(+ Shishi) et c'est reparti...

« Comment ça tes gardes du corps ?! » manqua-t-elle de s’étrangler avant de se laisser docilement asseoir par les bons soins de Shiloh, l’accueillant sur ses genoux sans cesser une seconde de froncer les sourcils. « Bah pas si homosexuel que ça vu que t’es là ! » ne put-elle s’empêcher de faire remarquer avant de soupirer. « Bien sûr que je connais, il est très connu dans le milieu et vaut mieux être son pote que son ennemi… mais il a pas malmené Mallo non plus ? Sinon je connais un irlandais qui va ruer dans les brancards illico presto ! Puis pourquoi ta mère t’en a jamais parlé en plus ?! »

« Oui, Vladimir veut être certain qu’il ne m’arrive rien alors il m’a accordé cette garde. J’ai beau lui avoir dit que ce n’était pas nécessaire mais il est encore plus buté que toi »râlais-je et c’était le cas de le dire. « Non Mallory va bien, on nous a absolument rien fait. Il nous a même offert le thé…Je crois que mes relations avec Declan vont repartir comme en quarante mais je présume que pour le coup, je le mérite à nouveau. Pour mon père, je t’assure, il est homosexuel mais on peut pas dire qu’il l’assumait complétement à cette époque, une question d’image, je crois. » tentais-je d’expliquer mais même moi, je n’avais pas toutes les cartes en main. « Je sais pas pour ma mère… je pense qu’il faudrait que j’ai une discussion avec elle » grimaçais-je avant de l’embrasser. « Je ne voulais pas t’inquiéter »

« Plus buté que moi, nan c’est pas possible » fit-elle tout en secouant négativement la tête de gauche à droite. « Je vois… t’en fais pas pour Declan pour l’instant, laisse-le digérer parce que si j’ai failli virer tarée aujourd’hui, tu imagines lui ! Pour l’instant c’est pas l’irlandais qui m’importe mais toi. Comment tu te sens par rapport à tout ça puisqu’il ne t’a rien fait de mal ? » Bambi savait que Shiloh ne ferait rien pour l’inquiéter et c’était pour ça qu’elle n’avait pas explosé comme une bombe nucléaire. A la place, elle lui embrassa même le front pour la rassurer. « Il est au courant pour nous, alors ? Et il sait qui je suis ? »

« Je ne sais pas trop. Je veux dire, c’est con à dire mais j’ai toujours pensé que mon père était mon bourreau le plus intime et voilà que je ne suis pas sa fille mais simplement sa victime. D’un côté, cela me rassure, je ne suis pas le fruit d’un monstre mais simplement d’une trainée »lâchais-je avec ironie en me blottissant dans ses bras pour chercher sa chaleur. « Je sais pas ce que je dois ressentir pour le moment… oui, il sait tout… En fait, au départ, il pensait que Mallory, c’était toi. Il souhaite te rencontrer » avouais-je non sans rajouter mentalement et nos enfants aussi. Je n’étais pas prête à faire comme si c’était la fête à la maison.

« Il y a peut-être une explication vis-à-vis de ta mère, lui jette pas la pierre avant d’avoir au moins entendu sa version » tenta-t-elle non sans caresser doucement son dos, tentant maladroitement de lui apporter du réconfort mais autant dire qu’en ce moment, Bambi avait bien du mal. « Me rencontrer ? Bah ça ne m’étonne pas vu qu’il sait que tu es mariée je suppose mais il va déchanter en voyant qui je suis, je présume. » Autant dire que pour l’heure, il n’était pas question de lui présenter les enfants… fallait pas déconner !

« Rien à fiche de son avis, tu es ma femme et moi, je suis fière de toi »rétorquais-je aussitôt. Je me fichais bien de l’avis de Pierre, Paul ou Jacques. J’étais heureuse qu’entre les bras de cette femme et les autres pouvaient bien aller téter les yeux des poissons rouges, cela me faisait ni chaud ni froid. « Je veux bien accorder le bénéfice du doute à ma mère mais je suis fatiguée qu’on me mente sur ma vie. Je ne sais plus qui je suis, les cartes n’arrêtent pas d’être mélangées et à la fin, j’en perds le fil… J’aimerai juste être Shiloh, c’est tout » marmonnais-je avec une certaine tristesse dans la voix. « Tu sais, j’ai pas trop eu peur aujourd’hui, tu sais pourquoi ? Parce que je savais que tu me cherchais »

Bambi esquissa un bref sourire, bref mais sincère, aux paroles de Shiloh. « Tu sais, tu es juste Shiloh. Tu es ma femme, la lumière de ma vie, tu ne peux pas choisir ton passé mais tu peux décider d’y accorder moins d’importance qu’au présent ou au futur » fit-elle valoir avant d’embrasser tendrement ses lèvres. « Je t’ai cherchée mais pas trouvée, alors… ne m’envoie pas trop de fleurs… »

Les mots de ma femme apaisèrent un peu le flou artistique de mes pensées. J’avais l’impression que dès que je m’approchais un peu de mon passé, ce dernier changeait de forme tel un metamoprh. C’était usant au final de ne pas savoir réellement d’où je venais, qui étaient véritablement mes parents. La seule donnée qui restait inchangé était que mon père restait quoiqu’il arrive, un criminel. « Tu as raison, la seule chose qui m’importe c’est que je suis ta femme et que nous avons deux beaux enfants et qui sait, bientôt un troisième » lui dis-je avant de relever légèrement la tête. « C’est tout ce que j’ai besoin de savoir mon amour… Le simple fait que tu aurais remué ciel et terre suffit à calmer la moindre de mes peurs et puis, je savais que quoiqu’il arrivait, tu auras été là pour Jack… Par contre, aucun rapport mais j’ai envie d’une tartine de rillette »

« Notre famille avant tout, c’est ce à quoi je m’accroche pour éviter de déconner à nouveau à plein tube » avoua-t-elle maladroitement certes, mais si cela aidait Shiloh à se sentir mieux, alors c’était tout bénéfice pour ainsi dire. « Je n’ai pas envie de me dire que s’il t’arrivait quelque chose Jack m’aurait. J’ai pas envie qu’il t’arrive quelque chose tout court… heu pour la tartine de rillettes je peux t’apporter ça mais dis-moi, tu commences à avoir des envies ou j’ai rêvé ? »

« Je suis du genre coriace tu sais : j’ai résisté à des tortures quand j’étais gosse, j’ai même survécu à un attentat… Je suis pas prête de te fausser compagnie »lui souriais-je malicieusement pour qu’elle cesse de s’inquiéter pour moi. « Je reste près de toi mi amor » soufflais-je avant de lui faire part de mon envie soudaine de rillette. « Ouais, j’ai toujours envie de manger du pâté ou de la rillette… C’est chiant à la longue surtout que j’ai même pas pu finir ma glace aujourd’hui… Je suis frustrée ! »bougonnais-je avant de me redresser. « J’ai envie d’être toute nue…cela te dérange si j’enlève mes vêtements ? »