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Tempête en prévision (Kyla)

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Je m’amusais de sa jalousie, ou de ce truc qui n’en était pas forcément… Normalement je devrais flipper de la voir ainsi péter un câble à cause de Maëlys, parce qu’on était rien l’un pour l’autre Kyla et moi, d’où on se permettait de péter des câbles pour les relations de l’autre ? Mais je ne m’amusais pas longtemps parce qu’ensuite il y avait le sujet du bébé, qu’elle voulait peut être garder mais dont elle ne voulait surtout pas que je m’occupe, m’autant ainsi tout droit sur lui, ce qui avait le don de m’énerver, et quand elle me rappela qu’elle avait le temps, que l’enfant était loin d’être là, bref c’était son tour de prendre les rennes et de s’amuser. Je lui jetai un regard noir. Mais je savais que je n’échapperais pas aux explications, je tentais pourtant de le faire, m’approchant, essayant de lui dire que ma bouche pourrait servir à tout autre chose. Je souris quand elle douta de ma docilité à épeler son prénom… « Je peux aussi t’épeler tout ce que tu veux savoir, mais je ne suis pas sûr que tu comprennes grand chose vu ta tendance à te déconcentrer quand je suis entre tes cuisses… » Bon, allez, lâchons un début de vérité : Maëlys n’était pas ma petite amie. C’était dit, ça et une vague explication qui agaça plus qu’autre chose mon interlocutrice. « Pas UN mec. Wade. Forbes » Mes traits se durcirent, ma mâchoire se serra et mes poings se crispèrent alors que je prononçais son nom. « Mon bâtard de demi frère… » Et je relevai des yeux plein de haine me plongeant dans les siens pour ajouter : « Je ferais n’importe quoi pour faire de sa vie un enfer. » Lui il avait bousillé la mienne, rien qu’en naissant, en existant, en étant lui, le fruit d’une relation adultère entre mon père et sa mère… Alors il ne paierait jamais assez. « Et pour ton info, j’ai gagné la joie de le voir péter un câble, et surtout de voir sa nana le voir péter un câble… Et ça crois moi, je pense que ça fera son petit chemin dans sa tête. » Briony n’était pas bête, elle allait surement comprendre que si Wade était jaloux de me voir rôder autour de Maëlys, c’était qu’il n’était pas clair avec cette dernière. Du coup, j’espérais bien avoir indirectement ruiné le couple de ce cher Wade. En tout cas, Kyla semblait tomber des nues, découvrir mon côté manipulateur et calculateur, craignant qu’elle ne soit elle même qu’un pion dans ma vie. « T’es pas qu’un pion arrête… » objectai-je aussitôt, en attrapant sa main. « T’es pas un pion Kyla. » Non, elle, elle était la reine…
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Je ne supporte pas ce que lie Cole à Maëlys. C'est plus fort que moi. Jalouse ? Non, surement pas ! Mais je n'ai aucune attention de la part de l'Eliot alors qu'on aurait pu être liée pour la vie et elle... C'est sur le principe voyons, que ça me met hors de moi. Mais rapidement, il préfère sur quelque chose de plus.. Cole. Oui. Ma conversation avec Clay me revient en tête comme un vieux disque rayé. Non, comme un boomerang. Je ne serais jamais considérée par un homme si j'ouvre les cuisses à chaque fois qu'il débarque. Pourtant c'est pas l'envie qui manque. " Je pense que si tu m'épelles la bible, j'pourrais écouter " Soufflais-je avec un léger rire. Oui, je pourrais me concentrer sur ce qu'il dit là. Parce qu'avoir un orgasme en parlant de Dieu, Jesus et tous ses potes, non ça ira ! Je soupire légèrement et m'écarte de lui quand j'apprends son petit délire machiavélique au sujet de Maëlys. Je l'aime pas, c'est bien fait pour sa gueule si elle croyait que c'était un gentil garçon mais même. Putain. Il a quel âge ! " Oui et ? C'est qui ce Wade Forbes ? " Non parce que son nom ne me disait rien et je me demande bien ce qu'il a de si spécial pour qu'il passe du temps à conquérir le coeur - et les cuisses - d'une petite idiote ? Son demi-frère. Oh. Sympathique. Comme quoi, y a pas que chez les Carmichael que les familles partent en couilles. Mais ce qu'il dit me dégoûte. Oui, littéralement. J'ai l'impression de me retrouver face à ma soeur et ses petits plans pourris. " T'es donc entrain de me dire que voir sa copine s'énerver parce qu'il s'inquiète de ce que tu as fais à son ex te fait... kiffer ? " C'est donc un malade. Je ne suis pas enceinte d'un malade. Merci dieu. J'ai pas besoin d'un enfant et encore moins d'un môme profiteur et de tout ce qui va avec ! " Tu sais quand même que là, tu passes littéralement pour un malade mental ?! T'es au courant que la vengeance n'apporte rien, que c'est... malsain " Puis vengeance de quoi ? C'est pas sa faute si son père ou sa mère a été voir ailleurs. Ce sont des dommages collatéraux, rien de plus. Je soupire légèrement et m'écarte de lui, voyant rouge, n'étant qu'un pion. Mais je me demande bien qui il pourrait détruire. Dante ? Je ne le connaissais même pas lors de notre première rencontre. Quelqu'un de mon passé ? Je ne me sens vraiment pas bien et quand je sens sa main sur moi, je le regarde. J'arrête de le fuir et je pose mon regard sur lui, ma main sur sa joue. " Et je suis quoi alors hein ? " J'aimerais bien savoir. Parce que j'ai pas eu de nouvelles de lui pendant dix jours quand même alors que je suis sensée attendre son enfant. " Clay avait raison... T'as aucun respect pour les femmes " Soupirais-je. Et je répète le schéma, les connards c'est mon truc. Royce, Dimitri, Cole. Génial. " T'as autre chose à m'annoncer pour aggraver ton cas ? " Soupirais-je en le regardant droit dans les yeux, ma paume brûlante contre sa joue, sentant les larmes monter et prendre place sur ma paupière inférieure.
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« Je vous salue Sainte Kyla, pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous… » commençai-je à réciter avec un petit rire avant de me stopper. Oui, j’avais fait du catéchisme enfant, c’était le genre de chose auquel mes parents accordaient une certaine importance. Et quand on y repensait, avec les infidélités de mon père, c’était surtout une grosse hypocrisie de sa part… Bref, me recentrant ensuite sur la demoiselle, je finis par raconter le pourquoi du comment de mon histoire, ou plutôt de ma non histoire avec Maëlys. Car, en vérité, je n’étais pas avec la Cabot. Le seul but de ce petit manège avait été de troubler mon demi frère et surtout de semer la zizanie dans son couple. Elle s’écarta un peu plus, visiblement choquée de découvrir ce côté machiavélique et manipulateur de ma part. Allo Kyla, je t’avais prévenu de pas chercher, derrière ce masque de connard, tu ne trouveras qu’un plus gros connard encore. Il n’y avait rien à récupérer chez moi, y’avait qu’à constater à quel point je me délectais des malheurs de Wade. J’eus un petit sourire mauvais quand elle réalisa tout ça avec un air dégoûté. « C’est bon garde tes sermons pour un autre… La vengeance m’apporte une certaine satisfaction, et crois-moi je vais me contenter de cela. » Je savais que ça ferait pas revenir mon père, mais peut être qu’avec des menaces bien appuyées et encore quelques coups en douce, ça allait faire revenir mon argent, notre argent. Celui que Wade avait repris à Vic suite à l’histoire de la sexe tape. Je finis par m’approcher à nouveau d’elle, saisissant sa main, lui assurant qu’elle n’était pas un pion. Son regard croisa le mien, sa main se posa sur ma joue et je fermais quelques secondes les paupières pour me laisser transporter par ce simple contact. Qu’est-ce qu’elle était ? J’aurais presque pu tomber dans le pièce, lui répondre qu’elle était bien trop importante déjà, mais elle ouvrit de nouveau la bouche pour évoquer ce Clay, ce type que j’avais embauché pour enquêter sur la fiancée d’un de mes amis et je me rembrunis, surtout qu’elle me soufflait que je n’étais pas capable de respecter les femmes. Ce fut mon tour de m’échapper, relâchant sa main, faisant un pas en arrière pour finalement lui tourner le dos et lui lâchai : « Je suis fiancé… »
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Je ris légèrement quand je l'entends débuter une prière. Sainte Kyla, c'est bien moi. Pleine de grâce, je doute. Je dirais plutôt pleine de graisse avec tout ce que j'ai avalé cette semaine. Rien de chilien, rien d'épicé mais des kilos de malbouffe... Mais là, pour le coup, j'ai hâte de m'éclater la pense à manger - et boire - tout et n'importe quoi. Oui, j'ai hâte, rien que ça ! Je l'écoute et soupire légèrement. " Ça te suffit de faire chier ton demi-frère de la sorte ? " Étonnement, j'y crois pas trop pour ne pas dire pas du tout. Il a prise Maëlys pour une conne et même si elle le mérite amplement, j'imagine même pas ce pour quoi il me prend. Une meuf dans laquelle se vider, ça doit être ça. Mais une fille comme une autre quoi, même s'il me dit le contraire. J'y crois pas, j'y crois plus. J'ai l'impression qu'il se fout de ma gueule et ce qu'il me balance, j'en ai la confirmation. " T'es quoi ? " Ma voix monte dans les aigus et je le regarde tourner les talons, marcher dans la chambre alors que moi, j'attrape la table de nuit et soupire légèrement. " Y a une caméra cachée ici ? " Soupirais-je fortement en mordant l'intérieur dans ma joue. C'est une blague, une très mauvaise blague là. J'ai l'impression que mon coeur se brise comme si on lâchait un verre en cristal du quatrième étage. " T'es là pour quoi Cole ? " Je soupire et hausse la voix. Je m'approche de lui, le contourne et me met devant lui. " C'est quoi ton but ? C'est quoi la prochaine étape ? 'Oh sainte Kyla, pleine de grâce, je viens te voir avec un large sourire, je te fais chier avec ton coloc mais j'suis un faux couple puis fiancé' " Je le regarde. Non, je le dévisage. " Cole, réellement, casse toi et oublie moi " Parce que je suis réellement entrain de m'attacher à lui et tout ça, ça va super mal finir, qu'on le veuille ou non, que je le veuille ou non. " Ça devrait pas être trop dur pour toi vu le silence radio auquel j'ai droit depuis quinze jours. Si ce gosse et son sort t'intéresseraient, tu t'en préoccuperais un peu plus " Soufflais-je, énervée, complètement colérique. À chaque fois que je reprends mon souffle, je plante mes ongles dans mes paumes. " Orf, enfin, de quoi je me plains, mon ex est de retour. Tu sais, le type respectable rencontré en Europe " J'essaye quoi, de le rendre jaloux ? Un peu oui.
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Si ma revisite du –je vous salue Marie- nous détendis un instant, cela ne dura pas bien longtemps. Vite très vite, mes révélations et explications jetèrent un froid palpable. « Fiancé. Je suis fiancé. » répétai-je d’une voix parfaitement audible, conscient de jeter un pavé dans la mare. Et ça ne tarda pas à déclencher le raz de marée Kyla. Elle soupira sur la présence d’une caméra cachée avant de venir se planter devant moi. Je baissai les yeux, comme un gamin pris en faute lorsque sa voix s’éleva pour me demander la raison de ma présence ici, mon but… Je sentais son regard sur moi, me scrutant, cherchant à percer le fond de ma pensée. Je me murai dans mon silence, me passionnant soudain pour la pointe de mes chaussures et le revêtement de sol de sa piaule d’hôtel. Tout plutôt que d’affronter son regard… Parce que j’étais sur un fil, que ma présence ici ne se justifiait que par une seule chose, ce truc, cet effet qu’elle avait sur moi… Et qui s’apparentait beaucoup trop à des sentiments à mon goût. Bref, elle voulait que je dégage, que je l’oublie, reprenant mon silence radio de ces derniers jours. « J’ai eu des trucs à gérer tu comprends… » tentai-je vainement de me justifier. Oui, c’est sur que comploter contre son demi frère et essayer de mettre ma fiancée dans mon lit pour ensuite échapper à ce mariage forcé, ça avait occupé tout mon temps… Très mature tout ça. Avec ça, Kyla allait surement reconsidérer de me laisser prendre ma place de père à ses côtés… Je relevai finalement la tête, à la fin, après son aveu à elle. Le retour de son ex. Je la jaugeais, cherchant à lire quelque chose dans son regard qui lançait surtout des éclairs pour l’heure. « Et bien tous mes vœux de bonheur alors… Faut croire qu’on va avoir notre happy end tous les deux… » Moi avec Ombeline, elle avec ce je ne sais qui venu d’Europe.
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" Mais je suis pas sourde ! T'es con ou quoi ?! " Criais-je d'une voix tremblante. Je suis pas sourde, je suis pas conne, c'était juste le temps que l'information arrive à mon cerveau, que j'assimile les saloperies qu'il était entrain de me dire. Fiancé. Ça me dépasse totalement. " Et elle sort d'où celle là ? T'as trouvé l'amour au détour d'un coup de rein dans l'avion ? " Demandais-je, haineuse. Ça s'entend à ma voix que je vais péter un câble et que ça ne sera pas beau mais alors pas beau du tout à voir. Et dire que moi, j'ai passé mon temps à me faire chier. Mais après tout, c'est toujours comme ça non ? La mère se fait chier, pleurniche et a tous les mauvais côtés de la grossesse. Je pensais l'être, enceinte, alors je me suis bloquée, mise entre parenthèse. J'ai pris sur moi, je suis redevenue l'ancienne Kyla, la petite naïve toute mignonne qui refuse l'alcool et le sexe. Sainte Kyla quoi ! Mais là, je regrette. Y a pas d'enfants et y a définitivement rien entre lui et moi. J'aurais aimé. Oui. Putain, je suis vraiment attachée à ce pauvre con. À ce sombre idiot. " Ouai, c'est ça. Trop de truc à gérer. Agir comme un gamin, wouaw ! " Et moi, j'agis comme une pauvre folle jalouse. Mais je suis un peu jalouse. Jalouse qu'une autre ait pu l'accaparer pendant dix longs jours, qu'une autre pétasse puisse se faire appeler Mme Smythe-Wildingham sous peu. On dit qu'on se marie dans l'année quand on se fiance non ? C'est ce que veux la coutume. " Et c'est pour quand le mariage ? Allez, ton gosse pourra amener les alliances dans sa poussette " Soupirais-je, tentant de le ramener sur terre. Il croit gérer quelque chose là ? Non, absolument pas. Je soupire une énième fois quand il me souhaite des voeux de bonheur avec Dimitri. Je fais un pas en arrière et mords ma lèvre inférieure avant de foncer sur le lit, d'attraper la peluche que Baptiste m'a acheté et de lui assigner un coup. " Tu crois pas que j'ai quitté l'Europe pour quelque chose " Hurlais-je en continuant de le frapper avec ma peluche. " T'es vraiment con ou tu le fais exprès ?! " Je connais pas beaucoup de gens qui quittent quelqu'un qu'ils aiment pour être heureux de le revoir. Non, vraiment, je connais personne.
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Ok, clairement, l’histoire avec Maë aurait du me mettre la puce à l’oreille sur le fait que je devais prendre davantage de pincette pour lui annoncer mes futures noces. Et pourtant… J’avais balancé ça comme ça, sans coton, sans broder, avec une franchise qui ne me ressemblait pas. « Elle est à Harvard aussi, étudiante, fille de bonne famille… Ca arrange tout le monde. Ma mère a eu vent de quelques uns de mes écarts, surement par Forbes, tu vois pourquoi je le déteste tant. » Je sauterais sur n’importe quel excuse pour flageller mon demi frère, alors l’idée qu’il est celui qui m’avait vendu à ma mère s’imposait de manière évidente dans mon esprit. Paranoïa bonjour. C’était le coupable parfait. « Je l’ai pas choisie cette fille. Elle ne m’a pas choisi non plus. C’est nos parents. » Bienvenue dans le monde des richous Kyla. C’était très moyenâgeux tout ça surement, mais c’était ma vie et je devais faire avec… Je n’étais même pas sûr qu’elle entende mes excuses tellement elle était furax. C’est avec sarcasme qu’elle accueillit les justifications selon lesquelles j’avais été trop occupé. Elle renchaina avec colère, me demandant la date du mariage. « Nos parents vont gérer ça pour cet été je présume… » Je déglutis quand elle évoqua notre enfant, -mon gosse- comme elle disait. « A propos de ça… Si ça pouvait ne pas trop s’ébruiter… » Parce que j’avais écopé d’un mariage forcé à cause de quelques petites coucheries, c’était au couvent que ma mère allait me faire entrer si elle apprenait que j’avais mis quelqu’un enceinte à peine arrivé sur le campus. Et quand je lui souhaitais du bonheur avec son cher ex sur un ton mauvais, elle s’empara d’une peluche et commença à me frapper sans ménagement avec cette dernière. « Stop, Kyla, arrête ! » lui ordonnai-je en tentant de me protéger avec mes mains. « T’es dingue ! » C’est finalement en la bloquant, attrapant ses épaules que je finis par la stopper. Mon regard plongea dans le sien et comme je sentais qu’elle allait encore se débattre pour recommencer à me frapper ou encore se remettre à me hurler dessus, je fondis sur elle et mes lèvres vinrent capturer les siennes, façon délicieuse de la réduire au silence...
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Je l'écoute et encaisse très mal la nouvelle. Oui, vraiment très mal. Je suis folle. Elle est à Harvard, oui bah ça je me doute bien. À moins qu'il soit fiancé à un fantôme, vaut mieux qu'elle soit dans le coin quand même. Sinon cette union ne servirait vraiment à rien. " C'est le moyen âge dis moi. J'espère au moins qu'elle te comble sur tous les points " Au lit surtout. Parce qu'il peut se brosser pour finir dans mon lit une nouvelle fois. Ni maintenant, ni demain, ni jamais. C'est fini. FINI. J'ai l'impression d'être une pauvre conne, de revivre le terrible schéma de ma vie : s'attacher contre toutes les précautions et n'avoir que ses yeux pour pleurer. Je soupire légèrement. " C'est bien, les photos seront belles avec le soleil " Mariage heureux sous un beau soleil. Mais je leur souhaite de la pluie, de l'orage et tout ce qui va avec. Qu'ils se marient dans la boue parce qu'il ne mérite pas mieux. Elle non plus d'ailleurs. C'est quoi ce délire ? Ils sont soumis pour écouter leurs parents à ce sujet. J'ouvre grand la bouche quand il me dit de ne pas parler de ma grossesse. Y a pas de grossesse, y aura rien à ébruiter. " Ouai. Je suis comme cette nana, j'ai fais un bébé toute seule " Soupirais-je avant de péter un câble. Littéralement. On dirait un lien qui saute sa proie pour attraper sa peluche et taper l'autre devant. Ça devrait me faire du bien mais non, je me sens toujours aussi pitoyable. " Je t'emmerde ! " Hurlais-je alors qu'il pose ses bras sur mes épaules. Je manque d'hurler, de lui sauter dessus et de le mordre bien comme il faut. Oui, je suis un animal enragé et ? Sauf que j'ai rien le temps de répliquer qu'il a ses lèvres sur les miennes et que sa langue se lie à la mienne. Je donne un léger coup d'épaule, laisse tomber ma super peluche sur le sol et passe mes bras autour de sa nuque. Je prolonge ce baiser, complètement brûlante, me collant à lui. Mais je décolle de lui, de ses lèvres et mords ma lèvre inférieure. " T'es un pitoyable fiancé " Soupirais-je, toujours collée à lui, réduisant le peu d'espace qu'il y a entre nous, comme s'il en restait encore. " Ce serait bête que tu commences ta nouvelle relation du mauvais pied " Je ne serais pas cette femme. Je m'écarte rapidement, ramasse ma peluche et la lance sur mon lit. Je ferme les yeux et mords l'intérieur de ma joue, sentant le goût âcre du sang. Te détruis pas l'intérieur de la bouche Kyla...
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« J’ai pas l’air comblé là ? » me contentai-je de répondre avec mauvaise humeur. Ce mariage imposé était loin de m’apporter tout ce que je souhaitais, mais je n’allais quand même pas raconter à Kyla qu’on m’avait fiancé avec une espèce de sainte nitouche avec une ceinture de chasteté autour de la taille… Non… Si elle pensait que j’étais un futur mari heureux et épanoui, ça rendrait surement cette discussion, cette –rupture- entre elle et moi plus simple… C’est ainsi ensuite que je lui parlais de l’été comme date potentielle de nos noces. « Tu m’excuseras si j’oublis de t’envoyer un carton d’invitation… » Parce qu’il ne fallait pas de scandale pour le jour J, c’était aussi pour cela que je demandais à la jeune femme de ne pas ébruiter sa grossesse sauf qu’ensuite, c’est à coup de peluche qu’elle se jeta sur moi et que toute ma bonne volonté pour paraître un fiancé plein de bonnes intentions fondis comme neige au soleil. C’est finalement en saisissant ses épaules et en capturant sa bouche de la mienne avec passion que le silence retomba quelques instants dans la pièce. Ses bras s’enroulèrent autour de ma nuque, sa bouche s’entrouvrit, nos langues se rencontrèrent alors qu’elle prolongeait ce baiser… Mes mains glissèrent de ses épaules, le long de sa taille, venant ensuite s’ancrer sur ses hanches pour l’attirer encore un peu plus contre moi. Son visage s’écarta quelques instants et elle me fit alors remarquer quel fiancé pitoyable j’étais, soulignant que je ne devais pas commencer mon mariage du mauvais pied. Et elle s’écarta. « Kyla… » Ma main saisit la sienne mais elle glissa pour s’en défaire, préférant aller balancer sa peluche sur le lit. « Alors quoi ? C’est tout ? Je suis fiancé donc je n’ai plus le droit de te voir ? » Je me glissais derrière elle, ma main se posant un instant sur son ventre affectueusement, mon visage venant s’enfouir dans son cou pour respirer son parfum. « Kyla tu ne peux pas me chasser de ta vie comme ça… » J’étais le père de son enfant après tout… Et puis surtout, surtout, je ne pouvais plus me passer d’elle. Alors vers quelle autre solution on se dirigeait ? Une liaison secrète ? Parce que ma cul serré de fiancée allait péter un câble si elle apprenait ça…
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" Je sais pas. T'as peut être un masque comme d'habitude " Le masque de super connard. Oui, qui sait. Peut être qu'il joue le pauvre petit pour que j'ai pitié pour lui mais c'est pas le cas. Désolé Cole, ça marche plus avec moi. Je suis blessée et ça m'énerve de réagir de la sorte. Je devrais péter le feu, sauter partout, être heureuse et au final, j'ai juste envie de me rouler en boule dans mon lit et de pleurer toutes les larmes de mon petit corps. Je comprends pas ce qu'il se passe et je ne peux définitivement pas blâmer les hormones... Elles avaient bon dos celle là, ces derniers temps. Je leur ai tout fait porter. Mon manque d'envie de sortir du lit, ma peine, ma colère, mes vomissements. Alors qu'en fait, c'est juste nerveux... " Ouai. Ça serait dommage que je me pointe avec un ventre rond comme le monde quand même " Et vêtue en blanc, bien entendu, juste pour faire chier sa pétasse de fiancée. Oui, je suis comme ça. Je serais capable de venir et de ruiner leur mariage bien comme il le faut. De toute façon, un mariage qui n'est pas fondé sur l'amour, ça ne sert à rien. Le mariage ne sert déjà à rien. On a pas besoin de ça pour se prouver qu'on s'aime, quand on s'aime. Et j'ai l'impression qu'on a plus de chances de s'aimer tous les deux que lui avec sa poufiasse. Oh, j'ai Maëlys dans le viseur mais quand j'apprendrais qui est sa fiancée, elle a intérêt à filer droit. Non, à revenir d'où elle vient, tout simplement. J'allais lui faire la peau et je mets ma main à couper que Leevy m'aidera avec ça. Oui, elle ne refuserait jamais à blesser quelqu'un. Vu ce qu'elle a fait vivre à ma soeur, elle sera un atout à mes côtés. On s'embrasse, je me colle à lui, il me serre contre lui et je finis par m'écarter. Tout ça, c'est mal. " J'ai jamais dis qu'on pouvait plus se voir. Mais tu peux plus m'embrasser comme ça " Ni même me toucher comme il le fait, glissant sa main sur mon ventre qui ne grossira pas. Pas maintenant du moins. Un jour peut être... " Pourquoi je pourrais pas ? Tu vas te marier avec une autre, vous allez finir par fonder une famille et moi quoi ? Je reste dans les parages ? Je serai pas cette femme qui brise le couple d'une autre " Même si je la déteste déjà, cette nana. J'espère que c'est pas une de mes amies parce que je lui ferais la tête au carré dans tous les cas. Je soupire légèrement, restant bien au chaud entre ses bras. Parce que je me sens bien là et ça me fait flipper. Je sens que tout ça, c'est voué à l'échec, que je vais me retrouver comme avec Dimitri : je n'aurais plus que mes yeux pour pleurer.
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