VICTORIA (+) Ghost Town

S’il te plait. Allez ! C'est qu'il faisait moins le fier le p'tit blondinet, quand il fallait être poli ! Avoir l'avoir toisé d'un air satisfait je consentis enfin à lui venir en aide. Un petit effort -enfin plus du sien que du mien, j'allais clairement pas risquer de me faire mal pour lui- et il arrivait finalement au deuxième étage. Je détournais mon regard pour trouver un autre moyen de fuir cet endroit pourri, lorsque j'entendis l'autre me dire au revoir. Hein ? Je fis volte-face pour le voir ouvrir l'une des fenêtres et l'escalader. Sérieusement ? Ridicule, on était tout de même au deuxième étage. C'était probablement pas bien haut certes, mais l'idée était juste absurde. Je le regardais faire dans mon coin, les bras croisé sur la poitrine. Pff, comme si ça allait marcher. murmurais-je entre mes dents .. jusqu'à ce qu'il disparaisse, après une petite remarque acerbe bien sûr. Ouuuh j'en connais un qui a pas aimé de faire traiter de princesse ! Ouais ouais c'est ça, bon vent ! Je ne savais pas s'il m'avait entendu, j'en avais pas grand chose à faire. Au final, la situation devenait un poil moins pourrie maintenant qu'il était plus dans mes pattes, c'était déjà ça. Ce type m'énervait, j'aimais clairement pas son attitude. Bref, enfin seule. Je regardais à gauche, à droite, cherchais une solution alternative qui .. se présenta enfin à moi sous la forme d'une alarme incendie. Ahaha mais pourquoi j'y avais pas pensé plus tôt ? Si je la déclenchais, les pompiers devraient forcément venir, et ils pourraient me délivrer de cet endroit de merde ! Le plan était parfait, alors je pris un objet lourd au hasard -probablement un truc de l'expo vieux de plusieurs centaines d'année dont plus personne n'en avait rien à faire-, et tapait un grand coup sur l'alarme qui se brisa et .. qui resta silencieuse. Dites-moi que c'est une blague. Je tapais une deuxième fois, puis une troisième, mais toujours rien, c'était mort, ça ne marchait pas. AAAAAAAAAAAAAAAH PUTAIN DE MERDE ! Je lançais à nouveau un regard circulaire, avant de réaliser qu'il n'y avait rien d'autre à faire. Les portes de l'escalier étaient verrouillées, hormis cette putain de fenêtre il n'y avait pas d'autre sortie. Et non, c'était mort, j'allais pas passer la nuit ici c'était hors de question. Alors, presque à contre-cœur, je me dirigeais vers elle. Les mains sur l'encadrement, je passais la tête au dehors. Punaise ce que c'était haut. Mon cœur battait à cent à l'heure rien que de m'imaginer escalader ça. J'avais le vertige, j'étais pas bien, et j'étais en talon de neuf et dans une tenue loin d'être appropriée pour ce genre de chose. Bon, qu'est-ce que j'allais faire maintenant ? Je soupirais longuement, tentant de me calmer un peu. Le petit blondinet n'était pas loin, mais j'étais bien trop fière pour l'appeler à l'aide, alors je pris mes affaires, enlevait mes chaussures et les jetais le plus délicatement possible au sol. Puis, doucement, je passais une jambe par la fenêtre, puis une autre, descendis un peu et .. Aaaaaah non ! Non non non je peux pas ! Putain, merde, non je peux pas ! Ma respiration devint plus saccadée. J'étais trop haute pour sauter, mais trop basse pour remonter sans effort. Il fallait que je fasse quelque chose mais j'étais bien trop terrifiée pour.

hj:

Le quotidien d’une famille pauvre se résume a gagner sa vie coûte que coûte malgré les flics. Les filles utilisaient leurs charmes pour obtenir tel ou tel chose et les garçons s’obligaient à jouer les yamakasi pour éviter qu’on les prenne en flag. On comprend maintenant pourquoi j'ai cru bon de sortir par la fenêtre. L’idée de rester enfermer était pire que celle de sortir du deuxième étage de cette manière. Les quelques secondes accrochées au mur se terminent pas une chute lamentable. Rien de grave, juste une égratignure au genou. Il y a eu pire. Le parking situé à côté de la maison est désert. Une seule voiture s’y trouve. Peut-être celle de la blonde. L’idée de la voler me fait sourire. C’est tout à fait réalisable. Elle n’aura aucune preuve de ma culpabilité si la voiture disparaît juste après l’utilisation. Le plan parfait se joue dans la tête masculine. Aaaaaah non ! Non non non je peux pas ! Putain, merde, non je peux pas ! La princesse paniquée est accrochée au mur. Je croise mes bras sur le torse élargissant mon sourire à chaque seconde. « Sale position. » Elle est terrifiée comme toutes les nanas qui montent pour la première fois sur un mur d’escalade en cours de sport. Sauf qu’ici, elle n’est absolument pas assurée par une corde et elle risque de chuter à tout moment. Une jambe cassée serait la meilleure issue possible. « Je peux t’aider si tu me le demandes. » C’est un réel plasir d’être dans cette position de force. L’ego se remet d'un coup de l’ascenseur. Ma main derrière l’oreille, je lance « J’ai rien entendu ! »

Spoiler: