Don't make me say it again ♡ BLARSHALL

Je regardais Marshall qui ne semblait pas très en forme. Il tremblait comme s'il allait s'énerver, comme si j'avais fait quelque chose de mal. Je n'aurais peut être pas du dire ça, c'est cruel, l'amour est cruel. Moi je ne savais pas du tout ce qu'il ressentait pour moi mis à part qu'il s'attache comme il avait dit, mais je trouvais pas ça très convainquant. J'avais le coeur serré. J'affichais un petit sourire tendre. Eh bien maintenant tu l'as entendu... et tu me vois. Tu désires autre chose? Moi j'aimerais juste savoir si tu... bam Dorian qui débarqua dans ma chambre en disant quelque chose qu'il aurait jamais du dire devant Marshall. Non, non, non! Il allait tout foutre en l'air et... roh mince, c'est mon meilleur ami et il supportait pas quand je voyais Marshall. Je soupirais et j'allumais la lumière pour mieux me confronter à eux. Dorian... tu pourrais frapper? lui lançai-je sur la précipitation car je ne savais pas quoi lui dire. Je sentais son ton glacial dans sa voix. Ce voyage était pour lui, pour nous deux, et Marshall n'avait rien à voir là-dedans. Je sais pas ce qu'il se passe Do, ni pourquoi il est là... bon Blaise tais-toi car tu t'enfonces.

« Eh bien maintenant tu l'as entendu... et tu me vois. Tu désires autre chose? Moi j'aimerais juste savoir si tu... » elle ne termina pas sa phrase, la porte de sa chambre s’ouvrit, me faisant plisser les yeux. « J’ai réfléchi j’ai envie qu’on le fass.. » Dorian. Qu’est-ce qu’il foutait là? Et qu’ils fassent quoi?! Une bouffée de chaleur monta en moi alors que Dorian semblait étrangement aussi frustré. « Ah ouais juste toi et moi je vois » Hein? Je fis un pas vers lui, prêt à… j’sais pas trop quoi en fait. Jusqu’à ce que Blaise ouvre la lumière. Je baissai rapidement la tête, ébloui par cette soudaine clarté et levai ensuite la tête pour la regarder du coin de l’œil. «Dorian... tu pourrais frapper? » Mais merde, c’était quoi cette connerie? «Je sais pas ce qu'il se passe Do, ni pourquoi il est là... » Comment ça? Je me tourne vers elle franchement cette fois avant de jeter un rapide coup d’œil à Dorian. « Tu sais pas ce qui ce passe? Quelqu’un sait ce qui se passe? Tu veux savoir pourquoi j’suis là? Tient j’vous évite des questions, ciao. » Je sors de la chambre, comme porté par une frustration soudaine. Allez savoir. J’étais à deux doigts du break down émotionnel et puis Dorian est arrivé et a tout gâché. Là, tout c’que j’veux, c’est sortir prendre l’air.

Allez Blaise, un petit effort, réfléchis! Marshall est à Paris, il m'embrasse et what Dodo débarque. J'avais l'impression d'être dans un rêve étrange, très étrange même. Je jetais un coup d'oeil à Dorian puis je surveillais Marshall du coin de l'oeil. Je connaissais le winthrop et s'il s'en prenait à mon meilleur mai, je ne pourrais jamais lui pardonner. On ne touche pas à Dorian. Malheureusement, le quincy revint sur le sujet auquel nous avions plaisanté tout à l'heure. Comment je devais prendre ça? Est-ce que Dorian s'était vraiment imaginé dans sa tête que nous... Mon dieu. Il devait trop se sentir mal. Je le voyais dans ses yeux. Marshall attend. l'appelais-je alors qu'il me claqua la porte au nez. Encore une fois, je me retrouvais le cul entre deux chaises. Mon meilleur ami ou l'homme que j'aimais. En sachant que ce voyage était pour Dorian. Marshall n'avait rien avoir là. J'avais envie de me cacher sous ma couette et m'étouffer avec mes draps. Je fis une petite grimace désolée à Dorian et je quittais ma chambre pour rattraper le jeune homme avant qu'il ne se perde dans Paris. Ce fut une fois à l'extérieur d'hotel que je remarquais que j'étais en pyjama et qu'il pleuvait des cordes. Je frissonnais, mon t-shirt et mon short collaient à ma peau et c'était désagréable. Mais le temps ne m'arrêtera pas à chercher Marshall. Je finis par l'apercevoir , lui aussi était trempé. Ne m'oblige pas à rester dehors, viens te réchauffer à l'intérieur. Juste toi et moi... je me plaçais devant lui en levant mon regard vers le sien.

J’étais sorti de là sans demander mon reste. J’en voulais terriblement à Blaise alors qu’elle n’avait rien fait de mal. Au contraire, elle venait de m’avouer qu’elle m’aimait et voilà tout ce que je trouvais à faire : fuir. J’étais venu à Paris pour l’entendre dire et dès que Dorian s’était pointé, j’avais pété un câble et j’étais sorti de la chambre. Qu’est-ce qu’il avait voulu dire en entrant? De quoi avaient-ils parlé plus tôt qu’il voulait finalement faire… au milieu de la nuit?! Eh merde, valait mieux que j’n’y pense pas. Je serai les poings alors que je sortais sous la pluie battante, me dirigeant sans trop savoir où j’allais jusqu’au coin de la rue. Il n’en fallut pas plus pour que je sois trempé comme un chien. Je m’arrêtai, sentant une présence près de moi. Blaise. « Ne m'oblige pas à rester dehors, viens te réchauffer à l'intérieur. Juste toi et moi... » Elle se plaça devant moi, levant ses petits yeux piteux sur mon visage. Je grinçai des dents. Pourquoi est-ce qu’elle devait toujours être si belle et pourquoi est-ce qu’il m’était toujours impossible de lui résister? Je baissai la tête, encore trop enragé pour y retourner. Qui sait, peut-être que la pluie allait me calmer un peu. « Qu’est-ce qu’il voulait Dorian? Pourquoi il venait te voir en pleine nuit? » demandai-je à travers mes dents.

Pourquoi ils avaient décidé de me faire chier? Marshall était chiant, Dorian était chiant et même la plus me faisait chier. J'étais pas une méchante fille, si? Je faisais rien de spécial et au final je faisais du mal autour de moi, sans m'en rendre compte. Je me demandais ce que faisait Dorian, s'il était partit se recoucher ou s'il bouclait ses valises pour partir. Franchement, je ne sais pas et ça me plait pas. J'avais envie d'éternuer, rah super j'allais encore me choper un rhume. Comme si je venais pas d'aller chez le médecin. Mais peu importe, je m'en fous des microbes, ce qui m'importe c'est Marshall qui n'avait pas l'air content du tout. Il fallait qu'il change cette tête ou il risquait de vraiment me foutre les boules. Je me mordis la joue. Que lui répondre à part la vérité? Je le regardais toujours même s'il baissait la tête. Sans doute qu'il voulait un peu de compagnie... c'est pas facile ce qu'il traverse. ranh non ça c'est nul. Je passais une main sur mes yeux pour chasser les goûtes d'eau. De toute façon... j'ai aucun compte à te rendre. Je fais ce que je veux avec Dorian. Tu fais bien ce que tu veux avec n'importe quoi. j'essayais de garder une voix calme et pas prendre un air accusateur sinon il risquait de se casser les dents à force de râler.

«Sans doute qu'il voulait un peu de compagnie... c'est pas facile ce qu'il traverse. » Un peu de compagnie? En pleine nuit? Et depuis quand on débarque en pleine nuit pour de la compagnie en disant un truc aussi chelou que "J’ai réfléchi j’ai envie qu’on le fasse." ? Non, vraiment, c’était pas net son truc. « De toute façon... j'ai aucun compte à te rendre. Je fais ce que je veux avec Dorian. Tu fais bien ce que tu veux avec n'importe quoi. » Alors c’est bien ça hein? Pour se venger, elle avait décidé de baiser avec? C’est quoi ce foutu bordel merde!? « Bah vas-y alors Blaise. Dis-moi encore que t’es amoureuse de moi avant d’aller te jeter dans le lit du premier venu. Cours, si tu y retourne assez rapidement, peut-être que Dorian sera encore chaud comme la braise pour que vous baisiez le reste de la nuit. » lui crachai-je finalement au visage, gesticulant sous la pluie pour évacuer un maximum d’haine avant de devoir frapper dans un lampadaire ou je-ne-sais-quoi.

Je ne me souviens plus exactement ce que Dorian avait lâché comme merde en débarquant dans ma chambre, mais Marshall était déterminé à ne pas laisser tomber. Je fus choquée et blessée - pour pas changer - par les propos que Marshall me crachait en pleine face. Il devait pas remettre en cause les sentiments que j'avais pour lui, j'étais sérieuse. Je l'aimais tellement que j'en souffrais. Néanmoins, je me retenais de pleurer car j'avais plus le droit de lui offrir une seule larme tant qu'il ne me disait pas ce que j'étais à ses yeux. C'est ce que tu penses de moi? Vraiment? si c'était le cas, j'allais pas me gêner de devenir la personne qu'il croyait que j'étais vu que ça le faisait chier. J'en avais marre d'être douce et complètement idiote. J'ai dit que je t'aimais et la seule chose que tu as à me répondre c'est que je suis une salope qui couche avec le premier venu? T'es vraiment qu'un con! va-y défoule toi ça nous aidera surement. Là je regrettais de lui avoir dit que je l'aimais et je regrettais d'avoir laissé Dorian tout seul.

«C'est ce que tu penses de moi? Vraiment? » Non ce n’était pas c’que je pensais d’elle, elle le savait bien, mais quand j’avais la rage, disons simplement que je ne contrôlais pas très bien ce que je pouvais bien dire. Et encore moins quand ça concernait mes sentiments. «J'ai dit que je t'aimais et la seule chose que tu as à me répondre c'est que je suis une salope qui couche avec le premier venu? T'es vraiment qu'un con! » Je la considérai un moment en silence, écoutant la pluie tomber autour de nous puisque c’était tout ce qui faisait réellement du bruit à cette heure avancée de la nuit. La rage bouillait à l’intérieur de moi et je savais pertinemment que si j’ouvrais les vannes, les chances étaient minces pour que j’arrive à les refermer. Pire, je risquais de dire un tas de truc qu’elle ne voulait pas entendre et que je n’avais même pas envie de dire puisque je ne les penserais même pas. Pourtant, elle me poussait à bout, semblant vouloir ouvrir elle-même ces foutues vannes. Me prenant la tête à deux mains, je fis un demi-tour sur moi-même. Je fis quelques pas et frappai dans le premier lampadaire que je rencontrai. Sérieusement, quel con je faisais? Pourquoi est-ce que j’avais perdu mon temps à venir jusqu’ici? Rien que pour l’entendre dire qu’elle m’aimait? Et puis quoi si j’avais même pas les couilles de lui retourner ses paroles? Si ça se trouve, j’allais rien qu’arriver à lui faire peur encore une fois et elle retournerait à sa chambre avec l’intention de ne plus jamais m’adresser la parole. J’appuyai le front contre le lampadaire, laissant retomber mollement mes bras le long de mon corps, sachant que mon poing saignait très probablement. Rien à foutre…

Marshall ne disait rien. A vrai dire il ne parlait pas, il criait, il exprimait sa rage et ça me cassait les oreilles. Mais dès que j'ouvrais la bouche pour me justifier, c'était le silence complet. C'était frustrant, embarrassant, décevant... Je levais les yeux au ciel en soupirant bruyamment. Il venait de se péter la main contre ce lampadaire qui nous éclairait juste. Je peux jamais avoir une discussion sans qu'il sorte les poings. Je ne savais plus quoi faire, j'étais transparente. Néanmoins, j'étais sensible aux blessures et celle de Marshall n'était pas belle, du moins elle était rouge de sang. Encore une fois, j'agissais comme une conne, j'en voulais à mon coeur d'être trop sensible. Je marchais près de lui et j'attrapais son autre main pour le tirer à l'intérieure. Je ne disais rien, je le forçais juste à retourner dans la chambre et comme il avait l'air déboussolé, il se laissait faire. Toujours en silence, je l'emmenais dans la salle de bain pour rincer sa main et je grimaçais rien qu'en voyant sa blessure. Je l'essuyais ensuite avec délicatesse et je mettais quelques compresses pour lui faire un bandage qui ressemblait à rien. Mais l'intention y était. Mes mains tremblaient mais je réussis à attacher le tout. Je ne partais jamais sans ma pharmacie. Bon, il devra quand même aller voir un médecin ou je sais pas parce que mon truc ne suffira pas. Je le regardais à peine puis je retournais dans la chambre pour me déshabiller et mettre une autre pyjama sec. S'il ne voulait pas me parler, très bien, j'allais faire de même.

Blaise ne dit rien, elle ne tenta pas non plus de combler le silence, se contentant de m’attraper par la main pour me ramener à l’hôtel. Cette fois, je n’opposai pas de résistance. Je la suivis dans le silence le plus complet et dans cet été second où je m’étais moi-même plongé après avoir éclaté mon poing dans ce lampadaire. Lentement, elle nettoya ma plaie alors que je gardais la tête baissée, les cheveux dégoulinant de pluie qui devait plus ou moins bien cacher mon visage puisqu’elle ne remarqua pas les quelques larmes qui me coulèrent sur les joues. Ouais, Marshall Elliot Reilly qui chiale. Parce que j’en avais marre. Parce que j’étais vraiment à bout. Parce que j’aurais tant voulu lui dire que je l’aimais aussi, mais je ne pouvais pas. Parce que ça m’engageait à beaucoup plus que ce que j’étais capable pour le moment. Parce que je ne pouvais simplement pas lui promettre tout ça, pas maintenant en tout cas. Elle sortit finalement de la salle de bain et je regardai ma main bandée, elle avait fait du bon boulot avec le peu qu’elle avait. En temps normal, j’aurais fait un commentaire, une petite blague ou peut-être même un truc avec des sous-entendus coquin. Mais là, rien. Je ne souris même pas. Je me levai lentement, m’essuyai les yeux du revers de la main et retournai dans la chambre où je tombai sur une Blaise en train de se changer. Je la regardai en silence, sans détourner la tête. Je l’avais déjà vu de toute manière, non?