Don't make me say it again ♡ BLARSHALL

Pourquoi j’étais à bord de ce foutu avion? Me demandez pas. J’suis qu’un connard et c’est pas aujourd’hui que ça changera, c’est certain. Mais une chose est certaine, j’peux pas laisser ça comme ça. Elle en pensera ce qu’elle voudra. Elle dira ce qui lui traversera l’esprit. Elle peut même me crier dessus et me foutre son poing sur la gueule si elle le veut cette fois. Mais je peux pas laisser passer. Alors quand l’avion atterrit enfin, j’ai déjà une voiture sport qui m’attend –merci papa d’avoir autant de fric. J’prends les clés et j’vais direct à son hôtel. J’arrive à la réception et on est au milieu de la nuit .Rien à foutre. « Quelle chambre pour Blaise Tunstall? » que je demande avec un français plus ou moins bon. On me donne le numéro et je file quelques billets à la réceptionniste avant de monter les marches quatre à quatre. Puis je cogne et j’attends. La plus longue attente de ma vie, le cœur sur les lèvres et les mains moites.

La journée a été épuisante. C'était la première fois que Dorian montait sur la Tour Eiffel et c'était pareil pour ma part. Mais je m'en foutais de ce que je vivais ici comme expérience, je voulais juste que mon meilleur ami profite. C'était important pour moi de le voir heureux. Il devait profiter de sa vie, faire pleins de choses en si peu de temps... Je pense que ça devait l'épuiser plus qu'autre chose. Après un bon repas, j'avais traîné un peu dans sa chambre à papoter de la pluie et du beau temps et je lui avais surtout expliqué que j'avais dit à Marshall que je l'aimais et la réponse fatale que j'avais reçue. Je devais prendre ça pour un vent? Je savais pas, mais Dodo trouvait les mots pour me rassurer. Je retournais dans ma chambre et je finis par trouver le sommeil. Je fus brusquement réveillé par quelqu'un qui frappait à ma porte. Oh mon dieu, ça pouvait être Dorian! Est-ce qu'il allait bien? Je quittais mon lit en catastrophe et j'ouvris grand la porte. Je dois être en train de rêver... baah le cauchemar. lançai-je d'une voix encore endormie en regardant Marshall. Je frottais mes yeux puis je pris la poignée de la porte, m'apprêtant à la fermer. Hein? Marshall?!

Une fois, deux fois, trois fois et j’allais défoncer si nécessaire. Mais la porte s’ouvrit sur une Blaise endormi. Je la regardai fixement, hors d’haleine. «Je dois être en train de rêver... baah le cauchemar. » Merci pour l’accueil. Je restai silencieux, cherchant mes mots sans les trouver. Et elle allait refermer la porte, mais je mis le pied dedans, la retenant même de la main avant de la prendre elle par le bras, la tenant fermement, la regardant droit dans les yeux. « Tu peux pas dire ce genre de chose là par sms. » Et je l’attirai à moi pour l’embrasser jusqu’à ne plus pouvoir respirer, prolongeant encore même quitte à perdre connaissance. Parce que de toute manière, je n’avais plus conscience de ce que je faisais depuis que j’avais payé mon billet d’avion. Alors autant faire un truc qui m’avait démangé durant tout le trajet. Je ne savais pas encore pourquoi j’étais là, mais une chose était certaine, je ne comptais pas continuer cette conversation par simple texto.

Marshall était bien là. Finalement mon réveil fut brutal à un point... Je comprenais pas ce qu'il faisait ici, ni pourquoi il ne voulait pas que je ferme la porte. Le jeune homme me parla du sms que je lui avais envoyé. Non sérieux? Il était venu juste pour ça à Paris? Me retrouver? Si Dorian voyait qu'il était à deux doigts de rentrer dans ma chambre, il me tue et le tue par la même occasion. Je ne savais pas quoi répondre et Marshall me rendait service en m'embrassant. Quoi? Nan dégage t'es qu'un pauvre type! Je pensais très très fort pour le repousser mais finalement c'était mon coeur qui avait les commandes de mon corps. Il reconnaissait les bisous de Marshall et il savait très bien l'effet que ça lui faisait. Je rompus le baiser car j'allais manquer d'air et je regardais Marshall d'un air méchant, d'incompréhension totale, d'interrogation, de surprise, bref je savais même pas quelle émotion je ressentais.Je sais mais... tu m'as énervée et c'est sortis tout seul. je demandais pas pourquoi il était là, il finira bien par me le dire. Je fermais la porte derrière lui pour l'emmener dans la chambre d’hôtel.

Blaise mit finalement fin à notre baiser et je la regardai, haletant, alors qu’elle semblait chercher ses mots. « Je sais mais... tu m'as énervée et c'est sortis tout seul. » J’arquai un sourcil, elle était vraiment encore toute endormi, pas vrai? Je m’attendais franchement à plus de cri ou de coup, mais non. Elle était toujours aussi douce et vulnérable et ça ne pouvait que me mettre d’avantage à l’envers. Elle referma la porte derrière moi et je la lâchai enfin, maintenant sûr qu’elle ne me jetterait pas dehors et qu’elle ne s’enfuirait pas –où pourrait-elle bien aller? Je me pris la tête à deux mains, passant mes doigts dans mes cheveux vers l’arrière de ma tête et me cachant le visage de mes coudes. « Tu le penses vraiment..? » dis-je finalement, faisant volte-face pour la regarder bien en face.

Je pouvais crier maintenant? Lui foutre une claque? Appeler Dorian pour qu'il me prenne dans ses bras? Qu'est-ce qu'il foutait ici? Son baiser m'avait réveillé violemment et je ne savais plus quoi faire maintenant. J'avais juste réussi à rompre ce contact. Je parlais comme si Marshall n'était pas vraiment là. Il faisait sombre dans la chambre et je voyais à peine où il était. Sous la précipitation, je n'avais pas pris la peine d'allumer la lampe. Je restais immobile à regarder le sol, mon coeur qui s'excitait et mon cerveau qui était fâché contre moi. J'aimais pas être sensible mais j'étais hypersensible de nature. C'était pas pour rien que j'avais fait un malaise l'hors de la confrontation avec Tate et lui. J'avais envie d'être plus entreprenante et d'arrêter de faire la timide. J'étais pas Leyna et j'étais loin d'être comme elle. J'avais peu eu la force de lui dire que je l'aimais en face car je n'avais pas envie d'être humiliée ou je ne sais quoi. Mais là, je ne pouvais pas revenir en arrière, je devais lui dire quitte à en faire une crise cardiaque. Je pris du temps avant de répondre. Je me mordis la lèvre inférieure et je m'amenai vers lui en levant mon regard pour qu'il me regarde. J'attrapais son visage entre mes mains. Oui. Je t'aime Marshall... je t'aime comme tu es. et s'il s'était ramené à Paris, c'était qu'il y avait de grandes chances qu'il m'aime aussi.

Blaise mit une éternité à répondre. Comme je m’en doutais, ça devait lui peser de devoir me dire ça en face. Mais il faisait sombre et cette tranquillité de milieu de nuit semblait aider les confidences. Elle s’approcha finalement de moi, attrapant mon visage à deux mains alors que j’étais à deux doigts de me défiler et de retourner exactement d’où je venais. Qu’est-ce qui m’avait pris de venir ici? « Oui. Je t'aime Marshall... je t'aime comme tu es. » Mon cœur fit un bond dans ma poitrine et j’eu l’impression de manquer d’air. Pourquoi une part de moi s’entêtait à dire que je l’avais toujours sû alors qu’une autre semblait surprise comme si elle m’avait annoncé un truc donc j’étais loin de me douter? Je la regardai à mon tour un long moment sans rien dire, incapable de lui retourner ce qu’elle venait de m’avouer. Non pas parce que je ne le ressentais pas –soyons franc, je n’étais certainement pas venu à Paris si je me foutais complètement d’elle-, mais plutôt parce que j’étais encore incapable de m’exprimer, de tout mettre en ordre et surtout, surtout parce que j’avais peur de merdé encore une fois. Elle disait m’aimer comme j’étais, mais je savais très bien que ce n’était qu’à moitié vrai. Je gâchais sa vie, je ne lui apportais rien de bon et je risquais de la faire souffrir encore. Je baissai les yeux avant de la prendre dans mes bras, la serrant contre moi alors que je sentais que mon corps tremblait. J’étais soudainement lessivé et à bout de force en plus d’être un pauvre type. Je m’accrochai à elle comme à une bouée, toujours aussi silencieux.

Marshall ne m'avait toujours pas dit ce qu'il faisait ici. Il voulait juste entendre quelque chose de ma bouche, pas de son téléphone. Et comme j'étais faible, je lui avais dit. Je l'aimais, même si c'était le pire bâtard que j'ai rencontré de toute ma vie, même si ce mec méritait de pourrir seul avec des msts, je l'avais dit. Le winthrop me prit dans ses bras et je fermais les yeux pour me soulager. La pression retombait, je me sentais libérée. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me réponde, Marshall était pas sentimental d'ailleurs je sais pas comment Leyna a fait pour l'avoir car moi je n'y arrivais pas. Pourquoi tu es là? j'avais peur de ce qu'il allait me répondre, ça me terrifiait sur place.

Blaise s’abandonna dans mes bras alors que moi, j’étais à deux doigts de trembler de tout mon corps. Elle semblait soulagée alors que moi, j’avais les nerfs –et les émotions- en boule. «Pourquoi tu es là? » Ouais, pourquoi j’suis là? « Parce que j’avais besoin d’te voir.. de t’entendre. » Bel effort Chromeo, mais c’est pas tout. Allez, tu peux l’faire! Mais non. Je reste silencieux, ne trouvant pas mieux à lui dire, ne trouvant ni les mots ni le courage, ni même la force de continuer à y penser. J’ai des sentiments pour cette fille, il ne faut pas en douter. Mais j’arrive pas à mettre le doigt dessus. C’est plutôt comme si j’en avais régulièrement un aperçu et qu’ensuite, le sentiment m’échappait, se jouant de moi et allant voir ailleurs. Je serai Blaise un peu plus fort, c’est bon, j’avais commencé à trembler. J’étais vraiment à bout et pour tout dire, j’avais honte et peur à la fois de paraitre faible devant elle. Du coup, je reculai rapidement, titubant et passant à nouveau mes mains tremblantes dans mes cheveux.

Nous étions à Paris, la ville lumière. Tout était beau et le voyage se passait super bien. Nous avions visité pas mal de choses et le départ était proche j’en étais bien malheureux. Cela faisait bien longtemps que je ne me m’étais pas senti aussi vivant. Tout ça grâce à elle. C’est vrai que depuis la discussion de l’autre soir j’avais beaucoup réfléchi. Là je vais de me prendre la tête avec Candice par sms. Elle est en road trip avec des mecs et elle ne s’est pas privé de dire qu’elle comptait s’amuser ba moi aussi je vais faire pareil. Blaise à l’air ok enfin c’est ce qu’elle m’avait fait comprendre la dernière fois. J’ai envie d’essayer avec elle ce soir après tout ça peut pas être si terrible. Du coup je me dirige vers sa chambre qui n’est pas très loin de la mienne. Je frappe à la porte avant de l’ouvrir « J’ai réfléchi j’ai envie qu’on le fass.. » Je n’ai pas le temps de terminer ma phrase que je reste choquée. Putain elle a fait venir Marshall. Je me sens carrément trahis d’un coup. « Ah ouais juste toi et moi je vois » Dis je d’un ton froid elle s’est bien foutu de ma gueule.