Attrape moi si tu peux ! | MATYA

« C'est beau de rêver Monsieur le Mather mais je remercie ton pote de te faire revenir sur terre quand même ! » Je lui adressai un petit clin d'oeil. La réalité n'était jamais aussi belle que les rêves, ou très très rarement alors il valait mieux avoir des gens dans son entourage pour nous le rappeler, cela ne faisait pas de mal. Pour répondre à sa petite taquinerie sur mon odeur et celle de l'alcool je pris mon sérieux le plus sérieux possible, chose assez difficile à cette heure avancée de la nuit et dans notre état: « Je te signale que je n'ai pas du tout envie de vomir d'une, et de deux, une bonne douche et un brossage de dents improvisé et je sentirais la rose ! Mais tu dormiras par terre ça me va, c'était pour toi que je disais ça hein ! » En effet, moi cela ne me dérangeait absolument pas de dormir dans le même lit qu'un ami. Nous ferions simplement du cul contre cul ou alors les petites cuillères pour s’emboîter dans une position assez confortable mais pas du tout sexuelle afin de dormir correctement. Il n'y aurait rien d'ambigu pour moi là dedans mais c'était monsieur qui décidait. En attendant nous avancions, doucement mais surement si bien qu'après plusieurs dizaines de minutes de marche je pouvais enfin voir la maison Mather. « Tiens on arrive je crois ! Et ca m'a l'air bien calme ! » Etonnant pour les fêtards du campus mais mieux pour mon sommeil et pour éviter les questions de pourquoi j'étais là avec lui.

Oui et tu fleuriras comme une fleure seule au milieu d'un champ de coquelicot ... taguant sous la douce brise, les pétales tombant un à un pour réaliser un par terre de pétale magnifique et délicieusement romantique ... J'avais des airs poétiques lorsque l'alcool avait pris possession de mon corps, chaque centimètre de mon sang baignait dans cette élixyr de jouvence, de chaleur et de folie qui me faisait perdre la tête. Nous avancions finalement pas si lentement que cela, même si nous n'avions pas du prendre le chemin le plus court avec tous les détours que nous faisions à nous forcer à marcher droit, le résultat n'était pas des plus concluants il fallait l'avouer. Ouf elle voyait déjà les lumières du Campus et par la suite les lumières de la MH décorée toute spécialement pour les fêtes de fins d'années, les fêtes s'annonçaient exceptionnelles et pleins d'aventure avec la classe de neige, un délice. Poussant la porte de la salle commune de la MH, personne à l'horizon, effectivement tout ceci était bien calme pour la maison, mais après tout nous pourrions peut être nous reposer un peu. Bon allez princesse ... je te laisse rentrer en première ! dis je en lui ouvrant la porte.

« Matt stoooop ! Ta poésie a deux francs cinquante ne fonctionne pas sur moi... Tu le sais très bien ! » Je le regardai en souriant lui faisant un petit clin d'oeil, il savait très bien qu'il n'avait pas eu besoin de cela pour entrer dans ma vie et dans mon coeur le petit malin. Il y était pour les bonnes raisons, des raisons de coeur, des vraies valeurs et non des apparences et des faux-semblants. « Je vous remercie mon prince... » Je commençai à avancer mais m'arrêtai d'un coup juste devant pour me retourner et me mettre face à lui. Même si l'alcool pouvait commencer à redescendre dans nos veines, la proximité entrainée par la situation était troublante après le nombre de fois que nos lèvres s'étaient trouvées. Je ne me laissai cependant pas décontenancer pour poser ma question des plus importantes. « On a de la compagnie ou on a la chambre pour nous ? » Ma phrase était terminée avant que mon cerveau ne se rende compte de l'ambiguité qu'il pouvait y avoir dedans. Après avoir légèrement rigolé je repris donc : « Non pas que je veuille te sauter dessus mais savoir si je dois faire attention à ne pas faire de bruit et continuer de chuchoter ! »

Non mais mon inspiration ... tu viens de tuer mon inspiration, peut être que j'aurais pu être le prochain Victor Hugo, Rabelais et tout tu as tout cassé ... Franchement j'aurais vendu des livres dans le monde entier, aurait eu un succès digne des plus grands, j'aurais conquis le monde ... dis je en me mettant à bouder, oui avec l'alcool j'avais des humeurs changeantes très changeantes même, elle m'avait mis en dessous terre en quelques secondes, de la persécussion, oui j'étais persécuté par Raiponce ! La chambre était noire, je ne savais pas réellement si quelqu'un se trouvait dans les parages, mais en pénétrant, l'odeur de fauve n'était pas présente la réponse était surement que tout était pour le mieux. Apparemment il n'y aura que nous pour le moment sauf si bien un rat se cache quelque part ou une mygale, mon coloc adore alors je ne serais pas surpris... dis je en me posant sur le lit, mes jambes lourdes, j'étais mort et la lumière dans les yeux me paralysé de tout mon corps ...

 L'appel du lit avait été plus fort que la proximité. Il ne voyait plus que courir son lit et moi aussi d'ailleurs j'avais envie de me poser. Alors qu'il s'étalait sur le lit après m'avoir dit que son colocataire n'était pas là, j'en fis de même me frayant un passage entre lui et le mur pour me caller comme une petite souris dans un trou. Là j'étais bien et sûre de ne pas tomber, mon bras étendu sur son torse, pas le choix au vu de comment il s'était mis si je ne voulais pas le retrouver tout endormi. « Bonne nuit poète ! » Mes yeux ne tardèrent pas de se fermer très rapidement et je sombrai dans un sommeil profond. En fermant les yeux, fort heureusement mon coeur n'eut pas le mal de mer, j'allais pouvoir dormir convenablement.

Ce ne fut qu'au petit matin alors que les rayons d'un soleil timide tentaient de se faufiler dans la chambre que j'émergeai. Nous avions tous les deux finis sous la couette tout habillés, ma tête dans le creux de son épaule et son bras reposant sur mon épaule. Il ne dormait plus et me regardait. Je devais avoir une tête affreuse en ne m'étant pas démaquillée la veille et en ayant dormi comme cela. « Bonjour vous ! Est ce que ma tête de panda du matin vous inspire une nouvelle poésie ? »

Non s'en était trop il fallait que cette soirée se termine rapidement car je ne tiendrais pas le coup quelques minutes de plus, éclaté comme une crêpe sur le lit j'avais fini par me laisser emporter dans les doux bras de Morphée, elle savait y faire pour nous captiver, pour nous laisser aller dans les songes les plus profonds et encore plus spiritueux avec de l'alcool. Oui je pouvais voler, j'hallucinais d'ingéniosité pour défier les barrières, j'étais le super héros, tout ce que je n'étais pas en vrai ... Morphée était une créature divine pleine de ressource pour vous faire comprendre au combien finalement vous n'étiez rien ....
C'était la triste réalité lorsque le matin j'avais fini par me réveiller, laissant s'ouvrir un oeil puis l'autre, qui se trouvaient rapidement agressés par la luminosité du soleil à travers les volets. Je n'avais pas la force de me lever, de quitter ce lit douillé, et Talya se trouvait dans mes bras comme par miracle, par magie, elle dormait à poings fermés, puis ses yeux s’entrouvèrent un peu, la bouille déconfite. Non aucune, referme les yeux tu me fais peur plus qu'autre chose ... t'as les yeux qui ressortent, prête pour Haloween de l'an prochain ...

« Tout gentleman normalement constitué m'aurait dit que j'étais belle en dormant mais toi non bien sûr... C'est ce qui fait ton charme surement ! » Je déposai un baiser sur sa joue pour le saluer avant de m'asseoir dans le lit ayant trop chaud. Entre la couette et Matthéo je n'avais pas pu attraper un rhume cette nuit c'était sûr et certain mais l'essentiel était bien que j'ai bien dormi. « Mon subconscient ne m'a pas trop fait te frapper cette nuit ? Il ne s'est pas vengé de tous les malheurs que tu me fais ? Enfin même si je t'ai frappé t'as toujours mieux été dans ton lit que par terre comme s'était prévu à la base ! » Je pris appuie sur mes mains pour sortir du lit passant par dessus Matthéo et me dirigeant vers le coin qui servait de point d'eau prenant un mouchoir et de l'eau pour enlever le maquillage qui avait légèrement coulé avant de revenir vers lui. « Maintenant que je suis présentable je devrais filer retrouver ma fille en oubliant tous les écarts de cette soirée sur le chemin ! » Je lui fis un petit clin d'oeil, ma douche attendrait d'être chez moi, je n'allais pas squatter chez lui cent sept ans non plus, surtout après les ambiguités de la veille se serait surement assez bizarre que de me savoir nue non loin de lui...

Et toute jeune femme normalement constituée avec un égo normal saurait que même Georges Clooney ne voudrait pas mentir de la sorte pour seul but d'arriver à ses fins ! Même si je n'avais rien à voir avec Georges, je savais que les femmes étaient folles de lui car il est vrai que je voudrais bien lui ressembler à son âge... et puis même si je n'avais aucunes idées derrière la tête avec Talya, nous vivions notre petite vie, notre amitié bien soudée, j'aurais pu mentir, lui faire plaisir mais c'était tellement mieux de l'embêter même tôt le matin. Non tu m'as même caressé la joue, ton subconscient est surement totalement in love de moi en fait ... la poussant un peu pour l'aider à sortir du lit, il fallait bien se faire à l'idée que la soirée et la nuit étaient finies. Pour le moment je ne me souvenais pas de grand chose à dire vrai, comme si quelques bribes de ma soirée s'étaient éclipsées, en réalité je n'avais pas beaucoup de soirée que je me souvenais totalement, sauf lorsque l'on me racontait dans quel état je me trouvais, que je faisais les pires conneries de ma vie comme embrasser un homme, ou encore flirter avec une jeune femme loin d'être fréquentable. Oui tu as bien raison, faut pas que tu continues à faire des écarts et encore moins fréquenter un Mather en soirée, cela ne va pas t'arranger crois moi !

" Je ne suis pas fan de Georges alors reste toi et c'est très bien ! " Un petit sourire en coin et je refis face au miroir avant qu'il ne sorte une bêtise plus grosse que lui. Mon subconscient amoureux de lui ? Cela ne pouvait pas être possible enfin pas à ce point mais qu'en était il du sien alors vu ce que l'alcool lui avait fait faire il y avait de quoi se poser la question. " Tu demanderas à ton subconscient ce qu'il ressent pour moi alors parce que l'alcool l'a fait s'exprimer hier soir..." Avec ce que nous avions bu c'était un miracle que je me souvienne de la soirée, était ce son cas ? Je n'en savais rien ! " Regarde comme t'es toi ! Je suis la responsable des écarts, de tous les écarts... Comme reporter la faute sur quelqu'un d'autre... Mather ou pas Mather, Dunster ou pas Dunster, je fréquente qui je veux et quand je veux ! Aller viens me faire un calin qui pue avant que je rentre histoire que Charlie sente l'odeur de fénec de son parrain les lendemains de soirée !"

Tu as mauvais goût alors ... tu me déçois un peu sur le coup et encore plus si tu me dis que tu baves devant Brad Pitt ! dis je en faisant le mec limite indigné qu'elle ne soit pas fan de Georges, après tout moi je préférais sa machine à expresso mais passons. Voilà qu'elle essayait de me faire dire des choses que je ne voulais pas, ou alors qu'il n'y avait pas du tout lieu d'y avoir comme révélations, mais qui sait les non dits étaient souvent pires que les vrais déclarations, le suspens, l'incertitude, le doute .. Ah oui parce qu'il s'est passé quoi hier soir ... éclaire ma lanterne Blackburn ! Car il fallait avouer que pour le moment je ne me souvenais de rien, ma soirée se terminée lorsque nous nous étions mis à danser ensemble sur la piste de danse, une danse endiablée et collée serrée. Alors qu'elle s'était levée et faite un petit rafraîchissement de sa tête, ce que j'aurais également de besoin vu l'état dans lequel je devais me trouver, je me levais sous ses ordres, soumis oh non, mais pour le coup ça me faisait plaisir. La prenant dans mes bras, je mettais ma tête dans sa nuque tout en la serrant contre moi. Tu lui diras pas hein que son parrain est un fêtard invétéré, qu'il fait des conneries ... je veux être un modèle pour elle !