Evening party - Jeno & Olympe

Ce soir, Jeno serait ma bouée de sauvetage. Je m'accrochais à lui, ressentant un besoin énorme de ce contact physique, après avoir bu. Après avoir déjà trop bu pour moi, et surtout sachant que j'allais avoir cours demain après-midi. Et étrangement je n'avais aucune envie de m'arrêter, je voulais que cette soirée dure pour toujours, comme si après la vie allait nous faire redescendre sur terre. J'étais perdue dans ma contemplation de ses joues, lorsque je le sentis bouger, pour tendre sa carte au barmaid. J'haussais les sourcils, étonnée, avant de voir deux shooters posés devant nous. Comprenant qu'il les avait commandés sans que je le voie, j'applaudis en riant, déjà bien amochée par ce que j'avais bu, l'estomac plein uniquement d'un hot dog. Je pris mon verre, le cognant contre le siens, frémissant en le sentant m'embrasser avant de boire. Santé mister Mather, lançais-je avant de boire mon shooter, cul sec, me penchant pour poser le verre vide sur le bar en gloussant : Hé ça rime ça. Mister, mather. Mister...matheeer. Lâchant l'une de ses mais pour me pincer l'arrête du nez, je fermais les yeux. Ouais, mon rire me faisant mal à la tête, ça sentant le lendemain à l'aspirine ça. Finalement, je glissais mes deux bras autour de ses épaules, tournée de 3/4 face à lui, ma tête posée sur sa tête. Je ris nerveusement, en ajoutant d'une vois paniquée : je crois que je vais vomir si on continue.. La base, mon estomac refusait souvent l'alcool, et visiblement si je continuais comme ça, cette soirée n'allait pas être une exception.

J'voulais plus bouger, et à la fois, la musique commençait à me donner mal à la tête. Mais j'avais aussi envie de danser, sauf qu'à tout les coups j'allais m'écrouler par terre si je commençais à danser. J'pourrais enlever mes talons et rester. Sauf que Jeno était plus responsable que moi ce soir, genre le monde à l'envers quoi. Mais mon corps me criait de l'écouter, et j'hochais la tête lorsqu'il me dit qu'on allait rentrer, sans protester, comme une petite fille sage. Je m'accrochais à lui solidement, mon nez dans son cou, ne réalisant  même pas qu'il s'arrêtait, poussant un long soupir en me retrouvant posée sur la banquette. J'aimais bien ses bras, et maintenant que j'y avais eu le droit je voulais pas partir.. Me concentrant pour comprendre sa question, essayant de ne pas faire attention à l'odeur de transpiration, de fumée, et d'alcool dans l'air, je fini par glousser, levant une jambe, puis l'autre, en lui montrant mes pieds : J'peux courir un marathon ce soir, maaais.. Je secouais la tête, avec une moue un peu peinée, haussant les épaules pour ajouter : J'ai mal aux pieds, je pense que je vais avoir des ampoules. Puis du coup, mes pieds vont clignoter dans la nuit. Je suivis Jeno des yeux, le voyant s’agenouiller face à moi, pour embrasser mes mains. Je fronçais les sourcils à nouveau, passant une main dans mes cheveux après, pour ensuite essayer de me relever, lui répondant : Même pas vrai, je suis sûre que je peux compter tous mes doigts, et marcher droit, en suivant une ligne. C'est pas parce que je suis joyeuse que j'suis bourrée, monsieur le mather. Me levant ensuite difficilement pour enfiler mon blouson, je passais une mais mis très longtemps à trouver la deuxième m'y prenant plusieurs fois d'affilé avec l'aide de Jeno avant d'y arriver. Je tournais ensuite sur moi même, manquant de tomber, fière : Tadaaam on peut y aller.

Visiblement, Jeno voulait pas se sortir de la tête que j'étais bourrée. Mais honnêtement, je n'avais pas la foi de lui dire que je ne l'étais pas, parce que si je réfléchissais trop j'avais un mal de tête atroce au niveau de tempes, et déjà que la musique me prenait la tête, je n'allais pas trop insister. Je me contentais de bouder en le suivant jusqu'au vestiaire, tirant une mine de dix pieds de long, comme un petit enfant puni. Puis il prit son skate, et on arriva enfin à l'air frais, qui me vint directement sur la figure, rafraichissant instantanément légèrement mes pensées, me vivifiait un bon coup. J'inspirais longuement, sentant mon estomac se calmer un peu. Bon okay, j'allais pouvoir marcher sans vomir, contrairement au Housing day où j'avais fini par me vider aux pieds de Briony qui me soutenait. Un peu revigorée, je commençais à marcher, prenant soin de pas me tordre une cheville, avant d'entendre le rire de jeno, m'indiquait une autre direction pour rentrer. Je fronçais les sourcils, croisant les bras sur ma poitrine : Bah ouais mais c'est facile pour toi aussi, tu connais et toout. Je commençais à marcher en même temps que lui, et même si j'étais censé "bouder" parce qu'il s'amusait de mon état, je me blottis contre lui avec bonheur. J'adorais sentir son bras sur mes épaules, et au moins si je tombais, il allait me rattraper. Baillant longuement, en l'entendant parler de fatigue, comme par réflexe, j'hochais la tête pour confirmer ses propos. J'veux pas dormir toute seule tu reste hein? Je levais des yeux suppliants vers lui, même si les hommes étaient interdits la nuit à la Cabot House. J'étais pas en état de réfléchir..

Je fatiguais vraiment, et à la fois je n'avais aucune envie de dormir. J'avais du mal à vraiment réaliser ce qui se passait ce soir, mais je savais que je ne voulais surtout pas revenir à la réalité, et je voulais que Jeno reste avec moi. Je me moquais de voir des têtes surprises en nous croisant, moi j'étais bien et pour une fois j'allais m'en contenter. J'avais fermé les yeux le temps de son court baiser, avant de marcher, emmitouflée dans mon blouson, sous son bras comme si c'était vraiment ma place. L'ennui, c'est que j'avais super froid malgré tout, et j'avais réellement envie d'arriver au chaud dans ma chambre. J’acquiesçais en l'entendant dire que ce soir fut une bonne soirée, gloussant légèrement, sous l'effet de l'alcool : Je me suis éclatée, faudra se refaire ça. Je ne pensais pas  dire ça il y a quelques mois, et pourtant ce soir ça sortait naturellement : je voulais le revoir, je voulais qu'on s'amuse encore tous les deux. C'était un peu comme si on avait apprit à se découvrir doucement, puis que ce soir l'apothéose de notre alchimie explosait. Je commençais à voir les différentes maisons, lorsque le mather à mes côtés me demanda de me dépêcher puisqu'il avait froid. Sauf qu'en talons, un peu éméchée, en pleine nuit c'était pas vraiment possible. Du coup je ris, et me stoppais pour me glisser derrière lui, cherchant à grimper sur son dos : Vas-y porte moi, on ira plus viiiite !

J'avais froid, j'avais mal aux jambes, et mon super cerveau aidé par l'alcool avait trouvé une solution parfaite : si je montais sur le dos de Jeno, j'aurais moins froid car je serais collée contre lui, et j'aurais pas mal aux pieds. Du coup ni une, ni deux, je me retrouvais à grimper sur son dos. Je grognais en l'entendant parler du Spring Break dernier, car j'étais en effet pas vraiment fière à ce moment là. Du coup je me contentais d'ignorer sa phrase, fourrant mon nez dans ses cheveux, mes mains autour de son cou, et mes jambes autour de sa taille. Lorsqu'il chuchota qu'il avait encore froid, je l'enlaçais un peu plus, comme si je pouvais le réchauffer entièrement : courage je te réchauffe, murmurais-je, pas vraiment consciente de ce que je disais. Finalement, on arriva devant la Cabot House. J'allais descendre pour lui ouvrir la porte, mais il réussit avec son épaule et je restais un peu plus à ma place du coup. Je poussais un soupir en devant descendre, baragouinant des petites plaintes pour montrer que j'étais pas d'accord, même si ça impliquait mourir de monter les escaliers comme ça. Grimpant à sa suite, j'avais la sincère et profonde impression que toutes les marches bougeaient, et j'avais beaucoup de mal. Passant avant Jeno je montais marche à marche l'escalier, perdant l'équilibre une ou deux fois mais chaque fois restant sur mes pieds grâce à une main bienveillante derrière moi. Une fois en haut, je tournais pour aller vers ma chambre, étouffant un bâillement : C'est là, murmurais-je.