※ viens j't'embarque dans ma galère, Cece l'impératrice

Cody fit une moue déçue. Alors comme ça, Cerceï faisait des choses de l'ordre du privé avec le doyen et même pas elle ne le lui racontait ? C'en était vexant, Cody lui avait toujours tout dit sur son intimité … Ou pas. Mais il pouvait commencer ce soir si, en échange, il avait tous les détails de la vie sexuelle du Doyen. Bien sûr, tout ce qu'elle dira sera retenu ET monnayé par la suite. C'est qu'il a une famille à nourrir le Cody ! « Et tu ne veux même pas en parler avec moi ? J'pensais qu'on était plus proche que ça ... » soupira-t-il, les bras ballants contre son corps. Lui qui voulait du popo, du tintin, du potin, il allait devoir se contenter du Closer de Swan en retournant au voilier toute à l'heure. « Je les vois tes coups de soleil, merci. » Elle en avait un en plein milieu du nez, il aurait fallu être complètement daltonien pour ne pas le remarquer. Ou alors, elle avait un peu trop bu et ça commençait à se voir sur son naseau. Cerceï fit une remarque en observant des nanas en bikini près d'eux et machinalement, Cody baissa les yeux sur son décolleté. Celui de Cece, pas des nanas gaulées comme des porsches 911. « Tu devrais. J'préfère tes seins, j'adore quand ça ballote comme ça. Après c'est vrai que d'un point de vue mammaire, j'suis dur à satisfaire mais toi, tu me conviendrais à MER-VEILLE. Ce serait même de la gourmandise à ce niveau-là. » Merde, pourquoi il disait tout ça ? Allezzz, lève les yeux Cody. Il fallait qu'il arrête de loucher sur ses seins. Entre ça et la confession de toute à l'heure, Bleeker beuguait du cerveau.

En y réfléchissant je ne savais même pas ce qui m'était passé par la tête ce soir là, surement une folie ou montrer que je n'étais pas seulement cette fille que les gens s'imaginent. J'en sais rien, j'ai passé une soirée peu mémorable, un razzi embrasser le doyen, mais je ne regrette pas pour autant. C'était quelque chose que je pourrais raconter par la suite, mais le Doyen, quand à lui ne devait surement pas apprécier mon geste. Eurk, rien que d'y penser... « C'est de l'ordre du privé, je ne voudrais pas que le doyen te... hum... Te vire parce que tu serais au courant des petits détail de notre vie privée. » Intérieurement je riais de ma bêtise, parce que c'était une bêtise, aussi grosse que je ne pouvais l'être. J'essayais sincèrement d'ignorer et d'éviter le doyen, j'étais bien assez choquée comme cela, pas besoin d'en rajouter une couche. Un frisson parcourait mon corps en y pensant, enfin ça s'effaçait rapidement avec mes coups de soleil. Je lui lançais un regard tonitruant, mes coups de soleil se voyaient bien sur que oui, je suis une écrivisse qui sort de l'eau bouillante. C'est la même chose. Interloquée je le regardais légèrement choquée. « T'es bourré Cody ? » Je préférais la question, car là... ça déviait bizarrement je trouve je veux dire Cody bah... C'est Cody mon ami, un emmerdeur, un comique, un névrosé pas un pseudo dragueur qui reluque mes nibards, enfin il est pas comme cela avec moi. « Si je te connaissais pas, je dirais que tu me dragues, c'est effrayant. c'est un pari ou un truc du genre ? Tu n'arriveras pas à m'avoir Bleeker. » Avouais-je désirant avoir un ton franc et direct et pas du genre, troublée par ce genre de parole. Je regardais mes seins. « En même temps tu as raison ils sont généreux. » Je riais par mes paroles, me rendant compte que nous parlions de mes seins quand même effrayant. « Au faite, j'ai pas eu le temps de te féliciter pour tes récompenses durant le bal, excellent. »

Même si le geste de Cerceï était tout à fait louable, Cody préférait certainement se faire virer plutôt que de rester sur sa faim quant à ses émois avec le Doyen. Mais il fallait bel et bien croire que sa soi-disant BFF ne voyait pas les choses du même œil puisqu'elle était décidée à rester muette à ce sujet. « Moi qui pensais qu'entre amis on se disait tout ... » Il baissa les yeux. En réalité, il le savait, elle le savait, tout le monde le savait … Mais Bleeker et Lawrence n'étaient pas le genre d'amis à se confier, à pleurer des heures dans les bras l'un de l'autre. Ils communiquaient sans parler, lisaient à travers les silences, comprenaient pas les gestes … C'était fusionnel quoi. Pas besoin de dire les choses pour les ressentir. « Non. » répondit-il, incompris, quand elle lui demanda s'il était bourré. POURQUOOOI avançait-elle des choses pareilles ? Parce qu'il lui matait les seins ? ET ALORS ? Il sont là, devant lui, ce serait un manque de politesse de ne pas faire gaffe à ses jumeaux. « Te draguer ? Jamais de la vie ! On a pas le droit de mater les seins de sa meilleure amie ou quoi ? C'est interdit c'est ça ? Il y a une loi contre ça ? » Si ce n'était pas le cas, Cody sortait même ses lunettes, ses jumelles, sa longue vue et reprendrait ses Contemplations (majuscule parce que je parle du recueil de Victor Hugo là, un peu de culture please ) « Ils sont tellement généreux oui, tu as les Resto du cœur dans ta poitrine. »  Best compliment ever. « Oh, c'est gentil, merci. C'est rien tu sais. Mais ma mère est heureuse, elle dit que c'est la touche qu'il manquait à sa décoration alors bon. » Il en avait au moins fait une d'heureuse.

Je levais légèrement les yeux au ciel, amusée et agacée de ses paroles, comme s'il fut possible qu'une quelconque idylle entre le doyen et moi puisse être possible. ce n'était pas fun de l'embrasser, le geste et ses répercussions si, mais pas le baisé en lui même. J'en frissonne rien que d'y penser. Je ne suis pas du genre, gros fantasme devant les hommes plus âgés. Vraiment plus âgé. « S'il y avait vraiment un gros scoop tu serais le premier au courant. » Je lui faisais un énorme clin d'oeil, qui voulait dire ce qu'il voulait dire. Il serait le premier au courant, y'a pas de doute là dessus. Cerceï est une femme de parole. Je suis une femme de parole. Je mis un temps certain à réagir avant de regarder mes seins et de le regarder lui. C'était une bonne question, il n'y a pas de loi pour ça, c'est sur... Mais commencer à dire des choses comme quoi ils doivent être je cite "il me conviendrait à MER-VEILLE". Je ne suis pas pour, faut pas dépasser les frontières invisibles entre super ami et truc bizarre. Je préfère pas. « YA pas de loi contre, mais... Faire des commentaires dessus c'est pas obligé tu sais, ils se font timides et rougissent facilement. » ah ah ah... super mega drôle j'adore vraiment mon super humour. « C'est vrai on compte sur vous. » Je me mettais à rire en l'entendant parler de ses trophées, c'était une bonne chose, oui une très bonne chose. « Elle est heureuse c'est le principal. C'est une fierté de trainé avec toi, je suis in comme ça :p » Je relevais la tête et faisais des manière à l'image de toutes ses filles qui pétait plus haut que leur cul lorsqu'elle se trouvait près d'un populaire. Cody en était un désormais.

Bon, si Cody était au courant de tout en premier, alors il pardonnait à Cece de se montrer discrète. C'est vrai qu'elle avait besoin d'un peu d'intimité, c'est la base pour qu'une grande histoire d'amour commence. Vivons heureux vivons cachés, comme le disent les taupes dans son jardin. Les taupes oui, pas les tops. J'avoue qu'on aurait pu se tromper. Bref, revenons aux seins de Cerceï, ces seins qui faisaient d'elle la femme de sa vie si seulement elle n'était pas sa meilleure amie. « S'ils rougissent, ça a rien à voir avec leur timidité … ça s'appelle des coups de soleil. » s'empressa de faire remarquer Cody. Et oui, la crème solaire, il faut la mettre partout partout. Bleeker se proposerait bien mais il avait peur que la situation soit ambiguë. « Crois-moi, depuis le bal de promo, t'es plus famous que moi. » Il arqua un sourcil et la dévisagea avant d'enchaîner, tout en lui attrapant le bras pour la faire marcher avec lui ; « En parlant du bal de promo, je t'ai caché un truc. » Il fallait qu'il se confie. Et il fallait qu'elle se confie, Cody voulait savoir où elle en était avec son petit kiri.

Je ne sais même plus comment nous en sommes venus à parler de mes seins. Je veux dire par là, on a rien bu enfin pour ma part je n'ai rien bu on ne peut pas mettre cela sur le dos de l'alcool il doit y avoir autre chose. Ou nous sommes comme cela tous les deux, uniquement dans les cas extrême. Il s'agit d'un cas extrême et je dois vraiment faire attention. La folie me guets... Je le regarde droit dans les yeux, avant d'exploser de rire. Je suis désolée Cody, mais elle était très bonne celle, là excellente. Je ne peux m'en empêcher. « Excellente, je tâcherait de la retenir celle là, car elle me fait bien rire. » C'était vraiment drôle et je tâchais de me reprendre, j'allais avoir le droit aux réflexions de Cody sinon. Je riais de nouveau, avant de dire assez sérieusement. « Tu crois, je suis passée pour la moins stylée qui emballe le doyen. Et je ne sais même pas ce qui m'a pris par la tête pour l'embrasser, un coup de folie. » Il s'agissait de l'unique explication à une telle folie. En y réfléchissant je me demandais bien ce qui pouvait me rendre ainsi, dans le sens où ce n'est en rien dans mes habitudes de faire le show devant des étudiants. Je confirme, la folie me guète. « Quoi Cody ? que s'est-il passé durant le bal ? » Là, j'étais sérieuse, sérieuse... du genre prête à tout écouter, confidence et tout. De mes deux oreilles, je n'écoutais que lui.

Un coup de folie ? Non, une irrémédiable attirance pour le doyen, un sentiment proche de la gérontophilie. Voilà comment Cody Bleeker expliquait le baiser de Cerceï avec le doyen. En plus, il avait sûrement dû le kiffer, ce vieux coquin, quel petit sacripant va. « Tsss, t’es aussi moins stylée que moi. » Pas sûr que ça la rassure en fait. Il se reprit donc. « Et on est stylé. T’es la meilleure Cece, ils étaient tous jaloux de toi. » N’empêche que s’il n’y avait pas eu un après remise des diplômes, cet épisode aurait été THE moment de la soirée pour Cody. Son bal de promo n’avait pas été si mouvementé … Enfin si, il avait quand même ‘largué’ Joan, d’une certaine manière, il avait flirté avec une fille pour rendre jalouse cette même Joan et … Oui, c’aurait pu être les deux instants mémorables du bal mais en réalité, Cody n’y pensa pas une seconde. Il pensait à l’après-après remise des diplômes, quand il s’était éclipsé avec ses awards. « J’ai embrassé une fille. Et je t’en parlerais pas si c’était pas important parce que tu sais que j’ai tendance à embrasser tout le monde, c’est un peu mon défaut. Toi j’pourrais t’embrasser, j’ai déjà complimenté tes seins donc bon, j’suis plus à ça près. Mais toi, ça compterait pas. » Il s’était un peu perdu dans ce qu’il disait.

Si si un coup de folie, aucune envie de mettre ses lèvres sur celle fripée du doyen et puis quoi encore. C'était la folie et juste une envie de faire du zèle un point c'est tout. Je le regardais de haut en bas avant de faire une petite boutade. « Parce que tu es stylé ? » Je ne le pensais pas, Cody était parfait comme il était et je l'aimais pour cela. D'un amour platonique il en va de soit. Mais il était très stylé et je devais faire une petite blague. Parce que j'étais jalouse, il était rentré avec plein de trophée et moi qu'un seul, tout pourri. Mais au moins j'en avais eu un alors, bon... « Ouai, on dira qu'ils étaient jaloux. » C'est une raison comme une autre, après tout il vaut mieux se dire cela que je suis vraiment pas stylée. Franchemet la vérité, est tellement plus agréable lorsqu'elle est améliorée. Mais le reste avait toute son importance, sur mes deux oreilles, je le regardais cherchant à percer le plus profond de ses mystères. Que voulait-il dire par là ? Que c'était passé. Je comprends rien en faite... Je suis perdue. Cody soit plus clair, je capte mal... « Tu veux pas m'embrasser ? » Puis je triais les informations effectivement m'embrasser ça veut rien dire, c'est comme si il embrassait sa soeur, c'est platonique. « Tu as embrassé une fille qui te fait de l'effet ? Tu ressens quelque chose pour cette fille ? Tu kiff cette fille ? » Tu le regardais avec des gros yeux, c'est ce qu'il essayait de te dire, c'est ça ?

Parfois, dans la tête de Cody, il y avait un flux massif de mots, tellement massif que Cody n’avait plus de filtre. Tantôt il parlait de la poitrine généreuse de Cerceï, tantôt il parlait de l’embrasser alors que non, il ne pensait pas tout ce qu’il disait. Concernant les boobs de la jeune femme, si. Obviously. « Ben si tu veux que je t’embrasse, je t’embrasserais, c’est pas un souci. Mais ça voudrait rien dire, ça aurait plus la gueule du service à une amie. » Et Cody aimait rendre service aux gens, un vrai Quincy dans l’âme. Si ses lèvres pouvaient sauver l’humanité, alors on pouvait d’ores et déjà le baptiser Codyphine – ange gardien. Il répondit aux questions de Cece, de manière plus ou moins claire. En même temps, ce n’était pas faute de répéter qu’ils n’étaient PAS ce genre de meilleurs amis. « Quand je l’ai embrassé le soir du bal, ça ne voulait rien dire. J’déconnais. Et elle a pris peur, elle s'est cassée. Tu sais, j’ai l’habitude de voir les filles partir. J’ai pas ce truc que veulent les femmes, les yeux révolvers, le sourire assassin, les mots qui tuent. Je n’ai pas ça. Et quand j’ai la chance et le bonheur d’en séduire une, elle finit par se volatiliser dans la nature. J’me suis fait une raison, j'allais pas lui courir après. Mais elle, le soir de notre arrivée ici, elle est revenue … Enfin, je suis revenu. Mais elle a fait le premier pas et là, ça compte déjà beaucoup plus, d'un coup. » Il n’avait pas été aussi sincère sur ses sentiments avec Cece depuis … Toujours.

J'ai pas envie que Cody m'embrasse je suis sur que ça ressemblerait pas à un baiser comme je m'imagine et je ne dis pas qu'il ne sait pas embrasser c'est juste que ce n'est pas le moment enfin ce n'est pas ce que j'attend de Cody. Cody pour moi c'est un ami, rien d'autre, ce sera de l'insecte quand même non ? « Je veux pas t'embrasser. » Je préférais être claire avec lui tout de suite, je veux pas qu'on m'embrasse enfin pas lui en tous les cas. Mais bon... C'est intéressant de se dire que... Non. Puis je plisse légèrement les yeux essayant de comprendre ce qu'il tente de me dire. C'est complètement flou, il essaye de quoi ? J'ai pas encore fait l'acquisition du traducteur Cody moi. Oh... je conclue par un... « T'as des sentiments pour elle ? » C'était ce que je comprenais de ses paroles, en même temps, il était un homme et nous savions tous que les hommes bah ils avaient du mal à exprimer leur sentiment. Tiens, j'aimerai bien qu'un garçon ait de tel sentiment pour moi. Je revenais à moi, il s'agissait de Cody en l'instant et uniquement de Cody. « Tu comptes faire quoi ? » Je le regardais droit dans les yeux. « Tu comptes pas te dégonfler ? » C'est vrai c'est aussi la deuxième habitude des hommes se dégonfler face à l'évidence.