Socrathina ~ So happy to see you here !

Ouhlaaa. Faut que je commence à faire attention à mon taux d'alcoolémie vu la vitesse à laquelle mon verre se vide. Doucement Athina, t'as déjà bu une vodka avant. Je tiens pas à rentrer en mauvais état à l'appart, les filles n'apprécieraient sûrement pas trop... Bref. Je me concentre sur les paroles de Socrate. Avec un nom pareil et vu mon amour pour la philosophie, on es faits pour s'entendre ! Je ris à sa remarque sur l'autographe. "Je pourrais peut-être vous l'amener un de ces jours ?" Traduction, je voulais bien qu'on se revoit, par la suite. Mouais, je lui parle depuis cinq-six minutes à peine mais bon. Que voulez-vous, en ce moment il m'en faut peu pour m'emballer et partir en live. Faut que je me méfie de moi, je tiens pas à passer pour une petite conne complètement dévergondée. Je parle à un prof quand même ! Il m'avoue que des gens lui font croire qu'ils ont lu son livre... Je soupire, bois un peu de mon whisky et dis : "Y en a vraiment qui font n'importe quoi pour se faire remarquer... En tout cas, même si je vous l'ai déjà dit, c'est pas grave, je le redis quand même : je trouve votre livre très intéressant et j'ai adoré le lire. D'ailleurs en parler me donne bien envie de replonger dedans !" Pour l'instant, ce sont mes yeux bleus qui plongent dans les siens.

J'hochais positivement la tête lorsqu'elle me disait qu'elle ramènerait le livre afin que je puisse y laisser ma petite touche dessus, mais aussi bête que je sois, je n'avais pas du tout compris la subtilité de ce qu'elle m'avait dit. Je souriais comme un idiot, et je me demandais si j'allais continuer à parler de moi, de philosophie. C'était pas comme ça qu'on parle à une jeune femme. Je repensais à Joan et surtout à ses conseils pour parler à une femme, mais là, j'étais non seulement alcoolisé mais gêné. Bien que ça se voyait pas trop. Elle était vraiment adorable quand même. « Merci, vraiment. », avais-je murmuré alors que je finissais mon verre de whisky. Ouais, j'avais encore soif. « Je peux vous offrir un autre verre ? », demandais-je à la rousse.

J'y crois pas ! Il ne remarque même pas les petits sous-entendus que je fais. Ca m'étonne de lui, un homme aussi charmant... Mais bon, je m'arrête pas à ça, c'est vrai que j'ai déjà eu plusieurs petits copains et je connais un peu ce genre de signaux... Peut-être qu'il fait exprès, voilà tout. Bon, il me remercie pour le compliment et je rougis légèrement. Et il me propose un verre, c'est clair je peux pas refuser et puis je ne suis pas encore beaucoup ivre : j'ai que deux verres au compteur s'il vous plaît ! Alors j'accepte, me tortillant sur mon siège pour croiser les jambes assez maladroitement ce qui fait que mon pied frôle brièvement sa jambe. "Pardon..." C'est pas comme si je lui avais mis un coup de pied aussi, c'est juste pour la forme. "Eh oui. Heuu, je reprendrais bien un verre s'il te... Vous plaît. Ce serait pas mieux qu'on se tutoie ?" Je fais maladresse sur maladresse. Vraiment, je suis plus sûre de moi d'habitude.

Sa jambe frôlait la mienne alors qu'elle voulait changer de position, mes joues prirent une légère teinte rosé. Genre, plus que d'habitude, mais cela ne se voyait que très légèrement puisque j'avais une barbe. Ouais, genre les barbes de trois/quatre jours mal rasé. Je lui fis un sourire pour lui dire que ce n'était pas grave et elle acceptait que je lui offre un second verre. Je fis un signe de la main au serveur et lui indiquait que je souhaitais qu'il nous serve à nouveau. « Pourquoi pas ? Je me demandais, tu fais partie d'une des maisons de Harvard ? », lui demandais-je avec un petit sourire figé sur mon visage.

Je parie qu'il a rosit quand nos jambes se sont frôlées. Enfin bon, c'est difficile à voir derrière sa petite barbe de trois jours, qui lui rajoute du charme. Je dois dire que j'ai toujours aimé ça, les petites barbes, chez un homme. C'est plus... viril je pense ! Il a un sourire charmant, vraiment. Il indique au serveur que nous souhaitons être resservis et nos verres se trouvent à nouveau remplis. Il me demande si j'appartiens à une des maison d'Harvard. Je réponds par l'affirmative, contente qu'il me tutoie ! "Oui ! Tu as en face de toi une petite Quincy fraîchement débarquée !" Un moyen d'indiquer au professeur ma confrérie et le fait que je suis une nouvelle à Harvard. J'ai rejoins la prestigieuse université en septembre dernier, je vais y entamer ma deuxième année bientôt. Je bois une gorgée de mon verre. Je lui demande : "Et toi, tu as fait tes études ici ?" Je suis curieuse, mais ça tout le monde le sait !

J'avais toujours pas assimilé toutes les maisons à Harvard, et je me demandais à quoi correspondait les Quincy. En fait, ça me faisait plutôt penser au manga Bleach en tant que geek que j'étais, bha je connaissais ça parce que c'était une espèce dans cette bande dessinée. Le serveur avait rempli nos verres, et à nouveau, je fis tournoyer le mien. Je portais le verre à mes lèvres, et à nouveau la boisson alcoolisée me brûla la gorge. « Du tout. J'ai fait mes études à Oslo, mais j'aurais adoré venir ici pour étudier. », lui répondis-je. Hop, deux gorgées avant d'ajouter. « En fait, je n'ai jamais bougé de l'Europe, tu sais. Ça fait quatre ans que je suis là, et c'est la première fois que je suis allé au Etats-Unis. »

Ah la Quincy House... Ma maison, mes amis, ma confrérie quoi ! Je me dis que je ferai mieux de préciser la chose pour monsieur Jacobsen. "Au cas où les concepts des maisons t'échappent encore, sache que nous, les Quincy, on est les gentils du campus. Coeur sur la main, ouvres caritatives. C'est notre dada !" Bonjour l'expression de grand-mère que voilà ! Bah ! Tant pis, on fera avec, hein ! Alors comme ça on est norvégien ? "Waaaah Oslo, trop cool ! Pas un grand voyageur on dirait !" Je suis une mordue. Une vraie voyageuse dans l'âme ! Adepte du sac à dos et de la nuit à la belle étoile, de la découverte d'autres civilisations, et de nouvelles cultures... Je pense que ça se sent dans mon ton, mon oeil goguenard. Il semble que le professeur m'ait vraiment tapé dans l'oeil ce soir ! Je le détaille discrètement du regard : très sexy. Mais je sens cette petite gêne... Bizarre bizarre...

Elle fut très gentille et explicite lorsqu'elle me parla de la maison des Quincy. Cela faisait quatre ans que j'étais à Harvard, et je ne comprenais toujours pas les caractéristiques de chaque maison. Je lui avais dit que j'avais étudié à Oslo, tout en rajoutant que je n'avais jamais bougé d'Europe avant d'arriver à Cambridge. Elle me fit une petite remarque à laquelle je répondis. « Je suis quand même aller en Grèce, Espagne, Portugal, Finlande, Russie, Angleterre, France... ». Je préférais laisser ma phrase en suspend et ne pas continuer sinon je n'avais pas fini d'énumérer des pays européens que j'avais visité. Et, j'étais jeune encore pour pouvoir en visiter plein d'autres.

Eh bien ! On dirait surtout que je me suis trompée sur toute la ligne. Socrate sembla avoir beaucoup voyagé en Europe. Je l'écoute énumérer ses destinations passées, plein d'étoiles dans les yeux. Les voyages c'est essentiel pour moi. Depuis toujours, j'ai eu cette envie de partir. Partir un jour, pour mieux revenir, c'est ce que j'aime. Le truc, c'est que dès que je sens la fièvre de l'exil me prendre, c'est quasiment impossible de me retenir. Je dois bouger. En fait, je sais même pas si je vais rester là, à Harvard. Un jour viendra où je voudrais peut-être tout recommencer ailleurs. Une façon de fuir ? Sûrement. Je peux pas accepter que la vie devienne banale. J'ai besoin de ma dose de folie. En parlant de folie, mon verre se vide à vue d'oeil. Je ferai mieux de ralentir... Et puis, merde, je m'en fous bien des conséquences. "Eh beh, Socrate, je m'excuse. Je me suis trompée sur ton compte..." Disant cela, je lui jette un regard de braise. Si tant est que cela soit possible avec mes yeux bleus.

Je ne pouvais pas le cacher, cette jeune femme m'intriguait et m'attirait physiquement. J'appréciais énormément les rousses, c'était un peu les plus belles pour moi loin devant les blondes ou les brunes, mais cela je le gardais bien secret. Nos verres s'étaient retrouvés vide assez rapidement sans que l'on s'en rende compte vraiment alors que la demoiselle disait qu'elle s'était trompée sur mon compte. Je lui fis un sourire soutenant son regard avant de lui répondre. « Je peux quand même dire que les Etats-Unis est un très beau pays. Mais, j'ai toujours préféré ma terre natale aux autres pays. ». J'appelai le serveur afin qu'ils nous servent à nouveau, et l'alcool commençait à faire effet.