui changer les idées tant il commençait à devenir faible face aux arguments de ses courbes délicieusement féminines.

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