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Je me sens très différent depuis que nous avons sauté ce cap des plus essentiels, symbolique dirais-je même. Franchir cette frontière fut très difficile, oublier tout ce qui m’est arrivé en prison m’a demandé un énorme effort mais le jeu en valait la chandelle. J’apprends quotidiennement, à chaque fois un peu plus, à aimer cet acte nous rapprochant l’un de l’autre comme jamais, le plaisir qui en découle et la sensualité qui se dégage de nos corps inlassablement attirés l’un par l’autre. Désinhibé, je crois l’être devenu, à moins que des ailes soient en train de me pousser sur le dos et qu’elles me permettent de me livrer à quelques remarques coquines qui prennent tout leur sens à présent. Il ne s’agit plus uniquement de paroles en l’air mais de sous-entendus qui oscillent dangereusement avec la promesse, parce que oui… J’apprends quotidiennement au contact de Nemo et d’ici peu de temps l’élève devrait pouvoir dépasser le maitre et le surprendre. J’ai mes idées pour y parvenir en tout cas et j’en ai clairement fait allusion quelques secondes en arrière. Rien qui devrait lui déplaire, au contraire puisque je sens ses vilains doigts effleurer mon entrejambe et faire naitre ce sourire diabolique à mes lèvres. Nous n’avons peut-être fait l’amour qu’une fois, mais depuis mon esprit ne cesse de divaguer, d’imaginer… De fantasmer. « Tu tentes le diable là, pas sûr je tienne jusqu’à la maison si tu continues ! » M’enfin je dis cela… J’dis rien hein ! En toute innocence alors que mes yeux dérivent sur sa main pour lui faire comprendre qu’il joue avec le feu. De sensualité à enfance il n’y a qu’un pas que je n’hésite pas à franchir avec de gros sabots en commençant à bouder lorsqu’on parle d’Andrew qu’il a également acheté aux enchères. « Il y a intérêt, sinon plus de bisous, JAMAIIIIIS ! » Je le menace en poussant un petit hurlement, eh ouais, faut savoir ce que l’on veut dans la vie. Qu’il fasse attention à ne pas me donner des envies de meurtres s’il passe un moment avec mon vice-président, ce qui ne semble pas être au programme d’ailleurs. « Oui mais tu pourrais très bien changer d’avis et reprendre ton cadeau au plus grand dam de ton amie… Et puisque ce mec semble vampiriser tout le monde j’me méfie tu vois ? » J’comprends pas pourquoi il est si apprécié, il n’a rien de plus qu’un autre, vice-président ou non. J’enchaine sur quelques paroles en français, résultat plus ou moins foireux mais suffisant pour faire sourire et attendrir mon chéri, objectif atteint. « Je prends des cours avec @Camille T. Emrys depuis quelques mois, il m’aide beaucoup. » Je n’ai aucun mérite, il m’a énormément apporté et motivé, il me pousse aux fesses pour que je travaille et je lui dois une fière chandelle. Mon inquiétude atteint son paroxysme lorsque j’apprends l’existence de l’un de ses ex, présent à cette soirée et semble-t-il toujours jaloux vu comment il m’a traité. « Tu l’aimais ? J’suis pas sûr qu’il ait vraiment tourné la page… Le mec m’a parlé comme de la merde, j’pense que c’est de la jalousie… J’risque de bientôt vouloir lui péter la gueule quoi ! » J’ajoute, l’œil rieur, à moitié sérieux malgré tout.
#nemo
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