Hide hide [Ioxie]

Je rigolai légèrement lorsqu'elle me dis que c'était peut-être une tactique pour que je la prenne dans mes bras. Elle était pas bête avec ses retournements de blagues. Je souris en la serrant un peu plus contre moi, inspirant profondément pour profiter pleinement de se rapprochement. Elle me remercia, me faisant sourire davantage. « Tu sais... Il est peu probable que je te laisse ici toute seule. Alors j'accepte volontiers de rester avec toi, mais à une seule condition... » Je laissai planer un suspense avant de la regarder avec tendresse. « Qu'on remette une soirée comme celle-ci avant la fin du summer camp, histoire que je me reprenne pou toutes les erreurs que j'ai commis. Je t'avais dis que j'étais maladroit! » dis-je en lui discernant un clin d'oeil. Je grignotai encore quelques légumes, piquant pour terminer mon repas quelques bouchées du dessert, faisant attention pour ne pas en échapper sur Lexie. Je finis par m'écarter pour allez chercher nos fringues. Ils étaient encore humide. J'enfilai ma camisole avant de revenir vers Lexie. « C'est encore un peu trempé, mais je pense qu'à cette heure si, elle va sécher plus vite près du feu! » Je l'aidai à se relever en lui tendant la main. « Viens, je vais t'aider à enfiler ça! » dis-je en ouvrant la robe pour simplifier la tache à la belle châtaine. Seulement, une fois qu'elle fut habillée et que nos deux corps étaient pratiquement collés l'un contre l'autre, l'envie de l'embrasser m'arracha une petite plainte. Je souris bêtement avant de m'écarter. « Finalement, je crois qu'on ferais mieux de rentrer... »

" Oh mais tu sais, les erreurs que tu as pu commettre ne t'ont rendu que plus craquant encore, et m'ont fait craqué moi-même... Mais c'est avec grand plaisir que j'accepte de repasser une soirée avec toi. Même plusieurs... Je sens notre étreinte se resserrer doucement, mais agréablement. Tu ne la quitterais pour rien au monde. Je me mordais la lèvre, me retenant de poser mes lèvres sur le dessous de son menton. Mais pour moi-même, ou par peur, je me retins. Je poussai un soupir tristounet lorsque je le sentis s'éloigner de moi pour aller chercher nos vêtements. Une légère gêne me prit de nouveau alors que Ioann me proposait de m'aider à remettre ma robe, mais je ne déclinai pas l'offre. Peut-être qu'un jour, je me laisserais faire entièrement et c'est moi qui le provoquerait volontairement, comme il l'avait fait tout à l'heure. Le contact de ses doigts sur ma peau m'arracha un ou deux frissons et mes yeux se fermèrent un instant. Je me retrouvais collée contre lui une nouvelle fois, mais de façon plus subtile, et je mentirais en disant que ça me déplaisait, que je n'avais pas envie de l'embrasser pour de vrai cette fois, et pas qu'un bouche à bouche comme plus tôt, avec son mauvais coup. " Oh... Tu es certain? Je... J'vais t'aider à emmener les choses. " J'observais alors la forêt et une idée me vint à l'esprit. " On passe par la forêt tu veux? Ça doit être super beau à cette heure...!"

J'acceptai sa proposition de passer par la forêt. Nous ramassâmes donc nos effets personnelles, prenant le temps de mettre de l'eau sur le feu pour éviter tout danger quelconque. Sait-on jamais, avec notre malchance, on pourrait créer un feu de forêt à nous seule. Une fois que le tout fut ramasser, nous débutâmes notre randonner. Seulement, le noir m'empêchait de voir correctement ou je mettais les pieds et la forêt était tellement danse qu'on ne voyait aucune lumière émerger des feuillages. Après plusieurs minutes, je me tournai vers Lexie. «Tu sais ou on est? Je veux pas te faire peur, mais j'ai l'impression de tourner en rond... Je reconnais pas le coin à la noirceur. » dis-en recommençant à marcher. « Peut-être serait-il plus prudent de revenir sur nos paaaas!!! » Un gros boum retentit lorsque je tombai à même le sol. Je senti une égratignure sur ma joue et une légère douleur au main et au ventre. Je m'étais enfargé dans une racine. « Lexie tu n'as rien? » J'ignorais si elle avait tombé aussi avec tout le fracas que j'avais causé dans ma chute. Je me relevai de peine et de misère en gémissant de douleur. « Fait chier merde... » raclais-je en essuyant un liquide qui s'écoulait de ma joue.

La forêt semblait bien dense et immense, pour deux personnes. Nous n'arrivions à rien voir, c'est pourquoi je tenais à rester proche de Ioann. Je n'avais pas peur, mais je ne souhaitais pas particulièrement le perdre. D'ailleurs, je faisais bien, puisque même Ioann ne semblait pas très sûr de notre position. Mon regard se porta tout autour de nous, tentant d'analyser les lieux, mais rien à faire : devant, derrière, à gauche et à droite, il n'y avait que des arbres et des feuilles toutes identiques. Pas moyen de se retrouver. " On va bien trouver... " Avant même que je n'aie le temps de poursuivre ma phrase, j'entendis un bruit, un truc s'abattre durement sur le sol à côté de moi. Je pivotai la tête et vis que Ioann ne se trouvait plus à côté de moi. Enfin, relativement : il était au sol. " Non, tout va bien! Toi? Ehhh! " Je m'étais penchée afin de l'observer un peu et d'analyser la racine dans laquelle il s'était planté. Ma main se posa sur sa joue, sur laquelle je voyais une couleur pas normale. Du sang? Mon doigt frôla sa peau, et j'avais bien raison : une goutte de sang perlait sur mon doigt. J'attrapai le bas de ma robe et tirai fort afin de déchirer un bout, et le lui tendre. " Mets ça sur ta joue... " J'étais bien calme, paisible et j'avais dit ça d'une voix tendrement douce. " Tu as mal quelque part, dis-moi? " Ouais, il s'était enfargé, mais il ne s'était pas manqué, alors je préférais m'inquiéter, quoi.. J'avais déposé le morceau de tissu sur sa blessure et je ne le lâchais pas, ne le quittant plus des yeux. " Petit maladroit... ", dis-je alors ironiquement.

Lexie m'assura qu'elle n'avait rien, se transformant instantanément en infermière. Elle déchira un bout de sa robe, me faisant sentir encore plus coupable, car par ma faute elle n'était pas juste tachée, mais elle était définitivement fichue. Elle déposa le bout de tissu sur ma joue, me faisant grimacer. « Je vais avoir quelques ecchymoses, mais rien de bien grave... » J'essayai de sourire, mais c'était plus pénible que d'autre chose. Je finis par me relever, m'agrippant aux arbres autour. « Je crois qu'on devrait retourner au feu... Du moins, tenter de retrouver notre chemin jusque là! » Je regardai Lexie avec gratitude envers son geste, puis je déposai un chaste baiser sur son front, caressant sa longue chevelure. « Merci pour le bout de tissu... » Bizarrement, j'avais le pressentiment qu'on passerait la nuit sous la pleine lune. Nous retournâmes sur nos pas, cherchant l'odeur de notre feu. Après quelques minutes, je perçu les reflets du restant de soleil sur la mer. Nous nus dirigeâmes simultanément sur place et, comme défaite nous arrivâmes sur notre ancienne installation. Je soupirai longuement de soulagement avant de regarder autour. La forêt longeait chaque côté de l'île. Je me massai la tête, tapotant par la suite ma joue égratignée. « T'as envie de dormir à la belle étoile? » dis-je en me retournant vers Lexie. « Je crois qu'il serait plus sage de rester ici que de s'aventurer dans la forêt .. Si on creuse on peu dans le sable, qu'on met des feuilles de palmier dans le fond et qu'on se fait un bon feu, on pourrait y passer la nuit confortablement...? »

" Non, t'en fais pas, c'est pas bien creux. Ça va aller. " J'acquiesçais à la suggestion que venait de faire Ioann, sur le fait qu'il serait mieux de retrouver notre chemin vers le feu que l'on avait laissé, éteint bien sûr, de sorte à ce que l'on puisse retourner tranquillement à notre bateau sans se perdre une nouvelle fois, ou se blesser, comme c'était le cas du jeune homme. " Avoue que c'était une autre de tes tactiques... Tu voulais que je joue à l'infirmière, c'est ça? ", dis-je en riant, me foutant un peu de lui, gentiment bien sûr. Nous avions finalement réussi par retrouver notre point de départ, ce petit coin magique sur la plage, qui était maintenant sombre comme un trou noir, mais toujours aussi magnifique que tout à l'heure. " Je veux bien... Mais tu crois pas qu'on va avoir froid? Malgré le feu, les nuits sont plutôt très fraîches, ici! " Je regardai l'emplacement du feu de tout à l'heure puis m'agenouillai devant, avant de sourire et de dire d'une voix douce et amusée : " Allez... va chercher les branches et des feuilles, j'm'occupe de creuser. Allez hop! " J'me demandais un truc étrange... et pourtant, je n'allais pas lui demander son avis, de peur qu'il se moque de moi ou qu'il me trouve étrange.

Je souris de toutes mes dents lorsqu'elle me demanda si cela faisait partie d'une autre de mes tactiques pour la charmer. Je décidai de garder le silence, laissant mon mutisme parler à ma place, car mes yeux étincelant disaient tout! Ensuite elle me demanda si on allait avoir froid, finissant par me donner des ordres sous ses faux airs de capitaine. Je rigolai en retournant dans la forêt, restant proche du bord pour ne pas m'égarer. Je faisais attention ou je mettais les pieds, car il était hors de question que je m'écorche l'autre joue. Je revins alors sur les questionnements de Lexie. Tout en trouvant des bouts de branches et en arrachant des feuilles de palmier, je lui répondis: « Au fait, si jamais on a froid, on aura qu'à se coller! » Je revins près du feu en déposant mes trouvailles, lui filant un clin d'oeil avant de retourner à la recherche de besoins essentiels pour survivre à la nuit! Après quelques allez et retour, je finis par donner un coup de main à Lexie, creusant à mon tour. « J'aurais du te prévenir qu'avec moi, les soirées se terminent toujours autrement que l'idée préconçue au départ! »

Alala… Les airs de dragueur qu’il arborait à repetition lorsqu’il posait son regard sur toi t’amusait autant que ça pouvait bien te mettre mal à l’aise. On aurait dit qu’il savait très bien ce qu’il faisait malgré toutes les maladresses qu’il avait bien pu montrer depuis le début de votre petite soirée. Même depuis le début de la journée, en fait, au moment de cette rencontre sur la plage. Vous travailliez en équipe afin de faire un feu sécuritaire et assez chaud qui tiendrait toute la nuit, puisque vous comptiez dormir ici tous les deux, au lieu de retourner à vos bâteaux à cette heure de la nuit. Simple mesure de protection et qui sait? Peut-être aussi un moyen agréable de passer la nuit ensemble, sans se le dire face à face. ’’ J’espère que j’aurai froid, alors! ’’, penses-tu tout haut sans même vraiment t’en rendre compte. Oui, tu voulais bien qu’il te colle, comme tout à l’heure. T’en avais rien à faire de si c’était quétaine ou pas, tu voulais juste te retrouver une nouvelle fois dans ses bras. Parce que la sensation avait été tellement agréable, et parce que tu n’avais qu’une envie : t’y blottir de nouveau. C’est tout. Aussi simple que ça... ’’ Je te rassure, c’est la meilleure soirée que j’ai jamais pu passer. Avec toi en plus, c’est la cerise sur le gâteau... ’’ Tes joues prirent un teint rosé de nouveau, mais cette fois, dans le noir, il ne pourrait rien voir. Tu te mords la lèvre, puis, sans prévenir, sans même savoir ce que tu faisais, tu t’approchas de lui quelque peu timidement, te mettant sur la pointe des pieds pour venir entourer son cou de tes bras. On t’aurait cru sur un nuage... Mais tu n’arrivas pas à dire un mot, tu étais juste... bien.

Elle semblait du plus en plus à l'aise en laissant entendre des petites coquineries! J'espérais autant qu'elle qu'il fasse suffisamment pour qu'on lui puisse profiter de la chaleur corporelle de l'autre. Je lui souris tendrement lorsqu'elle s'approcha de moi, entourant mon cou de ses bras. De mon côté, j'entourai ses hanches de mes bras pour lui faire une étreinte, la regardant droit dans les yeux. Je savais que tôt ou tard, je perdais le défis sur le baiser... Mais à partir de maintenant, peut de chose m'importait. Au fur et à mesure que la soirée avançait, j'avais la net impression que la vie s'arrangeait pour parsemer cette sortie de plusieurs hasards amusants! D'ailleurs, peut-être qu'il n'était pas question de hasard, mais bien du destin! « Si tu savais comment je me bats en ce moment pour ne pas flancher... » Je voulais qu'elle le sache. Qu'elle voit à quel point elle a du pouvoir sur moi. Je fermai les yeux avant de sourire à nouveau. « De toute façon... J'ai toujours cru que les règles étaient faites pour être transgressées. » Dans notre cas, c'était un défis, certes! Mais à la fois un jeu auquel on avait appliqué une loi. Pour moi, c'était du pareil au même. J'accotai mon front contre le sien. J'étais nerveux, comme si c'était le premier baiser que je m'apprêtais à échanger avec une fille. Je remontai ma main jusqu'à sa nuque pour finir par rompre la courte distance qui séparait nos lèvres. Automatiquement, une vague de plaisir me traversa. C'était doux, sans arrières pensées. Un chaste baiser qui me permettrait de voir si elle en avait envie tout autant que moi.

« Si tu savais comment je me bats en ce moment pour ne pas flancher... » Cette simple petite phrase fit battre ton coeur quelques coups. Ce simple rapprochement, ajouté au fait qu’il ne s’en peuve plus et qu’il ait plus qu’envie de t’embrasser te rendait toute chose, car ça ne t’était jamais arrivé auparavant. Tu avais peur de devoir te réveiller et de realiser que ce n’était qu’un rêve, mais pourquoi c’en serait un? Il était si beau, si réel, que ça ne pourrait s’évaporer. Non, tu ne le laisserais pas s’évaporer, tout simplement. " Si tu savais comme moi aussi... " Tes bras autour de son cou se resserèrent doucement, alors que les doigts d’une de tes mains venaient aggripper doucement ses cheveux au passage. S’il ne t’avait pas retenue par les hanches, tu serais probablement tombée, tellement tu sentais tes jambes se transformer en véritables bâtons de jello. Elles ne te soutenaient plus et en ça, tu reconnaissais l’oeuvre de la nervosité. Oui, tu l’étais, nerveuse. Tellement, d’ailleurs. Aussi stupide que cela puisse paraître, tu n’avais jamais eu l’occasion de goûter au premier baiser ; certes, tu avais embrassé deux ou trois garçons, mais rien d’officiel, rien de beau, rien d’exceptionnel, de sincere. Enfin, pouvais-tu seulement énoncer ici le principe de sincérité? Ce n’était qu’une belle soirée entre vous deux, après tout. Rien de plus, non…? Et lorsqu’il caressa doucement ta nuque, posant par le fait même ses lèvres chaudes et délicieuses contre les tiennes, perdant ainsi le jeu le premier - mais cela n’avait plus vraiment d’importance -, un frisson te traversa tout entière. Tu perdis la notion du temps le temps de quelques secondes ; tu étais sur ton nuage, rien de plus simple et de plus evident, dans un moment pareil. Comme une vulgaire adolescente, tu ne savais pas trop comment t’y prendre, et secrètement, tu espérais bien qu’il ne trouve pas ce moment trop affreux. Ce serait la honte, si le cas était le contraire. Impossible de te détacher de ses lèvres, maintenant que tu y avais goûté et que tu connaissais leur parfum. Mais à un moment, tu n’aurais plus d’air et il faudrait bien rompre le baiser, ou du moins y metre une petite pause afin de retrouver votre soufflé tous les deux, mais tu ne semblais pas vraiment t’en soucier. Tu étais trop dans les nuages… au septième ciel, déjà.