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J’étais en train de triturer le coussin de mon amie, lui expliquant au mieux ce qu’il m’était arrivé, sans pour autant aller dans les détails. En réalité, si j’avais du profiter de ce moment de confidence pour lui être plus précise sur la relation que j’entretenais avec Gabin, j’aurais sans doute été amené à parler de sa relation avec sa famille qui m’avait d’ailleurs rassuré : il était proche de ses parents, de ses frères et sœurs, et cet aspect-là c’était toujours quelques chose que je recherchais chez les hommes avec qui j’entretenais une relation…sans doute parce qu’il représenterait de ce fait le total opposé de ma relation avec ma mère et ma sœur. Autre point que j’aurais sans doute abordé au sujet de Gabin, aurait été son côté « sans prise de tête » qui me permettait de me dire qu’avec un homme comme ça, je pourrais me sentir à l’aise avec ma façon d’être et de vivre et que jamais il n’aurait à juger mon comportement parfois trop enjouée de gamine et en même temps peu sûre de moi. Sauf que voilà : Ces deux points – et bien d’autre encore qui m’avaient attendrie au début – avaient fini par être un véritable problème pour moi par la suite. En fait, Gabin était proche de sa famille adoptive, mais avait une véritable haine contre ses parents biologiques qui le rendait méchant dans ses propos ; son côté « no pris de tête » était devenu finalement un souci lorsque je cherchais à avoir des discussions profonde ou sérieuse avec lui : Pouvait-on parler de sa maladie ? Non. Pouvait-on envisager de passer un p’tit weekend ensemble ? Non. Pouvait-on discuter de notre relation de là où l’on mettait les pieds tous les deux ? Non, on s’est rien promis, on vit au jour le jour, donc le mot « relation » n’a rien à faire dans la discussion…Voilà pourquoi, j’avais fini par me sentir seule et incomprise.
Extérieurement pourtant, auprès des autres, amis ou collègues, je continuais de lancer le même discours à qui voulait bien l’entendre : « Oh, moi et Gabin c’est rien de sérieux, on prend notre temps, on essaye de voir où ça va nous mener…pas de pression et ça nous convient parfaitement. » Sauf que non, moi ça ne me convenait pas dans le fond, et seules les personnes qui me connaissaient vraiment finalement auraient pu être capable de le voir. C’est simple, si j’avais eu la possibilité de parler de tout ça à Amanda à l’époque, j’étais persuadée que celle-ci m’aurait dit « tu peux tromper ton monde, mais moi tu ne me tromperas pas…ce n’est pas ce que tu veux, ce n’est pas ce qu’il te faut ». Voilà ce qu’elle m’aurait surement dit ! D’ailleurs, mes autres amis, ceux qui réussissait à me percer à jour tout comme elle, avaient eu la même réflexion : Bonaventure le premier.
Bon il l’avait fait de manière moi concerné ; il n’avait pas clairement mis les pieds dans le plat, mais il avait su me dire que les choses n’étaient pas normales entre Gabin et moi. Et c’est que j’allais expliquer à Amanda, qui elle avait écouté tout le début de mon histoire et qui commençait à me poser des questions sur ce que j’avais fait avec Bonaventure. J’allais me lancer mais elle m’annonça qu’elle avait eu à faire à Bonaventure récemment et ses dires attisaient ma curiosité. Est-ce que son histoire avait un rapport avec la mienne ? ou est-ce qu’elle y ressemblait ?
« Bah je ne sais pas si cela à un rapport ou non…Est-ce que tu as été jusqu’à embrasser Bonaventure dans un gros moment de faiblesse ? Parce que c’est ce que j’ai fait » avouais-je en fronçant le bout du nez un peu honteuse, tout en resserrant un peu plus le coussin contre moi avant de cacher mon visage dedans.
Je relevais la tête quelques secondes plus tard pour lui expliquer plus en détails comment les choses s’était passé : « En fait voilà : tu sais, Bona et moi, on va souvent prendre des photos ensemble, vu qu’on partage la même passion. Un jour de novembre où il faisait super beau, on s’est donné rendez-vous au parc non loin d’ici. On a commencé à parler de chose et d’autre comme d’habitude et puis, tu sais comment est Bonaventure » demandais-je sans qu’il s’agisse vraiment d’une question. Je souriais chaleureusement dès que je parlais de mon ami, vantant instinctivement ses mérites : « Il est adorable, prévenant, toujours le mot qu’il faut pour te donner le sourire, en plus d'être respectueux et séduisant… » Puis je mettais à pouffer de rire avant d’ajouter à l’attention d’Amanda : « Et puis tu me connais moi….Tactile, qui respecte par les barrières physique que les gens se mettent pour se protéger des autres. J’ai toujours besoin de prendre les gens dans mes bras pour les sentir, pour être proche d’eux. » Je tendais une main en direction d’Amanda pour la pointer du doigt tout en riant à l’évocation du souvenir que j’avais en tête : « J’crois bien que tu ne peux pas le nier : On se connaissait à peine que déjà, je te prenais dans mes bras et t’ai embrassé sur la bouche ! » Je secouais la tête en souriant puis essayais de revenir à l’essentiel de mon histoire : « Bref tout ça pour dire que : J’ai joué la carte de la fille qui a aucun problème avec sa vie amoureuse. Bona s’est sentie étonné à l’idée que je passe pas les fêtes avec mon petit-ami, qu’on n’ait même pas décidé de s’organiser une petite soirée entre amoureux pour l’occasion… puis il a eu quelques réflexion sur le fait que je méritais un peu plus de respect enfin, un truc dans le genre…Et puis plus tard, alors qu’on s’amusait dans l’air de jeu du parc, réservé aux enfants, j’ai commencé à évoquer des vieux souvenirs familiaux, et à lui parler de ce qu’il m’était arrivé avec ma sœur au point qu’elle et moi on se ne parlent plus aujourd’hui. » Mon regard traduisais en cet instant, la même détresse que j’avais vu ce fameux jour où je m’étais confié à Bonaventure « …Et là, je ne sais pas ce qu’il m’a pris : Je l’ai embrassé. Je n’ai pas su me dire à ce moment là si c’était parce que j’avais envie de l’embrasser LUI, si j’avais simplement envie d’un moment tendresse parce que j’étais en manque, ou encore si c’étaient ces mots de réconfort qui m’avait fait craquer. Mais toujours est-il que je l’ai fait et que je me suis sentie super mal après !!! »
Voilà j’avais tout expliqué à Amanda qui ne loupa rien de mon histoire, et alors que je reposais le coussin sur mes jambes, j’inspirais profondément et haussait les épaules avant d’avouer : « Après ça, j’ai pu oser le voir ni lui parler…je me sentais trop mal. Sauf que récemment, je l’ai appelé à l’aide: 2 mois après l’avoir embrassé puis fuis comme une gamine, je lui demande de venir payer une caution pour ma libération…ainsi que celle de Paris… » Ah oui ça, c’était une autre partie de l’histoire : celle où j’annonçais que j’avais finalement rencontré un autre mec, qui m’avait agacé au début, mais qui m’avait fait réaliser à sa manière que Gabin n’était pas l’homme qu’il me fallait ; et où j’annonçais également que j’avais quitté Gabin pour me retrouver dans les bras de Paris par la suite, et que depuis les choses étaient assez intense….Mais pour le moment, c’était Bonaventure le plus important !
Je regardais ma meilleure amie, ne sachant pas trop ce qu’elle allait penser de tout ça, et je la questionnais sur le sujet pour avoir un conseil avisé : « J’adore Bonaventure, il est…enfin, tu sais bien : c’est un peu le mec parfait qui plairait à n’importe quelle fille. Mais je sais pas…je me suis sentie perdue, l’embrasser n’a fait que me perdre encore plus ; et après…j’ai eu l’impression d’être horrible à son égard, au point de pas avoir le courage d’aller lui reparler pour m’expliquer, et surtout m’excuser comme il se devait… T’aurais fait quoi toi ? Si tu étais venue à embrasser ton meilleur pote alors que tu étais confuse sur les sentiments qui t’avais poussé à le faire ? »
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