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It's time to have a conversation, isn't it ?

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La vie était définitivement injuste quand même. Il essayait toujours de s'en sortir par des pirouettes... et le pire était qu'il y arrivait très généralement. Mais là... Non, tu n'allais pas céder alors qu'il te parlait de joues rouges, ce serait injuste. On peut toujours changer la légende d'une photo tu sais. Bon, vu qu'il avait un grand sourire, ce serait difficilement crédible de le faire passer pour un bon coup de timidité et de gène, mais bon... Cela ne coûtait rien d'essayer un jour, quand tu oseras prendre des photos dossiers de William, ce qui ne risquait pas d'arriver de si tôt. Pas qu'il t'effrayait, mais tu savais qu'il était plus doué que toi dans la vengeance, il fallait que tu t'améliores avant de prendre des risques avec lui. Preuve en était également le fait que tu ne savais pas tellement ce que tu pourrais lui savoir s'il continuait à mentir si éhontément. C'était une bonne question en tout cas, et tu restas silencieux pendant quelques secondes, avant de sourire légèrement et de lui titiller les flancs du bout du doigt, chatouillant tranquillement sa peau comme si de rien n'était. Je vais te torturer pardi ! Et toi tu étais un concombre de mer pendant qu'on y était. Comme William te l'avait fait remarquer, tu ne ferais pas de mal à une mouche. Tu n'étais pas comme le Bleeker qui s'amusait à te mettre dans l'embarras sans aucune difficulté. Pourquoi ton petit-ami ne te croyait-il donc pas quand tu disais cela de Cody ? Tu penses s'il connait les limites ? J'ai des doutes en fait, c'est ça le problème. D'accord, il ne te mettrait pas tout nu dehors, ou mettrait en péril ton couple... mais tu n'avais pas l'exubérance de ton cher bizuteur. Lui était capable de balancer ses quatre vérités sans aucune pudeur, pas toi... et ce n'était qu'un petit exemple des différences entre vous deux. Oui, tu avais un bizuteur à l'opposé de toi, tu n'avais pas de chances... à moins que William ne disait finalement vrai et que tout se passerait bien. Bien sûr que William serait là comme soutien si tu es avais besoin, la question était plus rhétorique qu'autre chose, mais tu allais quand même essayer de faire sans. Tu voulais t'endurcir un peu, en même temps que tu t'affirmais, alors si tu allais chouiner au moindre problème, cela n'irait pas. Et autant vous pouviez vous comprendre sur ce sujet... autant tu ne compris pas aussitôt pourquoi il te parlait de dessins et autres. Plus tu tiltas : tu avais parlé d'arts visuels et il n'avait pas compris ce que c'était. Un léger rire sortit de ta bouche  à cette idée. Là, tu parles d'arts plastiques William, et je suis assez mauvais en cela, même si j'aime observer. Non, je te parle d'arts visuels, les photos et les vidéos quoi. Alias ta deuxième spécialité quoi. Ah, c'était vraiment une petite tête, un vrai poisson rouge, mais tu l'aimais quand même mine de rien, heureusement. En tout cas, comme il le fit remarquer, les cartons n'allaient pas se défaire tout seul, et tu t'amusas à faire le bon petit soldat dans ce but, ravi de voir un sourire sur ses lèvres à cette idée. Je ne te savais pas si organisé. Plus exactement, tu ne pensais pas qu'il avait tout prévu pour accueillir tes affaires, mais tu en eus un sourire : peut-être avait-il été effectivement content que tu arrives en fait. Pas que tu en doutais, il te l'avait bien avoué, mais cela était en était une preuve concrète. Le vidage se passait en tout cas plutôt bien et rapidement, tu avais apparemment bien géré de ton côté aussi pour faire les cartons et avais tout bien organisé pour ne pas avoir à aller aux quatre coins de la pièce pour tout ranger. Tu avais en tout cas fini bien plus vite que prévu ta partie de cartons, et allais rejoindre William qui semblait s'occuper de tes livres. Hey, mister, tu n'es pas bien rapide, tu t'amuses à les lire entre deux ? Déposant un léger baiser dans son cou, tu l'aidas en tout cas à terminer le rangement, mettant au fur et à mesure les cartons vides et ouverts dans un coin, prêts à être descendus à la poubelle une fois le tout terminé.

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Devyn pouvait bien changer la légende de la photo, rien ne changerait au fait que William saurait comment retourner la situation en sa faveur. Il en avait usé des idées de vengeances, abusé même. Jamais rien de très méchant, juste de quoi faire comprendre aux autres que, sous ses airs de grand dadais froid, lorsqu’on le cherche, on le trouve. Oups, petit rembobinage. Devyn avait bien dit changer la légende d’une photo ? « Attends… Tu l’aurais diffusée ? » Ou alors il voulait se faire des petits mémos au cas où il serait touché par Alzheimer plus tard. Mieux vaux prévenir que guérir, me direz-vous, mais William doutait fortement de cette possibilité. Ou bien, il avait une mémoire de poisson rouge & avait peur d’oublier cet évènement. De là à le marquer d’une pierre blanche… Pourquoi pas un cadre, ou même un emplacement dans le hall de la Lowell House ? A moins qu’il ne veuille garder sa victoire rien que pour lui, l’idolâtrant jour & nuit ! Cette vision d’horreur lui fit froncer les sourcils & les menaces de tortures de Devyn mises à exécutions –enfin plus ou moins, le firent redescendre sur Terre. S’il comptait le torturer avec ça, il ne risquait pas d’obtenir grand-chose. Peut-être pourrait-il prendre des cours auprès de son charmant frère, tiens ? D’une fausse voix plaintive, il pleurnicha, la voix plus tremblante que de la gelée ; « Aaaaah j’ai trop peur. » Il voulu se redresser mais un petit rire le retint. Il était presque imperceptible mais pourtant, il le clouait au lit comme un poids de plusieurs tonnes. Ca, c’était du foutage de gueule. Mais le pire, c’est que le Kane ne pouvait pas se défendre, il venait de se ridiculiser pour la deuxième fois de la journée, et ce, sans pouvoir répliquer quoi que ce soit. Tu te ramollis, William Kane. Il s’était lourdement trompé en confondant les arts plastiques & les arts visuels, ce qui n’avait pas échappé à Devyn. Il leva les yeux au ciel, c’était pourtant si simple à retenir ! Soyons sympas, mettons ça sur le fait qu’il n’y connaissait rien en arts hormis la musique. Il serra les dents, dégouté de recevoir une leçon pour la deuxième fois. Il lui assena une faible bourrade à l’épaule, plus pour le pousser qu’autre chose. Il resta silencieux, dépité, torturant le coton gris chiné de son tee-shirt élimé. Après quelques minutes, il chercha un accord là où il n’était plus utile d’en chercher ; «  Ce sont des arts également, non ? » Quelle perspicacité, applaudissons-le ! Eh non, il n’allait pas laisser tomber cette bataille comme ça. Il s’était résigner à la fermer lorsque Devyn lui avait expliqué la différence entre les arts plastiques & visuels, il n’allait pas non plus ne rien dire du tout & rentrer penaud à la base, mon général. De toute façon, William décida que le mieux était de balayer au plus vite ce fâcheux incident, il se leva donc & avec l’aide de Devyn, commença à ouvrir les cartons. Comme il le souligna, il était organisé. Ou pas. Il avait été organisé lorsqu’il n’était qu’un gamin, en même temps, les livres se rangeaient sur des étagères ou, lorsqu’elles furent pleines, empilés sagement sur le sol comme des tours littéraires. Allez savoir pourquoi mais, en déménageant, il avait perdu tout sens du rangement & laissait derrière lui un bordel monstre. C’était encore le cas avant que le Gale n’arrive mais comme ils allaient partager le même espace dorénavant, il s’était attelé à ranger. « Je ne le savais pas moi-même. » Il haussa les épaules, espérant que ça dure. Dans le cas contraire, ils allaient finir sous des monceaux de vêtements, de feuilles & d’objets non identifiés s’étant courageusement battus dans cette terrible guerre de l’organisation mais restaient malheureusement inconnus au bataillon. Ayant commencé à ranger les divers bouquins du Gale, ce dernier lui souffla qu’il n’était pas un rapide en matière de rangement. Eh oh, il débutait, lui était plus rapide peut-être ? Il jeta un coup d’œil incrédule aux alentours, se disant que Devyn en faisait des tonnes… Et bien non. Les étagères étaient remplies, les cartons entassés dans un coin et le Kane, lui, était planté là, avec ses bouquins dans les bras & un bon paquet encore dans un carton. Super. Il siffla ; « Je ne suis pas lent, je fais juste bien les choses. Tu vois, tes romans sont ici, et tes revues cochonnes là-bas. » Il continua comme si ne rien n’était à ranger les livres, un sourire rebelle aux lèvres. Peut-être était-ce à cause de son baiser mais maintenant, il fallait qu’il assume. Il se retint de rire, gloussant ; « Je suis désolé. » Il s’éclaircit la voix, tâchant de garder un minimum de sérieux ; « C’est le dernier carton ? » A priori, oui, il n’en voyait pas d’autres. Tout ça prenait forme petit à petit.
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Si tu aurais diffusé la photo si tu l'avais pris ? Non, bien sûr que non, tu n'étais pas taquin à ce point, même toi tu savais que cela serait très gênant, et tu n'étais pas aussi culotté pour l'assumer. Quoique... Rien qu'à voir la réaction de William uniquement par la pensée, il pouvait être plutôt amusant de lui faire un petit peu peur, pour changer. Tu l'aurais cherché, depuis toutes ces années. Si tu calculais le nombre de fois où il t'avait affiché à cause de tes joues rouges, faire ça aurait été la moindre des choses, non ? Mais non, ta bonté te perdra et tu t'en mordras (encore une fois) les doigts. Non, tu aurais simplement garder ça comme souvenir, rien de plus, tu ne l'aurais même pas encadré ou regardé tous les jours à ton réveil pour te rappeler à quel point ton petit-ami pouvait aussi être faillible. Bien sûr que non, tu ne citeras pas ses autres failles, vous le preniez pour qui ? Tu n'étais pas une balance indiscrète ! Et puis... Tu préférais encore l'embêter, en le menaçant de le torturer. Bien sûr que non, il n'y aurait aps de sang, tu étais contre la violence à son sujet... mais rien n'empêchait d'utiliser les méthodes douces pour le faire craquer quelque peu. Apparemment cependant, cette fois, cela sera plus compliqué vu qu'il se moquait à nouveau de toi. Quel empoiré quand même ce type. Oui oui, empoiré, tu ne voulais pas te montrer vulgaire. Mais tu ne voulais pas le chatouiller, tu ne savais même pas s'il y était véritablement sensible, mais juste le faire réagir un peu, comme lors de votre tête à tête en Jamaïque. Dommage qu'il soit bien plus résistant que toi en la matière, l'expérience de son grand âge sûrement, la peau devait être plus résistante. Je ne voudrais pas que tu restes bloqué sous ta couette pendant plusieurs longues heures à cause de moi voyons. Oui, vous saviez, comme les gosses qui se cachent sous les draps pour que pas voir les monstres ou que les fantômes les atteignent. Là, c'était exactement pareil, sauf qu'on parlait d'un adulte et que le monstre/fantôme... ce serait toi. Ahah, la bonne blague. Au moins avais-tu réussi à le déstabiliser un peu pour qu'il confonde arts visuels et plastique, la honte pour un Lowell pur souche. Tu émis un rire lorsqu'il le poussa légèrement à l'épaule, te laissant être poussé et retombas sur le dos,amusé de sa réaction puérile. Ce sont des arts oui, tout comme la musique en est un, et comme tout Lowell devrait savoir le nom et la description résumée de chacun d'entre eux. Sérieusement, tu étais plus calé que lui en la matière, c'était clairement mal parti pour ton aîné. En mauvais joueur qu'il était,il ne tarda pas à vouloir changer de sujet, et partis donc sur l’emménagement, ce que tu acceptas de bonne grâce. Enfin, à vrai dire, tu n'avais surtout pas envie de voir tes cartons voler par la fenêtre, mais c'était une autre histoire. Tu préférais plutôt l'embêter sur ses capacités de rangement, qu'il avouait lui-même ne pas connaître. Faut croire que je commence à déteindre sur toi. C'est cool, si tu pouvais hériter de toutes mes qualités au passage. Et les chevilles, elle allait bien ? Mais très franchement, tu préférais que William ne change pas pour toi, tu le lui avais déjà dit et tu le confirmerais n'importe quand et pour n'importe quoi. S'il n'était pas aussi chiant, ronchon, mauvais joueur et j'en passe, ce serait franchement ennuyeux. Là, au moins, il y avait du piquant, du suspens, de l'action, de l'aventure, du Tetris... Non ,pas de Tetris en fait, des enfants regardaient. Quoique William n'était pas mal dans le genre, à te parler de tes revues cochonnes alors qu'elles n'existaient pas. Tes joues avaient pris une légère teinte rosée sur le coup, mais c'était son petit sourire victorieux qu'il tentait de cacher qui te fit répliquer. T'inquiète pas, je ne les mélangerai pas aux tiennes qui sont sous ton lit. Je sais bien qu'il fallait que tu étais en manque de par mon absence mais je suis là, tu as pouvoir les jeter. Oh. My. God. Toi, Devyn Gale, parlant ouvertement de là en lui faisant une œillade ? Tu étais foutu, endoctrinée dans la Secte Bleekerienne, adieu veaux, vaches et cochons. Jetant un coup d’œil autour de toi pour tout de même vérifier que rien d'autre ne traînant, tu pus effectivement constater qu'il s'occupait du tout dernier carton, et retournas plutôt t'allonger sur ton lit, contempler le plafond. Sinon, tu peux t'occuper des colis invisibles encore dans le couloir , si tu veux de l'occupation. Cela t’entraînera, si tu trouves un job de déménageur en-dehors de ta musique. William déménageur ? Autant l'imaginer bronzé : c'était une chose totalement impossible et qui provoquerait plutôt des états intermédiaires peu ragoûtants.

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Hep hep hep, Devyn était sérieux ? Il aurait réellement pu diffuser la photo ? Ca expliquerait qu’il ai dit qu’il pourrait changer la légende qu’il inscrirait,  mais sincèrement, avec toute sa bonne volonté, William ne le voyait pas retapisser les murs du campus avec cette photo. Non seulement parce qu’il était trop intègre pour le faire, mais aussi parce que les étudiants s’en seraient moqué comme d’une guigne. Après tout, cela amusait Devyn de voir le Kane avec le visage écarlate uniquement parce que lui se foutait de lui lorsqu’à cause du stress ou de la gêne, il s’empourprait. Qu’en auraient à faire les étudiants ? Rien. Il aurait été à poil dans la cafétéria bondée, je ne dit pas, là, ça aurait amusé la populace qui, tel un vautour, se jetait sur le moindre petit truc croustillant comme si aucun d’eux n’avait mangé depuis des jours. Mais qu’en auraient-ils à faire d’une face écarlate ? Rien, intérêt zéro. Rassuré, il souligna ; « Tu serais prêt à dégrader l’établissement, risquer le renvoi sans que ça n’amuse personne d’autre que toi juste pour que tout le monde puisse me voir avec le sang monté à la tête ? » Taux de réalisation avec succès : 0%. Désolé. Un peu comme sa tentative pour faire peur au Kane, en fait. Que Devyn se rassure, il ne risquait pas de se retrouver coincé pendant des heures. Il était courageux & le Gale avait beau avoir l’air terrifiant, William saurait prendre sur lui pour mener à bien ses missions journalières, affronter les cours et… J’en fais trop. Plus clairement ; « Quelque chose me dit que ça ne devrait pas être un problème. » Il n’avait pas les allures d’un boxeur poids lourd & ses soi-disant menaces ne faisaient trembler que lui. Enfin il devait être content maintenant, William s’était planté pour la seconde fois de la journée & il ne se privait pas de le souligner, de le surligner, de l’entourer & même de mettre des panneaux éclairés en forme de flèche tout autour de sa connerie. Oui, c’est comme ça que le Kane le percevait. Il retourna à sa torture des Who, se défendant ; « Mon truc c’est la musique, pas les photos & le découpage. » Vexé le petit. Du coup, il était partit ranger les affaires de Devyn histoire de faire quelque chose de constructif. Il prenait son temps, il y avait certes plusieurs cartons mais à deux, ça irait vite. C’est donc sans surprise que le Gale eu terminé avant lui, ne se privant pas de le lui faire remarquer. Wahou, il allait marcher en tongs une bonne partie de l’année s’il continuait dans cette voie là. Masquant son amusement –c’était toujours sympa de voir l’élève rattraper le maître, il railla ; « Je vais t’appeler Décolor Stop. Si ce que tu me dis là n’est pas du cynisme… » Allez, plus que quelques livres, et le tour serait joué. Il pouvait voir le fond du carton, le bout du tunnel, ils avaient presque terminé. Le brun vit du coin de l’œil que notre cher Gale s’était empourpré, et il imita un bruit d’appareil photo en pleine prise d’un cliché. C’était sans compter sur sa répartie grandissante, ping, pong, ping, à son tour de lancer le pong ; « Parce que tu les as lues ? Cachotier. » Il lui lança un vrai regard de fouine, yeux plissés, suspicieux. Il y avait autant de revues sous son lit que de femmes dans le lit de Devyn. Lorsqu’il eut le dos tourné, il laissa un sourire étirer un coin de ses lèvres, le faisant disparaitre dès lors qu’il risquât de le voir. Il l’amusait, mais il ne devait pas le lui montrer, il finirait par le perdre, s’envolant haut, très haut, trop haut. L’inspecteur des travaux finis, allongé nonchalamment sur son lit, se permettait de donner des directives. Eh oh, debout Gale. « Je ne peux pas, j’ai un gamin à m’occuper H24. » Petit Gale. Bah quoi, il lui faisait bien assez souvent remarquer ses trente-trois balais, il pouvait bien jouer sur ce terrain là également, non ? Il lui désigna les cartons d’un geste du menton, demandant ; « Tu peux descendre les cartons ? Je ne voudrais pas que tu te fasses une crampe à rester allongé sur ce lit. » Allez soldat, votre dernière mission, si vous l’acceptez, est de débarrasser le plancher de ces boites brunes en papier ondulé. Des cartons quoi. Le Kane balaya la pièce du regard, vérifiant que tout était en ordre.
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Dégrader l'établissement et risquer le renvoi ? Bien sûr que non, tu ne le souhaitais pas, ne prendrais même pas le risque d'essayer. Tu ne voulais pas te retrouver le bec dans l'eau simplement pour une plaisanterie, ce serait particulièrement stupide et malvenu. C'était aussi la preuve que William te connaissais un peu trop bien pour son propre bien, en indiquant que lui non plus n'y croyait pas vraiment. Pas drôle franchement, il fallait que tu redescendes ses prétentions. Je pensais simplement l'envoyer par mail à ceux qui nous connaissent, rien de plus. Cela ne faisait pas grand chose d'un côté, mais ce serait déjà bien comme vengeance, si tu avais osé. Le problème venait quand même surtout du fait que William te sous-estimait... à raison en fait, mais chut. Il ne te pensait pas capable de l'effrayer assez pour rester planqué dans son lit, et il n'avait pas tort, le contraire était en fait bien plus probable. Il n'était pas trouillard comme toi, c'était un fait avéré : lui avait du saut à l'élastique et d'autres sports extrêmes, tandis que tu avais failli avoir un malaise pendant le premier et t'étais sinon cantonné au ski nautique. C'était rageant quand même, de ne même pas pouvoir faire une petite vengeance en paix, sans risquer de te faire perdre la bataille au tour suivant et pour un bon moment. Faisant une petite moue boudeuse, tu finis à regret pour retirer tes doigts, repliant ta main contre toi. Content maintenant ? Heureusement que le Kane n'était pas doué en Art et commis ce crime de lèse-majesté en confondant arts visuels et plastiques, cela t'aidait à rebondir convenablement. Monsieur n'aimait que la musique hein ? Tu savais bien qu'il préférait se spécialiser plutôt que d'être ouvert comme tu pouvais l'être, mais cela te semblait toujours bizarre. Et j'espère bien avoir droit à des petits concerts privés, monsieur le musicien élitiste. L'essentiel était qu'il ne critique pas tes propres études car là tu le prendrai mal, mais il ne l'avait absolument jamais fait, il était quand même tolérant. En tout cas, s'il y avait autre chose qui n'était pas son truc, c'était le rangement, vu qu'il y était un véritable escargot. Toi, cynique dans tes remarques ? C'était possible en effet, mais William ne semblait pas particulièrement en être gêné, son surnom n'avait rien de méchant. Faut effectivement croire que tu as une influence néfaste sur moi, c'est grave docteur ? Émettant un léger rire, tu rougis cependant lorsqu'il suggéra que tu avais des revues cochonnes. D'accord, d'accord, plus de plaisanteries sur sa lenteur alors, tu avais compris le message, entre ça et le bruit d'appareil photo derrière. Ce n'était pas ton genre, William le savait bien, mais tu rougis encore plus lorsqu'il suggéra que tu avais lu les siennes vu que tu savais leur emplacement, fichu réflexe. Faut bien que je fasse mon éducation voyons, et c'est le lieu le plus logique pour les cacher. D'ailleurs, tant de nouvelles informations t'avaient fatigué, tu le laissas donc finir le rangement tandis que tu t'allongeas en travers de ton lit, tout en continuant de l'embêter. Tu étais un gamin hein ? Quelle mauvaise foi quand même, il se débrouillait bien dans le genre aussi. Te plains pas, ça te fait travailler ta patience, c'est un plus pour toi. Comme s'il en manquait tiens, c'était un musicien pouvant passer des heures sur ses partitions après tout. Et le revoilà en train de te donner des ordres tiens, allez jeter tous tes cartons. Bien sûr que tu allais le faire, c'était tes affaires après tout, cela te semblait plutôt juste, mais tu ne pus guère t'empêcher de le charrier au passage. A choisir, tu préfères donc faire confiance au gamin que de t'afficher dans ta dégaine de sortie du lit ? Un nouveau rire et tu finis par te relever, remettant tes cheveux en place d'un geste de la main avant d'attraper une partie des cartons et de sortir de la chambre, une chance que tu avais une bonne mémoire des lieux pour savoir où jeter le tout. Quelques allers-retours et tout était bon, tu refermas définitivement la chambre pour le moment, surprenant William en vérification des lieux. [color=plum]Le rangement vous convient, ô grand chef ?
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Simplement. Il comptait simplement l’envoyer par mail à quelques connaissances, rien de plus. Ne savait-il donc pas qu’internet était une arme terrible ? Il y en avait eu des suicides à cause de ça, alors c’était tout ce qu’il voulait pour William ? Oui, j’exagère, mais quand il s'agit de sa petite personne, il ne tolérait pas grand-chose. « Tu sais qu’il existe un bouton Transférer dans ta boîte mail ? » Alors certes, au final il n’aurait envoyé le mail qu’à quelques personnes. Imaginons qu’une ou deux de ces personnes transfère la photo à une dizaine d’amis, qui la transfèrent chacun à une dizaine d’amis, etc. C’était un schéma sans fin qui conduirait le Gale au même aboutissement ; son renvoi. Ou pas, peut-être juste une sanction comme il était un élève modèle & que dans tous les cas, William n’aurait cafté à personne. Mais quand même, il fallait qu’il rebondisse après s’être donné en spectacle devant lui. D’ailleurs, l’anglais lui demanda s’il aurait le droit à des concerts privés. Et pourquoi pas un bœuf ? Il adorerait voir Devyn jouer d’un instrument. Soyons honnête, il retint aussi l’élitiste mais se demanda d’abord si Devyn ne faisait pas ça pour le charrier. Puis il en eu marre de réfléchir si oui ou non il était sérieux & décida de prendre ça comme un compliment. En choisissant de se mettre en couple avec lui, il savait qu’il agissait à l’instinct, ce n’était pas le moment de se remettre à tout jauger, calculer, évaluer. « Compte sur moi. On pourrait même faire un bœuf. » Il savait bien sûr qu’il n’était pas musicien, mais il pourrait toujours jouer Jingle Bells ou un basique du genre au piano. Rien que de l’imaginer jongler hasardeusement entre les touches, William eut un petit sourire. Enfin, pour le moment, ils étaient en train de ranger correctement les affaires du Gale –Gale qui s’essayait au cynisme. Il ne se débrouillait pas trop mal d’ailleurs, c’était un élève prometteur. « Ce n’est pas comme si ça ne se soignait pas, mais ça ne se soigne pas. » Et alors que Devyn tentait de se dépatouiller tant bien que mal de la situation dans laquelle il s’était dangereusement aventuré, William regardait la scène. Il remarqua évidemment ses joues virer au rouge, ça faisait un moment que ça ne s’était pas produit. Devyn Gale restait Devyn Gale, heureusement. L’excuse qui lui sortit n’eut pour effet que de laisser un rire s’envoler, levant les yeux au ciel. Certes, un livre n’est jamais mieux caché que dans une bibliothèque, un grain de sable sur une plage & j’en passe. Maintenant, il y avait des limites à certaines choses qui, de par leur évidence… Eh bien sont trop évidentes justement. L’évidence à ses limites. Peut-être était-ce parce qu’il n’avait pas pris son goûté ou parce qu’il n’avait pas fait de sieste, mais l’anglais se laissa mollement tomber sur le lit, ce qui n’échappa pas à William. Il lui demanda donc de descendre les cartons, il pourrait s’allonger après. Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même, c’était lui qui l’avait poussé à ranger, maintenant, qu’il assume. C’est ce qu’il fit, déplaçant chaque cartons jusqu’aux containers à l’extérieur. Pendant ce temps, William ramassa les derniers morceaux de scotch qui traînaient ça & là avant de tiquer sur un détail. Il ne réagit donc pas immédiatement lorsque Devyn lui demanda si tout lui convenait, inclinant la tête sur le côté, le regard orienté sur la table de nuit. Il secoua négativement la tête, corrigeant ; « Presque. » Il débrancha la lampe, enroula soigneusement le cordon autour du pied, tira la table dans un grand bruit strident. Il grimaça, heureusement que la maison des Lowell était quasiment vide à ce jour, les étudiants profitant de leur dernier jour libre avant la reprise. Avec de la chance, on ne lui dirait rien. Lorsque le meuble fut déplacé, William se plaça à côté du lit de Devyn, posant ses mains sur le matelas. Il jeta un coup d’œil à son petit-ami, demandant « Tu prends racine ou tu m’aides ? » Il aurait pu le faire tout seul, mais voilà qu’il tenait aux actes symboliques maintenant ; déplacer le lit, il voulait le faire avec Devyn.
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Bien sûr que tu connaissais l'option "transférer" dans les boîtes mail, tu n'étais pas un débutant en informatique. C'était bien utile d'ailleurs, pour communiquer les infos pour le site internet de la section théâtre soit à Katanae, soit aux étudiants en théâtre. Mais franchement... Qui voudrait transférer la photo de William à d'autres personnes, alors qu'il s'agissait à la base d'une private joke connue que de quelques rares personnes en-dehors de vous deux ? Personne. Il s'inquiétait vraiment pour rien, il était quand même temps de mettre fin à la blague, au cas où il y croyait vraiment. Zen William, je n'ai pas pris de photos et même si je l'avais fait, elle serait restée entre nous. Enfin, tu pensais tout de même qu'il avait fait semblant de marcher dans la blague, il n'était pas aussi crédule que toi de toute façon. Toi, tu aurais directement couru dans le piège s'il avait été à ta place, mais tu étais toujours très naïf à son sujet, trop pour ton propre bien même en fait. Mais bon, c'était William, il fallait bien faire quelques concessions, comme le fait qu'il semblait vouloir te voir jouer de la musique. Tu avais de mauvais souvenirs de toi jouant de la flûte à l'école quand tu étais plus jeune, et tu n'avais jamais retouché à un seul instrument, même si tu adorais écouter. Tu risquais donc de totalement démolir les magnifiques mélodies qu'il parvenait à faire sortir de son violon, voire de son piano, et cela te désolait à l'avance. Mais soit, tu savais tout aussi bien que tu céderais dans tous les cas, si William le voulait vraiment. Seulement si tu m'apprends un peu le piano. Je ne prendrais pas le risque de toucher à ton violon, sois rassuré. Tu eus un sourire en te rappelant que c'était l'une des premières choses qu'il t'avait demandées lors de votre rencontre, dans cet appartement londonien... et tu avais toujours respecté cela : jamais tu n'avais reposé la main sur son instrument, tout comme lui n'avait jamais touché ton appareil photo. Avant d'apprendre la musique, c'était apparemment le sarcasme qui était à l'ordre du jour, vu tes essais en la matière qui te permettait de faire du ping-pong verbal avec ton petit-ami. Non, le mimétisme ne se soignait pas hélas, mais tu n'étais finalement pas si sûr de le regretter : si cela pouvait être applicable envers tout le monde, cela t'aiderait sûrement à t'affirmer, et c'était une bonne chose, non ? Moi qui ne voulais pas être contaminé par tes nombreux défauts... Un soupir faussement dépité plus tard, et voilà le Kane qui réattaquait un cran au-dessus... ou en-dessous si on considérait un autre critère, et voilà le retour de la pivoine Gale. Bon, d'accord, point accordé sur ce sujet, tu ne pouvais pas tellement lutter. Tu étais bien mieux à l'observer du coin de l’œil en t'allongeant sur ton lit, cela lui apprendrait tiens. Cela dura peu de temps de toute façon, il ne restait plus grand chose, et tu dus même t'occuper de déposer les cartons dans les poubelles du bâtiment. Mais à ton retour, quelque chose semblait différent, William semblait en pleine réflexion. Pas que cela ne lui arrivait jamais (quoque), mais tu ne voyais pas tellemnt pourquoi, surtout qu'il regardait du côté de tes affaires, d'où ta question sur le rangement. Quelque chose le gênait, c'était clair... mais tu ne t'attendais pas vraiment à... ça. Qu'il bouge la table de nuit, passe encore, même si tu grimaças au bruit qu'il fit en la tirant. Non, ce n'était pas cela qui allait te gêner bien sûr. Cependant, tu bugguas quelques instants lorsqu'il te demanda de l'aide pour bouger ton lit. Qu'est-ce que... Oh. Oh. OH. Carrément. Ton sourire, au début hésitant, s'étala sur ton visage alors que tes yeux pétillaient de joie. C'était une bonne idée franchement, et tu ne t'attendais pas à ce qu'elle vienne de William pour le coup, celui qui était sûrement le plus "distant" des deux. Comment vouliez-vous qu'il ne l'aime pas s'il lui faisait des coups pareils ? Ton coeur battait un peu plus fort tandis que tu avanças doucement pour attraper l'autre côté du lit, le tirant doucement après l'avoir soulevé pour éviter de nouveau le bruit des meubles déplacés pour les voisins. Tu manquas cependant de te casser la figure sur le lit de William derrière toi, te rattrapant de justesse pour ne tomber que sur les fesses sur son matelas. Il était donc plus sage de le rejoindre de son côté pour juste finir de le pousser totalement, tout en passant, flemme obligée, par ton matelas, où tu te décidas cependant à t'asseoir plutôt, c'était plus drôle aussi. Allez Wlliam, montre-moi donc les muscles que tu t'aies faits durant ce Summer Camp ! Histoire de bien enfoncer le clou, tu t'allongeas même sur le dos pour le regarder d'un air narquois. Allez, pousse, petit Kane.




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Zen, zen… Facile à dire, il doutait franchement que Devyn puisse sérieusement penser à faire circuler une photo –inexistante au passage, auprès de ses amis, mais sait-on jamais. Une impulsion, un coup de tête, et boum, la photo était partie. Bon là, il virait parano, pas de lynchage avec une photo fantôme. Il opina donc d’un petit signe de tête, se disant qu’une nouvelle fois, il avait tergiversé pour rien. Ca lui arrivait parfois, de passer d’un état tout à fait spontané à celui de flippé calculateur. Par chance, c’était rare, il pouvait être invivable dans ces moments-là, rendant les angoissés de deux-mille-douze ridicules. Eh oui, William c’était tout noir ou tout blanc, il ne faisait que découvrir le gris. Autre découverte, mais pour le Gale cette fois, la musique. C’était maintenant encré en lui, William devait voir Devyn jouer d’un instrument. Pas de la flûte à bec, de la flûte de paon ou de la guitare en boîte de kleenex & élastiques, non non. Un vrai truc qui claque comme de la batterie, ou même, soyons fous, de la harpe plate ou de la guitare à deux manches ! C’était chouette ça, il fallait qu’il lui en dégote une, avec un son pure & cristallin. Il était certain que ça lui plairait, ça sonnait tropical comme le monoï & le ukulélé, une touche de celtique du au léger cliquetis des cordes comme un minuscule clavecin qui essayerai de se cacher, et avant tout & surtout des mélodies qui faisaient vraiment voyager. William était persuadé qu’avec cet instrument, même en étant un parfait débutant, il était impossible de jouer quelque chose de laid. Il lui lança ; « Soyons fous. Une guitare. A deux manches. Plutôt un seul manche en fait, mais avec un coude, une extension, enfin… Je te montrerai. » Il ne savait pas comment lui décrire cet instrument précisément, c’était une guitare relativement ordinaire à laquelle on avait ajouté un manche minuscule, tout près des clefs. Il n’allait pas lui faire de dessin –il serait capable de confondre ça avec une vache ailée tant ses talents en la matière étaient piètres, mais il allait lui en dégoter une. Quant à son violon… Il savait que c’était peine perdue de le toucher. Il était aussi intransigeant là-dessus que lui avec son appareil. Il secoua donc négativement la tête même s’il n’avait pas posé de question, il en connaissait déjà la réponse. Comme Devyn prenait de l’assurance à vitesse grand V, William décida de freiner ses ardeurs en lui proposant de descendre les cartons. Pan pan, ils étaient morts. Il vit sa silhouette faire plusieurs allers-retours, distraitement, trop concentré sur les meubles. Enfin, sur deux en particulier, la table de nuit & le lit du Gale. Oui, c’était peut-être fou venant de lui, surement même, mais il voulait le faire. C’était symbolique & pour une fois, il prenait une initiative. Devyn ne sembla pas comprendre ce qu’il manigançait puisqu’il resta planté là, devant la porte,  à regarder le Kane déplacer la table de nuit. Il avait levé la tête vers lui pour qu’il lui file un coup de main & après un léger temps de réaction, il se plaça à ses côtés. Sensible aux oreilles des rares Lowell présent à la Lowell House, il décida de soulever le lit au lieu de le pousser, ce qui n’eut pour effet que de le faire tomber à la renverse lorsqu’il s’approcha du lit du Kane. Il se rattrapa maladroitement, avec la grâce d’un pélican. Je plaisante, ne te vexe pas. Il se rattrapa donc au lit du Kane, rebroussant ensuite chemin pour faire parcourir au lit le mètre décisif. Enfin, c’est ce que croyait William, le Gale s'était assis sur les draps bariolés, sifflant à William qu’il devait maintenant lui montrer ses muscles. Une seconde, ce n’était pas lui qui avait soulevé le lit cinq minutes plus tôt pour préserver les oreilles des Lowells ? Logique, quand tu nous tiens… Bon, il l’aimait quand même. Il soupira donc et poussa le lit à bout de bras, finissant par faire se toucher les deux matelas. Gagné. Il se laissa tomber en avant, face contre la couverture, étalé de tout son long sur ce qui ne faisait maintenant plus qu’un seul lit. Il leva un pouce en l’air, articulant sans avoir bougé ; « Maintenant, c’est parfait. » Il laissa mollement retomber son bras le long de son corps. Avec de la chance, Devyn avait pu comprendre ses paroles étouffés par les couvertures.
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Tête de mule le Kane. Il le savait pourtant, que toi et la pratique de la musique faisait dix plutôt que deux... mais quand il avait une idée, il n'en démordait pas. C'était peut-être l'effet de la colocation avec lui, mais cela te semblait un peu plus simple d'accepter maintenant plutôt que de subir sa demande en permanence... sachant que tu aurais céder de toute manière un jour ou l'autre. Toi, tu t'imaginais plus apprendre le piano : des touches à appuyer ne risquait pas de provoquer de catastrophes, hormis auditives, non ? En plus, même en étant maladroit, tu ne risquais pas vraiment de l'abîmer, contrairement à d'autres instruments. Alors, quand William parlait de guitare à deux manches... Tu le regardas avec un air franchement dubitatif. Sérieusement ? Déjà tu ne te voyais pas avec une guitare simple, alors avec deux manches ? Enfin, apparemment, ce n'était pas un second manche identique au premier, mais cela ne changeait rien pour toi : il commençait par du complexe, il te surestimait sans aucun doute. Tu ne veux pas commencer par plus simple... et quelque chose que tu peux bien m'apprendre ? J'ignorais sinon que tu jouais de la guitare, surtout une aussi spécifique. Lui demander si tu en étais capable ne ferait que provoquer son courroux donc tu passas cela sous silence. Et puis, si cela lui faisait plaisir de te servir de professeur de musique, tu n'aurais pas le coeur de l'en empêcher, pauvre de toi. Le temps serait difficile à trouver, mais vous y arriveriez bien, tout était toujours possible quand on s'en donnait les moyens. La preuve, il était même possible que William fasse une initiative limite fleur bleue en voulait mettre les deux lits côte à côte.  Bon, tu n'étais pas très doué en déménagement de meubles cela dit, vu comment tu manquas te ridiculiser en chutant, ce qui expliqua sûrement tu préféras l'embêter en restant sur le fameux lit et en le faisant pousser tout seul, pour le peu qu'il restait. N'empêche qu'au moins, il était obéissant ton chéri, et qu'il remplit la mission avec succès. Dis donc, tu en avais presque envie d'applaudir pour continuer son petit jeu, mais il te fit rire à son tour en tombant raide sur les lits rassemblés et en grommelant un truc dans les couvertures en levant le pouce. Tu sais bien que tu es parfait de toute façon, même si tu aurais pu te faire mal. Bah oui, ce n'était pas tout ça, mais tu avais les jambes écrasées par les siennes là. Te dégageant le plus doucement possible, tu eus un nouveau rire en réalisant une chose. Sauf que là, on ne peut toujours pas faire qu'un seul lit, les draps ne sont faits que pour une seule personne, il va falloir trouver des doubles, tu ne crois pas. Bah ouais, vous auriez l'air bêtes sinon et, tu l'avouais, dormir tout contre lui était horriblement tentant. Tu aimais cette sensation de sa chaleur contre toi, tu trouvais cela réellement apaisant, et tu ne t'en privas d'ailleurs pas en rampant à moitié pour te caler contre lui, alors qu'il était toujours la tête contre ses couvertures. Hé, la belle au bois dormant, c'est pas l'heure de la sieste quand même. Ou alors es-tu déjà épuisé par tes petits efforts ? On ne changeait pas une équipe qui gagne après tout, non ?



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A écouter Devyn, William lui demandait l’impossible en lui proposant de jouer de la guitare à deux manches. Ouais, il n’avait surement pas choisi l’instrument le plus simple, mais il était convaincu qu’avec ça, il était impossible de jouer faux. Il devrait lui dénicher un enregistrement, il comprendrait alors son obstination. Mais qu’à cela ne tienne, il garderait la guitare de côté, il allait lui proposer autre chose. Pour ce qui était du fait qu’il ignorait que William jouait de la guitare, c’était normal. Il n’en jouait pas au même titre que le piano par exemple, il ne se débrouillait pas trop mal avec, mais de là à savoir faire des improvisations correctes, il en était loin. Il pinça ses lèvres, se rendant compte que son plan était pire que de l’emmental. Il admit ; « Je n’en joue pas souvent, et je n’ai jamais touché à une comme celle-ci. Mais ce serait cool que tu en joues. Tu vois, juste pour le style. » Ca lui irait parfaitement tant le son qui en sortait était clair, épuré. Une sorte de parfum tropical, ce serait parfait. Mais redescendons sur Terre, il n’en avait jamais vu dans l’établissement. Il passerait par la case piano à jouer Jingle Bells & compagnie, ce serait moins exotique, mais il y a un début à tout. Par exemple, lui qui était d’ordinaire avait de l’énergie à revendre se retrouvait vidé, avachi sur les lits. Bon, je mens peut-être, il jouait la comédie. Le visage écrasé contre le lit, il le tourna subitement vers Devyn, surprit de ce qu’il venait d’entendre. « Enfin, tu l’admets. L’acceptation est le premier pas sur le chemin de la guérison. » Le Gale devait bien savoir, depuis le temps, qu’il ne fallait pas jouer à ça avec lui, non ? Il sentit Devyn s’extirper mais ce n’est pas pour autant qu’il bougea. Il était bien comme ça, il aurait presque pu piquer un somme si le blond ne soulevait pas un détail d’une importance capitale, ils devraient même en informer M. Obama ! Pourquoi cassait-il l’ambiance comme ça ? C’était pas du jeu. Certes, les deux matelas laissaient sentir un léger interstice, mais tant qu’aucun d’eux ne prenaient trente kilos, les deux lits resteraient soudés. William pleurnicha donc ; « Les draps sont trop petiiits quel monde cruel ! » Il s’assied en tailleurs, palpa l’espace presque inexistant, assurant ; « On ne passera pas au travers, détends-toi. » Et puis il s’allongea de nouveau sur le ventre, après tout, il était parfaitement bien comme ça. D’ailleurs, le jeune homme le rejoignit une poignée de secondes plus tard et le Kane l’entoura de son bras, geste qu’il regretta lorsqu’il l’appela la Belle aux bois dormant. Ils s’étaient passés le mot avec Cody ou quoi ? Pendant le Summer Camp, il lui avait fait largement sous-entendre qu’il pourrait-être l’un des sept nains issus du conte de Blanche-Neige. C’était quoi leur problème avec Disney ? Il souffla ; « C’est vous qui m’épuisez avec vos délires Disneytiques. » Evidemment, Devyn ne comprendrait surement pas de quoi il parlait. Il enchaîna donc ; « Tes aptitudes musculaires m’ont ramollis. J’y peux rien. C’est de ta faute. » Et c’est toi le méchant et patati & patata. Bien joué le QI maternelle, une sieste ne lui ferait pas de mal, tiens. Il le regarda silencieusement pendant un moment avant de rouler sur le flanc, déplaçant son bras pour attraper une boucle blonde. Il la détendit, la faisant glisser entre ses doigts, murmurant sans la quitter des yeux ; « Ouais. C’est de ta faute. »
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