Soirée mousse géante !! [ouvert à tous]

Tout se passa très vite, sans que Keiren ne puisse vraiment comprendre ce qui lui arrivait. Deux filles étaient venues pour le voir, puis deux autres, qui, elles l'emmenèrent avec elles, en le faisant passer pour le petit amie d'une d'elles, qui, d'ailleurs, aux yeux du gallois, était la plus jolie. Et, là, l'autre jeune fille lui expliqua qu'elle, en fait, ne lui voulait rien du tout, mais que sa copine avait envie de discuter avec lui. Que lui voulait-elle? Il n'en savait foutrement rien. Qui était-elle? Il le savait encore moins. Alors que la jeune fille laissait les deux jeunes gens qui, aux dernières nouvelles étaient en couple, le jeune homme resta quelques secondes abasourdi par ce qu'il se passait, avant de prendre la parole.

Pour ceux qui se poseraient la question, non, Keiren n'était pas un idiot profond, disons juste qu'il a eut une vie des plus difficiles, et que, les rares filles qui l'ont un jour approchées -sauf Erika- c'était pour se foutre de lui, lui donner un tant soit peu d'espoir, avant de s'enfoncer encore plus dans les ténèbres quand la blague se finissaient, et que les rires éclataient. Si c'était vous, comment réagiriez-vous ?

En tête à tête, Keiren semblait étrangement énervé, vu de l’extérieur, beaucoup de personnes auraient été surpris. Rares étaient ceux qui l'avaient vu, rien qu'un peu en colère, et là, une inconnue en faisait les frais. Malheureusement, elle n'y était pour rien elle non plus. D'ailleurs, elle semblait déçue du comportement. Mais, le fait de l'entendre dire qu'elle n'avait rien demandé non plus intrigua notre jeune celte. La belle continua alors, en disant que, même s'il s'était fait prendre pour un con, le voir penser que toutes les filles étaient pareilles lui faisait regretter d'avoir suivie l'autre blonde.. La blonde prit un petit moment de répit avant de s'excuser de s'être emporté, disant ne pas avoir l'habitude d'être méchante gratuitement, et que si elle s'était faite traîner jusqu'à lui, c'est qu'elle l'avait remarquée au loin. Premier choc. Et qu'elle voulait simplement lui parler. Second choc. Si c'était vrai, cela relèverai de la fiction, pire même, du plus grand miracle jamais vu. Keiren ne put que la regarder tirer un coup sur son joint, tandis qu'il savourait l'odeur, qui lui donnait envie. Mais, avant, il y avait un petit truc à éclaircir.

Il s'arrêta un bref instant en se pinçant l'arrête du nez, expirant un grand coup avant de reprendre.

Sa main droite tremblait légèrement. Depuis la mort d'Erika, il avait tant de fois espéré que l'une d'elles soit un jour sincère, et, il le savait pour celle-là aussi, bien trop bien pour lui. Ainsi, la tristesse, et la colère prenaient possession de lui. Si sa voix et son visage ne le trahissaient pas, son corps oui. Il était temps pour lui de sortir son arme secrète : son herbe jamaïcaine, déjà roulée, bien entendu. Il la porta à sa bouche, tandis que, sa main droite tremblottante rendait compliquée la tâche d'allumer celui-ci. Il tira une longue latte avant de se retourner vers la belle.

Ci-joint, son premier vrai sourire.

La belle l'écoutait, entièrement, attentive, sans le couper une seule fois, buvant ses mots telle les douze apôtres devant Jésus Christ. Étrange. Plus cela avançait, et plus Keiren avait cette impression de … De jamais vu. En temps normal, ce genre de situation finissait toujours pareil, et toujours très vite, mais là, non. Ce qui finit de l'achever, ce fut les mots que la belle prononça, toutes pleines de sens, raisonant dans l'esprit du gallois, touchant son cœur et son âme. Etait-elle sincère ? Il en avait bien peur. Enfin … Peur … La peur ne lui venait pas de la possibilité d'avoir peut-être une petite amie, qui, comme il l'avait dit, était l'une des plus belles filles de la soirée, pour ne pas dire de l'école. La chose qui lui faisait peur, c'était d'être passé pour un gros con devant elle, et que peut-être, cela la ferait changer d'avis. Cependant, ses paroles, le rassurèrent, tout en le démoralisant. Etrange situation n'est-il pas ? Elle disait ne lui trouver rien de banal, que tout ces mecs autours là, eux oui l'étaient. Tous habillés pareils, tous coiffés pareils, et pensant tous de la même façon. Si c'était lui qu'elle venait voir, c'est que justement, lui, n'était pas banal. Sur ses mots, une petite larme perla le long de son visage. Cela faisait bien longtemps que des mots qui n'étaient pas juste méchants ne lui avaient pas été envoyés, cela le rendait si … Heureux. Malheureusement, elle n'en avait pas fin avec lui, et, lorsqu'elle lui dit aimer ses dreads, une seconde larme s'enfuit. Alors que bon nombre de gens trouvaient ça dégoûtant, une telle fille trouvait ça … Bien ? Une peur envahit alors Keiren, la peur d'être dans un rêve, comme ses fameux rêves si réels dont on n'a pas envie de se réveiller, ce genre de rêve qui vient à vous dégoûter de la vie réelle. Mais non, le goût de son herbe était bien réel, le sel de ses larmes touchant ses lèvres l'était tout autant, et, le battement de son cœur affolant lui montrait qu'il était bien éveillé. La belle se retira alors, disant revenir dans cinq minutes. Cinq minutes qui lui permirent de remettre ses idées en place, apaiser son cœur, et sécher ses larmes, et s'asseoir dans l'herbe continuant sa fumée en attendant.

La belle revint alors avec deux verres, deux bières pour être exact, elle lui tendit l'un des deux, en disant que, c'était bien cool de l'appeler chéri, mais qu'elle aimerait bien connaître son prénom.

Le gallois but une longue gorgée avant de reprendre la parole.

Un léger sourire chaleureux s'afficha enfin sur son visage, toute la colère était partie. Sa mine s'attrista bien vite alors qu'il reprenait la parole.

Ainsi donc, la belle s'appelait Marloes, même si, d'après ses dire, tout le monde l'appellait Marlo. N'est-ce pas idiot d ignorer une seule syllabe ? Tout comme dire Nico à la place de Nicolas ? Je le pense, et Keiren aussi d'ailleurs. Ça ne vous fait gagner guère plus qu'un dixième de seconde, et ne vous épuise pas spécialement. Elle lui dit aussi être heureuse que la bière lui plaise, elle ne savait pas trop quoi prendre. Keiren lui sourit.

Suite à cela, quand Keiren eut fini ses excuses, Marloes sembla comme intimidé, en baissant sa tête quelques instants. Heureusement, ce n'était que pour mieux la relever, un large sourire sur les lèvres, une idée dans la tête pour se faire pardonner. Elle avait une idée, oublier cette rencontre chaotique, et rigoler. Keiren commença par la seconde idée, et rigola un bon coup, avant de poser son index sur la tempe avant de le retirer dans un « bzzzp », avant de se retourner vers la belle.

Un large sourire s'afficha sur ses lèvres, et, un semblant d'étoile semblait briller dans ses yeux.

A la question du jeune dreadeux, la belle répondit que, Marloes était d'origine hollandaise, mais qu'elle n'était pas du tout européenne. En fait, elle avait vécu toute sa vie dans le Massachusetts. La belle rigola sur le fait que c'était sans doutes beaucoup moins exotique. Keiren rigola légèrement à ses côtés, avant de répondre avec un grand sourire.

A nouveau, un sourire s'afficha sur ses lèvres. Mais que lui arrivait-il ? Tant de compliments envers une fille en une seule soirée ? Était-ce l'alcool qui lui était monté à la tête ? Impossible, il n'avait presque rien bu.

Très vite arriva le moment où Keiren fit mine de tout oublier. Et lorsque, prit au rôle, il lui dit penser qu'elle s’appelait Marloes, la jeune fille se retint de rire, en lui demandant comment il le savait. Le gallois se gratta le menton en regardant le ciel.

Il se gratta le bout du nez cette fois, de façon nerveuse, une légère rousseur se dessinant sur ses joues.

La timidité avait atteint son paroxysme, si bien que, désormais, son regard était dirigé vers le sol.