VICTORIA (+) Ghost Town

Enfin la situation tourne au désavantage pour l'inconnue. Même si le mec est mécontent et qu'il est vraiment flippant, un petit sourire moqueur s'inscrit sur mon visage. La blonde récupère la bouteille d'un geste brusque pour calmer le type. J'observe la jeune femme prendre une gorgée du liquide m’empêchant de glousser devant sa grimace. « Miam. » dis-je doucement à la jeune femme qui s'empresse de recracher la liqueur. C'est avec un sentiment de fierté que je me retourne vers la route. Les panneaux défilent, prouvant que le camionneur ne nous emmène pas à l'opposé du camping. C'est déjà un bon point. Le silence règne dans le véhicule coupé par quelques remarques du type qu’aucun de nous ne soulève. Puis il s’adresse à la blonde pour lui demander son numéro. Connaissant la réponse, je ne prends même pas la peine de tourner la tête vers l’inconnue. Elle se débrouille avec lui. Sauf quand l’homme décide de s’approcher d’elle et donc de passer sa main au dessus de moi pour toucher l’inconnue. « Hey les gars, vous ferez ce que vous voulez mais quand je serai parti. » Cette remarque risque de m’éjecter de la voiture, mais la priorité n’est pas aux affaires des deux inconnus. Y'A UNE VOITURE ! PUTAIN Y'A UNE VOITURE ! TOI LA, FAIS QUELQUE CHOSE ! Le camion a totalement dévié fonçant dans une voiture. Je pris le volant et le tourne brusquement vers la droite. Le camion sort de la route. Mes « Putain. » à repetition ne m'aident pas à contrôler le véhicule. « Mais bordel faites quelque chose. FREINEZ ! » C'est ce qu'il fait. Le camion s’arrête progressivement dans un bruit affreux. Respire Avery. « ESPECE DE TAREE ! » Engueuler un serial killer n'est pas une bonne idée. De toute façon, l'homme ne semble pas choqué par ce qu'il vient de se passer. « Bouge. Moi je me casse de ce camion. » fis-je à la blonde. Pas une minute de plus ici.

Spoiler:

Là, je commençais vraiment à paniquer. Le chauffeur n'en avait plus rien à faire de la route, et son attitude me faisait vraiment flipper. L'inconnu se mit à crier aussi, ordonnant au chauffeur de s'arrêter tout en tournant le volant rapidement. Ce furent les dix secondes les plus longues de ma vie, et j'ai bien cru que jamais je ne m'en sortirais vivante. Par je ne sais quel miracle le camion ralenti et s'arrêta sur le bas côté de la route. Bouge. Moi je me casse de ce camion. Je paniquais de plus belle. Putain mais non, mais il pouvait pas me laisser toute seule avec ce type j'allais finir en morceau quelque part dans le trou du cul de l'Arizona ! Et je ne pouvais pas non plus sortir, il faisait nuit noir dehors et je n'avais aucune idée d'où on était ! J'aurais bien essayé de le convaincre de rester, mais l'inconnu me passa au dessus et sortit dehors. Le petit sourire vicieux que me lança le chauffeur me convaincue définitivement : dehors, c'était toujours mieux qu'ici. Connard. Il me lança une petite remarque grivoise alors que je prenais mes affaires pour sortir. Oh et ta gueule aussi ! Je descendis, et claquais violemment la portière. Le camion resta planté là un instant, avant de repartir, nous laissant seul sur le bas côté de la route. Une fois bien loin, je lâchais un long soupire. Trop d'émotions pour une seule journée, moi je vous le dis. Génial, merci beaucoup de ton soutien ! J'aurais pu me faire tripoter par ce gros porc de chauffeur que t'aurais aurait rien dit, c'est quoi ton problème sérieux ? Et puis faire en sorte que je boive son alcool, c'était juste dégueulasse. Bon et bien, c'est quoi ton plan maintenant ? A cause de toi on est perdu au milieu de nul part !

hj:

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C'est trop. Le type est déjà assez étrange alors s'il essaye de nous tuer ca ne va pas le faire. La blonde me suit. Elle ne veut certainement pas rester avec ce pervers incapable de contrôler son véhicule. Il part quelques secondes après la sortie de la jeune femme. Génial, merci beaucoup de ton soutien ! J'aurais pu me faire tripoter par ce gros porc de chauffeur que t'aurais aurait rien dit, c'est quoi ton problème sérieux ? Elle est sérieuse celle-là ? Elle se sent obligée d'en rajoute une couche. « Pourquoi je t’aiderais alors que t’es désagréable avec moi depuis le début ? Je te dois rien ! » Elle ne s'est pas faite violée et le type l'a à peine touché. Bon et bien, c'est quoi ton plan maintenant ? A cause de toi on est perdu au milieu de nul part ! Sérieusement ? Mes yeux s'arrondissent. « A cause de moi ? Tu rigoles j’espère. T’aurais pu rester dans le camion. J't'ai rien demandé. » Je ne suis pas un garde du corps ou n’importe quel autre type qu’une princesse a à ses côtés. Tentant de reprendre mon calme, je jette un coup d'oeil sur mon portable. Toujours pas de réseau. Rien d'étonnant. On est bel et bien au milieu de nul part. Les voitures se feront de plus en plus rares et j'aurais même pas envie de retenter une expérience dans la voiture d'un inconnu. « Soit on marche, soit on s'pose ici. » En admettant qu’elle reste avec moi jusqu’à ce qu’on rentre chacun de notre côté. « Faudrait qu'on marche. Y a peut-être un motel pas loin, une habitation j'sais pas, un truc où on pourrait appeler de l'aide. »

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Retour à la case départ. Ça me rendait furax alors forcément, c'était le petit blondinet qui trinquait. Non mais t'es sérieux ? T'aurais rien fait tout ça parce que j'ai été désagréable ?! J'hallucinais. Ce type aurait pu me toucher ou continuer à me faire boire qu'il en aurait rien eu à faire. J'aurais fais quelque chose moi, enfin probablement. L'inconnu continua sur sa lancé, en me disant que j'aurais pu rester dans le camion. Mais oui bien sûr, on avait bien eu le même chauffeur à ce qu'il me semble, donc il savait que rester seul avec lui n'était pas une option ! Niveau sens commun et altruisme, on repassera. Je lâchais un long soupire, et fis quelques pas. Il faisait bien trop noir, on y voyait presque rien, et je commençais à avoir froid, et faim. Toujours pas de réseau, et refaire du stop était juste impensable. Nous étions dans la merde, plus encore que tout à l'heure. Bon. J'en ai franchement pas envie, mais je propose qu'on reste ensemble au moins jusqu'à Lake Havasu City. C'est plus prudent. Pour moi plus que pour lui. Je savais me défendre, mais soyons honnête, une belle blonde en robe trouée, et seule la nuit, il y avait de fortes chances que quelqu'un d'autre m'emmerde. J'étais plus en sécurité accompagnée. Ouais, on verra bien. Je remis ma veste sur mes épaules et croisais les bas sur ma poitrine. La mort dans l'âme, je me remis à marcher aux côté de l'inconnu. En espérant que cette journée pourrie arrive bientôt à sa fin.

hj:

(Invité)

Non mais t'es sérieux ? T'aurais rien fait tout ça parce que j'ai été désagréable ?! On s'en fout. Ce qui compte c'est qu'elle ait rien. Le type l'a simplement effleuré. Bien sûr qu'elle ne serait pas rester dans ce camion, mais elle aurait peut-être dû. Ca m'aurait fait des vacances. Bon. J'en ai franchement pas envie, mais je propose qu'on reste ensemble au moins jusqu'à Lake Havasu City. C'est plus prudent. Ouais, parle pour elle. Je tire aucun avantage à rester avec cette fille. Je balance ma main signe que j'en ai rien à faire. Qu'elle reste avec moi. On commence à marcher silencieusement. Il n'y a rien. Désert. Seul la lune nous éclaire. Puis un lampadaire. Pris par l'excitation, j’accélère le mouvement découvrant enfin quelques maisons des deux côtés de la route. Il devrait y avoir un village pas loin. Arrivé à hauteur des habitations, je repère une cabine téléphone. Le truc qui n'est pas utilisé depuis des années. Elle est complètement à l'abandon. Je tâte mes poches pour récupérer quelques sous, mais rien. Pourtant, j'aurais juré avoir quelques dollars sur moi. « T’as de l’argent ? » La belle image du mendiant qui demande à la riche snob.

Spoiler:

Et soudain, miracle, j’aperçu un lampadaire au loin. Mon coeur se mit à battre plus vite, je n'avais jamais été aussi heureuse de voir quelque chose d'aussi moche. Je me mis à marcher plus vite, au côté du blondinet qui semblait aussi joyeux que moi. Passé le lampadaire, une rue, puis des habitations. C'était pas Vegas, mais c'était au moins une petite bourgade habitée et je sentais désormais que j'étais tirée d'affaire. Enfin presque. T’as de l’argent ? lança t-il après que nous soyons arrivés à une cabine téléphonique. Punaise mais t'as vraiment un problème avec les bonnes manières toi ! Ça lui aurait troué le cul de dire 's'il te plait' ? Sérieusement quoi. J'ouvris mon sac, en sortis quelques pièces et entrais dans la cabine. Une fois les pièces mises dans l'appareil, je composais le numéro du camp et .. rien. Aucune tonalité. Putain .. Ça marche pas. Ça doit être cassé. Je ne pense pas qu'on ait jamais autant testé ma patience un jour. Pour le bien de tout le monde, il valait mieux que je rentre trèèèès vite au camp, je commençais à ne sérieusement plus en pouvoir. Je sortis de la cabine en lâchant un grand soupire exaspéré. Bon. Bah on a plus qu'à sonner chez quelqu'un. Vu l'heure qu'il était, ça allait être drôle.

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Punaise mais t'as vraiment un problème avec les bonnes manières toi ! Peu importe, on est pas là pour être poli. Trève de bavardage. On appelle, puis on met cette histoire dans le fin fond de sa mémoire. La jeune femme s'empare du téléphone après avoir inséré quelques pièces à l'intérieur. Bras croisés sur le torse, je m'en veux d'être impuissant et de laisser la blonde me guider. Puis qu'est-ce qu'elle attend pour parler ? Ça marche pas. Ça doit être cassé. Nan. Nan. Nan. C'est une blague. L'humour ne se lit pas sur les traits durs de la blonde. « Nan mais c’est pas possible putain ! » Le destin s’acharne sur nous. Les deux paumés qui vont crever loin de la civilisation. Il ne manquerait plus que les habitations soient désertes ou remplies de zombies. Bon. Bah on a plus qu'à sonner chez quelqu'un. L'espoir commence à me quitter. Mains dans les poches, j'avance dans les rues sans m’arrêter. J'sais pas, c'est une histoire d'instinct pour choisir la maison. Celle qui inspire le plus et qui est moins susceptible d'herberger des psychopathes. La sonnette retentit, des bruits de pas s'approchent de la porte. Dans l'encadrement se trouve une jeune brune, la vingtaine à tout casser. Avec le sourire, ca change de l'autre derrière. Puis elle est canon. « Excusez moi. C'est à dire qu'on est paumés depuis quelques temps et on aimerait bien appeler des amis pour qu'ils viennent nous aider. Est-ce que se serait possible de téléphoner ? »

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Non mais franchement, quelles étaient les probabilités pour que le sort s’acharne sur moi comme ça ? Le musée fermé, la voiture qui claque, le chauffeur pervers, et maintenant ce putain de téléphone qui marchait pas ?! J'avais rarement était aussi malchanceuse, ça commençait à sérieusement m'énerver. Et le pire dans l'histoire, c'était que je devais un minimum me contenir pour trouver une solution. Non parce que si je me laissais aller, ça serait dur d'avoir la confiance d'un des ploucs qui vivaient ici, assez pour qu'il me laisse utiliser leur téléphone. Je lâchais un énième soupire excédé, et suivis le petit blondinet. Valait mieux qu'il s'en occupe, personnellement j'étais au bout de ma vie. Il choisit une maison, et une petite brunette nous ouvrit la porte. Excusez moi. C'est à dire qu'on est paumés depuis quelques temps et on aimerait bien appeler des amis pour qu'ils viennent nous aider. Est-ce que se serait possible de téléphoner ? Elle semblait intéresser l'inconnu en plus, il n'y avait qu'à voir son petit air débile et gaga. Ri-di-cule. Oh .. et bien je .. Et allez, on avait affaire à une retardée mentale maintenant. Le pompon. Écoutez, on en a vraiment pour deux minutes. On appelle un taxi et puis voilà. Au pire, elle ramène son téléphone jusqu'ici. La brune me regarda d'un air surpris, avant de pouffer nerveusement. Mais .. enfin .. vous avez vu l'heure ? Y a pas de taxi à cette heure là. Il y a un bus qui va en ville, le premier est demain à cinq heures du matin. Genre qu'il n'y avait pas de taxi. Elle était pas au courant que l'argent pouvait tout acheter elle. On peut quand même essayer ? insistais-je avec un sourire froid. La brune sembla réfléchir un instant, avant de répondre finalement. Bon et bien .. oui, d'accord. Je vous amène le téléphone, attendez un instant. Et elle referma la porte, le temps de chercher l'appareil.

hj:

(Invité)

Oh .. et bien je .. - Écoutez, on en a vraiment pour deux minutes. On appelle un taxi et puis voilà. - Mais .. enfin .. vous avez vu l'heure ? Y a pas de taxi à cette heure là. Il y a un bus qui va en ville, le premier est demain à cinq heures du matin. - On peut quand même essayer ? - Bon et bien .. oui, d'accord. Je vous amène le téléphone, attendez un instant. Resté témoin et silencieux pendant la discussion des deux jeunes femmes, je lache enfin un soupir. De soulagement. Enfin on va partir de cet endroit. La brune se retire pour chercher le téléphone, me laissant un instant avec l'inconnue. Les minutes passent lentement. On aurait presque parié sur la disparition de la brune qu'enfin un bruit se fait entendre au bout du couloir. Un type, barbu et très enrobé, arrive bruyamment avec un fusil de chasse. « VOUS VOULEZ FAIRE DU MAL A MA FILLE HEIN ? DEGAGEZ DE LA IMMÉDIATEMENT OU JE TIRE. » En panique, je lève les bras en l'air. « Voyons Jack c'est que des mioches, leur fait pas peur. Après tu t'étonnes de ta solitude. » C'est une vieille dame tout juste sortie de la maison voisine. Visiblement le caractère de Jack est habituel. «Venez les jeunes. Je vais vous prêter mon téléphone. »

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Et voilà qu'un autre gros lard faisait surface. J'savais qu'on était aux États-Unis mais quand même, là ça virait à la caricature. Le type, poilu, bedonnant, et absolument affreux, était apparemment le père de la demoiselle. Qu'un type aussi moche ait pu engendrer une fille pareille sortait de l'entendement, j'en aurais presque ri s'il n'avait pas un fusil de chasse dans les mains. Le bonhomme se mit à gueuler comme un retardé alors que le blondinet levait les bras en l'air. En fait, et contre toute attente, ce fut une voisine qui calma le jeu. Une petite mamie haute comme trois pommes, avec des cheveux blancs et le dos légèrement courbé. Venez les jeunes. Je vais vous prêter mon téléphone. Je lui lançais un petit sourire reconnaissant avant de la suivre jusque chez elle, en compagnie de l'inconnu. Le gros Jack lui, restait sur le pas de sa porte, sur le cul. Cassos. lâchais-je au passage. Enfin, nous atteignons sa maison, et elle nous fit entrer à l'intérieur avant de claquer la porte après nous. L'endroit puait le vieux, la poussière et le pipi de chat, ce qui n'était pas étonnant vu les cinq félins que je voyais déjà de là où j'étais. Le téléphone est là mes petits, allez-y. Je me ruais presque sur l'appareil, composait le numéro du service des renseignements qui me redirigeait vers une compagnie de taxi locale. Comment ça il est trop tard ? Vous êtes sérieux ? Et pour cinq cents dollars, vous le bougeriez votre cul ?! Quoi, comment ça non ? Demain matin ? Mais j'm'en tape de demain matin, c'est maintenant que je veux quelqu'un. C'est ça ouais, ça se terminera pas comme ça j'peux vous l'assurer. Trop tard, sérieusement ? Sur le coup de l'énervement, je raccrochais le combiné un peu fort, ce qui alerta la petite mamie qui revint vers nous. Je lui expliquais la situation, et elle m'expliqua les mœurs du coin. Pas de taxi, pas de bus pour nous ce soir, il faudrait attendre demain matin. Mais rassurez-vous mon petit, vous pouvez passer la nuit ici j'ai une grande chambre à l'étage. Un si joli couple, ce serait un plaisir de vous aider. Il faut que vous restiez. Wait .. what ?

hj:

(Invité)

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