Don't make me say it again ♡ BLARSHALL

Après avoir soigné Marshall, je retournais dans la chambre pour me changer car j'allais tomber malade avec mes vêtements mouillés. J'essayais de paraître calme alors que j'étais morte d'inquiétude pour Dorian. Je savais pas où il était, ça m'étonnerait qu'il soit retourné dans sa chambre vu dans l'état que je l'avais mis. Putain je faisais tout foirer. J'étais qu'une mauvaise personne, une petite idiote qui foirait tout ce qu'elle faisait. Je trouvais justement le pull à capuche de mon meilleur ami qui était sur mon lit et je l'enfilais sans trop me poser de questions. Je regardais Marshall d'un air hésitant. J'allais pas le foutre dehors alors qu'il avait fait des kilomètres pour venir me voir. Même si c'était le pire con que je connaissais et que ses mots m'avaient blessés, je voulais qu'il reste. Tu devrais faire sécher tes vêtements et venir me rejoindre sous la couette... pour te réchauffer. s'il croit que je l'invitais pour le sauter il fallait vraiment qu'il me convint, et à ce stade il avait du pain sur la planche. Je me glissais dans mon lit en cherchant un peu de réconfort dans le confort de la couette. J'avais peur pour Dorian, mais il était grand et assez intelligent pour ne pas faire de bêtises et pour être en sécurité. Du moins, je l'espérais.

Blaise termina de s’habiller alors que je la regardais, impassible. Au final, ce fut elle qui brisa le silence la première. «Tu devrais faire sécher tes vêtements et venir me rejoindre sous la couette... pour te réchauffer. » Me réchauffer hein? Ouais, là encore, en temps normal, j’aurais passé un commentaire bien salace, j’aurais haussé les sourcils, n’importe quoi. Mais là, toujours rien. Je clignai une fois des yeux avant de tourner les talons pour retourner dans la toute petite salle de bain de la chambre. Je retirai mes vêtements en silence, les suspendant à la pôle de douche, gardant seulement mon boxer qui, heureusement, était à peu près sec. Je retournai ensuite dans la chambre où Blaise s’était déjà allonger dans son lit et entrait avec elle sous la couette. Hésitant, je fis bien attention à ne pas toucher son corps, me couchant sur le dos, ma main blessée sur le torse et l’autre sous la tête, fixant le plafond. Demain, première heure, je rentrais à Cambridge.

Marshall vint me rejoindre dans ce lit assez grand ce qui m'arrangeait un peu. Je voulais pas être forcée de me coller à lui. Là j'étais totalement perdue et j'arrivais plus à le calculer... enfin, est-ce que j'avais réussi à la calculer une fois? Je le regardais discrètement. Il fixait le plafond, décidément pas fatigué du tout. Moi j'étais totalement épuisée mais pas au point de me dire que si je dormais j'irais mieux. Non, il n'y a pas de solution. Je suis piégée dans les filets de Marshall et je ne savais pas m'en défaire. J'étais triste et en colère contre moi-même. Je fermais les yeux un instant puis je posais une question qui me brûlait les lèvres. A quoi tu penses? j'espérais le faire parler, qu'il me fasse au moins un signe, je ne sais pas, mais qu'il ne reste pas comme une momie à regarder le plafond.

Le silence régnait à nouveau entre nous et je pensais pendant un moment que Blaise s’était endormi. Franchement, j’espérais quasiment que c’était le cas. C’aurait été plus simple. Mais les choses étaient-elles seulement simples entre nous parfois? Non, jamais. « À quoi tu penses? » Typiquement féminin. J’aurais dû la voir venir à des kilomètres à la ronde celle-là. Je me mordis l’intérieur des joues, ne retenant pourtant pas ma réponse cette fois. « À toi. » Je fermai les yeux un instant avant de tourner lentement la tête vers elle, la distinguant à peine dans la pénombre de la chambre bien que mes yeux se soit habitué à ce manque de lumière. Y avait-il vraiment autre chose à ajouter?

Peut-être que Marshall voulait que je le laisse tranquille. Je regardais sa blessure et j'osais même pas lui demander si le bricolage de pansement que j'avais fait sur sa main servait à quelque chose ou pas. Je savais pas s'il avait mal quelque part, que ça soit à sa main ou à son coeur. Non avec lui je dois bien creuser quitte à me blesser moi-même. De tous ceux dont j'étais tombée amoureuse, Sacha avait été celui qui s'exprimait le mieux, qui savait trouver les mots. Ethan, n'en parlons pas... Et Marshall, c'était pire! Sérieux comment elle a su vivre comme ça Leyna? J'étais bien différente d'elle. Je pensais bien qu'il allait me répondre une connerie du genre, mais est-ce qu'il le pensait? Et pourquoi? la meuf à peine oppressante. Je le regardais dans les yeux puisqu'il s'était retourné. Parle-moi, dis moi quelque chose qui me rassure... juste un petit peu parce que... je suis morte de trouille. il était près de moi dans mon lit, d'accord, il s'est déplacé pour que je lui dise en face que je l'aimais, j'y croyais pas vraiment.

« Et pourquoi? » Pourquoi? Peut-être parce qu’elle était là, près de moi? Parce que nous partagions un lit et que j’étais pratiquement nu devant elle –littéralement et métaphoriquement. Ou peut-être parce que j’avais fait tout ce chemin depuis Cambridge jusqu’à Paris pour l’entendre me dire qu’elle m’aimait et ensuite me rire au visage avec son meilleur ami qui venait lui proposer de baiser. Un mélange de tout ça quoi. Pourtant j’étais trop las pour lui cracher mon venin à nouveau. Elle se tourna et plongea son regard dans le miens, ses yeux luisant dans la pénombre. «Parle-moi, dis-moi quelque chose qui me rassure... juste un petit peu parce que... je suis morte de trouille. » Un truc qui la rassure? Parce qu’elle croyait peut-être que moi j’avais pas la trouille? Si ça se trouve, c’était même pire pour moi que pour elle. Mais ça, elle n’en savait rien. « T’es pas celle de nous deux qui devrait avoir la trouille Blaise.. » Je la regardai encore un peu avant de retourner la tête vers le plafond, le fixant en soupirant doucement.

Je fronçais les sourcils et je me redressais en prenant appuis sur mes coudes pour mieux le voir. J'avais pas le droit d'avoir la trouille moi? Pourtant je l'ai, constamment. Comment ça? J'ai tout le temps peur à chaque fois que je te vois draguer une autre fille car je me dis que je suis pas suffisante pour toi, que je suis pas assez belle, sexy, drôle et j'en passe. Marshall aimait bien les vraies femmes, il baisait n'importe qui mais pas n'importe quoi non plus. Je me pinçais les lèvres et je cachais ma tête dans mes mains. Je voulais plus pleurer pour lui, j'étais pas faible, j'étais Blaise Tunstall et malgré toutes les souffrances que m'ont apportées les garçons, j'étais toujours en vie. J'allais devenir une warrior avec le peu de courage qu'il me restait, il le fallait. Je reportais mon regard sur lui et j'avais réussi à ravaler mes larmes. Je veux être la seule. et s'il ne voulait pas, j'allais m'en remette, c'est sure, je ne sais pas comment mais il le fallait.

Elle se redressa sur ses coudes alors que je restais sans bouger, la regardant toujours. «Comment ça? J'ai tout le temps peur à chaque fois que je te vois draguer une autre fille car je me dis que je suis pas suffisante pour toi, que je suis pas assez belle, sexy, drôle et j'en passe. » Elle n’avait pas compris ce que j’avais voulu dire. Si j’avais la trouille moi, c’était parce que j’avais peur de mes sentiments, peur des siens aussi. Peur de la décevoir, de la blesser… et pour cause puisque c’était tout ce dont j’étais capable. «T’as pas à penser à tout ça puisque c’est faux. » Elle s’enfouie le visage dans les mains et j’espérais qu’elle ne se mette pas à pleurer, je ne savais pas si j’allais le supporter. Franchement, j’avais moi-même envie de chialer encore alors… «Je veux être la seule. » J’ouvris de grands yeux. Non, dites-moi qu’elle n’avait pas osé? C’était déjà assez compliqué comme ça, pourquoi est-ce qu’elle rendait les choses encore pires? Je ne pouvais pas lui dire oui et encore moins lui dire non. J’avalai difficilement et me tournai à nouveau vers le plafond. Elle devrait se contenter de mon silence. Je serai imperceptiblement les poings, me faisant violence pour ne pas foutre le camp tout d’suite.

Je me sentais tremblante et angoissée. Marshall était un vrai bloc de glace et j'arrivais pas à le briser. Il avait une énorme carapace autour de lui et je comprenais pas pourquoi il refusait que je la perce. Pourquoi il disait que c'était faux? Pour me faire plaisir? Mon dieu cette situation était pire qu'une énigme de surdoués. Mais c'était rien comparé au silence total qu'il m'offrait en guise de réponse. Je pensais qu'il prenait du temps pour réfléchir, pour me répondre, mais non. Trop bonne trop conne Blaise. Je ne pus retenir mes larmes que j'étouffais dans un oreiller, pour ne pas que Marshall m'entende pleurer. Mais à quoi il jouait? Pourquoi il venait à Paris? C'était pas juste pour que je lui avoue mes sentiments en face si? Ben voilà, une fois fait et une fois m'être ramassé un râteau de merde, c'était tout ce que j'avais gagné. Je relevais la tête et je le poussais de toutes mes forces pour essayer de le faire tomber du lit.  Va-t'en, sors de mon lit, sors de ma chambre, prends tes vêtements et tire-toi. lançais-je tristement en essayant d'avoir un peu d'autorité. J'en ai marre de me faire utiliser, que tu me prennes pour une conne. Marre d'un mec qui ne sait pas ce qu'il veut.

Un long silence puis je cru l’entendre pleurer. Eh merde… J’avais pas envie de la laisser comme ça, mais en même temps, qu’est-ce que j’aurais pu faire? Soudain, elle se tourna, me poussant pour me faire tomber du lit alors que je ne bougeais pas d’un poil. «Va-t'en, sors de mon lit, sors de ma chambre, prends tes vêtements et tire-toi. » Je tournai à nouveau la tête vers elle, j’allais devoir trouver un truc à dire. Elle se voulait convaincante, mais je savais qu’elle ne croyait pas un mot de ce qu’elle disait. Elle ne voulait pas que je parte, elle voulait que je lui donne des réponses, une explication même. «J'en ai marre de me faire utiliser, que tu me prennes pour une conne. Marre d'un mec qui ne sait pas ce qu'il veut. » Attendez un peu, quoi? Je me redressai un peu, lui attrapant les deux poignets pour qu’elle arrête de me pousser. « Blaise, arrête! J’te prend pas pour une conne et j’vois même pas pourquoi tu dis ça. » Si elle voulait que je m’énerve à nouveau, elle était sur la bonne voie. « Si j’suis venu ici c’était pas que pour t’entendre dire que tu m’aimais okay? C’était parce que j’devais t’expliquer pourquoi j’peux pas t’dire la même chose. Mais ton meilleur ami est débarqué pour te sauter et ça m’a rapidement coupé l’envie. Alors arrête de dire que j’me sers de toi et que j’suis là que pour te faire du mal tu veux? » Je lui lâchai les poignets en les repoussant vers elle brusquement, m’assoyant dans le lit en remontant les genoux vers mon torse.