grow old with me, the best is yet to be || Tyson

Sa posture, l'expression de son visage, et le repris sur elle-même te laissait vite penser qu'elle allait passer aux aveux. Tu ne pensais pas vraiment qu'elle se confierait à toi si facilement. C'était beau de voir que vous vous retrouviez naturellement. Cela étant dit entendre dans sa bouche qu'elle avait tenté de se suicider se révélait être très difficile, même si tu avais été au courant au préalable. « Pourquoi t'a fait ça Adel ? » Tu la regardais inquiet, et concerné comme si vous ne vous étiez jamais quittés. Tu n'avais jamais été aussi proche de quelqu'un, et la retrouver aujourd'hui c'était tout naturel. Tu n'avais jamais mis de mots sur l'attache que tu lui portais. Ta main s'est glissé à son avant-bras comme pour retirer ce bouclier qu'elle formait avec ses genoux et bras. Tu ne voulais pas la revoir ainsi repliée sur elle-même. Tu as fini par dire. « Je peux être honnête avec toi ? » Tu avais l'impression d'avoir une chance sur deux. Soit, elle, elle allait être furieuse en sachant que tu étais au courant, soit elle te serait éventuellement surprise, peut-être touchée que tu ne l'aies jamais vraiment perdu de vue. Mais au fond quoiqu'il en soit tu l'avais abandonné. « J'étais au courant. » C'était brut, cash. Tu as gardé ta main contre son avant-bras avant de lui dire. « Le jour où on s'est croisés devant ce café, j'étais justement à Cambridge pour te voir. J'ai pas su comment te le dire sur le moment. »

Tout ça, ne fait que commencer. Tu étais bien parti pour culpabiliser, longtemps. Tu l’avais entendu, elle se sentait seule. Jamais tu n’avais soupçonné ce genre de sentiments chez elle à l’époque où vous étiez inséparables, et c’était certainement parce que ça n’était pas d’actualité à l’époque.  Ce serait prétentieux de dire que ton abandon avait une eu de vilaines conséquences, pourtant au fond tu savais bien que jamais tu n’aurais laissé un tel sentiment s’installer si tu ne l’avais pas fui, si vous n’aviez pas passé votre temps loin l’un de l’autre. « J’ai entendu la rumeur, et j’ai été vérifié l’information. J’étais persuadé qu’il ne s’agissait pas de toi et… j’aurais aimé ne pas me tromper. » Oui c’était paradoxal tout ça. C’était comme si tu exigeais qu’Adelaide aille bien après que tu aies été contraint de maintenir une certaine distance entre vous. « J'aurais jamais du te laisser... » Tu le pensais mais au fond, tu savais aussi pourquoi tu l'avais fuit. Ton point faible aurait été elle, et vu les histoires dans lesquelles tu étais impliquée malgré toi, il valait mieux ne pas avoir trop d'attaches.

Tu as toujours pensé qu’en t’éloignant d’elle, tu la mettrais en sécurité. Tu le savais s’en prendre à elle serait trop facile, et en même temps tu ne l’avais jamais voulu mêlée aux histoires de ton père. Tu la toujours voulu en sécurité et jamais tu aurais pensé qu’elle pourrait traverser ce genre d’épreuves. Tu as passé ta main sur ton visage. Tu étais mal au fond sans pouvoir trop mettre de mots sur ce que tu ressentais tant c’était compliqué. « C’était trop compliqué… je me le serai jamais pardonné si il t’était arrivé quelque chose à cause de ses histoires. » Oui ça n’était pas tes histoires mais celles de ton père. Tu ne t’en cachais pas, elles n’étaient tiennes que par extension. Depuis que tu la connaissais tu t’étais refusé de la voir souffrir, tu as toujours voulu la protéger et c’était pour cette seule raison que tu t’en étais éloigné. « C'était la bonne décision à prendre, et je le regrette mais j'ai toujours été là Adel'. J'ai jamais été très loin. » Les événements de janvier, avant, la tentative... mais au final tu avais tout foiré. « J'aurais préféré revenir en d'autres circonstances mais quand j'ai su.. » Les mots te manquaient et tu as fini par ajouter. « Promet moi que tu ne recommenceras pas. »

Tu as peut-être été maladroit en parlant de rumeurs. Cela dit, c'est bien Sixtine qui t'en avais parlé. C'était elle aussi qui t'avait annoncé que Adelaide était saine et sauve suite aux événements de janvier. Enfin bref, tu n'as rien ajouté de plus tant tout allait vite. « Si, si.. enfin pas longtemps. » Oui  partir était un prétexte et rien de plus. Les trois quarts du temps tu avais été là dans les environs. Elle s'est relevée très rapidement et tu as suivi. « Je suis sérieux Adelaide, j-je.. » Tu avais besoin de savoir où elle en était et t'assurer que jamais elle ne referait une connerie pareille. Tu as toujours eu sa confiance, et elle a toujours eu la tienne. Tu osais te dire qu'en revenant dans sa vie, elle n'hésiterait pas à te trouver si elle allait mal. Elle n'avait pas le droit de tenter de se donner la mort tu étais catégorique là-dessus. « T-tu es sous médication ? » Tu avais été débile de ne pas y avoir pensé avant. C'était comme profiter d'une soirée avec elle, la retrouvait avait primer sur cette tentative de suicide. Tu lui as pris ces médicament des mains et as jeté un coup d'oeil au nom qu'ils portaient. « T'es sur d'en avoir vraiment besoin ? » Arf, tu détestais ce qu'on faisait cette amie que tu chérissais tant, que tu n'avais jamais oublié et que tu considérais au fond bien plus que comme l'on considère une amie.

C’était difficilement n’est-ce pas ? Tu n’avais pas le droit de t’imposer comme si tu n’étais jamais parti, et en même temps tu étais incapable de ne pas donner ton avis sur tout ce qui se passait à cet instant. Ce n’était pas le bon moment de tout déballer, ce n’était pas la priorité. La priorité c’était bien la santé d’Adel’ et sa survie apparemment aux vues des derniers événements. « J’ai eu le malheur d’être mêlé à des gens pas très fréquentables, notamment à cause de mon père. Il était hors de question qu’on t’approche de près ou de loin, c’est la seule raison qui m’a poussé à te fuir… » Loin de toi, l’idée qu’elle finirait là tout de suite par te lancer ce reproche. Elle avait raison, et tu y avais pensé bien avant qu’elle le dise. Elle s’était sentie seule, son entourage actuel y était forcément pour quelque chose, mais toi, tu avais aussi ta part de responsabilité. Jamais tu n’aurais laissé ce genre de choses se produire si tu n’avais pas pris tes distances. « Je sais. » Oui tu n’avais pas su en dire plus. Tu t’es senti seul aussi sans elle. Le lien que tu avais eu avec elle, tu ne l’avais retrouvé avec personne d’autre mais ce n’était pas le moment d’aborder ce sujet. Tu semblais faire une analyse de cette boîte à médicaments. « Tu peux te calmer autrement, j’en suis persuadé. Je ne veux pas que tu finisses accro à ses conneries.  » C’est ça, tu ne veux pas. Tu reviens dans sa vie du jour au lendemain, et tu joues les protecteurs patriarcales et autoritaires.