MATYA ☼ Something is different...

Charles River. Un coin agréable pour se balader le long d'un cours d'eau, respirer l'air frais et s'ouvrir de nouveau à la nature, l'odeur de la faune envahissants les bois alentours, les feuilles orangées d'automne s’agrippant comme elles les peuvent aux branches pour ne pas mourir d'un crash monumental. C'était dans cette atmosphère fraîche mais calme et sereine que Talya et moi allions nous balader, elle était devenue un petit rayon de soleil venu d'Europe, avec une fille dans les bras, un passé des plus bouleversants, nous nous étions trouvés, tellement de similitudes que quelque chose nous reliait sans même savoir réellement ce que cela pouvait être. J'aimais être avec elle parlait de mes problèmes, l'écouter me raconter sa vie, son passé, l'Europe ...

Lorsque Matthéo m'avait proposé d'aller me promener près de Charles River je n'avais pas hésité longtemps. C'était une belle journée pour un mois d'octobre, la fin de ce mois d'ailleurs et il fallait en profiter. J'avais emitoufflé Charlie dans des vêtements bien chaud, l'avais mise dans le porte bébé contre ma poitrine et mon ventre et fermé mon blouson sur elle. la petite n'aurait pas froid ainsi et cela lui ferait du bien de se promener. Et puis après tout, à quoi von rester enfermées toutes les deux toute la journée seule à la maison lorsqu'on peut aller prendre l'air. J'avais rapidement rejoint notre point de rendez vous et comme toujours le beau brun était déjà là. C'est donc le sourire aux lèvres que je m'étais approchée de lui.  Je ne le connaissais que depuis mon arrivée, depuis à peine deux mois et pourtant j'avais l'impression de l'avoir toujours connu, d'avoir toujours parlé avec lui. Notre passé mouvementé nous liait l'un à l'autre en quelque sorte, il nous avait fait nous trouver et maintenant une belle amitié était née. Oui, pour le moment ce n'était qu'une amitié mais il fallait bien l'avouer, j'aimais de plus en plus passer du temps avec lui et son physique allait à son avantage. Cependant, je n'oubliais pas si rapidement le drame qui s'était passé dans ma vie quelques mois plus tôt seulement m'obligeant à mettre au monde mon bébé toute seule. " Hey Matt ! Comment tu vas ? " Je m'approchais de lui pour l'enlacer sans oublier la petite Charlie blottie contre moi qui dormait à point fermé.

Le lieu était très prisé en cette belle journée d'octobre à croire que tout le monde s'était passé le mot pour se balader près de la rivière. Les feuilles orangées étaient ravissantes, le vent faisant valser les branches des arbres, le courant emportant l'eau telle des nappe d'eau dégoulinante tendrement entre les pierres. Talya approchait d'un pas serein et détendu, portant sa fille au creux de son ventre comme pour la blottir contre elle, lui faisant comprendre qu'elle serait toujours là pour sa beauté. Une fois tous les trois, je déposais un bisous sur le front de Charlie sans la réveiller, tout un art, avant de faire la bise à sa mère, encore ravissante aujourd'hui. Ce que j'aimais chez Talya était sa façon d'avancer dans la vie, malgré les aventures, les déboires, elle continuait d'avancer la tête haute droit devant. Tout va très bien et toi ? Pas trop dûr avec Charlie ? Aorès tout ce n'était qu'un tout petit nourrisson, et tout le monde sait que les premiers mois sont les plus intenses.

Se promener faisait un bien fou et encore plus lorsque s'était avec Matthéo. Ca libérait l'esprit et puis il était tellement préventif et attentionné que c'était vraiment agréable. En plus de cela, malgré son physique avantageux, il n'était pas le mec sur de lui et imposant, du moins pas avec moi, c'était vraiment appréciable. " Ca va bien pour moi aussi ! " J'avais perdu mon frère et mon mari il y a peu mais je remontais la pente petit à petit, je devais avancer vivre. " Ca va avec Charlie ! J'ai la chance d'avoir mes parents heureusement ! Mais j'avoue que je ne dirais pas non à une présence masculine parfois. " Je lui adressais un petit sourire qui voulait tout dire et rien dire à la fois.

C'était étrange de trouver en une personne le reflet de soi même, elle n'avait pas eu la vie facile, des fins totalement insurmontables et pourtant elle était là devant moins, combattante et forte. Souvent le soir lorsque nous passions un peu de temps ensemble, les confidences se faisaient naturellement comme un alter égo. Une présence masculine ? Je me doutais bien que pour le moment, elle avait juste ce manque d'affection, de personne sur qui s'appuyer dans les moments durs, après tout comment oublier un être aimé si rapidement : impossible. Je suis ton homme ! ... dis je en la serrant un peu contre moi, la rassurer, être là pour elle c'était au moins la seule chose que je pouvais faire.

Matthéo faisait partie de ces personnes sur lesquelles j'avais de suite pu compter à mon arrivée à Harvard. Il était là, toujours présent, toujours disponible et me comprenait parfaitement bien. Il était mon ami, mon confident et il aurait pu être un peu plus surement si la perte du père de Charlie n'était pas si récente. J'aimais passer du temps en sa compagnie, me laisser aller aux confidences, à ses gestes tendres. Je me sentais coupable oui et non. Mon mari était parti, je l'avais aimé durant tout notre mariage et encore maintenant puisque je portais juste devant moi bien endormie au chaud la preuve de notre amour mais je devais continuer à vivre. Ne pas l'oublier mais vivre avec lui dans un coin de ma tête et dans une grande partie de mon coeur. Lors que Matt avoua être mon homme et me serra contre lui je ne le repoussai donc pas et rigolai gentiment passant mon bras autour de sa taille alors que lui avait le sien sur mes épaules. Je levai ensuite les yeux vers lui: " Heureusement que t'es là tu le sais ça ? " Je baissai les yeux légèrement gênée mais il était l'un de mes piliers ici et aussi la seule voix masculine non familiale que Charlie entendait, j'ajoutai donc après quelques secondes à peine de silence : " Pour moi, mais aussi pour Charlie... "

La douceur du vent claquant nos visages, le bruit des feuilles virevoltant au grès du vent, la fraîcheur du sourire de Talya et sa voix d'une douceur exquise, que demande de plus. Talya était réellement l'une des jeunes femmes que je ne souhaitais pas le moins du monde décevoir. Sa présence m'avait été au combien précieuse lorsque j'avais perdu ma soeur jumelle il y a maintenant deux mois, en sa présence un havre de paix m'encerclait. Les petits cris timides de Charlie, ses pleurs déchirants mon coeur, j'avais trouvé en Talya et Charlie comme une deuxième famille. Le manque de mon fils s'accumulant de jour en jour je déversais tout mon amour sur ce petit bout de chou. Sa phrase me fit esquisser un rictus, même si cela était touchant je ne le voyais pas réellement du même oeil. Tu sais Talya, tout le monde est unique mais personne n'est irremplaçable ! Oui il fallait avouer que ces derniers je n'avais pas autant confiance en moi pour ne pas faire souffrir la gente féminine, même si avec Talya s'était différent, bien que magnifique, séduisante, ses lèvres au combien attirantes, je ne souhaitais pas tout gâcher car je ne savais pas réellement où j'allais ni même ou je souhaitais aller. Mes histoires de coeur ayant toujours été des plus complexes, un coup parfait, le lendemain borderline. Vous êtes tellement parfaite que j'essaye de redorer mon blason pour être digne de ton amitié ! Ca te dit qu'on fasse le tour ?

Je ne m'étais pas attendue à une telle réaction du jeune homme. Il n'était pas le mec le plus vantard de la terre avec moi cependant il devait avoir tout de même une certaine assurance. Après tout, il était bel homme, pas bête et sa compagnie était agréable, pourquoi devrait il douter de lui. Je connaissais les problèmes familiaux qu'il avait, qui avaient pu le fragiliser mais quand même, je n'aimais pas l'entendre parler comme ça. " On fait le tour oui, t'auras le temps de tenter de justifier les bêtises que tu viens de dire ". Charlie choisit ce moment pour se mettre à grogner parce qu'elle avait perdu sa sucette. En un rien de temps elle redormait déjà alors que je déposai un baiser sur son front. Finalement je me tournai vers Matthéo et lui demandait : " Pourquoi est ce que je voudrais te remplacer tu m'expliques ? Et arrête d'avoir si peu confiance en toi, t'as peut être plein de défauts, mais avec nous tu les caches bien ! " Je lui donnai un petit coup dans les côtes pour lui montrer que je rigolais, s'il avait des défauts, ce qui était surement le cas, il savait bien les cacher.

Des bêtises ?! Non je ne voyais vraiment pas, même si le fait qu'elle le pense me faisais échapper un sourire enjoué et franc, au moins elle tenait à moi et m'en voilà rassuré. Prenant alors son bras pour qu'elle encercle le bien pendant que nous nous mettions en marche, Charlie s'état faite entendre, comme si elle ne souhaitait pas partager sa mère avec moi, petite jalouse ! Aussitôt j'avais rattrapé la sucette, pour la tendre à Talya, elle était une mère hors paire et la petite fille allait être la plus heureuse ou presque car sans père cela risquait d'être réellement un manque. Peut être parce que pour te sortir de ta vie, tu en auras marre d'avoir un mec qui a eu les même galères que toi ! Mais de toute évidence je te laisserais pas partir si facilement ... je suis une sangsue, je te laisse plus partir. Ce n'est que le début, tu verras mes plus grands défauts un jour ou l'autre, mais d'ici là tu seras totalement amoureuse accro de moi ! dis je en rigolant, tout en déposant un bisous sur sa joue, caressant cette dernière un instant. J'aimais notre proximité, nos moments rien qu'à nous, instinctifs, loin d'être calculés, naturels ... Raconte moi comment ça se passe chez les Dunster ... Ils y a des hommes séduisants à regarder ... même si je sais que cela n'est pas d'actualité, cela n'empêche pas de se rincer l'oeil ! Un petit clin d'oeil taquin et puis s'en va.

Jamais je n'avais eu cette complicité que j'avais avec Matthéo avec un autre homme que mon frère ou mon mari. En effet, notre relation était un doux mélange entre ma relation amoureuse précédente et ma relation fraternelle qui me manquait tant. J'avais donc besoin de cet homme dans ma vie, j'avais besoin de sa tendresse, de sa présence, de lui quoi... Il aurait beau avoir plusieurs défauts qui se révéleraient au fur et à mesure du temps, de notre relation d'amitié, je m'en fichais complètement, il m'était rapidement devenu essentiel dans cette ville, dans ma nouvelle vie. " Le mec qui a les mêmes galères que moi au moins il me comprend sans que j'ai besoin d'expliquer les choses cinquante fois ! " La vie était faite d'étapes certes, tout le monde passe par là mais c'était tellement plus facile de les partager avec quelqu'un qui a vécu les mêmes ! " Amoureuse ? Accro ? Je crois que tu te trompes Matt... Tes défauts ne se révèleront jamais, t'aurais trop peur de me perdre, tu m'aimes déjà tellement et ce n'est que le début !" Je rigolai déjà toute seule de ma petite blague, et oui il m'en fallait peu mais j'aimais renverser la tendance. Pourquoi la fille devait elle toujours être amoureuse de l'homme et non pas l'inverse ? " Chez les Dunster je me sens bien tout le monde est très gentil et accueillant même si je ne vis pas à la confrérie ! " Je pensais ensuite aux beaux garçons, je devais avouer que je ne cherchais pas, j'étais plutôt le genre à regarder les hommes que lorsqu'ils étaient en face de moi. " Y'a des beaux mecs partout tu sais mais j'ai du mal à les voir je suis tellement occupée, et s'ils ont le malheur de voir Charlie, ils partent en courant pour la plupart ! Et toi ? Des filles en vue ? "