take a break (maska)

J'étais vraiment très très nulle avec les ordinateurs. J'étais une littéraire, il ne fallait pas l'oublier. Craquer un film pour moi, c'était impossible. Mon ordinateur me servait seulement pour mes cours et pour aller sur internet, rien d'autre. Il venait s'installer à mes côtés, me demandant de lui passer mon ordinateur. Je m’exécutais, le regardant pianoter sur mon clavier. « Ce sont... » des pubs de cul sur le côté. Mes joues se mirent à rougir bêtement. J'haussais mes sourcils quand le jeune homme disait finalement que c'était interdit ce qu'il faisait. « Je vais me faire arrêter ? » lui demandais-je naïvement. Ça avait l'air de l'amuser lui. Je n'y connaissais rien en informatique et pourtant ce n'était pas faute d'avoir essayé de m'y intéresser. Je n'avais aucune idée de ce qui était mal sur internet et de ce qui pouvait nous arriver. « Je n'ai pas envie de me faire arrêter... » Je n'avais pas besoin de ça. J’éteignais la télé. Et je faisais comment Maden, venant m'installer dans le lit comme une pantouflarde, gardant l'ordinateur pour le poser sur mes jambes. « Tu vois l'écran ? » Bon ça téléchargeait, mais je préparais pour pouvoir se positionner. Maden quant à lui me demanda si j'allais au Spring Break. « Oui, bien sûr et la semaine avant je suis à Hawaï avec les Mathers ! Tu y vas toi ? » lui demandais-je en retour. Je pourrais le voir peut-être.

Les filles ont tendance à beaucoup exagéré quand elles s’y mettaient. Bien sûr, qu’il ne fallait pas qu’elle fasse ce que je fais simplement parce qu’elle risquerait de faire une grosse bêtise. Je la regarde avec un sourire au coin avant de lever les yeux au ciel. « Tu ne vas pas te faire arrêter. » dis-je en secouant la tête. Elle était vraiment une trouillarde pour le coup et elle était Mather ? J’avoue ne pas comprendre comment les personnes sont recrutées dans les confréries. « N’y touche pas et tu verras que tu ne te feras pas choppé. » dis-je en rigolant légèrement. Je m’allonge finalement attendant que le téléchargement se finisse. Je me tourne légèrement sur le côté pour pouvoir voir l’écran tout de même. « Ouais, c’est niquel là. » dis-je avec un sourire au coin. En attendant que cela se télécharge, je lui demande tout de même si elle allait au Spring Break, cela m’intéressait. Je pourrais la voir là-haut si c’était le cas. « Oui j’y vais, mais je ne vais pas à Hawaï. J’espère que t’en profitera au maximum. » dis-je avec un sourire au coin. J’allais sûrement continuer mes magouilles pour pouvoir un jour pouvoir voyager là-haut.

Qu'est-ce que je pouvais savoir à tout ça ? J'étais nulle en informatique, je ne pouvais pas savoir ce que je risquais, je ne savais même pas si c'était mal en réalité. Maden téléchargeait le dernier Star Wars rapidement à partir de mon ordinateur. Je souriais en le regardant, il devait me prendre pour une nulle. J'étais Mather parce que j'étais une personne brisée et non pas parce que j'avais le goût du risque. « Arrête de te moquer de moi » m’exclamais-je en fronçant les sourcils. Mais moi-même, je souriais en voyant son air amusé. De toute façon, je serais incapable de refaire ce qu'il avait fait. Je venais m'allonger à mon tour, calant l'ordinateur sur mes jambes et lui demandant s'il voyait bien l'écran. Ça n'allait pas être facile de discuter pendant le film, mais s'il le voulait, il pouvait passer la soirée à la Mather House. Evidemment, que j'allais aller au Spring Break, c'était tout comme des vacances. Il y allait, mais il ne participait pas au voyage des mathers, normal ! « J'y compte bien, je vais être bronzéééée, tout le monde sera jaloux !! » m'exclamais-je avec un large sourire. « On se verra ? » lui demandais-je toujours avec un sourire, le visage tourné vers lui.

Ces réactions étaient tout de même mignonne, elle semblait avoir peur de plein de chose et cela donnerait envie de la protéger coûte que coûte. Je souris quand elle me demande d’arrêter de me moquer d’elle, je lève les mains en signe de soumissions avant de rire légèrement. « Mais je ne me moque pas du tout. » dis-je en faisant le mec faussement choqué, alors qu’au fond, oui je me moquais un peu d’elle. On s’installe finalement confortablement sur le lit, le téléchargement se terminant dans quelques minutes seulement. On en profite un peu pour discuter du Spring Break et de son voyage à Hawaï. Je souris à sa réaction et passe ma main derrière ma tête. « Eh bien, va falloir que j’aille faire un peu d’UV pour te faire concurrence alors. » dis-je avec un sourire au coin. Je lui fais un clin d’œil et souris en voyant que le téléchargement était fini. « Si tu veux qu’on se voit, on se verra oui bien sûr. » dis-je en plongeant mon regard dans le sien. Je lui fais un sourire sincère avant de détourner le regard pour qu’ils se posent sur l’écran. « Bien, le film peut commencer. Les muffins, j’arrive. » Je vais chercher le reste des muffins et me réinstalle sur le lit en mode pépère prêt à mater le film.

Je le regardais en secouant la tête. Bien sûr qu'il se moquait de moi. C'était trop facile de se moquer de moi de toute façon. Je ne relevais pas, préférant m'installer sur le lit avec l'ordinateur sur mes jambes. Nous étions bien installés, prêts à regarder le film, surtout que le téléchargement venait de s'achever. J'allais partir bientôt pour Hawaï avec les Mather, j'étais vraiment impatiente, c'était une grande première pour ma part. J'allais revenir bronzée et j'étais certaine que tout le monde allait être jaloux de la couleur de ma peau. Puis, après ça, je partais directement pour le Chili pour le Spring Break où les Mathers retrouveront les autres étudiants d'Harvard pour deux semaines de folie. « Impossible pour toi de me concurrencer » m'exclamais-je en riant. C'était très modeste, je vous l'accorde. « Nous nous verrons alors... » confirmais-je sans attendre. Je tournais moi aussi les yeux en direction de l'écran de l'ordinateur. Maden allait quant à lui chercher les muffins avant de se remettre sur le lit.

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Le film venait de se terminer. J'avais chaud, Maden me collait depuis qu'il avait commencé à s'endormir. J'étais trop accro à Star Wars pour m'endormir ou pour arrêter le film. Il s'endort, tant pis pour lui. Au contraire, ça lui fera du bien ! Il sera venu me voir et il aura bien mangé et bien dormi. Je me redressais finalement, fermant l'ordinateur pour aller le reposer sur le bureau. Je fais quoi maintenant ? Il dormait paisiblement et ça me faisait mal au cœur de le réveiller. Du coup, je revenais vers le lit, mais peut-être d'un pas trop pressé puisque mon petit orteil venait à la rencontre du pied du lit et là, je poussais un cri de rage suivi de plusieurs jurons. Je me laissais finalement tomber sur le lit, ne faisant plus du tout attention au fait que Maden dorme encore. « Putain quelle nouille » grognais-je en pleurant à cause de la douleur.

J’aimais bien voir sa petite tête boudeuse, cela lui donnait un charme fou. Enfin, je comptais lui faire concurrence niveau bronzage en faisant des UV. Ben oui, je n’avais pas la chance d’aller à Hawaï après tout. Je la regardais avec un sourire au coin en entendant ses paroles, elle pensait que je en pourrais pas lui faire concurrence… Baliverne, je bronze très rapidement. « Que tu crois ! » dis-je avant de lui faire un clin d’œil. Ne jamais sous-estimé un granger. On mit finalement le film et je me tue, me transportant dans le monde de la science-fiction… Ou plutôt dans le monde des rêves puisque je me suis endormi… Comme toujours. Je ne m’étais même pas rendu compte que je m’étais endormi, juste quand je fis un bon dans le lit à cause d’un hurlement de rage. Je peux dire qu’après cela on est réveillé, et heureusement je ne suis pas cardiaque. Je vis alors Alaska sur le lit en train de se tenir le pied. « Alaska ? Ça va ? Tu t’es fait mal où ? » dis-je en m’approchant d’elle. Je vis alors qu’elle était en train de pleurer et je fronce les sourcils. Je lui réussis ses larmes avec mon pouce avant de regarder son pied. Elle n’avait rien du moins, ce n’était pas bien grave mais cela fait mal… Je ne peux pas dire le contraire. Je vais chercher rapidement un gant de toilette froid et lui pose sur le pied. « Ça ira mieux comme cela. » dis-je en lui caressant le dos pour la calmer.

Je ne suis pas une putain de chochotte. Mais juste... Se taper le petit orteil contre un meuble de manière aussi violente, je suis certaine que ça équivaut à trois accouchements. Non, vraiment. J'ai vécu des trucs de ouf, mais voilà, on prend sur soi, on comprend et du coup, on supporte. Mais l'orteil qui rencontre le meuble, c'est la mort. Alors même si j'étais mignonne tout à l'heure et que je faisais de me mon mieux pour ne pas réveiller Maden, là je n'en ai absolument plus rien à foutre. Non, mais il était mignon quand il dormait, mais j'avais trop mal, il fallait que ça sorte. Alors je beuglais dans la chambre et je sentais du mouvement sur le lit alors que je m'étais allongée, tenant mon pied dans mes mains et pleurant à cause de la douleur, enfin, il y avait des larmes qui coulaient en même temps que je grognais. Maden s'approcha, commençant à essuyer mes larmes, me demandant où j'avais mal. Je tournais vivement la tête vers lui en fronçant les sourcils. « Au bras ! » Il est con ou quoi ? Bah je n'sais pas, je ne me tiens pas le pied par plaisir. Puis, quand ça va pas, j'suis moins mignonne. Il gardait patience, regardant mon pied avant de disparaître dans la salle de bain. Il revenait avec un gant de toilette froid pour le poser sur mon pied tandis que je me redressais. « J'suis pas une chochotte, mais putain, ça fait trop mal ! » m'exclamais-je en boudant, désormais un peu plus calme. J'me calais contre le jeune homme, regardant mon pied tout rouge avant de remettre le gant de toilette froid dessus. « Désolée de t'avoir réveillé, t'étais mignon en plus » m'exclamais-je tristement.

Je pouvais remercier mes parents de ne pas être cardiaque –c’est bien la seule chose pour lequel je peux les remercier. Je venais de faire réveiller par les hurlements d’une Alaska qui a mal et ça fait peur. Bon, je sais que j’ai eu l’air con à lui demander où elle avait mal mais c’est un réflexe. Je ne fis pas attention à ses paroles et décide de passer outre. Je lève tout de même les yeux au ciel en ne pouvant m’empêcher de penser que les filles étaient clairement des gueulardes. Je partis chercher un gant de toilette froid que je dépose sur son pied. Je me réinstalle à côté d’elle en voyant qu’elle s’était calmée un peu. « Le petit orteil, c’est clairement le pire de tout je crois. » dis-je en grimaçant. J’hurlais à chaque fois également, faut dire que quand on a vécu dans un 9m² difficile de ne pas se cogner. J’eus un sourire au coin quand elle me dit que j’étais mignon quand je dormais. « Ce n’est pas grave, j’ai pu te soigner comme cela. » dis-je en remettant bien ces cheveux en place derrière son oreille. « Je me suis endormi, c’était à prévoir… Je m’endors toujours quand je suis bien installé. » dis-je en rigolant légèrement. Je passais pour un gros dormeur mais pas du tout, c’est sûrement parce que je ne dors pas assez d’ailleurs.

Je l'avais réveillé et je m'en voulais, surtout de cette manière. Ce n'était pas le meilleur moyen de se réveiller, c'était le genre de truc qui pouvait nous assommer et nous donner un mal de crâne terrible. Mais cela avait été plus fort que moi, j'ai eu trop mal et je devais laisser sortir les dizaines de jurons. Maden prenait sur lui et restait patient, pourtant, je n'étais pas un cadeau quand j'étais dans cet état. Je me calmais tandis que le jeune homme était à mes petits soins, mettant un gant de toilette froid sur mon pied pour calmer la douleur. Je grimaçais avec lui en écoutant ses propos. Ouais, ça faisait vraiment mal et pourtant, j'avais vécu mille fois pire, comme ma fausse couche par exemple ou mon overdose. Mais finalement, ces grosses "étapes" qui m'étaient arrivées, elles faisaient surtout du mal psychologiquement. Je m'excusais de l'avoir réveillé, surtout qu'il semblait si paisible quand il dormait. « Il faut penser à toi, pas à moi... » m'exclamais-je doucement en fronçant les sourcils. Il n'était pas obligé d'être là pour moi, il n'avait pas à se réveiller pour panser mes plaies comme si j'étais une enfant. Mon regard se perdait quelques instants dans le sien alors qu'il replaçait mes cheveux derrière mon oreille. Il s'endormait quand il était bien installé ? « Contente de savoir que je suis confortable » lui glissais-je doucement en le regardant toujours. « Maden, pourquoi tu es gentil avec moi ? » Enfin, pas simplement gentil, mais surtout patient et doux.

J’étais en général, assez égoïste, je me faisais toujours passer mes propres envies avant les autres. J’étais comme cela à cause de ma famille et du fait que j’ai toujours dû m’occuper des autres avant moi. Mais je n’y arrivais pas avec elle, il faut dire que j’étais assez faible face à une femme qui pleure alors face à une Alaska qui pleure on en parle pas. « Ce n’est vraiment rien. » dis-je en haussant les épaules. Je ne suis pas mort donc tout va bien. J’arrivais toujours à me montrer tendre avec elle et ça devient de plus en plus bizarre. Je souris quand elle me dit qu’elle était contente de savoir qu’elle était confortable. « Ouais, c’est très agréable. » dis-je en rigolant. Je repris mon sérieux quand elle me pose une question très sérieuse, dont je ne connaissais moi-même, même pas la réponse. « Eh bien, je me sens vraiment bien avec toi… J’arrive à être naturel et je ne me questionne pas de ce qui peut se passer… Je ne sais pas vraiment en fait. » dis-je en passant une main dans mes cheveux. Pour le coup, j’étais moi-même curieux de la situation.