Je disais que de voir Amanda sans savoir ce qui lui était arrivé était un supplice ? J’étais bien loin du compte…Finalement c’était l’attente qui était horrible. Je la voyais là devant moi, si fragile que j’avais presque envie de lui dire que j’allais lui construire une forteresse, un bunker, n’importe quoi du moment qu’elle pouvait s’y abriter et que plus rien ne lui fasse du mal. Je ne supportais pas de sentir cette blessure en elle parce que – Oh, pour l’amour du ciel – cette fille ne méritait pas ça !
Je savais que l’attente toucherait à sa fin, je le sentais. Elle allait me parler, elle cherchait juste ses mots et c’était à moi d’attendre patiemment qu’ils arrivent. Et quand elle lança la première bombe, je me levais instinctivement de ma chaise, prêt à la prendre dans mes bras pour la protéger. Pourtant, elle n’avait qu’évoquer un séjour à l’hôpital ? Ça pouvait arriver à n’importe qui ?! Ce qui m’agaçait intérieurement aussi, c’était de savoir qu’Amanda avait été à l’hôpital sans que je ne puisse la croiser la bas. J’ai travaillé toute la semaine cependant ?? …Oui….mais pas aux services des urgences cette semaine-là. J’étais en pédiatrie, ceci expliquant cela…
Si je ne pris pas Amanda dans mes bras tout de suite, bien que j’en avais une fulgurante envie pour chasser tout le mauvais autour d’elle qui lui pesait si lourd, je restais debout, droite comme un piquet devant elle retenant mes mains de venir se poser sur elle et l’empêcher de continuer. Parce que c’est bien ça qui me stoppait dans mon élan : c’est qu’elle avait autre chose à me dire, et que cela n’avait rien à voir avec une petite fracture faite pendant des vacances ou autre maladie qui nous amenait à un séjour à l’hopital. Non, c’était plus grave que cela, je le pressentais. Après tout, Amanda ne serait pas dans cet état là pour si peu ? Cette adorable femme n’était pas du genre à pleurer pour un petit bobo…j’avais tout de suite su, durant notre première journée passé ensemble, que cette fille avait du vécu, de gros bagages, et qu’elle portait le fardeau d’un passé compliqué en elle...De son visage si angélique ressortait un regard qui cachait bien des maux.
Amanda sortit sa deuxième bombe, et là mon cœur flancha ! Elle avait fait quoi ?? Je la regardais, dans l’incompréhension la plus totale, la bouche entrouverte sans savoir quoi dire tellement le choc de ses mots avait été puissant.
« Je … » Est le seul mot qui réussissait à transpercer la barrière de ma gorge, tandis que j’observais Amanda, la sentant aux bords des larmes. Mon dieu ? Que s’était-il passé ? Et surtout : comment ai-je pu être aussi aveugle ?! A cet instant, je me sentais la pire des amies : je n’avais pas vu sa détresse, pas vu qu’elle allait mal et…….Oh mon dieu, je ne peux pas rester là comme ça, à la sentir tomber! Je n’hésitais une seule seconde, me positionnant devant elle pour l’entourer de mes bras, me foutant complètement de savoir que les siens étaient croisés devant elle et pouvaient faire obstacle. J’avais besoin de la sentir en vie contre moi, de savoir qu’elle était bien là. Et surtout, surtout : de me faire pardonner.
« Oh ma puce, je…Je suis désolée, j’ai rien vu. Je…. » Je vins poser un baiser sur son front, la pressant ensuite un peu plus contre moi et tentais de faire une phrase correcte
« Je n’ai pas su voir que t’allais mal, je m’en veux. Je n’ai pas été là pour toi au bon moment j’ai….....Oh si tu savais comme je suis heureuse que tu sois là! » Un nouveau bisou sur son front et je m’écartais d’elle pour prendre son visage en coupe et, les larmes aux bords de mes yeux, je lui souriais…oui, je lui souriais parce qu’elle était là. Présente. En vie.
« Qu’est-ce qui a pu te faire croire qu’un petit ange comme toi devait absolument quitter cette terre, hein ?! » Bon sang, qu’est-ce qui serait advenu si…comment j’aurais pu vivre sans….je préférais même pas savoir. L’important c’était qu’elle était là.