MATYA ☼ Something is different...

Il est vrai que parler de ses problèmes lorsque déjà on a du mal à vivre avec était un exercice des plus difficiles, d'ailleurs tellement de personnes n'étaient encore aujourd'hui pas au courant du décès de ma jumelle malgré deux mois déjà. Le temps était passé lentement mais rapidement en même temps, comme une coupure, j'étais suspendu dans le vide, j'errais au grès du vent, sans savoir ni quel jour nous étions ni même ce que l'avenir me réservait. Tu te voiles la face c'est tout ... c'est tellement évident qu'il y a une alchimie unique entre nous ... Oui ce n'est que le début ! J'ai hâte de voir la suite ! Elle me faisait échapper un rire, elle savait y faire, nous ne nous prenions pas la tête comme si avec nos aventures passées, nous profitions de chaque instant comme d'un moment délicieux à partager avec des personnes qui nous étaient chères. Un brin jaloux qu'elle regarde d'autres mecs que moi ? Non pas réellement, même si je dois avouer que j'espérais être un des plus importants tout de même. Fait attention je risquerais d'être jaloux ... dis je en sifflotant un instant. Puis le sujet des femmes arriva, c'était couru d'avance, mais fallait que je fuis, que j'esquive. Ils sont encore jeunes dans leur tête de toute évidence, et je ne suis pas sûr d'être un père exemplaire alors que je ne voix jamais mon fils ou presque ! Des filles ? Je préfère les femmes personnellement ... En vue ? Pas réellement, je n'ai pas vraiment la tête à cela, mais si le destin me met sur une perle rare, j'espère ne pas passer à côté !

Je rigolai à ce que Matthéo venait de dire. Dans ma tête plusieurs associations d'idées s'étaient faites, toutes déformées certes et c'était bien ce qui rendait ça drôle. " Si alchimie il y a elle vient des deux côtés alors ! Mais c'est toi qui a commencé à être fou amoureux de moi ! Aller avoue ! " Il y a deux minutes il doutait de lui et maintenant il ne doutait plus, du moins c'est ce qu'il laissait croire. J'avais loupé le coche pour lui faire avouer que c'était lui le premier à être épris de moi, ce qui n'était en somme pas le cas mais bon... Ce petit jeu était drôle. " Toi jaloux ? Tu vois c'est bien ce que je dis, tu m'aimes trop..." Je marquai un temps d'arrêt le narguant du regard avant de reprendre : " En tout cas il y en a une pour qui tu es le seul homme pour le moment et ce n'est prêt de changer ! " Je posais mes yeux sur Charlie, oui dans la vie de ma fille pour le moment il n'y avait que Matthéo et c'était très bien ainsi. " Les femmes, les femmes, pas les vieilles de quarante ans non plus si ? " Je ne voyais pas du tout Matthéo avec une cougar mais ma foi, si c'était ça qu'il aimait...

Je ne l'avouerais même pas sous la contrainte parce que cela te ferait trop de plaisir de le clamer haut et fort ! Et puis de toute évidence, je ne savais pas réellement ce qui me liait à Talya, c'était assez étrange comme relation, comme sensation, une dépendance, un brin de relation ambiguë avec une amitié réelle et tellement forte. Te fais pas trop de film, je voudrais juste pas que quand je viens dormir chez toi des fois, je retrouve un mec en caleçon dans ton salon. Il est vrai que pour Charlie pour le moment, il n'y avait pas trop de danger à se faire même si d'après les parents, ça grandit bien trop vite et les ennuis aussi. Apercevant un banc le long de la rive de la rivière, je lui demande si ça la disait de se poser un peu, peut être qu'il était temps aussi pour Charlie de manger un peu ... Plutôt celle de soixante quinze ans pleine aux as !

" Matt je t'ordonne d'arrêter de me faire passer pour la nana pendue à tes lèvres et qui te courre après ! " Je lui disais cela en passant devant lui, marchant en arrière, un grand sourire aux lèvres mais le regard noir, comme pour lui faire peur même si je savais bien que cela n'allait pas marcher. " Pour le mec en caleçon pas sûr que je sois autorisée à le faire avec mon père... " Entre Matthéo et mon père je n'étais pas prête de trouver un nouveau mec, de me faire plaisir, je n'en avais pas envie pour le moment mais tout de même j'allais devoir passer à autre chose un jour ou l'autre qu'ils le veuillent ou non tous les deux. " Eh mais t'es comme ça toi ? T'es le genre de mec intéressé ? " Je pris mon petit air choquée prenant la direction du banc non loin. Cela tombait bien Charlie recommençait à grogner car il était l'heure de son biberon. " Tu veux lui donner ? "

Très bien Capitaine Blackburn ! dis je en me mettant en position de soldat, parce que sur le coup il ne fallait pas l'embêter, même si je la connaissais à la perfection et savais qu'elle blaguait, c'était comme cela entre nous, on faisait les cons ! Oui son père était toute une affaire, mais bon comment dire qu'il était tout de même d'un bon soutien dans tout ce merdier. Dommage parce que j'avais l'intention de te surprendre un matin en mode chippendales ... Toujours des idées aussi tordues les unes que les autres mais peu importe, plus on est de fou plus on rit et dans mon cas, j'étais au sommet avec tous les mecs dans ma tête quelques fois. Une fois assis sur le banc, je regardais Talya s'occuper de sa petite. Intéressé non j'ai déjà presque tout pour être heureux ... comme Baloo ! Un petit clin d'oeil, je prenais finalement Charlie dans les bras, apte à lui donner le biberon, c'était bizarre même si ce n'était pas la première fois ! Ca aurait été vachement plus sexy, si tu la faisais allaiter ... Après tout j'étais un mec et j'avais déjà Talya en nuisette et autant dire que cela valait le coup d'oeil, mais je gardas tout cela pour moi, faut pas partager ses plus beaux trésors !

Il ne me ferait plus passer pour la fille amourachée c'était très bien, c'était tout à fait ce que je voulais et passer pour la fille en mode love sur lui tout à fait ce que je ne voulais pas. Je ne l'étais pas d'abord c'était la première raison et puis c'était beaucoup trop tôt par rapport à tout ce qu'il s'était passé même si je ne m'étais jamais dit que je m'autoriserai à retomber amoureuse qu'après un an, deux ans ou dix ans...Je laisserai toujours parler mon coeur ce que mon mari concevait bien lorsqu'il était encore là. Je ne pus m'empêcher de passer de la tête de la femme satisfaite à celle qui rigole lorsqu'il évoqua l'idée de s'amener à moitié nu chez moi. " Tu peux toujours essayer, vu que c'est toi ça passera peut être au niveau de mon père..." Mon père connaissait Matthéo car il était déjà venu à la maison mais il restait une part d'ombre sur le fait qu'il l'accepte aussi peu vêtu. Il pouvait toujours essayer, il ne risquait rien à part me faire rire et se payer la honte mais le ridicule ne tue pas après tout. " Presque tout pour être heureux, intéressant. Et idéalement sans le presque, ça serait quoi ta vie idéale ?" Je me doutais de ce qui allait suivre car j'aurais surement à peu de chose près la même réponse que lui. Mais je voulais voir de quoi il se contenterait aujourd'hui pour être heureux. C'était aussi une bonne manière pour moi de me positionner sur l'avancé de mon deuil. Alors qu'il prenait Charlie pour lui donner le biberon il ne put s'empêcher une remarque. " C'est tellement pas sexy et séduisant ta manière de dire ça, ça ferait presque de l'allaitement un truc vulgaire ! " Les hommes et leur délicatesse...

Oui c'était déjà bien j'avais les faveurs de Monsieur Blackburn, un peu comme un passe droit, il faut aussi dire que souvent je me rendais chez eux le soir pour voir Talya et Charlie, j'étais un peu l'invité trop chiant et collant, enfin je n'espérais pas qu'il le voit de la sorte. Ah oui intéressant qui sait je pourrais peut être le mettre dans la confidence, je suis sûr qu'il voudrait assister au spectacle ! Non pas réellement à dire vrai, il n'était pas trop pour ce genre de pratique, après tout il était de la grande famille, un peu l'élite américaine. Ma vie idéale sans le presque ? La réponse était des plus évidentes, ma soeur jumelle à mes côtés ainsi que Sateen : ma cousine qui était tout de même bien plus dans mon coeur, comme une seconde partie de moi. Il faut dire que ces derniers temps c'était l'hécatombe côté Silver, même Aaron s'en était allé. Peut être tout simplement une vie simple, avec ma soeur et un jour peut être une jeune femme à mes côtés ! Qui sait tout le monde y a droit un jour, c'est du moins ce que me répète ma mère, lasse de savoir que je profitais plus de la vie, que je ne cherchais de relation sérieuse ... jusqu'à la bonne personne, ou que j'ouvre les yeux. Désolé ma belle je ne parle pas la haute bourgeoisie ! Je crois qu'elle aime bien quand je m'occupe d'elle, fait attention ... tes amants ne feront pas le poids dans le futur !

" Heureusement que mon père n'est pas vieux et cardiaque et qu'il est plutôt ouvert d'esprit ! " Je rigolai doucementl e regardant donner le biberon à la petite blonde qu'il avait sur les genoux, plein d'attention, très doux comme il savait l'être. C'était vraiment mignon. Je prenais conscience à quel point cela devait lui manquer de ne pouvoir le faire avec son propre enfant, cela ne devait pas être facile pour lui. " Tu sais quoi ? Je m'attendais à cette réponse parce que j'aurais donné la même. M'enfin, impossible de revenir en arrière hein tu le sais aussi bien que moi. " Notre tristesse allait s'adoucir avec le temps mais en attendant elle était très présente, trop présente surement autant pour lui que pour moi. " Mes futurs amants ? Je ne serais la femme que d'un seul homme moi monsieur ! Pas comme toi... " Je lui fis un petit clin d'oeil avant de reprendre. " Et puis je ne suis pas sûre que Charlie soit très contente qu'une nouvelle tête lui donne le biberon, elle t'accepte c'est déjà bien, elle est aussi farouche et sauvage que sa mère ! "

Ce n'aurait pas été un problème, je sais faire les massages cardiaques, je suis un couteau suisse, homme à tout faire, multifonctions ! Je laissais échapper un sourire, il faut dire que c'était assez vrai même si je sortais toujours autant de conneries, je ne savais pas être sérieux bien longtemps, damn it ! Charlie avait fermé les yeux mais continuait de téter son biberon, c'était mignon de voir ses petites mains toute minis, elle ressemblait au portrait craché de sa mère, deux pour le prix d'une, le bonheur ! Oui seul le temps pour atténuer nos blessures ... et l'amour des amis pour combler le trou béant de notre coeur ! Ce trou béant s'était quelque peu refermé lorsque j'avais revu Leena, comme une promesse du destin, le retour de l'être savoureux du passé ! Pas comme moi ? Elle me prenait pour un gigolo ou quoi, quoi que je n'étais pas des plus cleans en ce moment, il fallait l'avouer. Oui mais cela risque d'être dur si elle n'accepte que moi ... en plein milieu de la nuit pratique, si je dois lui raconter une histoires ...

" Ca va les chevilles ? " Il était d'une grande utilité et savait me dépanner dans de nombreuses situations il est vrai mais tout de même. Et puis il avait cette manière de passer du mec qui doute au mec super sûr de lui... C'était drôle, il était drôle, il me faisait du bien, il savait bien panser les maux oui comme il le disait si bien. C'était à cela que servait les amis, les proches, heureusement qu'ils étaient là d'ailleurs sans quoi je ne sais pas ce que j'aurais fait. Sap hrase étant très nostalgique, je pris la décision d'y apporter une touche d'humour avant que la tristesse ne remonte d'un coup pour nous deux. Ce n'était pas le lieu ni le moment. " T'es poétique quand tu veux, tu le sais ça ? Essaye avec les femmes ça devrait marcher ! Mais pas sur moi c'est raté ! " Mon sourire voulait bien dire que je rigolai, je n'étais pas insensible, pas un coeur de pierre il ne fallait pas croire. " Pour Charlie, euh.... tu viendras dormir avec moi ? Voilà notre solution ! " Je pris un air sérieux attendant de voir sa réaction. Comment allait il le prendre, allait il rentrer dans mon jeu ? " Tu me serviras de bouillote en même temps ! " Ajoutai-je juste histoire d'en remettre une petite couche et d'ajouter de la crédibilité.