(+) Quand l'amour est plus fort que la raison w/ Elisandra

Je n’arrivais pas à le croire. Ma propre sœur s’était battue avec ma femme et pire, elle l’avait envoyé à l’hôpital. Je n’arrêtais pas de me passer les mots du médecin mais c’était surtout de la voir en train de convulser qui hantait mon esprit. « Hé, comment tu te sens agapi mou ? » demandais-je d’une voix douce et tendre en m’approchant d’elle pour mieux déposer un baiser sur son front, juste au-dessus de son arcade blessée. « Les médecins m’ont dit qu’ils voulaient te garder au moins vingt-quatre heures en observation »l’informais-je en m’asseyant sur le bord du lit, prenant sa main dans les miennes pour la porter à mes lèvres. Dans mon regard, on ne pouvait y lire que de l’inquiétude et de la tendresse.

Autant dire qu’Elisandra n’avait pas envie de faire le plus petit commentaire sur ce qui s’était passé avec Bambi, pas alors qu’elle avait eu l’arcade ouverte et convulsé deux fois. Ah elle s’en souviendrait, pour sûr, elle ne risquait pas de l’oublier ! « Fatiguée chéri… mais si tu savais comme ça me fait du bien de te voir » avoua-t-elle d’une voix faible bien qu’accompagné d’un sourire tendre, même si ce dernier s’effaça rapidement. « Ah non hors de question que je reste une journée ici je t’en prie fais quelque chose !! Je veux pas rester à l’hosto ça m’angoisse je t’en prie, je ferai tout ce que tu voudras !! »

Elisandra semblait effectivement fatiguée et je m’en voulais de lui avoir fait subir ce stress et cette agression. Je ne comprenais pas le comportement de ma sœur. Je savais qu’elle était dangereuse mais je n’avais pas imaginé une seule seconde qu’elle puisse s’en prendre à Elisandra. « Calme toi Eli »lui demandais-je dans un premier temps en prenant son visage entre mes mains. « Juste une nuit, pour être certain que tu ne crains aucune lésion ou quelque chose du genre. C’est pour ton bien mon étoile »murmurais-je en essayant d’être convaincant mais la panique que je lisais dans son regard me touchait réellement.

Le fait qu’Hippolyte prenne son visage entre ses mains la calma quelques instants mais ce fut hélas de courte durée. « Je sais que c’est pour mon bien mais j’angoisse, je vais être tendue comme une corde d’arc et j’ai pas envie de convulser à nouveau pitié aide-moi… » fit-elle en fermant les yeux et en se mordillant la lèvre inférieure, effectivement tendue comme jamais. « Je veux pas rester ici quatre ans… »

Je ne savais pas quoi faire car l’idéal serait qu’elle reste sous surveillance médicale mais de l’autre, je ne me voyais pas la laisser cette nuit ici en sachant qu’elle ne fermerait pas l’œil de la nuit voire pire, qu’elle se sente angoissée. « Tu ne resteras pas ici quatre ans, je te le promets »soupirais-je avant de la serrer dans mes bras puis de l’embrasser avec tendresse. « Tu ne veux vraiment pas rester en observation ici cette nuit, c’est bien ça ? » soupirais-je conscient que je venais de prendre la décision finale.

« Tu me le promets ? » répéta-t-elle tout en tremblant comme une feuille morte entre ses bras, cherchant sa chaleur comme si sa vie en dépendait pour mieux serrer sa chemise entre l’un de ses poings. « Je ne veux pas je ne peux pas ! Je t’en prie je veux bien voir tous les docs que tu veux mais je veux retourner à la maison, je veux dormir avec toi à mes côtés, pas ici… pas ici… »

Cela me brisait le cœur de la voir aussi fragile entre mes bras. « D’accord, calme-toi… Je vais aller trouver un médecin pour organiser le retour à la maison »lui assurais-je avant de l’embrasser. « Tu veux bien rester calme le temps que j’aille parler au médecin ? »lui demandais-je en plongeant mon regard dans le sien même si, je savais que j’allais demander au grand blond de veiller sur ma femme. Je ne sais pas pourquoi je le choisissais lui et pas un autre à moins que ce soit parce qu’il était le seul en dehors de ma sœur à ne pas paniquer actuellement.

« Je ne bouge pas » promit-elle avant de se rallonger docilement, essuyant les quelques larmes ayant perlé contre ses yeux avec douceur. « Je vais respirer profondément et espérer que tu reviennes vite… et Hippo ? Merci de comprendre… » fit-elle d’une voix douce avant de prendre sa main pour la porter à ses lèvres, soulagée que son fiancé soit en mesure de comprendre toute l’angoisse qu’Elie liait aux hôpitaux et particulièrement à celui-ci. Mais autant dire que rester sagement allongée devint un véritable parcours du combattant.

Je passais doucement une main dans sa longue chevelure en la regardant avec une tendresse infinie mais aussi avec inquiétude. « Je te fais confiance, j’essaie de faire le plus vite possible » la rassurais-je avant de déposer un dernier baiser sur ses lèvres et la quitter non sans céder ma place à O’Malley. Il me fallut pas moins d’une grosse heure pour les convaincre et signer toutes les décharges médicales pour les dégager de toute responsabilité en cas de complication. « Merci Declan, je prends le relai… Tu es prête à rentrer à la maison ? »lui demandais-je avec un léger sourire.

Autant dire que la présence de Declan n’avait pas été superflue, ce dernier l’aidant à ne pas angoisser et à passer cette grosse heure relativement sereinement. Elle le remercia du regard pour mieux serrer Hippolyte contre elle comme si sa vie en dépendait. « Tu es mon héros, tu le sais ça ? » fit-elle en un soupir avant de se relever maladroitement du lit, ses jambes étant encore faiblardes. « Je suis plus que prête ! Je crois que je pourrais courir loin d’ici sans problème » plaisanta-t-elle avant de ramasser ses affaires et de s’emparer de la main d’Hippo.