Evening party - Jeno & Olympe

J'évoluais sur un petit nuage depuis ce matin, entre l'annonce de l'absence de mon prof, le sms de Jeno, et la soirée. Je n'étais pas sortie depuis l'an dernier, étant restée sage en janvier, et du coup tout ça me rendait radieuse, avec un sourire quasiment greffé à mes lèvres. Je ris entendant sa réponse à propose de cours particuliers et je me retournais finalement vers le bar, curieuse. J'aimais bien voir la préparation des cocktails, avec les couleurs dans les shakers, et la concentration des barmaids : j'étais admirative des gens capables de bien se servir de leurs mains, et de faire des verres jolis à voir. J'avais essayé une fois un cocktail, c'était ridicule. Finalement, le serveur fini notre plateau, le posant devant nous, et j'allais annoncer tout de suite que j'allais cherche ma carte bleue, au vestiaire, par habitude de payer. Je me retins en voyant Jeno poser la sienne sur le comptoir. Je n'aimais pas me faire inviter, étant donné que j'avais assez d'argent pour manger dans les meilleures restaurants du monde pendant un an chaque midi, mais cette fois je me retins de faire un commentaire, consciente que ça risquait de froisser le mather à mes côtés. Tu sais, tu n'es pas obligé de .. Me mordillant la lèvre, je désignais sa carte bleue du menton, avant de secouer la tête, laissant tomber. Je pouvais pas tout contrôler, tout gérer, et j'allais devoir l'accepter si je voulais continuer à passer des moments à deux. Du coup je me contentais pour finir de lui sourire et de hocher la tête : Merci. Puis je partis à la recherche d'un coin pas trop exposé, mais pas non plus trop sombre et isolé, pour qu'on puisse manger tranquillement. Evitant les gens parlant debout, et ceux dansant déjà, je fini par m'asseoir sur une banquette assez agréable.

J'avais ravalé ma fierté de femme indépendante insistant toujours pour payer afin de ne pas créer de conflit durant la soirée, et surtout parce que j'avais sentis que Jeno risquait de ne pas aimer, et que ça m'aurait clairement énervée de gâcher notre moment pour une histoire de carte bleue. Du coup j'allais juste chercher une table, et je pris ma mission à coeur, choisissant un endroit que je jugeais parfait, sans trop de difficulté puisqu'en fait il y avait plusieurs tables de libres encore, vu l'heure assez peu tardive. Je lui fis un petit signe de la main pour qu'il me repère, et je souris en voyant le plateau, l'estomac exprimant son contentement par un gargouillis. Merci bien, monsieur Carpenter ! Je ne me décalais pratiquement pas de ma place puisqu'il se colla contre moi, ce qui me fit sourire. J'étais bien collée à lui en fait, avec un contact physique, à tel point que j'avais peur de devenir accro si vite. C'était mauvais, forcément, de m'attacher de nouveau à ce point à quelqu'un.. J'avais peur de revivre mes déceptions passées mais pourtant je n'arrivais pas à lutter contre ça. Je pris mon verre en souriant, trinquant avec lui en réfléchissant à quoi on pourrait trinquer. Manquant d'inspiration j'essayais d'un air interrogateur : à cette soirée qui va être mémorable? Je bu une gorgée du cocktail, très bon et pas trop fort comme je l'avais demandé, avant de piquer mon hot dog, croquant une bouchée en fermant les yeux, savourant. J'avais vraiment eu faim, et ça faisait un bien fou. Puis bon, je n'avais pas honte de manger avec les mains devant lui, il m'avait vu tellement mal au dernier spring break qu'au fond .. tout était moins pire !

Savourant chaque bouchée de mon hot dog, j'étais bien, collée à Jeno comme ça. Je l'étais aussi parce que je n'avais vu personne de ma connaissance et donc susceptible de me reconnaitre, et de venir me parler ou de répandre la rumeur comme quoi je me suis mise à fréquenter des mathers. Parce que je ne voulais surtout pas voir ça quelque part : d'une part, je ne fréquentais pas des mathers mais je voyais juste Jeno de temps en temps, et d'une autre part, ma vie ne regardait que moi. Tournant la tête vers lui, mon hot à la main, je l'écoutais, baissant les yeux lorsqu'il évoqua Halloween 2013. Notre première rencontre en fait, qui était totalement intéressée de mon côté, puisque j'avais besoin de lui. Et ça n'avait pas été l'entende cordiale à ce moment là, il s'était joué de moi.. C'est pas drôle j'avais peur de toi, marmonnais-je avais de reprendre une bouchée de mon hot dog délicieux, l'ayant bientôt fini. Le posant sur la plateau, je pris mon verre de tequila sunrise pour enlever la sensation de sécheresse de ma gorge, continuant : J'essayais de faire comme si je n'avais pas peur de toi alors qu'en réalité j'étais morte de trouille. Mais je voulais pas te le montrer, histoire de pas passer pour la petite bourge apeurée.. Je levais ensuite les yeux au ciel en riant : enfin ça t'as pas empêché de te foutre de moi !

J'avais toujours dis que j'étais extrêmement fidèle à mes amis, alors forcément pour mon meilleur ami j'étais prête à affronter Jeno Carpenter un soir d'halloween sans ciller - ou presque- et avec du culot pour lui demander des tuyaux. Riant et me cachant comme je le pouvais dans le creux de l'épaule de Jeno je grognais un peu à contre coeur, mais amusée : Je te connaissais pas, c'était Halloween, tu avais un masque atroce et on parlait de drogue.. c'est normal que j'ai eu peur.. J'étais en train de m'inquiéter à mort pour mon meilleur ami, et j'avais eu la frousse de ma vie avec Wyatt dans la maison hantée, alors bon j'étais pardonnable. Puis il faisait tout pour paraitre méchant aussi ! Me reculant un peu pour le regarder dans les yeux j'enchérissais à sa phrase, un grand sourire aux lèvres : un pur connard qui voulait profiter de mon attachement à mon meilleur ami pour me soutirer des infos sur ma vie privée ! Je l'écoutais ensuite, riant légèrement en le voyant insister sur la confrérie de Draco. Ouais, Eliot, parce que forcément, d'habitude je traine beaucoup avec des étudiant bleus, et pas ceux en verts héhé.. Je reposais ma tête dans son cou, le laissant prendre ma main en avouant : je supportais pas que tu ne me donnes pas ce que je voulais. J'ai l'habitude de tout avoir tout de suite.. tu m'as sacrément mise en rogne ce soir là. Et aussi bien fait peur. Mais je pense que la colère était plus forte que la peur, l'adrénaline sur le moment, ou un truc du genre..

Reparler de ce moment me faisait tout bizarre. Parce que à cette époque, à part l'envie de le claquer, il ne faisait pas vraiment naitre d'autres envies en moi, il me donnait juste envie de m'enfuir ventre à terre sans demander mon rester mais mon envie d'en savoir plus et d'aider mon ami m'avait fait rester et au fond, heureusement. Je lui donnais un coup de coude en l'entendant dire une bêtise, boudant légèrement en répondant : Dis pas que j'ai un coeur d'autres gens vont t'entendre je vais me retrouver avec plein de gens à ma porte pour être mai avec moi ! Je ris un peu, avant de reprendre une discussion un peu plus sérieuse, prenant ma tequila dans la main pour la siroter en lui parlant, bien là contre lui ce soir, un an et demi après. Tu sais j'aurais pu apprendre la vie toute seule je n'avais pas besoin que tu me mette en rogne pour ça ! lui dis-je en souriant, même si il ne pouvait plus me voir vu comme j'étais. Lorsqu'il évoqua mon secret, je sentis ma gorge se nouer, hochant doucement la tête je lui répondis, les yeux baissés : Ouais, tu n'as rien dit, comme promis. Heureusement, sinon je ne sais pas comment j'aurais réagit.. Mal, sûrement. Mais je ne voulais plus en parler de ça, c'était le passé. J'avais trompé mon fiancé, que je n'avais jamais aimé, et en parler avec Jeno me tordait l'estomac. Me reculant un peu de lui pour le regarder en face, je souris en coin avant de lui répondre, sincèrement : Plus de la même façon. C'est plus de l'appréhension mais j'ai la sincère conviction que tu n'as pas l'intention de me faire mal. Ce qu'il fait naitre en moi me fait peur, pas ce qu'il est..