« Ça fait un moment que je me dépatouille avec ma colère, tu sais… au pire, je prendrai plus de contrats avant le Summer Camp et ça ira sans doute mieux ! » tenta-t-elle tout en sachant que Shiloh allait très probablement désapprouver cette façon de voir les choses. « Je sais que pour le moment tu n’es pas en sucre mais on sait jamais, hein ! Puis je suis curieuse de te voir faire ce fameux remake, tiens… »
Je fronçais les sourcils en la regardant, visiblement contrariée. « Cela fait peut-être des années mais c’était avant. Maintenant, je suis là à tes côtés Bambi alors fais-moi plaisir et appuies toi un peu sur moi ! Je sais faire autre chose que des chichis hein » partis-je dans une de mes métaphore dont j’avais le secret. Je voulais être sa femme à part entière et non, la jolie poupée qu’on cajole de temps en temps quand tout va bien. « Même enceinte, je serais toujours pas en sucre et puis pour le moment rien ne dit que la bestiole a mordu à l’hameçon… puis crois-moi, tu voudrais surtout pas me voir en manque de sexe »bougonnais-je avant de l’embrasser.
Bambi sentit le vent tourner en voyant Shiloh froncer les sourcils et autant dire qu’elle ne manqua pas de lever les mains par principe comme si elle était prise en flagrant délit de connerie. « Rien ne t’empêche de m’apprendre… je sais, je suis un cheval dur à dresser mais tu y arriveras. Tu es bien la seule en qui j’ai une telle confiance » avoua-t-elle sans hésitation avant d’esquisser un petit sourire moqueur. « Tu as déjà été en manque de sexe avec moi trésor ? »
« Mouais, tu ressembles à ce cheval dans ce dessin animé : Spirit, l’étalon des plaines ! » marmonnais-je avant de pencher la tête sur le côté. « Je t’apprendrai, tu peux compter sur moi et pour te répondre, tu m’as déjà laissé ne manque de sexe. Quinze jours ! J’ai poireauté quinze jours avec des bouts de plastiques et des douches froides alors fanfaronnes pas trop, je pourrais vouloir te les faire payer au centuple » terminais-je par lui dire avec une petite moue avant de lui faire signe de m’embrasser aussitôt sinon je hurlais à la mort. « Je veux une glace ! Comme ça, tu vas me voir léchouiller le truc et tu auras envie de moi et je pourrais te dire : on attend la maison… mouhahaha tu seras frustrée à ton tour… Enfin je crois. Tu le seras ? »
« Hey, crinière brune et tout le Bataclan, la classe totale ! » répondit-elle en secouant sa chevelure comme s’il s’agissait de la crinière d’un étalon d’ébène. « Rhooo quinze jours c’est pas grand-chose !! T’as jamais été en manque de sexe comme moi alors fanfaronne pas trop non plus hein » lui tira-t-elle la langue même si, sur ce point précis, la brunette ne faisait pas preuve de mauvaise foi. Une fois n’est pas coutume ! « Tu sais que chercher la petite bête c’est pas la meilleure des choses à faire avec moi ? » la menaça-t-elle très faussement.
« Quinze jours c’est rien ?! Mais moi c’est quinze jours en journée Shilohesque… Je suis comme les chats, je vis pas sur le même calendrier que les êtres humains »boudais-je car pour moi, quinze malheureux jours, c’était l’équivalent de quinze ans. « Et si au contraire, j’avais envie de chercher la petite bête madame Moneypenny ? »lui demandais-je avec un regard de pure provocation… autant dire que le restant de cette journée fut on ne peut plus joueuse et taquine. Malheureusement, un petit enlèvement vint gâcher cette ambiance détendue de pré-vacances. « Mi amor ?! Je suis rentrée ! »m’exclamais-je timidement tandis que je poussais la porte de la maison. « Vous allez me suivre encore longtemps ?! Je suis chez moi alors du balai !! Et dites à monsieur.. enfin dites-lui qu’il me laisse du temps parce que là, j’ai juste pas envie d’y penser ! »grommelais-je à l’intention de l’armoire de glace sensée me protéger et qui me suivait comme mon ombre. Je lui claquais la porte au nez pour me retrouver face à ma femme. « Euh ça va ? »
Autant dire que Bambi avait déboulé comme une furie dans le hall d’entrée en entendant la voix de Shiloh, qu’elle ne pensait plus jamais entendre. « Ça va ?! Tu as été enlevée et disparut toute la journée et tu rentres comme une fleur en me disant CA VA ?! » s’époumona-t-elle, à la limite de la crise d’apoplexie. « Tu as trente secondes pour m’expliquer, je me suis fait un sang d’encre, avec Declan on vous a cherché partout comme des tarés !! »
Oh god, j’avais une femme complétement paniquée et en mode furie sur les bras. La première chose que je fis, fut de l’embrasser avec une grande tendresse. « Je vais bien, je vais bien ! »lui répétais-je avant de la serrer dans mes bras. « Je vais tout t’expliquer mais avant toute chose, fais-moi un câlin je t’en prie ! »la suppliais-je presque en me blottissant dans ses bras. J’avais besoin de la sentir m’entourer, de me sentir à nouveau pleinement en sécurité car j’avais beau jouer la forte, cet épisode m’avait quelque peu marqué. « Je voulais pas t’inquiéter namour, si j’avais pu, je t’aurais téléphoné mais on nous a chipé nos téléphones »
Bambi était une véritable bombe à retardement et n’avait pas honte de l’être après cette journée de fou à ressasser le moindre détail dans le but de la retrouver. Bien sûr, elle offrit volontiers ses bras protecteurs, tentant de calmer les battements effrénés de son cœur non sans jeter un coup d’œil à l’extérieur de la maison. « Je peux savoir pourquoi y’a le remake des Men in Black dehors ?! » demanda-t-elle tout en tâchant de rester calme. « Dis-moi qui je dois flinguer et je te rapporte ses doigts en trophées ! »
« Non, non, y a besoin de tuer personne ! Les personnes dehors sont euh… mes gardes du corps d’après ce que j’ai compris »marmonnais-je avant de secouer la tête pour mieux me détacher d’elle et la forcer à me suivre dans le salon je l’installais dans l’un des fauteuils avant de venir m’asseoir à califourchon sur ses cuisses. « Mi amor… Je sais pas comment le dire mais apparemment, je ne suis pas italienne et encore moins la fille d’Anconetti mais d’un parrain de la mafia russe. Vladimir Vassilievykh… Je ne sais pas si tu connais ? » commençais-je en me mordillant la lèvre. « Cela fait des années qu’il me recherche. Ma mère a trompé mon père qui n’est pas mon père avec cet homme… qui est tout aussi homosexuel que moi… C’est affreusement compliqué mais il s’est mis en tête de me protéger comme un petit bichon russe… Je suis désolée de t’avoir à nouveau causé du souci »soupirais-je tristement.
