Tout le monde s'occupait d'Aaliyah, Léonora continuait ses gestes et ses petits mots. Elle ne se rendait pas compte qu'elle commençait à parler à la Cabot comme si c'était une enfant. C'était partie comme ça, tout seul. Elle ne pouvait plus s'empêcher. Elle détestait quand quelqu'un paniquer. Parfois, elle arrivait à rassurer ou sinon ses nerfs craquaient. C'était comme la fois où Romy a fait une crise d'épilepsie lorsqu'elles étaient toutes les deux collées après une énorme bagarre. Léonora s'en souviendrait toujours et elle faisait les mêmes gestes qu'elle pratiquait sur la brune. Elle jeta un œil à sa cousine qui faisait tout pour rassurer Aaliyah et elle souriait. Elle souriait à Joanna pour la remercier. Elle aussi, avait reçu un coup sur la tête, elle n'allait pas bien, mais même... Si on n'allait pas bien, il fallait se serrer les coudes et protéger les faibles des méchants. Léonora était ainsi et c'était pour cette raison qu'elle n'a jamais voulu devenir une Eliot. Romy le lui avait dit d'en devenir une, mais Léonora n'avait pas une âme d'une Eliot. Ruby, sa sœur jumelle, peut-être. Mais pas Léonora. Elle était bien trop attachée aux gens et s'était rebellée plusieurs fois contre les forces de l'ordre ou l'éducation nationale pour devenir une Mather. Léonora était une rebelle et cela se voyait, mais son amour pour la médecine faisait surface. Léonora redevenait aussi celle qui protégeait Romy et Joanna quand elles étaient adolescentes, elle veillaient sur elles lors des vacances en Australie. Léonora était ainsi. Elle cachait ses grandes qualités, mais il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin. La jeune femme avait remarquer que la Cabot ne pouvait pas bouger. Elle jeta un œil à Andrew et lui sourit discrètement. Il était vraiment courageux, on ne pouvait pas dire le contraire. Il faisait tout pour ne pas paniquer, il avait mal au bras, mais c'était comme si qu'il ne ressentait pas la douleur. C'était vraiment quelqu'un de bien et un jour, Léonora pourrait le remercier. Mais pas toute de suite. Il fallait attendre les pompiers, ils devaient arriver une minute à l'autre. Il fallait calmer Aaliyah de sa crise. Alors elle se mit à la bercer comme un bébé, elle y allait doucement. Il ne fallait pas la casser tout simplement. C'était comme une poupée en porcelaine, elle était si fragile. Léonora caressa doucement ses cheveux comme si qu'elle rassurait un enfant.
- Alors t'as choisi des prénoms pour tes enfants ? Lui demanda-t-elle histoire qu'elle calme sa tension.
Lorsqu'on faisait une crise de panique, il fallait parler. Même si on n'a plus d'oxygène, si la main invisible serrait votre gorge au point que vous tombez au sol et vous paniquez à cause de toutes les mauvaises images qui circulent dans votre esprit. Il fallait parler, il fallait de l'air. Vous en demandez sans cesse comme un poisson hors de l'eau. Vous voyez les étoiles dans le ciel d'hiver qui scintillent sans cesse. Vous vous demandez si vous allez survivre à cette crise. Mais vous survivez. Vous survivez grâce à vos amis, vos connaissances et vos ennemis qui vous soutiennent. C'était ça, la vie. Il y avait des terribles épreuves à affronter. Mais il ne fallait pas abandonner. Vous vivez ! Estimez-vous de vivre et d'accepter la personne que vous êtes devenus. C'était ça, la vie.