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I think we have to talk
Matthew avait gagné, Paris et moi avions été obligés de nous détacher l’un de l’autre à contrecœur. Mais j’avais assuré à Paris que ce n’était que partie remise, lui donnant même dans un murmure avant de rejoindre le salon, le lieu choisi pour nos ébats du soir : La Cuisine
Les deux jours à suivre s’étaient passées avec tranquillité: A partir du moment où j’avais fait ma prise de sang en sortant du laboratoire, je m’étais promis de ne pas angoisser, de mettre cette histoire de côté et de profiter du week-end comme il se devait. Et j’étais assez fière de moi d’ailleurs, parce que ni moi ni Paris n’en avions reparlé, partant d’un commun accord qu’il fallait juste attendre les résultats. Qui plus est, les deux jours avaient été chargée pour moi : révisions et tâches ménagères, conversation Skype avec une amie, et nouvelle organisation à propos de la cuisine, à savoir préparé des plats à l’avance pour éviter le drame Pané/Purée de la dernière fois...
Et finalement, la Saint-Valentin avait pointé le bout de son nez, et que je le veuille ou non, je m’étais faite une idée précise de cette soirée: On en avait discuté il y a quelque jours Paris et moi, et avions convenu d’un dîner au restaurant, avec en prime les enfants gardés par le Vieux Bob ! Chacun sa tâche : Paris le resto, et moi la garde dans enfants. Et de ce côté-là, le vieux Bob avait tenu ses promesses. Il ne manquait plus que Paris…que j’attendais depuis plus de 2 heures maintenant et qui n’était toujours pas là. Pour faire en sorte de pouvoir en profiter au maximum, j’avais réussi à convaincre le vieux Bob d’emmener les enfants à l’école le lendemain matin, pour que Paris et moi puissions vraiment profiter de notre journée à deux. Mais plus le temps passait, plus je perdais patience ainsi que toute motivation à vouloir fêter la fêtes des amoureux avec mon petit-ami. J’étais irritée par son absence, mais aussi légèrement déprimé par ce que j’avais appris dans le début de l’après-midi…les résultats de la prise de sang.
Je sais c’est idiot : il y’a deux jours j’étais complètement hors de contrôle et angoissée à l’idée d’être enceinte, et maintenant que les résultats venaient d’annoncer que je ne l’étais pas, je me sentais limite déçue. Je crois que je m’étais clairement faite à l’idée de pouvoir construire une vie avec Paris : il avait su me rassurer, assumer la situation, donnait même l’impression d’être ravi de la nouvelle malgré la galère que cela aurait été…alors forcément, j’avais cru qu’on pouvait y arriver, que cette grossesse aurait pu être une bonne chose. Mais tout tombait à l’eau, heureusement ou malheureusement, je ne saurais le dire…
Assise dans le canapé, dans la pénombre du salon car éclairée par une simple bougie sur la table basse, je croisais les bras et restait pensive, jusqu’à ce que le bruit de la porte me fasse sursauter et me pousse à me lever d’un bond.
Paris débarquait alors, se plantant devant moi avec un bouquet de fleurs pour mieux me faire passer la pilule de son oubli de réservation qui nous coûtait tous nos plans de Saint-Valentin…Je le regardais –ou plutôt non, le fusillais du regard – ne prêtant même pas attention aux roses rouges que j’avais dans les mains. Je ne disais rien, la mâchoire crispée pour me forcer à ne pas déverser ma colère tout de suite, sans réfléchir. Sérieusement, cela faisait un moment que je ne l’avais pas regardé comme ça. La dernière fois remonte au Marché de Noël…j’aurais pu aussi choisir la fois où je l’avais vu faire son show de stripteaseur, mais ce jour-là, il s’agissait plus d’une peine rageuse…alors que devant la patinoire et ce soir, il s’agissait d’une irritation, d’un agacement. J’étais agacée par Paris et sa manière si particulière de m’annoncer qu’il avait oublié la Saint-Valentin, qu’il avait oublié notre soirée, mais qui pensait qu’un bouquet et… une soirée PAS DU TOUT INTIMISTE, allait régler le problème !! Sérieusement ?!
Parce que oui, au moment où j’étais en train de le fusiller du regard, il me proposait une soirée collective à la mode Dunster. Un bal…Hhmmm, en d’autre circonstance, je me serais dit « chouette ! Un bal, ça pourrait être fun » ; surtout que, si y’a bien un truc que je rêvais de pouvoir partager avec Paris, c’était une danse…Mais premièrement pas n’importe laquelle, et deuxièmement juste entre nous ! Pas devant une cinquantaine de personnes, aussi sympa soient-elle…Non là franchement Paris abusais, et je comptais bien lui faire savoir. C’est pourquoi je commençais par lui rendre vivement son bouquet de roses, déclarant ironiquement « Super ! La plus belle Saint-Valentin de ma vie » Puis je retournais m’asseoir sur le canapé, pour recroiser les bras et lui balançais « Oh oui quelle bonne idée, j’ai vraiment hâte de te partager avec 50 personnes ce soir, c’est d’ailleurs pour ça que je me suis arrangée avec le vieux Bob pour qu’il s’occupe des enfants…c’est aussi pour ça que je me suis préparée pour l’occasion, passant plus de 2 heures à me coiffer, me maquiller, trouver la bonne tenue…pour au finale entendre « Exit le dîner romantique et GO la Dunster Partyyyyy !!! »» Plus que de l’ironie, c’était du sarcasme. Légitimé cependant ! Tous les efforts que j’avais fait pour que cette soirée soit parfaite pour nous tombait clairement à l’eau…mais est-ce que Paris en était le seul fautif finalement, ou est-ce que je passais mes nerfs sur lui, en plus de ma déception de cet après-midi ?
© charney
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