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I think we have to talk
J’avais quitté la résidence Quincy depuis un moment maintenant, juste après avoir été me confier à Amanda sur mon problème. Je n’avais pas voulu revenir tout de suite à l’appart, bien que je savais que Paris pouvait avoir besoin de moi. Bon, il se trouvait maintenant légèrement plus apte à se débrouiller tout seul, et c’est en partie pour cette raison que je lui laissais un peu d’air. Il m’avait eu sur le dos depuis 2 semaines, pour l’assister dans ces moindres faits et gestes. Il avait bien le droit à un peu d’indépendance. Mais j’avoue que ce n’est pas cela qui m’avait poussé à traîner dans les allées du campus, puis dans le parc non loin, avant de me décider à rentrer. Non : C’était plutôt ce que je venais d’apprendre….
J’avais annoncé à ma meilleure amie mon retard de règles, de 4 jours…4 jours que je stressais dans mon coin, à garder ça pour moi en me disant que c’était sans doute pas grave, que les derniers événements m’avaient un peu chamboulé au point que mon corps épuisé régissait à sa façon et me déréglait complètement. Alors les deux premiers jours oui, j’étais plus ou moins calme, à me dire que mes règles arriveraient le lendemain…ou le surlendemain. Sauf qu’on était à 4 jours de retard bien tassés et là, je commençais à déborder de stress. Ne voulant pas inquiéter Paris outre mesure, et ne sachant pas comment lui dire de toute façon, Amanda avait été la solution: Cette dernière m’a encouragé à faire un test de grossesse…ce que j’ai fait. Résultats ? Positif. Deux fois! Bon sang, c’était pas du tout ce à quoi je m’attendais. Et depuis, je tournais le problème dans tous les sens, et en venais à la même conclusion : Paris devait savoir, quoiqu’il arrive. Par soucis du détail (ou pour vraiment avoir toutes les cartes en mains), j’avais demandé par téléphone un rendez-vous pour une prise de sang, tôt le lendemain matin afin d’avoir une confirmation définitive au test. Mais pour l’heure j’allais devoir faire avec les deux preuves dans mon sac, et présenter les faits avec calme à Paris.
Paris ne bougeant pas de la journée, j’avais emprunté ses clés de l’appartement pour pouvoir rentrer sans devoir sonner. Et c’est ainsi que je passais le seuil de la porte un peu avant l’heure du dîner. Enfin je crois…à vrai dire, je ne savais même pas l’heure qu’il était. Je savais juste qu’il était tard puisque j’avais pu voir la nuit tombé pendant toute ma balade pensive avant de venir.
J’abandonnais mon sac en le faisant glisser de mon épaule et déboutonnais mon manteau en restant devant l’entrée, pour pouvoir l’accrocher sur le porte-manteau en face de moi. Je n’avais toujours pas fini de ranger mes affaires que Paris arrivait dans l’entrée, l’air inquiet. Je n’avais même pas pris le temps de lui envoyer un message pour lui dire où j’étais et à quelle heure je reviendrais, et je me rendais compte seulement maintenant.
« Désolée, je suis un peu en retard... » Lançais-je, pas vraiment enjouée. J’avais une boule au ventre en cet instant. Cela me rendait malade parce que je savais que la bombe que j’allais lancer allait chambouler la vie de tout le monde…et que j’en étais responsable. Je me retournais pour m’avancer vers Paris, et déposer un rapide baiser, peu convaincant, sur les lèvres de mon petit-ami, et rétorquais très vite d’un ton monocorde : « Je vais préparer à manger, j’en ai pas pour longtemps… » et je passais devant Paris, le contournant pour me rendre passer dans le salon et filer dans la cuisine, une main contre ma tempe et tête baissée pour ne pas avoir à affronter qui que ce soit dans le cas où les enfants de se trouvaient dans le salon.
© charney
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