Attrape moi si tu peux ! | MATYA

Les trois petits verres que nous avions déjà bu, nous les sentions dans nos organismes, en plus de cela il faisait une chaleur atroce dans la pièce ce qui aidait l'alcool à faire son effet, oui chez moi alcool et chaleur cela n'avait jamais fait bon ménage. Matthéo m'avait provoquée sur la piste de danse, nous avait mis dans des situations ambiguës et j'en avais profiter pour marquer un point, pour une fois que c'était moi qui prenait une initiative, qui donnait de l’ambiguïté, et pire que ça même, à notre relation... Après ce petit moment d’égarement, nous primes la direction de l'extérieur pour prendre l'air. Je ne pus m'empêcher de lui lancer un petit mot doux : « Petit joueur, je tiens encore très bien debout et sais encore très bien ce que je fais. » Au vue de mes deux dernières actions, ma phrase n'était pas forcément très crédible mais bon ce n'était pas grave elle était tout de même sortie de ma bouche. « Tu comptes m'emmener à l'autre bout de la cour dans l'endroit le plus sombre possible ? » Je rigolai en disant cela mais depuis plusieurs secondes nous nous faufilions à travers les gens agglutinés près de la porte de sortie qui donnait sur la cour de l'établissement.

La situation était des plus décontractée, l'alcool aidant beaucoup il fallait l'avouer, la musique à tue tête dans nos oreilles après les quelques pas de danse qui avaient endiablés nos corps, voilà que nous nous rendions dehors pour s'aérer un peu la tête et revenir un peu à la réalité. Voilà qu'elle se vantait encore de marcher droit, les chaussures de nouveau à ses pieds, Beyoncé ce n'était pas encore pour tout de suite. Oui tu tiens tellement que tu me tombes dans les bras à un brin de vent ... Et tu es totalement clean dans ta tête ... c'est d'ailleurs pour cela que tu m'as embrassé ! Se faufilant un peu dans la foule avec beaucoup de difficulté, je regardais un peu partout autour pour voir enfin de l'air et de la place, puis elle me fit part de ses fantasmes des ruelles, étrange ! Désolé très peu pour moi ... mais j'ai le numéro d'un pote que ça pourrait brancher, il embrasse et couche avec toutes les jeunes femmes qui me plaisent. Oui avec l'alcool, Jorden m'était de nouveau en tête, sa gueule de con et ses moeurs bizarres.

Ma petite remarque avait eu le don de le piquer et il venait de me sortir quelque choe qu'il regrettait surement déjà. Avait il réellement cru que j'étais le genre de fille à faire cela dans une ruelle comme ça à la va vite ? Je n'espérais pas mais au moins elle avait eu le don de le stopper dans un endroit où il n'y avait pas trop de monde et où nous pouvions enfin respirer. Toujours le sourire aux lèvres je finis par lui dire : « Embrassé c'est un grand mot non ? Je t'ai fait un petit smack pour rire, la situation s'y prêtait tellement bien... » Mon ton enjoué et mon sourire s'évadèrent légèrement en le voyant travaillé par ce qu'il venait de me dire et qui concernait Jorden et Sally j'en étais sûre... Cette nana me pourrissait déjà la vie lorsqu'elle était présente mais il fallait qu'en plus elle le fasse lorsqu'elle n'était pas là, c'était la meilleure. Fixée là dessus, j'en avais même oublié d'analyser le fond de sa phrase dans lequel il déclarait carrément que je lui plaisais... « Tu crois sérieusement que ton pote m'intéresse et que je suis ce genre de fille ? » J'étais d'un coup assez sérieuse, presque trop, mais peut être m'avait il légèrement blessée même si ce n'était pas son but.

Elle avait fini par dire que tout cela était une façon de se détendre, de s'amuser, de rire, un petit baiser comme cela pour rien, j'en convenais même si il fallait avouer qu'il avait été plus agréable que ce que j'aurais pensé. En tout cas je suis ravi de savoir que lorsque la situation s'y prête tu serais prête à embrasser n'importe qui, à quand le remake du titanic avec ton pire ennemi ? Après tout cela pourrait être drôle, une petite situation cocasse pour me faire bien rire. Cela avait été plus fort que moi de penser à Jorden, mon subconscient me ramenait toujours à mon meilleur pote c'est dernier temps, peut être qu'il me manquait, ou pas ! Tu sais il s'intéresse à tout le monde alors si il te voyait il serait totalement subjugué vu que tu es bien mieux que la normale de Harvard. Un petit clin d'oeil, et dehors je sortais une cigarette que je portais à ma bouche pour prendre une première taf.

Je donnai un coup assez fort sur le bras de Matthéo, pour qui me prenait il à croire que je pouvais embrasser n'importe qui même si embrasser n'était pas le mot puisque nous nous étions à peine effleuré les lèvres. Mon coup qui pouvait paraitre fort de mon côté avait surement été vu comme une petite tape du côté du jeune homme bien plus costaud que moi. « Si mon père savait que tu penses que sa fille est prête à embrasser n'importe qui, je pense que tu pourrais déjà dire au revoir à ta tête... Je n'embrasse pas n'importe qui tu le sauras ! » Je le regardai avec un regard qui en disait long, j'étais partagée entre l'envie de le taquiner et l'envie de lui remonter les bretelles sur ce qu'il venait de dire. « Merci pour le compliment mais ça ne rattrape pas ce que tu as dit avant ! » Je lui fis un petit sourire, non il allait devoir ramer pour réussir à m'ôter complètement de la tête ce qu'il avait dit. « J'ai une fille et je suis veuve, je suis plus posée que les filles que tu dois être habitué de fréquenter il faut croire... » Je tournai les talons pour reprendre la direction du bar, j'avais bien besoin d'un petit remontant après avoir dit cela mais ne manquai tout de même pas lui dire qu'il était le bienvenu. « Je retourne à l'intérieur, t'es toujours le bienvenu ! »

Non elle n'était pas réellement d'accord avec ce que je venais de dire, mais peu importe, je n'attendais que cela après tout qu'elle soit contre moi, en mode lionne qui sort les griffes, elle me faisait tellement rire de la sorte. A la tête de quoi ? Et puis m'en voilà rassuré après tout tu mérites beaucoup mieux que n'importe qui à tes côtés. Je saurais me faire pardonner de toute évidence. Il fallait bien que je réfléchisse à quelque chose pour qu'elle oublie tout cela, mais j'y arriverais. La voyant partir de nouveau vers l'entrée de la salle, je continuais de fumer ma cigarette tout en prenant mon temps pour bien me détendre. J'avais au passage totalement oublié mes amis, mais ils ne m'en tiendraient pas rigueur. Après quelques minutes, je rentrais de nouveau dedans alors que Talya se trouvait déjà au bar, en compagnie ... merde j'avais perdu ma place !

J'étais rentrée vers le comptoir vexée comme un pou parce qu'il avait dit même s'il avait terminé plutôt en beauté avant que je ne parte et qu'il m'avait indiqué qu'il saurait se faire pardonner. J'avais retrouvé ma place et mon tabouret attendant Matthéo qui ne saurait tarder. Mais alors qu'il trainait un peu un jeune homme vint s'installer complètement saoule. Je soupirai, il fallait que ça tombe sur moi, ce n'était pas possible. Il me proposa un verre que je refusai, une danse que je refusai, mais il ne voulait toujours pas bouger et se mit à être de plus en plus entreprenant alors que je dégageai sa main de ma cuisse, puis de mon épaule, lourd quoi... Jettant un coup d'oeil vers la porte qui menait à l'extérieur espérant voir Matthéo bientôt arriver, je le vis là planter à regarder en ma direction. Je lui jetais un petit regard pour qu'il me vienne à l'aide, allait il venir ou pas ? Je l'espérai !

Je ne savais que trop penser de la situation, même si un brin de jalousie avait fini par pointer le bout de son nez en la voyant assez proche d'un autre jeune homme. Levant alors les yeux au ciel, j'allais retourner voir mes potes lorsqu'elle se retourna. Je la regardais alors en baissant un instant la tête pour lui montrer que tout ceci ne me plaisait guère mais après tout je ne pouvais pas l'enfermer rien que pour moi, surtout qu'il ne se passait strictement rien entre elle et moi ... du moins pour le moment. Voyant sa petite bouille suppliante, je me mettais alors en route pour la sauver de je ne sais quoi, mais je n'avais pas pu résister à sa petite tête. M'adossant alors au comptoir pile entre elle et le jeune homme, qui puait l'alcool pire qu'un Mather. Je suis là pour toi ma princesse ... formulais je avant de l'embrasser comme je l'avais promis si un connard se trouvait trop collant, même si au final je ne savais pas réellement ce qu'il s'était passé entre Talya et le jeune homme.

Matthéo avait mis du temps pour venir mais finalement il était venu après avoir eu une petite mou de désaprobation en me voyant si proche d'un autre jeune homme, enfin en le voyant si proche de moi car si il avait bien vu c'était lui qui me faisait des avances et non l'inverse, je ne faisais que le repousser. Il se planta devant moi comme un chevalier et après une petite phrase toute mignonne vint déposer ses lèvres sur les miennes, pas un tout petit bisou, nous un vrai baiser qui fit déguerpir le gros lourd qui me collait depuis tout à l'heure. Avait il compris qu'il allait devoir être convainquant et qu'un simple effleurage de lèvres ne suffirait pas ou en avait il réellement envie je n'en savais rien ! Cependant je sautai sur l'occassion pour le taquiner un peu. « Dis donc pour quelqu'un qui était choqué quand j'ai effleuré tes lèvres tout à l'heure.... » Je lui fis un petit clin d'oeil avant de lui prendre la main et de la serrer dans la mienne. « Merci. Tu m'as libéré du mec le plus lourd de toute la soirée je crois ! Je ne pense pas qu'il serait parti si tu n'étais pas arrivé même si j'avais beau le repousser ! »

En quelques secondes seulement le jeune homme avait disparu comme par magie,m'asseyant alors à ses côtés sur le tabouret, commanda deux autres verres pour continuer la soirée. Levant ensuite la main pour faire un petit tcheck de satisfaction, j'esquissais un sourire à sa remarque. Comme quoi maintenant tu sais que je ne me débines pas ! Et j'assume totalement ... et puis je suis efficace quand même ! Sentant sa main contre la mienne, je me demandais ce qui se passait à ce moment même, peut être qu'elle venait d'avoir une illumination j'étais l'homme parfait ... pas sûr ! Comme quoi tu pourras plus te passer de moi la prochaine fois ... je suis ton héros à chaque occasion, un couteau suisse ... dis je en lui lançant un clin d'oeil.