(flashback) I only need you want my heart is beatin'

Dehors le soleil n’était pas encore totalement couché et il éclairait le ciel de couleurs magnifiques dans les tons de rose, d’orangé et de bleu plus en hauteur. C’était tout simplement magnifique et je souris à ce spectacle en terminant mon verre de punch que je jetai dans une poubelle près de l’école avant de m’en éloigner pour aller plus loin sur la pelouse, près d’un arbre. M’appuyant contre ce dernier, je sortis mon paquet de cigarette de mes poches –j’en avais bien besoin je crois- et je m’en sortis une. Relevant ensuite la tête vers Holly, je me rendis compte qu’elle n’aimerait peut-être pas ça. Balbutiant quelques mots incompréhensibles, je lui en tendis une « Tu… Tu fumes? Tu en veux une? Si tu préfères je fumerai plus tard c’est pas… » Je m’arrêtai, je devenais encore une fois ridicule. Je baissai la tête un moment avant de la relever en lui souriant.

Prendre l'air me ferait le plus grand bien, parce que je commençais sincèrement à étouffer dans cette grande salle remplie d'étudiants. Un léger frisson me parcourut lorsque je passais de la chaleur de la pièce à la fraîcheur extérieure. Le soleil commençait à tirer sa révérence, peignant le ciel de couleurs absolument magnifiques. J'en restais pantoise, bouche bée quelques instants, avant de me reprendre. Je suivais silencieusement Alek jusqu'à un arbre, près de l'herbe. Il sortit un paquet de cigarettes, avant de m'en proposer une. « Tu… Tu fumes? Tu en veux une? Si tu préfères je fumerai plus tard c’est pas… » Je souris en secouant la tête de gauche à droite. « Non, merci, j'évite de fumer ces temps ci, mais tu peux fumer ça ne me dérange pas du tout. » Bras croisés, je tournais la tête vers le ciel pour en regarder les couleurs encore un moment. « Belle soirée pour un bal, non ? »

Elle secoua la tête en souriant et je me sentis idiot pour la énième fois ce soir. « Non, merci, j'évite de fumer ces temps ci, mais tu peux fumer ça ne me dérange pas du tout. » Elle fumait donc de temps à autre je présume. Bon. Ce n’était pas comme si je fumais toujours en même temps… Ça ne m’arrivait que lors des partys où j’étais complètement bourré ou alors dans des moments de stress. Je présume que j’étais présentement dans ce deuxième cas. J’allumai donc ma cigarette avant d’en tirer une bouffé que je rejetai dans la direction opposée à celle d’Holly. Je ne voulais pas qu’elle reçoive tout en plein visage même si nous étions dehors. Elle s’était d’ailleurs retournée, bras croisés, pour regarder le ciel. Il était vraiment magnifique. Une ambiance un ne peu plus parfaite. « Belle soirée pour un bal, non ? » J’hochai la tête en tirant une autre bouffé à ma cigarette. « Oui, vraiment. On n’aurait pu demander mieux je crois.. » Je souris en m’avançant jusqu’à me retrouver à côté d’elle. Je tournai la tête vers la jolie demoiselle et la regardai un moment. « Ça va? Tu as froid? Je peux te prêter mon veston si tu… » J’étais déjà en train de le retirer après avoir finalement jeté ma cigarette plus loin.

J'ai commencé à fumer vers mes seize ans, mais je n'ai jamais vraiment été .. Accro. SI j'en avais envie, je pouvais me priver de nicotine pendant un an, que ça ne me faisait ni chaud ni froid. Alors, qu'Alek fume à côté de moi n'allait pas me tuer du tout. Il finit par acquiescer et alluma sa cigarette, prenant bien soin de ne pas cracher sa fumée dans ma direction. J'étais déjà beaucoup plus à l'aise, bien que demeurant intimidée, alors j'occupais mon regard en le rivant sur le ciel, me délectant de chaque couleur qui y était présente. « Oui, vraiment. On n’aurait pu demander mieux je crois.. » Me répondit Alek alors que je faisais remarquer que nous avions vraiment une très belle journée pour un bal. Je tournais la tête dans sa direction en le voyant s'approcher de moi, et j'esquissais un sourire. « Ça va? Tu as froid? Je peux te prêter mon veston si tu… » Je rougit en voyant que le jeune homme était déjà en train de retirer sa veste pour la placer sur mes épaules, après s'être débarrassé de sa cigarette. J'attrapais un pan du tissu de la veste pour le resserrer contre moi, et je me tournais face à Alek, tête levée pour pouvoir le regarder. « Merci ... Mais je voudrais pas que tu sois malade à cause de moi et parce que je suis frileuse.. » Je fis un sourire timide, léger. Et voilà qu'à nouveau je ne me sentais plus la force de quitter les yeux du jeune homme. « Je vais peut-être passer pour une débile mais .. Tu as vraiment de beaux yeux. » Ouh la phrase cliché, le punch me montait à la tête, fais attention Holly ! Je sentis le rouge me monter aux joues et je baissais le regard.

Alors que je lui tendais mon veston, Holly en attrapa un des pans et le posa sur ses épaules. Je lui souris, me retrouvant en chemise et cravate. C’était pas plus mal puisque j’avais terriblement chaud. « Merci ... Mais je voudrais pas que tu sois malade à cause de moi et parce que je suis frileuse.. » Je rigolai doucement. « T’en fais pas pour moi, j’ai super chaud en plus. » Elle s’était tourné vers moi et elle me fixait intensément –je dois admettre que je devais faire exactement la même chose en fait-. « Je vais peut-être passer pour une débile mais .. Tu as vraiment de beaux yeux. » Je détournai un peu la tête en souriant et posai à nouveau mon regard dans le sien, m’approchant un peu de façon pratiquement imperceptible. « Merci…. Mais je crois que les tiens sont d’autant plus agréables à regarder. » Nos répliques étaient de plus en plus typiques des films les plus connus d’amour. Je trouvais ça pratiquement ridicule, mais c’était comme plus fort que moi. Elle me rendait vraiment mou et impuissant niveau caractère. Le vent se leva soudainement et envoya ses longs cheveux ondulés devant son visage. D’un geste quasi automatique, je portai la main vers une des mèches qui bloquait sa vue et vint la glisser derrière son oreille, mes doigts s’attardant sur sa joue alors qu’ils l’effleuraient à peine. J’avais perdu mon sourire et j’avais l’impression de nager dans une marre d’incompréhension –bien que ce ne fut pas désagréable du tout-.

« T’en fais pas pour moi, j’ai super chaud en plus. » Même après avoir quitté la salle il avait encore chaud ? Moi j'avais sans arrêt froid dès que je quittais une salle bondée, et je suis très frileuse, peut-être est ce que ça joue... Enfin bref, je me contentais de hocher la tête. Jusqu'à ma remarque. On dit souvent de moi que je suis niaise, facilement influençable. Mais, sérieusement, au point de balancer ce genre de phrase ? Qu'est ce qui me prenait bon sang, d'ordinaire, je voulais toujours paraître inatteignable ! Je baissais immédiatement la tête après avoir sortie cette remarque débile, m'attendant à récolter un rire de la part d'Alek. A la place, celui ci s'approcha de moi, et je ne pus m'empêcher de relever la tête pour le regarder. « Merci…. Mais je crois que les tiens sont d’autant plus agréables à regarder. » J'en restais presque bouche bée, et je me sentis à nouveau rougir, fronçant à peine les sourcils, je bafouillais, touchée : « Merci ... C'est gentil. » A ce moment, un courant d'air vint totalement retourner ma chevelure brune lâchée, venant masquer ma vue. Je ne pus m'empêcher de rire, amusée par la situation. Mon rire se calma, lorsque je sentis le contact de la peau chaude d'Alek, qui remit la mèche me masquant la vue en place derrière mon oreille. Le contact de ses doigts effleurant à peine ma joue me fit frissonner à nouveau, et là, je savais que ce n'était pas parce que j'avais froid. Je ne souriais plus, j'étais totalement sous son emprise, étonnamment, je parvint tout de même à souffler : « Et .. Encore merci.. » Ca me faisait encore comme dans ce couloir, chez les Eliots : Alek captait définitivement mon regard, me rendant muette et immobile. Je me sentais ridicule de ne pas être capable de dire plus que merci sans arrêt.

Holly se mise à rire à cause de ce vent qui venait de l’empêcher de voir quoi que ce soit. Quant à moi, j’effleurais toujours sa joue du bout des doigts, replaçant cette mèche rebelle derrière son oreille. Lorsqu’elle pu enfin voir, elle avait cessé de rire ou même de sourire –tout comme moi-. Nous étions soudainement très sérieux et comme en transe. Le temps se serait arrêté et les choses n’auraient pas été différentes. « Et .. Encore merci.. » J’hochai la tête en la regardant encore un long moment. Lorsqu’enfin le temps sembla se remettre en marche, je me raclai la gorge et retirai rapidement ma main de là, hésitant. Je reculai de quelques pas et me pris les pieds dans quelque chose par terre. Je balbutiai quelques mots incompréhensibles et m’arrêtai finalement en baissant la tête. « Tu préfères retourner à l’intérieur? »

Je soupirais longuement après avoir réalisé de combien je pouvais passer pour une idiote. Je ne connaissais pas Alek - en dehors de son prénom et des quelques questions que je lui avait posées - et bim, j'étais totalement sous son charme. Immobile, je le fixais, presque bouche bée. Il n'y avait plus que moi, lui, sa main sur ma joue ... Jusqu'à ce qu'il la retire et recule en se raclant la gorge, me faisant revenir durement à la réalité. J'attrapais ma lèvre inférieure entre mes dents et je baissais la tête. J'avais l'impression de l'avoir ... Pas effrayé, mais presque. Comme si cette "rupture" dans l'instant avait été nécessaire. « Tu préfères retourner à l’intérieur? » Je secouais la tête de gauche à droite, passant une main dans mes cheveux bruns pour les remettre tous en place derrière ma tête, et non pas devant comme le vent les avaient placés. « Je .. Non, merci.. Retournes y si tu veux, je pense que je ne vais pas retourner au bal et rester un peu ici. » C'est vrai, depuis le début de la soirée, je faisais clairement figuration, sauf depuis qu'Alek est venu me parler, et je ne voulais pas l'empêcher de passer une bonne soirée. Je retirais doucement de mes épaules le veston d'Alek, avant d'aller m'appuyer dos sur l'arbre, lui tendant son vêtement avec un léger sourire. « Je suis une astrophysicienne en devenir, je préfère regarder les étoiles que le plafond d'une salle de danse. » Dis-je alors, en désignant le ciel.

« Je .. Non, merci.. Retournes y si tu veux, je pense que je ne vais pas retourner au bal et rester un peu ici. » Je souris intérieurement à l’idée qu’elle voulait bien rester dehors avec moi. Enfin, elle n’avait pas dit qu’elle voulait rester avec moi, mais plutôt qu’elle voulait rester là. Mais peu importe, c’était en quelques sortes la même chose puisque je ne comptais pas moi non plus retourner à l’intérieur. Elle retira mon veston de sur ses épaules et alla s’appuyer contre l’arbre où j’étais moi-même un peu plus tôt. « Je suis une astrophysicienne en devenir, je préfère regarder les étoiles que le plafond d'une salle de danse. » J’esquissai un sourire stupide et légèrement niais avant de m’approcher d’elle et de simplement m’assoir par terre, le dos contre l’arbre. « Garde-le, je reste avec toi. Les étoiles m’intéressent bien plus que ce stupide bal moi aussi. » J’appuyai ma tête contre le tronc en relevant les yeux vers Holly. « D’ici on aura une belle vue tout à l’heure, non? »

Je ne me voyais honnêtement pas faire figuration dans la salle de danse du bal, jusqu'à ce que la nuit tombe, et je préférais largement rester ici à observer les étoiles ... Et visiblement, il en était de même pour Alek. Au lieu de reprendre son veston et de partir, il s'approcha de moi, dos contre l'arbre, et s'installa par terre, sur l'herbe. « Garde-le, je reste avec toi. Les étoiles m’intéressent bien plus que ce stupide bal moi aussi. » Je n'ai pas pu réprimer un sourire, j'étais ravie à la perspective que je n'aie pas à rester ici seule. « D'accord.. Bonne nouvelle, à deux c'est mieux! » Je me laissais glisser contre le tronc jusqu'au sol, glissant de nouveau le veston d'Alek sur mes épaules après m'être correctement posée. « D’ici on aura une belle vue tout à l’heure, non? » Je tournais la tête vers le ciel, esquissant un léger sourire. « Oui, et puis je pense qu'une fois la nuit tombée le ciel sera parfaitement dégagé. On devrait bien voir les étoiles ... Très bien même ! » Je fermais les yeux en sentant le vent souffler légèrement, portant depuis la salle du bal la musique jusqu'ici, bien que presque inaudible. « On aurait du voler le saladier de punch, il manque que ça, puisque la musique nous suit jusqu'ici ! » Je ris légèrement, ouvrant de nouveau les yeux pour regarder Alek.