Alezaël - stop hurtin' yourself

stop hurtin' yourself
— with Azraël

Pour la peine, j'avais mis la chambre dans la pénombre avant de retourner dans le lit pour rejoindre la jeune femme. Ouais, j'avais envie qu'elle reste avec moi ce soir et c'était la voix la plus forte qui avait gagné le duel. La raison se terrait dans un coin, elle pourra revenir une fois que l'alcool aurait disparu de mon système. Et puis, elle ne cherchait pas à s'en aller, ce qui forcément me plaisait un peu beaucoup. Posé sur le lit, je caressais doucement son visage avant de venir poser ma main sur sa hanche. En fait, je frissonnais un peu trop quand ses doigts touchaient ma peau sous mon t-shrt, faisant des petits ronds. Pourquoi faisait-elle ça ? J'en savais trop rien. Mais pour le coup, je glissais une nouvelle fois ma main dans son dos, l'imitant dans mes mouvements, le regard plongé dans le sien, de ce que je voyais grâce à la lumière de la table de chevet. « Tu veux faire quoi ? » demandais-je doucement, dans un murmure à la jeune femme. J'avais envie de savoir ce qu'elle voulait faire avec moi, sans aucune restriction, dans notre bulle à nous. Ça me permettrait aussi de connaitre la limite qu'elle nous impose. La limite qu'on ne devait pas franchir.

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— with Azraël

Les choses avaient dérapé et maintenant, elle restait avec moi. Pour la nuit ? J'osais l'espérer ouais. Après, je n'avais aucune certitude, les choses étaient assez explosives entre nous et forcément, c'était du quitte ou double. C'était pour cette raison que je lui demandais ce qu'elle voulait faire au final. Pour ne pas faire n'importe quoi. Ne pas aller trop loin, lui donner envie de s'en aller. Et puis elle me prit au dépourvu. Comprendre ? Comprendre quoi ? Fronçant les sourcils, j'attendais alors un peu plus de précision pour savoir ce que je pouvais lui répondre, ne pas être totalement à côté. Ses lèvres cependant faisaient tout pour me déconcentrer. Elles avaient longé un chemin qu'elles connaissaient déjà. De la commissure des lèvres, le long de la mâchoire, elles trouvaient refuge dans mon cou. Et puis elle remontait doucement, passant par la ligne de mâchoire à nouveau et finissait à mon oreille, me posant une question qui me déboussolait vraiment. Merde, merde, merde. Mon coeur battait vite, la panique m'envahissait. Sentiments. On parlait sentiments maintenant et j'étais juste pas en état. J'étais encore perdu, bien trop attaché à Alaska, encore et toujours. Mais j'avais pas envie de la blesser, Azraël qui restait là pour moi. « Non.. » disais-je doucement, conscient que c'était pas ce qu'elle voulait entendre. « Mais.. peut-être un jour.. tu sais comment je marche Az et.. » Je soupirais, m'allongeant de mon côté, regardant le plafond, me mettant une main sur le front, la tête tournant un peu trop. « J'suis encore perdu mais une chose est sûre.. j'tiens à toi, vraiment. Pas qu'amicalement » Les prémices d'une histoire ? Peut-être. Si elle nous en laissait l'occasion.

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— with Azraël

J'étais perdu, parce que ouais, j'appréciais la présence d'Az à mes côtés. J'aimais l'homme que j'étais quand elle était près de moi et.. bordel, j'avais le coeur qui battait à mille à l'heure. Mais non, je pouvais pas dire que je l'aimais, parce que j'étais du genre long à la détente. J'avais du mal à avouer ce que je pouvais ressentir. C'était bien pour cette raison qu'Alaska et moi avions rompu la première fois. Alors ouais non, j'étais pas capable de lui dire que je l'aimais et.. elle le prenait mal. C'était évident. Qu'est-ce que j'croyais..? Et puis elle me posait pleins de questions et finissait par se mettre allongée à côté de moi, imitant mon corps, regardant le plafond. Du coup, je me redressais, la regardant, légèrement penché pour bien voir son visage. « Az.. ça fait un mois que je suis célibataire... un mois que j'ai pas touché une fille. T'es la seule que j'ai embrassé de tout ce temps là » Je déglutissais, n'étant pas sûr des mots que je devais employer. Mais je tentais quand même. « J'veux pas d'autres filles, j'veux pas trainer dans les bars à la recherche d'une perle ou quoi » Je haussais les épaules, continuant de chercher les mots pour la convaincre que je n'étais pas le connard qu'elle décrivait. « J'peux pas dire que je t'aime pour l'instant.. parce qu'il faut me laisser le temps.. faut nous laisser le temps » Et par nous, je voulais pas dire elle et moi comme nous étions en temps normal. Mais plus une relation un peu plus soudée. Un peu plus forte. Pas sûr qu'elle comprenne.

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— with Azraël

Je tentais d'exprimer les choses comme je pouvais, mais c'était pas forcément facile. Faut dire, j'étais pas un adepte des sentiments et je me devais d'oublier Alaska de la façon la plus radicale qui soit. Je disais pas que j'allais y arriver ou encore que ça serait facile, mais je devais me donner les cartes en main, pour pouvoir y arriver. Alors ouais, je forçais le destin avec Azraël pour le coup. Sans mentir, puisqu'elle était véritablement la seule fille que j'avais embrassé depuis le fameux dimanche de janvier. Celui où tout a volé en éclat dans ma vie. Si c'était ce jour là que j'avais vécu deux drames importants, comme beaucoup d'Harvardien, j'avais aussi appris qu'Az était enceinte de moi, et Alaska avait rompu. Ouais, triste jour. En tout cas, j'arrivais à communiquer parce qu'Az semblait percuter ce que je lui disais. Le coeur battant la chamade, je la regardais et.. je hochais la tête. Enfin, il me fallait être plus précis tout de même. « Si t'en as envie... J'sais que y'a Tommy et que c'est compliqué.. j'te force en rien. J'comprendrai même que tu veuilles rester avec lui » Je déglutissais, me sentant tout de même assez stressé pour le coup. C'était Az et.. j'étais moi. « Ça coûte rien de tenter.. et on verra par la suite » J'étais fébrile, conscient de pouvoir me prendre un râteau dans la minute qui suit. Mais elle avait besoin de savoir, je lui donnais une réponse et... advienne que pourra.

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— with Azraël

Tenter, ça ne coûtait rien après tout, n'est-ce pas ? J'entends.. ok, ça peut ne pas marcher. C'est triste mais la vie continue. Autant, ça peut vraiment bien marcher et là, on se dit heureusement qu'on a tenté. Alors ouais, je lui proposais de tenter, parce que je savais que ça pouvait donner quelque chose. Quoi ? J'en savais trop rien mais... on verra. Ouais, on verra et pfiou, j'avais chaud. L'alcool ? Non. Le coeur qui bat vite ? Peut-être ouais. Le stress ? À tous les coups. Je pense aussi que le fait qu'elle se redresse de cette façon n'aide pas vraiment. Ouais, elle était à présent en position assise, genoux remontés contre elle et.. j'sais pas, c'était quand même assez stressant dans l'ensemble. « Je sais » Ça me faisait chier pour lui, vraiment. J'avais pas voulu ça pour eux deux. Mais je pouvais pas la laisser m'échapper. Depuis quelques semaines, j'étais une loque, perdu et c'était ma façon de retrouver le chemin. Az était là, elle était venue malgré ma demande d'éloignement. Elle était comme moi au final, elle pouvait pas s'empêcher de ne pas écouter les gens quand ils disent des trucs. Et voilà qu'on était dans le même lit, en train de vivre ce qui semblait être un rapprochement notable. Main dans la main, doigts entrelacés, je la regardais, silencieux, avant de briser le silence « Tu restes ici quand même cette nuit ? » Ouais, je voulais malgré tout qu'elle reste là, dans notre bulle. Celle que personne d'autre ne pouvait pénétrer.