VICTORIA (+) Ghost Town

Mon intention de lui filer la voiture était sorti d'un ton naturel que la réaction que la blonde m'étonne. Deux secondes seulement. Juste le temps de revenir au présent et de me rappeler qu'elle n'est qu'une petite princesse. Comment ça tu me laisses la voiture après ? J'conduis pas un véhicule volé c'est mort ! A moi de rire. « Je suis pas ton chauffeur. » On ira dans mon camping, c'est certain. Qu'elle reprenne la voiture après ou pas, c'est son problème. J'en aurais fini avec la blondinette. Je commence à rouler, essayant de me rappeler le chemin emprunté par le bus de touriste. Une fois des panneaux indiqués, je reprends mon assurance. « Laisse moi deviner. C'est la première fois que t'es hors la loi ? » C'est pourtant si excitant de défier les flics et l'autorité. La décharge d'adrénaline. Sa vie doit être d'un ennui monstre. Je la regarde espérant avoir une réponse jusqu'à ce que le moteur hurle. La voiture s'immobilise sur le place brutalement. Le capot est noyé dans une épaisse fumé grise. On est mal.

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Ah ouais ? Ça a pourtant l'air d'être le cas. fis-je avec un petit sourire après sa remarque. Il était loin d'être le genre de chauffeur classe et poli auquel j'avais droit habituellement mais bon, il avait fait marché la voiture je suppose que c'était déjà ça. Je reposais mon dos contre le siège et regardais droit devant. Dans le genre, on aurait pas pu être plus paumé qu'ici. De toute façon c'est là que je vais aussi. Enfin, le camping était juste un peu après mais je saurais me débrouiller une fois arrivée en ville. J'aurais du réseau, et ma carte bleue pour payer un taxi jusqu'à mon chalet. Laisse moi deviner. C'est la première fois que t'es hors la loi ? Ugh, il allait faire la conversation en plus ? Je levais les yeux au ciel. J'suis pas hors-la-loi, jusque là j'ai rien fais de répréhensible. Toi par contre on dirait que t'as fais ça toute ta vie. Mais bon, j'imagine que t'es le genre sans avenir alors ça doit pas être vraiment grave. Puis boom, le moteur fit un bruit horrible et la voiture perdit de la vitesse jusqu'à s'arrêter complètement, dans un immense nuage de fumé grise. Putain. On va jamais s'en sortir, sérieusement. Je sortis de la voiture en prenant ma veste au passage. La fumée était épaisse et n'indiquait rien de bon, mais peut-être que, par miracle, ce serait un problème pas trop grave que je pourrais résoudre, au moins assez longtemps pour regagner une ville proche. J'enroulais mes mains dans ma veste et ouvris le capot que je maintenais en l'air grâce à la tige métallique sur le côté. La fumée me fit tousser, et je pris un peu de recul en attendant qu'elle se dissipe, agitant ma veste pour accélérer les choses. Allez, c'était le moment de ressortir toutes les connaissances en mécanique que j'avais assimiler jusque là.

hj:

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J'suis pas hors-la-loi, jusque là j'ai rien fais de répréhensible. Toi par contre on dirait que t'as fais ça toute ta vie. Mais bon, j'imagine que t'es le genre sans avenir alors ça doit pas être vraiment grave. Ca me fait rire. C'est pas elle qui étudie dans la plus prestigieuse université des U.S.A. Mon sourire disparaît quand la voiture fait des siennes. Elle s’arrête. Putain. On va jamais s'en sortir, sérieusement. Pour une fois, je suis d'accord avec l'inconnue. On est bloqué au milieu de nul part. Les chances d'avoir du réseau s'approchent du nul. Je passe une main sur mon visage, soupirant. La blonde sort de la voiture, se plante devant et ouvre le capot. Je m'extirpe à mon tour, découvrant le massacre. A mon avis, il n'y a plus rien à faire. « Cherche pas c'est foutu. » fis-je les bras croisés sur le torse et le regard rivé sur le moteur. Après une grimace, le portable sans reseau dans ma poche, je pars sur la route. Reste plus qu'à marcher.

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Cherche pas c'est foutu. Je levais les yeux au ciel. Qu'est-ce qu'il en savait lui, il avait pas regardé le moteur trois secondes ! J'attendis que la fumée se dissipe un peu et me penchais en avant pour mieux voir l'étendue des dégâts. Bon, il y avait probablement moyen de réparer tout ça, au moins le temps d'arriver jusqu'à la ville la plus proche. Je me penchais encore, posais mes mains sur le moteur et .. Aaaaah ! C'était brûlant ! Sans déconner vous me direz, mais je pensais pas que ça l'était autant. A l'évidence, je ne pourrais rien faire avant que tout ça se soit refroidit, et vue la chaleur du véhicule et celle de l'extérieur, ça n'arriverait pas avant plusieurs heures. Comme je n'allais pas rester là à attendre tout ce temps, je me mis à marcher à mon tour derrière le petit blondinet qu'il traçait sa route devant. Et tu comptes faire quoi là, marcher jusqu'à la civilisation ? T'es au courant qu'on est paumé au milieu de nul part ? Non pas que j'en ai quelque chose à faire, au contraire j'étais bien mieux sans lui, mais j'avais pas pu m'empêcher une petite remarque. Son plan était vraiment trop débile. J'avais eu le temps d'apercevoir un panneau quand on était encore en voiture, et la prochaine ville était à des dizaines de kilomètres d'ici alors marcher, c'était même pas la peine. De mon côté, après quelques mètres je me posais sur le bord de la route, prête à faire ce que jamais je n'aurais fait en temps normal; du stop. La fin justifie les moyens après tout.

hj:

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La chaleur s'écrase sur mon visage. Le vent est demandé, mais n'arrive pas. La soirée va être fatigante. Finalement, rester dans le musée n'était pas une si mauvaise situation. Les distances sont trop grandes maintenant. Le seul truc à faire est de marcher en espérant un miracle. Les pas de l'inconnue s'approchent derrière. Ce que je vais faire ? Ca ne se voit pas ? Y a rien à faire hormis marcher. La voiture est K.O et le soleil se couche. A moins de vouloir dormir à la belle étoile, il faut marcher jusqu'à la civilisation. « T'as une meilleure idée peut être ? » Je me tourne, découvrant qu'elle s'est posée sur le bord de la route. Bras sur le torse, air étonné sur le visage, je lance agacé : « Du stop ? Quelle brillante idée quand y a aucune voiture sur la route. » Je lève les yeux au ciel. Un bruit. Un moteur. Un camion. Non, c'est pas possible. Oubliant ma remarque, je me plante sur la route et fais signe au camionneur de s’arrêter. Si c'est pas pour moi qu'il s’arrêtera se sera pour la blonde.

Quoi qu'il arrive, rester près de la voiture était la chose la plus intelligente à faire. Dans le meilleur des cas, un type nous prendrait en stop jusqu'à la prochaine ville, et si jamais personne ne venait, je pourrais toujours passer la nuit dans cette voiture pourrie et trouver une solution demain. Il était trop tard pour partir maintenant. Le soleil se couchait, et qui sait quel genre de bête traînait dans le désert durant la nuit. J'avais aucune envie de le découvrir. Alors, même si ça me faisait terriblement chier, je me pointais sur le bord de la route et levais la main. Le petit blond me lançait une remarque et je ne pris même pas la peine de répondre. De la part de quelqu'un qui comptait marcher de nuit jusqu'à la prochaine ville, c'était plutôt malvenu de critiquer mon plan. Surtout que quelques secondes plus tard à peine, un camion débarquait. Joie ! Un sourire immense se dessina sur mon visage et je me mis à sautiller sur place pour attirer son regard. S'il vous plait, s'il vous plaiiiiit ! Et, miracle, le camion s'arrêta quelques mètres plus loin. C'est mort, c'est mon camion ! lançais-je au blondinet qui m'avait finalement rejoins. Alors, elle était vraiment si nulle que ça mon idée ? Ahah, cassos. Prenant mes affaires au passage, je me dirigeais vers le côté conducteur du camion, soulagée. Merci ! Merci vraiment c'est .. Et paf, j'arrêtais mes remerciements à la seconde où je vis le conducteur. Gros, gras, le ventre qui dépassait de son marcel sale et trop petit, et le regard libidineux, il avait tout l'air d'un tueur en série. Ses grosses lunettes jaunis et sa petite moustache de pervers n'arrangeaient pas les choses. C'était absolument terrifiant. Mais de rien ma jolie, tu montes ? Euh .. est-ce que j'allais monter ? J'en étais plus très sûre. Ça sentait l'embuscade, et j'en avais pas envie, mais est-ce que rester sur la route était mieux ? Oui bien sûr, juste un instant ! Je pris un peu de recul et appelais le blondinet. Allez, tu peux venir. T'as de la chance j'suis d'humeur généreuse ! lançais-je d'un air mauvais. Pff, tu parles, j'avais surtout pas envie de me retrouver seule avec le conducteur. Le blondinet était casse couille au possible mais au moins il était pas inquiétant. Je descendis les marches pour le laisser passer le premier. C'était mort, j'allais pas me mettre au milieu. Au final, je m'aidais plus que je ne l'aidais lui en le laissant venir.

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Ca n'aurait étonné personne qu'elle m'abandonne sur la route. Au contraire, les yeux s'arrondissent quand elle m'appelle. La surprise fait place à la suspicion. Comme si elle avait prévu quelque chose. Donner de l'espoir puis partir seule avec le camionneur qu'importe la situation dans laquelle elle me laisse. En deux rapides foulées, j'arrive près du camion et grimpe dedans en premier. Le type me regarde l'air menaçant. « Merci m'sieur. » fis-je au type en m'installant près de lui. L'homme justifie parfaitement les phrases de prévention interdisant d'entrer dans la voiture d'un inconnu. Une fois installé, je lance un regard noir à la blonde. J'aurais préféré continuer ma route malgré les risques de bêtes féroces. Je ramène mon regard vers l’obèse, prends une dose de courage. « Est-ce que vous pouvez nous emmener à Lake Havasu City ? » Le type acquiesce tout en posant ses yeux longuement sur la jeune femme. « Vous avez pas l'air du coin tous les deux. » Le ton qu'il prit me glace le dos. Un psychopathe. C'est un film d'horreur. Pour parer à ma crainte, je me rapproche lentement de la blonde jusqu'à lui frôler l'épaule. Elle est moins inoffensif que ce type. « Nan. Je suis en vacances ici. » Elle, on s'en fout, même si j'aurais préféré qu'elle discute avec lui. « Et toi ma jolie ? Si t'es seule, je pourrais te faire visiter le coin. »

Oh punaise, j'aurais donné de l'or pour voir la tête que le blond avait tiré en voyant la dégaine de notre chauffeur. Malheureusement pour moi, j'étais en contrebas alors j'avais manqué ça, mais c'était un mal pour un bien étant donné qu'il était à présent à côté du gros chauffeur. Je remontais à l'intérieur du véhicule et m'assis sur la banquette, le plus prêt possible de la portière. L'homme n'avait pas l'air ravi d'avoir un autre auto-stoppeur à ramener mais il accepta tout de même, ouf. Il consenti même à nous ramener jusqu'à Lake Havasu City, non sans un regard dégueulasse pour moi bien sûr. Il était écœurant, absolument écœurant, et je le lui aurais dis sans gène si je n'avais pas autant besoin de lui à ce moment là. A la place, je lui lançais un petit regard crispé, censé lui dire merci. Vous avez pas l'air du coin tous les deux. Fallait faire la conversation aussi ? Ahah, non sans façon. Je reculais dans mon siège et laisser le blond parler, alors que le chauffeur reprenait la route. L’œil bien ouvert, je vérifiais que les portes ne se verrouillaient pas, et suivais à travers les panneaux de signalisations que nous étions bien dans la bonne direction. Question de sécurité, on ne savait jamais et encore moins avec ce chauffeur là. Nan. Je suis en vacances ici. Le con, il aurait pas pu répondre à ma place aussi ? Et en plus il s'approchait de moi, jusqu'à me toucher l'épaule. Instinctivement, je le poussais avec mon bras pour qu'il s'éloigne. Eww, non mais tu fais quoi là, dégage ! Je me déplaçais vers la gauche, juste pour l'attirer vers le chauffeur et le faire chier. Et toi ma jolie ? Si t'es seule, je pourrais te faire visiter le coin. L'homme lui, semblait ne pas capter grand chose à part mes cuisses dénudées sous ma robe. Gros porc. C'est vraiment gentil mais non. Merci. J'avais voulu lui faire un sourire désolé mais j'étais certaine que de l'extérieur, ça faisait plus air franchement dégouté et mal à l'aise. C'était pas de ma faute s'il était atroce après tout. Aaah mais t'inquiètes pas poupée, j'vais t'faire changer d'avis moi ! dit-il avant de rire. Wow, c'était terrifiant. On voit pas trop d'nouvelles têtes pas ici, alors quand on voit du nouveau monde, on veut les garder. Leur faire apprécier la région, 'voyez s'que j'veux dire ? Wtf. Il se pencha sur le côté, vers le petit blond et passa presque sur lui pour chercher quelque chose au sol. Ses gros bras dégueulasses et suintants touchèrent le blond, ce qui me fit rire. Je posais les mains sur ma bouche, silencieuse, sans pour autant arrêter de me foutre de sa gueule. Allez, trinquons ! Aux nouvelles têtes ! fit le chauffeur après avoir trouvé un vieille bouteille de liqueur et s'être redresser. Ô Seigneur !

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Les protestions de la blonde ne changent rien à ma position. Près d'elle. Que ca lui plaise ou non, je ne m'approche pas de ce type. Ce dernier aurait préféré être aux côtés de l'inconnue. Y a pas de soucis, on peut changer les places. Aaah mais t'inquiètes pas poupée, j'vais t'faire changer d'avis moi ! Qu'il la fasse changer d'avis. Moi je dégage de ce camion à la première occasion. On voit pas trop d'nouvelles têtes pas ici, alors quand on voit du nouveau monde, on veut les garder. Leur faire apprécier la région, 'voyez s'que j'veux dire ? Nooon pas la peine. Le type se penche pour récupérer quelque chose. Mon sourire forcé disparaît. Mes yeux fixent l'inconnue qui glousse à côté. Si j'avais pu la frapper, j'l'aurais fait. Y aura juste des yeux remplies de degout cette fois. Le type se redresse, bouteille à la main. Allez, trinquons ! Aux nouvelles têtes ! C'est vrai qu'il a une bonne tête d'ivrogne, en plus de celui de violeur et assassin. « Mh non ca ira. » fis-je les mains devant la bouteille et balancant ma tête de droite à gauche. « Mais j’suis sûre qu’elle en voudra bien. » Je me tourne vers la jeune femme avec un petit sourire au coin des lèvres. « N’est-ce pas ? Tu ne devrais pas décevoir notre sauveur. » Allez un peu de liqueur, ca ne te fera pas de mal. Oui ma belle, ne me decois pas. C'est flippant. Heureusement que je ne le vois pas.

Mais j’suis sûre qu’elle en voudra bien. Putain mais le nombre de fois où j'avais voulu le gifler depuis que je le connaissais lui .. il battait tous les records. N’est-ce pas ? Tu ne devrais pas décevoir notre sauveur. Je lui lançais un sourire mauvais, alors que le chauffeur me tendait une vieille bouteille salle remplie d'un liquide ambré. Oui ma belle, ne me déçois pas. C'est mort. J'veux bien être gentille mais il y a une limite. [color=#299cbdNon. Merci.[/color] lançais-je d'un air crispé. L'homme (?) en face de moi fronça les sourcils, mécontent. Comment ça non, moi j'vous ai accueillis dans mon camion moi ! J'vous ai sortis de votre merdier et tu me dis non ?! J'vous ai .. Je pris la bouteille d'un geste sec pour qu'il se taise enfin. Il semblait vraiment mal prendre le fait que je lui refuse quelque chose, si bien qu'il commençai à sérieusement me gueuler dessus, sans plus regarder la route. Ça va, c'est bon, j'vais en prendre ! L'homme se rassit dans son siège, satisfait. L'ambiance devenait sérieusement flippante et glauque. Et bien voilà ! Doucement, et à contre cœur, j'approchais la bouteille de mes lèvres, sous le regard moqueur de l'inconnu assis à côté de moi. Une petite prière pour ne pas chopper une hépatite b, et je pris une mini-gorgée. Le chauffeur me fixa quelques secondes avant de regarder à nouveau la route, et j'en profitais pour recracher discrètement ce que je venais de boire. Il y eu ensuite un long moment durant lequel aucun de nous ne parla, sauf le conducteur qui lança quelques blagues au passage, en continuant de boire sa gnôle à l'occasion. J'étais franchement pas à l'aise, mais je n'avais pas le choix, c'était ça ou dehors, alors je contrôlais un maximum ses gestes. Enfin, après que la nuit soit bien tombée, l'homme revint à la charge. Et dis donc ma jolie, t'as pas un 06, qu'on se revoit à l'occasion. Je bouillonnais de l'intérieur, tellement j'avais envie de lui hurler dessus. Mais si je le faisais, je finirais sur le bas de la route et ça, c'était probablement pire. Je fis non de la tête, et l'homme s'approcha d'avantage. Je reculais, du moins je tentais de le faire étant donné que j'étais déjà collée à la portière, mais il continuait, jusqu'à tendre sa main vers ma cuisse. Putain non. Là, là c'était c’en était trop. PUTAIN MAIS CASSE TOI GROS PORC ! DÉGAGE ME TOUCHE PAS ! Il s'énerva, et je m'énervais encore plus. Je lâchais sur lui toute la frustration que j'avais accumulé depuis des semaines, jusqu'au moment où je tournais brièvement la tête vers la route, pour voir le camion dévier et une voiture arriver en face. Y'A UNE VOITURE ! PUTAIN Y'A UNE VOITURE ! Je donnais de grands coups de coude à l'inconnu à côté de moi. TOI LA, FAIS QUELQUE CHOSE ! L'homme lui, ne semblait pas en avoir grand chose à faire.

hj:

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