let's be perfect together (trung)

On rentrait du Spring Break. Enfin. Je n’en pouvais plus de devoir supporter cette ambiance que je trouvais trop pesante, j’avais besoin de m’en détacher, et le mieux pour ça, c’était de partir de Nouvelle Zélande. Et pourtant cet endroit m’avait aussi ouvert les yeux, et j’avais appris à ne plus voir les choses de la même manière. J’avais retrouvé mon caractère bien trempé, alors que je lançais souvent des piques. Et puis, j’avais repris goût à la vie, comme une grande, sans besoin avoir l’aide de qui que ce soit. J’étais heureuse de pouvoir constater que j’avais eu l’occasion de remonter la pente, de sourire et de rire à nouveau, sans me préoccuper de ce que pense les autres de moi. La Poppy dépressive ? C’est fini, je venais de la jeter au placard et j’espérais sincèrement qu’elle allait y rester. Valise en main, je m’étais alors rendu à l’aéroport avec un peu d’avance sur le vol de retour à Cambridge, histoire de ne pas avoir d’imprévu, et de rater malencontreusement mon avion. J’inspire alors profondément, laissant mon regard parcourir les environs.

Copyright Clochette

C’était fini, je n’avais rien d’autre à dire de plus. Ce n’était clairement pas de la faute à Lydia, mais bien de la mienne. J’étais celui qui avait merdé dans l’histoire et même si j’avais pris le courage de lui dire en face. Je me doutais que cela se terminerait ainsi. Je ne pouvais pas lui faire face et l’embrasser en sachant très bien ce que j’avais fait. Je replongeais petit à petit dans la drogue et dans mes démons passés, je faisais n’importe quoi et j’en avais conscience… C’était sûrement cela le pire. Je m’étais rendu bien en avance à l’aéroport, à vrai dire j’avais envie de passer les barrières avant tout le monde pour pouvoir m’installer dans l’avion et être tout simplement tranquille. Je ne voulais voir personne et parler à personne, j’étais d’une humeur massacrante et j’allais sûrement pourrir la journée de toute personne qui m’approchera à cause de mon moral à zéro. J’étais installé sur un fauteuil, j’avais mes mains sur mon visage et mes coudes posés sur mes genoux. Je devais avoir une gueule de déterré c’est sûrement pour cela que je cache ainsi mon visage. Vivement que l’on soit arrivé à Cambridge… Vraiment.

Copyright Clochette

Je réussissais peu à peu à laisser mes démons derrière moi, ceux qui me rendait triste et qui me donnait des allures de déprimée. Et au final, j’arrivais peu à peu à remonter la pente, et dans le fond, ça faisait vraiment du bien. Mais le Spring Break toucha enfin à sa fin, et une chose était sûre c’est que lorsque je serais de retour à Cambridge, l’ancienne Poppy aura disparue. Je m’avançais alors vers des bancs pour me poser un peu. Lunette de soleil sur la tête, je m’asseyais à côté d’un garçon, les mains au visage et l’air dépité. Je l’observais discrètement un instant, avant de finalement détourner le regard, je sorti alors de mon sac à main, un kinder bueno, puis un léger sourire sur les lèvres, je lui tendis le sachet devant les yeux. On partage ? Oui j’étais d’humeur généreuse, on ne pouvait pas m’enlever ça, pour une fois que je souriais et que je pensais aux autres, au lieu de penser à moi, en réalité, c’était un grand pas en avant. Je l’observais alors, je pouvais être une oreille attentive, mais s’il n’avait pas envie de parler de son mal-être –qui se voyait à des kilomètres à la ronde-, je n’étais pas celle qui allait l’y obliger.

Copyright Clochette

Au fond, j’avais tout pour être heureux mais il fallait que je gâche tout à cause d’une crise d’existence qui m’a pourri ma fin de sping break. Plus j’y pense et plus je me dis que je n’aurais pas dû venir ici, j’aurais du rester à Cambridge a réviser mes cours comme je l’avais prévu au début. L’ancien Trung était en train de revenir et c’est ça qui me faisait le plus peur, je ne voulais pas redevenir comme avant, je voulais être le Trung de Septembre qui était fou amoureux de Vanille. Je voulais recommencer cette année depuis le début. Je sursaute un peu quand j’entendis quelqu’un me parler, j’étais tellement dans le mal que je n’ai même pas senti que quelqu’un s’était posé à côté de moi. Je me redresse et tourne la tête vers la jeune femme remarquant alors que c’était poppy, une amie de Vanille. Oh poppy, excuse moi je ne t’avais pas vu. lui dis-je avec un léger sourire quelque peu forcé. Je me rappelle alors qu’elle était en train de me proposer quelque chose et je remarque alors un kinder bueno, autant le dire je n’ai presque rien mangé ces derniers jours… J’étais plus occupé à boire pour pouvoir manger quelque chose. C’est vraiment gentil de ta part, mais c’est à toi. dis-je avec un léger sourire et même si je n’avais presque pas manger. Je n’avais pourtant pas faim, Dieu sait que je devrais manger… On me trouve bien trop maigre par moment.

Copyright Clochette

Je voulais plus déprimer, cette partie là de ma vie était terminée, du moins j’allais tout faire pour qu’elle le soit. Phoenix avait disparu, et même si j’avais eu du mal à le réaliser au début, aujourd’hui je me disais que ce n’était pas plus mal. J’allais peut-être pouvoir arrêter de traîner dans des affaires de mafieux, ou manquer de me faire tuer à chaque fois que j’avais l’intention de mettre un pied dehors. Assise sur ce banc, aux côtés de Trung, je souriais doucement en lui tendant un kinder bueno. C’est vrai qu’il avait mauvaise mine, et même si dans le fond je ne le connaissais pas plus que ça, ça me faisait de la peine de le voir dans cet état. Gentille comme j’étais, j’allais donc lui proposer la moitié de ma friandise. Ne t’inquiète pas, y’a pas de mal. Je souriais doucement, alors que je penchais la tête sur le côté, quand il me disait que c’était à moi. Oui ça l’est, et c’est pour ça que j’ai envie de le partager. J’attrape alors l’une des barres de chocolat dans le sachet et la mets dans les mains du jeune homme. Je croquais alors dans la mienne, sans lâcher ce sourire présent sur mes lèvres. Ca faisait du bien de pouvoir avoir la pêche de nouveau. On rentre enfin. Oui j’étais heureuse de rentrer, je ne le cachais pas.

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Je n’étais pas quelqu’un de déprimé en général, bien au contraire… J’ai toujours la joie de vivre et il est difficile pour moi de me sentir aussi faible tout d’un coup. Mais là, j’avais tout de même des raisons de déprimer, je déprimais de ma connerie profonde et de mes coups de blues qui arrive beaucoup trop tard. Enfin, je n’avais plus le temps de m’apitoyer sur mon propre sort puisque poppy était maintenant installé à côté de moi. Je n’étais pas spécialement proche d’elle mais je pouvais tout de même dire qu’elle se rapprochait le plus de la gentille fille. La preuve, elle me proposait de partager avec elle un kinder bueno chose que je refuse au début malgré le fait que je ne mange plus rien depuis quelques jours. Il n’y a que l’alcool qui passe bizarrement. Je lui fis tout de même un sourire quand elle mit la barre dans ma main, cela ne se faisait pas de ne pas la manger n’est ce pas ? Merci. lui dis-je en ouvrant le paquet pour pouvoir à mon tour croquer dedans. Cela faisait une éternité que je n’en avais pas mangée. Je me redresse alors laissant mon dos se collé contre le dossier du banc et approuve de la tête doucement. Ouais, on rentre à Cambridge… Personnellement j’aurais préféré ne pas le quitter. dis-je en attaquant le deuxième carré doucement. Cela aurait évité bien des emmerdes.

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J’avais longtemps été cette fille gentille qui s’efface la plupart du temps, pour laisser la lumière des projecteurs aux autres, et pourtant même si je n’avais pas vraiment profité du Spring Break, j’avais eu l’occasion d’ouvrir les yeux, et je savais que maintenant je n’allais plus me laisser faire, je n’en avais pas envie. Bien que je gardais ce côté « gentil » que j’avais avec les personnes qui me tenait à cœur, je n’allais plus être celle qui s’écrase plus bas que terre, cette époque était révolue. Je tendais alors un kinder bueno à Trung, un léger sourire sur les lèvres. On pouvait voir qu’il n’était pas au plus haut de sa forme, et comme moi, il devait avoir beaucoup trop de kilos en moins que la moyenne. D’ailleurs ça me faisait penser qu’il allait falloir que je me remette à manger normalement aussi, avec toute cette période « dépression » je m’étais laissé mourir à petit feu, en faisant le piaf qui refuse de manger. Mais y’a pas de quoi. Je souriais tendrement, alors que je dévoilais enfin mon envie de rentrer à Cambridge. Ca fait du bien de changer d’horizon l’espace d’un instant tout de même. Tu n’as pas profité ? Je souriais légèrement, peut-être que c’était pour ça qu’il n’était pas au plus haut de sa forme ?

Copyright Clochette

En règle générale, on me voyait comme l’intello tatoué qui cache bien son jeu. Je ne me suis jamais caché de mon passé de drogué, je ne le dis simplement pas. Quand quelqu’un m’en parle, je lui réponds d’une manière ouverte sans en avoir vraiment honte. Mais maintenant c’était tout autre chose, j’en avais clairement honte. J’avais honte de moi et de mon comportement infâme envers une personne qui m’aimait. Malgré cela, on arrivait tout de même à se montrer gentil envers moi, mais c’est sûrement parce qu’elle ne sait pas ce que j’ai fais ce qui est plutôt normal. Je mangeais son kinder bueno parce que cela ne se faisait pas de ne pas le faire, pourtant je savais que cela ne resterait peut-être pas dans mon estomac. Elle était ravie de rentrer, moi je l’étais aussi mais pour pouvoir rester cloîtrer chez moi pour oublier la merde dans lequel je m’étais mis. J’eus un léger rire quand elle me demande si je n’en avais pas profité, j’en avais clairement trop profité au point de me faire retourner en arrière. J’en ai profité au début, pour finalement faire totalement de la merde. J’ai fais beaucoup de connerie qui me pousse à te dire, que j’en ai profité mais sûrement pas du bon sens. J’aurais du m’amuser avec Lydia, passer du temps avec Keyla plutôt que la faire chier avec mon début de dépression. J’aurais pu passer du temps avec mes frères, voir ma sœur au lieu de l’engueuler par sms. J’aurais pu faire les choses bien, mais ce n’est pas ce que j’ai finalement choisi. Et toi ? Tu n’en as pas profité ? lui demandais-je en finissant la bord, froissant le papier dans ma main.

Copyright Clochette

Je ne pouvais pas cacher mon côté curieuse, je l’avais toujours été et c’était probablement pour ça que j’étais une bonne scientifique. Un léger sourire sur les lèvres, je l’observais manger la barre de kinder bueno que je lui avais donné, puis je finissais la mienne. Oui j’étais aussi une grosse gourmande, et pourtant j’avais l’impression que ça faisait une éternité que je ne mettais pas fait plaisir avec la nourriture, bien trop omnibulé à être déprimée. Je posais alors mes prunelles chocolat, sur lui alors qu’il me disait qu’il avait profité mais pas dans le bon sens, je penchais alors la tête sur le côté, fronçait les sourcils perplexes, avant de sourire doucement. Je ne savais pas qu’il y avait un bon et un mauvais sens. De toute façon, ça ne sert à rien de s’apitoyer sur les choses qu’on aurait pu ou n’aurait pas du faire. J’haussais alors les épaules avec naturel, alors qu’il me demandait à son tour si je n’en avais pas profité. Pas vraiment. Mais le Spring Break m’aura au moins apprit à aller de l’avant et d’arrêter de me morfondre. Je souriais légèrement alors que j’attrapais le papier des mains de Trung, pour finalement me redresser et jeter comme un bon samaritain les papiers dans une poubelle. Je me dirigeais de nouveau vers lui, reprenant ma place à ses côtés.

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Elle n’avait pas tord au final, il fallait que j’arrête de me morfondre comme cela, surtout que j’étais le coupable dans l’histoire donc je n’avais pas le droit de me montrer ainsi. Je tourne la tête vers elle et lui fais un léger sourire. Cela existe quand on fait beaucoup de connerie, je sais que je ne devrais pas mais c’est encore trop récent pour que je me comporte comme si de rien ne s’était passé. dis-je en haussant les épaules. Elle n’avait pas profité du springbreak. D’après elle, cela lui a quand même ouvert les yeux sur le fait qu’elle devait avancer. Cela aura au moins servi à quelqu’un. Comment tu as pu ouvrir les yeux ainsi ? Il s’est passé quoi pour que cela arrive ? dis-je en la questionnant du regard. J’étais moi aussi quelqu’un de très curieux après tout donc forcément il fallait que je montre ce côté-là et puis, cela pourrait peut-être m’aider. Je la regarde jeter les papiers avant qu’elle ne vienne se reposer avec moi. J’ai une gueule de déterrer, on dirait que je viens juste de sortir de ma tombe. Je ressemblais clairement à un zombie, je n’étais pas beau à voir et c’est à cause de l’alcool et de la drogue… Sans oublié le peu d’heure de sommeil et le peu de nourriture que je mange.

Copyright Clochette