VICTORIA (+) Ghost Town

La joie d'un taxi s'efface quand l'inconnue commence à glousser. Son expression de satisfaction se reduit à une expression neutre. « Dit la meuf habillée avec une chemise de vieille. » Bon OKAY, c’est pas un argument. C’est même une remarque inutile quand on voit la chemise qu’il porte. La chemise de bucheron ne plait décidément pas à la blonde. Fais gaffe avec un look pareil Mamie va plus te laisser repartir .. Il est obligé de rire à cette remarque. Ses doigts tâtent le tissu. Il doit avoir une belle allure. Beau gosse attitude. « Ouais, arrete de rire et bouge toi. » Avery met ses affaires sur son épaule et descends les escaliers extérieur pour attendre sur le trottoir. En passant il remercie la vieille dame avec un large sourire. Si seulement la blonde n'avait pas fait de remarque, il aurait fait une remarque sur la chemise. Au lieu de ça, il se contente d'évoquer l'hospitalité de la dame. Les minutes s'écoulent et le taxi arrive. Les étudiants grimpent dedans et Avery annonce leur destination.

Spoiler:

Il avait beau répliquer sur ma propre tenue, ça n'y changeait rien. La sienne était beaucoup trop drôle pour que j'arrête de rire. Franchement, dans le genre cas social de l’Amérique profonde, sa chemise lui faisait battre des records. Et puis ces carreaux, mon Dieu ces carreaux ! Je répliquais sur le fait que notre petite Mamie locale ne voudrait certainement plus le laisser partir maintenant, ce qui le fit rire aussi. Un rire sincère, qui me fit le détester un peu moins. Je repris mes esprits et finis de réunir mes affaires avant de descendre à la suite du petit blond. La vieille dame nous attendais en bas avec un large sourire. Tu vois, j'te l'avais dis. soufflais-je au blondinet. L'envie de rire me reprit lorsqu'il la remercia, mais je fis de mon mieux pour me contenir. A mon tour, je la remerciais chaleureusement (ce qui ne m'arrivait pour ainsi dire jamais) et montais dans le taxi qui nous attendais dehors. C'était pas les Bentley avec chauffeur que j'avais l'habitude de prendre, mais c'était mieux que rien je suppose. L'inconnu annonça la destination, Lake Havasu City. Je supposais qu'arrivés là bas, le taxi le déposerait en centre ville et continuerait sa course pour moi jusqu'au Summer Camp. Franchement, c'est cool de prendre un taxi pour nous ramener. J'apprécie le geste, ça rachètera ton attitude d'hier. J'étais sûre qu'il allait stresser avec mes sous-entendus. Comme s'il allait payer le taxi.

hj:

(Invité)

On ne se moque pas de ce pauvre Avery qui n'avait rien d'autre à se mettre. Puis refuser la proposition de cette gentille dame n'est même pas venue à l'esprit du winthrop. Lui, le gentil garçon qui ne voulait pas porter les mêmes fringues crades de la veille. Même si l'inconnue se moque ouvertement de l’étudiant, il file droit dans le taxi et indique le chemin. Franchement, c'est cool de prendre un taxi pour nous ramener. J'apprécie le geste, ça rachètera ton attitude d'hier. Stresser ? Pas du tout. Il voit en cette remarque et en ce sourire complice que la blonde cherche simplement à l’embêter. Voir sa réaction tout au moins. « J’ai été adorable. J’vois pas où est le problème. » Il exagère son rictus en s’enfonçant dans son siège. « Quel dommage, la dame ne m'a pas glissé des dollars de la chemise. » Comprend le sous entendu. Le conducteur demande dans quel lieu de la ville il devait les deposer. Avery regarde un instant l'inconnu. Maintenant qu'elle sourit, se serait presque difficile de jouer l’égoïste. « Hm. Au camping. »

Spoiler:

Je pouffais en levant les yeux au ciel. Aha ! Tu parles ! L'expression sur son visage m'amusait, je le trouvais presque agréable maintenant. Presque. Quel dommage, la dame ne m'a pas glissé des dollars de la chemise. Je me mis à rire de nouveau, rien qu'en imaginant que cette petite mamie aurait pu avoir envie de le faire. Eurk. Ça peut s'arranger. Au pire, faudra bien que tu retournes la voir pour lui rendre la chemise, ce sera l'occasion. 'Puis un p'tit lap dance pour quelques billets, ça lui fera plaisir. J'dis ça, j'dis rien. En attendant pour ce qui était du taxi, il était évident que j'allais être celle qui réglerait la note. L'inconnu avait déjà l'air misérable avant d'enfiler cette chemise horrible, je me doutais bien qu'il n'avait pas un rond. Ça me faisait un peu chier de devoir régler pour lui aussi, juste par principe mais qui sait, peut-être aurait-il l'occasion de me rembourser un jour ? Le petit blond répondit au chauffeur, précisant qu'il faudrait nous déposer au camping de Lake Havasu City. J'arquais un sourcil, surprise. Moi qui pensait que le camping avait été privatisé uniquement pour les élèves d'Harvard .. M'enfin, peut-être pas après tout. Je n'avais pas vraiment quitté la section chalet depuis que j'y étais, il pourrait très bien y avoir une partie pour les gens lambas. Pour le coup, j'étais un peu naïve, tellement que je n'imaginais pas une seule seconde que le petit blondinet puisse aller au camping parce qu'il était lui aussi étudiant à Harvard. C'était juste inconcevable.

hj:

(Invité)

Ça peut s'arranger. Au pire, faudra bien que tu retournes la voir pour lui rendre la chemise, ce sera l'occasion. 'Puis un p'tit lap dance pour quelques billets, ça lui fera plaisir. La belle grimace qu'il tire. Non vraiment, t'aurais pas dû lui mettre cette image dans la tête. Il est dégoutté maintenant. On connait le thème de son prochain cauchemar. « Tais toi. » dit-il en s’enfonçant dans son siège. Faut arrêter de parler de ça. Merci au chauffeur qui demande la direction. Le camping. Et même si l’inconnue s’étonne de quelque chose, le garçon ne rebondit pas. Le reste du trajet se fait dans le silence. « On va faire moderne, c’est la fille qui paye. » Les femmes réclament un sexisme moins marqué. Voilà. C’est plus le mec le gentleman, mais la dame. L’étudiant sourit brièvement à la jeune femme avant de sortir du taxi. « Au plaisir de ne plus te revoir. »

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Dommage, l'idée que j'avais lancé ne semblait pas convenir à l'inconnu. Perso, je l'y aurais bien vu pourtant, en train de récompenser la petite vieille comme il se devait. Un petit sourire en coin, puis je m'enfonçais dans mon siège et regardais dehors. Les paysages défilaient, les panneaux aussi, et après un long moment de route nous arrivions enfin sur place. Libéréééééée, délivrééééééée ! J'avais jamais été aussi contente de voir ce camping de plouc. On va faire moderne, c’est la fille qui paye. Je lui répondis par un simple regard noir, et donnais finalement -et à contre-cœur- la somme demandée au chauffeur. C'était pas tant pour le fait d'avoir payé, mais plus par principe et parce qu'il ne m'avait pas laissé le choix. Et bon Dieu ce que je détestais ça. Au plaisir de ne plus te revoir. Je sortis enfin du taxi avec mes affaires dans les bras. Je ne l'aurais pas mieux dis. A jamais j'espère. Puis sans un regard, je tournais les talons et rejoignais enfin mon chalet.

(Invité)

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