I'LL GO TO THE END OF EARTH FOR YOU ◈ JOSHUAN

Joan regarda le jeune homme la regarder, tournant le visage vers lui. C'était quelque chose quand même, en fait, elle l'aurait presque frappé tellement elle n'aimait pas se sentir observée quand même. Hého c'est elle qui regarde les gens, ça lui donnait l'impression qu'elle avait la frange de travers ou qu'un deuxième nez lui avait poussé sur le visage. Mais finalement, elle s'y habituait, elle trouvait ça presque agréable. Presque. Lindley se tortilla pour se rapprocher et l'embrasser, toujours aussi gracieuse, tel un cygne dans un célèbre ballet de Tchaikovsky – j'aime tellement dire et écrire Tchaikovsky – pour une fois elle avait fait attention à pas lui exploiter les tibias à coups de pied. Quelle délicatesse, bravo Joan. Elle se relaissa rouler sur le dos, pfiou c'est fatiguant tout ça. Au moins ils étaient repartis sur de bonnes bases n'est-ce pas, réconciliation sur l'oreiller, c'est magique. Poussière d'étoiles tadam. « Tu crois qu'on peut rester un moment là ou on doit laisser la place libre aux autres gens qui veulent faire la même chose ? » Pff ça lui portait peine, il fallait se rhabiller, faire le lit, c'est d'un chiant. Elle aurait bien squatter un moment là elle.

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Even if jealousy tears us apart, we'll find our way back to each other

Je m'étais tourné pour la regarder parce que j'étais bien, j'étais heureux et j'étais comblé. Bah ouais, malgré les crises qu'il y a pu avoir, j'étais comblé par la jeune femme juste à côté de moi là. Elle m'aimait, je l'aimais et on se l'était encore montré de la façon la plus naturelle qui soit, sans aucun mot. Sans un mot encore, elle se tournait pour me regarder et rapprocha son visage du mien pour déposer ses lèvres sur les miennes. Forcément, mon sourire s'élargissait tandis qu'elle se remettait bien sur le dos. Je n'en faisais pas de même, restant sur le côté pour la regarder. « Tu crois qu'on peut rester un moment là ou on doit laisser la place libre aux autres gens qui veulent faire la même chose ? » Je haussais les épaules, me rapprochant doucement d'elle alors que j'étais encore un peu essoufflé de nos efforts physiques. « Qu'on soit là une heure ou quatre heures, ça doit pas changer grand chose. Y'a pas de parents dans notre groupe il me semble donc elles sont tout le temps libre.. Donc, on peut trainer je pense. » avouais-je à ma petite amie, sourire en coin, posant mes lèvres sur son épaule avant de me glisser bien dans le lit, sur le ventre, la tête tournée vers elle. « Je sais que j'suis pas bavard.. sur ma vie. Mais j'veux m'améliorer, pour toi. » Les non-dits ont coûté la vie de ma relation de couple avec Holly, j'allais pas faire la même chose avec Joan.

Joan ne répondit rien, ils avaient élu domicile pour les heures à venir dans cette merveilleuse chambre. En réalité, elle ne voyait pas trop pourquoi ils n'avaient pas songé plus tôt à utiliser ces chambres vides. Décidément, ils n'étaient pas si fut fut qu'ils voulaient le faire croire les deux jeunes gens. Disons que les retrouvailles n'en avaient été que meilleures. Cette fois-ci c'était à la jeune femme de se mettre sur le côté pour regarder Joshua. Il faisait de gros efforts pour elle, elle le savait, Lindley s'en voulait même d'avoir fait sa stupide crise. La brune ne voulait pas que son copain change pour elle, elle ne voulait pas le foutre dans un moule, il était le petit copain parfait à sa façon, de toute façon on s'emmerde avec les gens parfaits. Du coup elle le regarda en souriant avant de lui répondre. « Je serai très contente si tu me parlais de tout ce dont tu me parles pas, mais je veux que ça vienne de toi, je veux pas te forcer. » La sagesse made in Joan faisait son grand retour, à croire qu'être à deux doigts de revivre une rupture catastrophique lui avait fait réaliser qu'elle ne devait pas être la seule à réclamer des efforts, elle devait en faire aussi.

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Venir s'immiscer dans les cabines supérieures étaient de loin la meilleure idée qu'ils aient jamais eu pendant ce Summer Camp. Déjà bien mieux que celle de visiter tout le bateau pour revenir au point de départ : les transats qui faisaient mal aux pieds quand on ne sait pas marcher. Mais cette soirée avait quand même été bien dans le fond, quand même. A présent allongé sur le ventre, la tête tournée vers elle, je me sentais d'humeur à la confidence et j'voulais clairement faire des efforts pour elle. Et qui dit efforts, dit forcément parler de moi. Je voulais lui dire des choses me concernant, plutôt qu'elle ne les découvre sur le tas. J« e serai très contente si tu me parlais de tout ce dont tu me parles pas, mais je veux que ça vienne de toi, je veux pas te forcer. » Gah, j'avais un sourire bien plus grand maintenant, forcément. Restant dans la même position, ma main venant juste caresser sa peau de son bras, je fermais les yeux quelques instants pour finalement les rouvrir en me mettant à parler. « J'ai eu une relation, quand j'étais encore au lycée à Dublin. Je m'étais émancipé et je vivais seul dans un appartement. Ma voisine, une étudiante de quelques années de plus que moi.. on a fini par se fréquenter dans mon lit, dans son lit. Enfin tu vois le genre. » disais-je avant d'avaler ma salive, puis je reprenais. « Elle a disparu du jour au lendemain, sans prévenir. Et est réapparue, cinq mois plus tard. Elle avait le ventre rond et.. et elle portait mon enfant. » finissais-je par dire, incapable de dire plus pour l'instant. La suite était déjà un peu plus compliquée mais ça répondrait à une des questions qu'elle se posait.

Finalement malgré que la jeune femme n'ait pas réclamé à son petit ami qu'il se confie à elle, Joshua décida de lui dire … de tout lui dire en fait. Joan écouta, sans rien dire, et même une fois le récit du brunet terminé, elle resta silencieuse un moment. Elle se demandait juste comment elle avait pu passer à côté de ça, il était particulièrement doué pour éviter le sujet de son passé, mais à ce point-là. Elle était presque honteuse maintenant, que pouvait-elle bien dire ? Le pire qu'elle avait eu à vivre dans sa vie c'était une ou deux ruptures amoureuses, elle n'avait même pas assisté à la séparation de ses parents, elle se sentait ridicule, un peu gênée aussi, et contente qu'il se confit à elle. « Et … et l'enfant qu'est-ce qu'il est devenu ? » C'était légèrement mal tourné mais elle ne savait pas trop comment formulé. La conversation de l'autre fois, lorsqu'il lui avait parlé de l'accident lui revint en mémoire et elle commençait à se douter de l'issue. Joan ne bougea pas, elle ne fit pas le moindre geste, la conversation était bien trop sérieuse pour qu'elle se laisser aller, on verrait plus tard.

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J'avais décidé de m'ouvrir à elle parce que j'avais vraiment envie que cette relation marche. On devait se faire confiance, se raconter des trucs.. se confier. Et je n'avais pas raconté ma vie au premier venu, je ne l'avais jamais fait. Sauf que Joan était la femme que j'aimais et fallait que je mette un peu du mien pour qu'elle en sache un peu plus sur moi. C'était pour cette raison qu'allongé sur le ventre, la tête tournée vers elle, je me mettais à lui raconter mon histoire avec Eden. « Et … et l'enfant qu'est-ce qu'il est devenu ? » finissait-elle par me demander après un moment de silence. Je déglutissais, me pinçant alors les lèvres. La partie délicate arrivait. « Elle... l'a perdu. Tu sais l'accident que je t'avais mentionné. En fait, j'avais mis du temps à assimiler la paternité et... j'étais resté quelques semaines sans lui parler. Quand j'ai voulu lui dire que je n'allais pas assumer pour pas nuire à ma future carrière, je ne l'ai pas trouvé. Je l'ai appelée, je l'ai presque harcelée chez elle mais aucune réponse. C'est l'hôpital qui m'a appelé pour me dire qu'elle avait eu un accident... et qu'elle avait perdu l'enfant. » Je fermais les yeux, inspirant et puis je les rouvrais pour la regarder. « Elle était dans le coma pendant un moment... puis elle s'est réveillée. C'était pas facile. Elle a eu des problèmes cérébraux, physiques.. et puis la perte du bébé. Rien n'allait plus pour elle. Mais y'a eu la rentrée à Harvard et... j'ai du la laisser. » Je me mordais la lèvre, anxieux de sa réaction quand je lui dirai le fameux point de cette histoire. « Elle est à Harvard, Joan. Elle enseigne les arts dramatiques. »

La jeune femme regarda Joshua, ça en revanche, elle ne s'y attendait pas. Elle le fixa, soudain mal à l'aise à oilpé sous les draps. Il ne voulait pas assumer la paternité, qu'est-ce que diable cela voulait-il dire ? Joan ne répondit rien de suite, comme précédemment, les mots faisant leur chemin dans son cerveau, s'insinuant doucement dans tout son corps. Il n'avait pas voulu assumer la paternité. Bah ça alors. Merde. Pas qu'elle est décidé de réduire sa carrière à néant non plus en tombant enceinte tout de suite, mais ça devait être elle la meuf psychotique, Christina Yang version astrophysique, lui il devait être le gentil Owen Hunt avec plein d'enfants autour de lui. Elle ne lui demandait pas d'être les Shepperd, sur et certain elle n'allait pas lui commander une petite africaine pour Noël. Elle le fixa, fixant son visage pour voir le moindre micro-mouvement. « Quand tu dis que tu ne voulais pas assumer la paternité c'est que tu n'allais pas reconnaître l'enfant c'est bien ça ? Qu'elle aurait qu'à se débrouiller avec son gosse ? » Puis il parlait, elle écoutait, soudain un doute s'installa dans son esprit. Prof d'arts plastiques, irlandaise. Du coup elle se racla la gorge. « Elle s'appelle comment ? » La brune détourna le regard cette fois-ci. Génial, après le merveilleux je t'aime voilà qu'il lui déballait sa vie, et Joan était effrayée.

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« Quand tu dis que tu ne voulais pas assumer la paternité c'est que tu n'allais pas reconnaître l'enfant c'est bien ça ? Qu'elle aurait qu'à se débrouiller avec son gosse ? » Je ne me sentais pas honteux de lui avoir dit ça, même si je n'étais pas fier. Il fallait surtout bien comprendre ce que ça impliquait que d'assumer cet enfant et à dix-sept ans, je n'étais juste pas prêt à tout ça. Je déglutissais, baissant les yeux en regardant le drap qui recouvrait nos corps avant de la regarder à nouveau. « C'est ça.. Mais comprends-moi. J'ai jamais eu de vraie famille. J'avais dix-sept ans, je m'assumais comme je pouvais et.. j'avais été accepté à Harvard. Je pouvais pas tout foutre en l'air, je pouvais juste pas. » Je soupirais avant de rajouter faiblement « Je l'ai laissé faire son choix comme elle m'a laissé faire le mien. » Elle voulait le garder et okay, je l'acceptais. Je n'étais juste pas prêt pour ça, c'est tout. Mais de toute façon la question ne se pose plus à présent, c'était il y a sept ans. « Elle s'appelle comment ? » Je me tournais pour finalement me mettre sur le côté pour la fixer, sentant qu'elle n'était plus vraiment à l'aise avec tout ça. « Eden. » disait-je sans rajouter un mot de plus.

C'est même pas que Joan ne voulait pas comprendre, parce que les explications de Joshua lui semblaient tout à fait recevables, c'est qu'elle ne pouvait juste pas comprendre. Elle ne pouvait pas se mettre à sa place, et toute amoureuse qu'elle était elle lui faisait confiance, s'il avait ce choix c'est sûrement que dans sa situation à lui, il n'y avait pas d'autre choix. Elle soupira, souriant légèrement, comme pour lui dire qu'elle était d'accord, pas fâchée, en tout cas. Le prénom de l'ex de son petit ami raisonna dans sa tête. Eden, bien évidemment qu'elle s'appelait Eden. « Le monde est petit, en tout cas elle est sympa, je suis presque sure que j'arriverai à l'empêcher de t'approcher à moins de cinq mètres. » Lindley se rapprocha pour déposer un baiser au coin de ses lèvres. « Merci de m'avoir parlé de tout ça, je sais presque tout de toi et inversement, je crois qu'on est en bonne voie. » Presque, Joan était gentille, à vrai dire, elle ne voyait pas ce qu'elle pouvait lui dire de plus. Il savait tout. Et quand bien même elle aurait omis de lui dire quelque chose, ce serait sans mauvaise intention.

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Beaucoup de personnes auraient été du genre à critiquer mon choix, mais j'assume. Pas très Quincy de ma part, je sais, mais c'est comme ça et je préférais ne rien regretter plutôt que laisser tout ça me ronger. « Le monde est petit, en tout cas elle est sympa, je suis presque sure que j'arriverai à l'empêcher de t'approcher à moins de cinq mètres. » finissait-elle par avouer une fois qu'elle a pris connaissance du prénom de mon "ex". C'était pas vraiment une ex puisque nous n'étions pas sortis officiellement ensemble. Mais soit. Fronçant les sourcils alors qu'elle venait m'embrasser, je ne pus m'empêcher de lui demander « Tu l'as déjà rencontrée ? » Bon, c'était possible après tout mais bizarre quand même. Très bizarre. Quoiqu'il en soit, je me relaxais pour me mettre à sourire en la regardant. « Merci de m'avoir parlé de tout ça, je sais presque tout de toi et inversement, je crois qu'on est en bonne voie. » Bon, presque, c'était un euphémisme. Il restait quelques zones d'ombre sur le tableau de mon côté alors que le sien était tout dégagé, je crois. Alors bon. M'approchant d'elle, je glissais mon visage dans son cou que j'embrassais, me laissant aller pour être entièrement au dessus d'elle, avant de redresser ma tête pour la regarder, sourire sur les lèvres, heureux. « Tu comptes te présenter à la tête de la Quincy ? » Ca serait cool quand même, d'être le mec de la présidente.