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I think we have to talk
Assise sur le lit, je jouais nerveusement avec mes mains, et la bague de mon pouce, tandis que Paris jetait un œil aux deux tests de grossesse. J’avais l’impression qu’une enclume n’allait pas tarder à me tomber dessus, et soudain sa première réponse éclatait, me faisant sursauter pour mieux me laisser dans l’incompréhension la plus totale par la suite : il était quoi là, exactement ? Soulagé ? Énervé ? Je ne saurais dire…
Je me contentais de le regarder, totalement interdite avant que Paris ne réagisse à nouveau ; et son « OH » m’angoissait un peu plus. Je baissais la tête, désemparée et n’étant même plus capable d’affronter quoique ce soit, quand je sentais soudain Paris s’agenouiller devant moi…Et ses mots eurent pour effet de reporter mon attention sur lui, et d’oser espérer que tout n’était peut-être si dramatique. Il ré-évoquait ses mots d’il y a une peu plus 2 semaine, m’assurant qu’il serait là, qu’on était deux dans cette galère, et qu’on allait être deux à l’élever. Et ce simple mot faisait bondir mon cœur dans ma poitrine. Il n’avait pas l’intention de me quitter, et mieux encore, il n’était même pas en train d’entrevoir LA solution que moi j’avais redouté qu’il prenne. C’est pourquoi au moment il me questionnait pour s’assurer que j’avais bien l’intention de garder le bébé, j’hochais vivement la tête, posant mes mains contre son cou et sa nuque, caressant cette dernière. « J’ai jamais imaginé le contraire. Enfin je veux dire, l’idée d’avorter ne m’a jamais traversé l’esprit, au contraire, c’est juste que… » je me mordais alors nerveusement la lèvre, grimaçant quelque peu ne sachant pas trop si je devais admettre que je croyais que c’était LUI qui allait me le demander. Je soufflais de soulagement, relâchant soudain la pression alors que Paris posait délicatement ses mains sur mon ventre. Je trouvais ce geste adorable, bien qu’effrayant également. Pour l’instant je ne prenais vraiment conscience de mon état –si ce n’est plus de ses conséquences – et je préférais attendre la confirmation finale de la prise de sang avant de pouvoir officialiser quoique ce que soit Quand Paris me demandait alors si mon comportement distant de ces derniers jours était dû à ça, au fait que je me croyais enceinte, je baissais honteusement la tête : « Pardon, j’ai vraiment été nulle ces 3 derniers jours…c’est juste que : plus j’attendais après mes règles plus j’ai commencé à angoisser, et puis au bout d’un moment, j’ai fini par avoir peur de ta réaction oui… » J’haussais les épaules, et continuais toujours de caresser le cou de Paris avant d’ajouter : « Et encore je voulais attendre de faire les résultats de la prise de sang que je dois faire demain matin, pour le te dire. Je n’ai pas trop confiance en ces tests de grossesse, même si j’avoue que deux positifs d’affilés, ça peut être convainquant…. » Je fixais alors Paris droit dans les yeux et lui avouais maladroitement « j’avais peur que si les choses se confirmaient, tu me demanderais d’avorter…parce que je ne peux pas faire ça…je …j’en suis incapable. Je sais pourtant que la situation est délicate, qu’on est étudiants ; et puis tu as déjà les enfants à t’occuper et tes projets…je savais que ma décision allait tout faire foirer ! Mais même en sachant tout ça, je ne pouvais pas imaginer une seule seconde l’avortement… »
© charney
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