Socrathina ~ So happy to see you here !

Je me rends au Bukowski Tavern afin de m'amuser un peu, je suis pour ainsi dire détruite par ma rupture avec Ruben, en Australie. Ca fait trois jours que je suis de retour à Cambridge et j'ai enfin réussi à passer outre le jet lag. pas étonnant avec tout ce que j'ai bu dans l'avion, chez moi. En fait, je meurs d'envie de courir chez Kit, mai il voudra jamais de moi, c'est sûr... Il va se sentir choisi par défaut, et je le comprendrai, c'est l'impression que ça donne. Mais j'ai besoin d'un peu de réconfort et je l'aime vraiment. Mais je ne peux pas décemment me pointer chez lui et lui dire : "salut, maintenant que je suis libre, ça te dis qu'on se remette ensemble, toit et moi?" No way.... Je m'assois au comptoir et commande une vodka au serveur. Je regarde autour de moi, il y a du monde, j'aime bien cette atmosphère. Mon regard s'attarde sur un homme d'une trentaine d'année que je crois reconnaître. Putain, mais c'est bien lui ! L'auteur d'un bouquin historique sur la mythologie que j'ai lu ! Je prends mon verre et je me rapproche de lui. Il est seul et je l'aborde : "Salut ! Je m'appelle Athina ! Vous êtes Socrate Jacobsen ?" J'admire les travaux de ce mec, alors l'avoir comme ça en face de moi... J'ai juste envie de lui demander un autographe, d'autant plus qu'il est très séduisant...

Journée plus que normale, quelques cours de donnés, j'avais passé une agréable journée sans vrais rebondissements. Mais, c'était les journées calmes que je préférais. Des journées où d'autres gens se feraient bien chier, d'ailleurs. Mais, pas moi. La journée finie, et la soirée commençant à montrer le bout de son nez, j'avais décidé d'aller boire un petit rafraîchissement. Ce fut au Bukowski Tavern que mes jambes s'étaient arrêtés et que ma bouche avait commandé une bière bien fraîche. J'étais au comptoir, habillé d'un petit jean levis, de mocassin et d'une petite chemise blanche bien repassé. Je buvais ma boisson alcoolisée lorsqu'une voix féminine me fit sortir de mes pensées. Jeune fille, assez mignonne, me demandant si j'étais bien Socrate Jacobsen. « Exact. Que me vaut cet honneur ? », demandais-je sur le fait qu'elle vienne m'accoster.

Je gère mal les ruptures ou les séparations. C'est un fait. Lorsque ce genre de situation me tombe sur le coin du nez, j'ai du mal à m'en remettre et j'agis de manière inconsciente. On m'a souvent reprochée d'être impulsive, parfois un peu trop encline à agir selon ce que je veux et non pas selon ma raison. Et bien quand je suis dans l'état où je suis actuellement, y a plus aucune conséquence qui ne tienne et rien ne m'arrête. Je suis allée voir cet écrivain parce que j'ai lu ses livres et tomber sur lui ici !! C'est inespéré, incroyable. Je joue un peu la fan pour le coup. Mais que voulez-vous, l'histoire est mon pêché mignon... Je lui fais un sourire sincère et charmeur à la fois, tâchant d'être rayonnante et non pas désespérée... Il m'affirme qu'il est bien Socrate Jacobsen et me demande pourquoi je l'aborde en gros. "Eh bien, j'ai lu votre livre traitant de la mythologie et de l'Antiquité et je l'ai trouvé excellent. Je voudrais vous remercier pour ce bon moment de lecture que vous m'avez procuré." Je bois une gorgée de mon verre, mon palais est devenu insensible à la vodka. Splendide. Puis j'ajoute : "Vous enseignez à Harvard ?" J'ai lu dans le rabat de la couverture qu'il est professeur d'histoire. Peut-être est-il seulement en déplacement pour une quelconque conférence...

Une fan, c'était rare. Je n'avais pas vendu mes bouquins à des millions de fois, mais assez pour me mettre bien niveau financier. Bien que je ne faisais pas cela pour l'argent, mais tout simplement parce que j'adorais l'histoire et j'adorais écrire. Tout ces compliments me firent rougir alors que je bus à nouveau ma bière, et elle me demandait si j'étais à Harvard. Du moins, si j'enseignais. « Avouez que vous m'espionnez ? Oui, je viens de finir ma quatrième année en tant que professeur. Mais disons que je reste très très discret », lui disais-je. Mensonge, ma maladresse ne me permettait pas d'être discret. La bière me rendait moins timide que je ne l'étais quotidiennement, mais je demandais si ça allait durer longtemps. « Je suppose que vous êtes élève, vous ? », demandais-je, par simple curiosité d'apprendre.

 Du fait que je m'appelle Athina, un prénom on ne peut plus mythologique, on peut se dire que je suis une dingue de mythologie. Eh bien c'est vrai. Totalement. J'ai étudié le grec au lycée, j'adore les pièces de théâtre antiques. En effet, jouer Antigone est un rêve d'ado pour la férue de théâtre que je suis ! Enfin bon, j'aime l'histoire, les mythes et la civilisation antique. Cet homme et moi sommes faits pour nous entendre. Je ris doucement quand il me dit que je l'espionne : "Aaaaah ! Vous m'avez percée à jour !" Il me raconte qu'il enseigne depuis quatre ans à Harvard. Le fait que je sois une petite nouvelle de cette année doit expliquer le fait que je ne le connaisse pas. Cela dit, avec mes cours de médecine, on peut pas dire que je traîne beaucoup du côté des cours d'histoire... Je lui réponds : "Oui ! Je vais commencer ma cinquième année de médecine. J'étudie aussi le théâtre en parallèle." Voilà, les présentations sont faites. Tout ce temps, je suis restée debout alors que lui est assis sur un tabouret haut près du bar. Je désigne du doigt celui à côté de lui : "Je peux me joindre à vous ?" J'ai jamais flirté avec un prof, ni même avec un homme de plus de 25 ans, ça m'intéresse bien d'essayer.

Je fis un petit sourire, cette jeune femme me semblait être assez drôle et j'adorais les gens drôles. Bon, c'était pas trop mon genre d'être drôle, j'étais même trop reversé mais l'alcool me permettait de me détendre et de parler plus librement. Je bus quelques gorgées de ma bière, et je vis qu'elle était quasiment finie. « Le théâtre ? J'adore cela. Savez-vous que le théâtre a été inventé par les grec dans l'antiquité ? », disais-je à la rouquine. Et, ça aurait été mieux que je ferme mon clapet. On s'en fichait un peu de qui avait inventé le théâtre. Je hochais la tête pour accepter qu'elle se joigne à moi, et j'appelai le serveur afin qu'il me serve un autre verre. « Un whisky, s'il vous plait. Deux, peut-être ? », disais-je en souriant à Athina. Sa vodka semblait être vide aussi.

 J'observe avec plus d'attention mon interlocuteur quand il m'autorise à prendre place auprès de lui. C'est un homme auquel je donnerai la trentaine, brun, assez séduisant. Je suis flattée qu'il me parle de théâtre. Alors je lui souris en ajoutant : "C'est ma petite passion ! Oui, je suis même allée visiter le théâtre d'Epidaure en Grèce. Il est splendide ! Et je suis une inconditionnelle de Sophocle et d'Euripide !" Trop d'enthousiasme, il va me prendre pour une cinglée, sûr ! Du coup, je baisse les yeux en rougissant, tournant mon verre vide dans ma main. Faut pas me parler de théâtre, sinon je deviens folle... J'accepte le verre qu'il me propose en souriant, retrouvant un peu contenance. "Un whisky ça ira, merci !" On dirait que ce charmant jeune homme va m'offrir un verre ! Je lui souris encore, décidément, je ne sais faire que ça ce soir. Il m'intimide un peu quand même. Un écrivain, professeur à Harvard, plutôt sexy... J'ai beau ne pas être timide, je rougis comme une adolescente.

Le théâtre, je n'en avais jamais vraiment fait pourtant j'adorais ça. J'avais pu superviser quelques pièces lorsque j'étais à l'université d'Oslo, mais je trouvais que je n'avais pas un bon jeu d'acteur et que surtout, j'étais trop timide pour parler devant tout un public. Je souriais à sa réponse, je ne m'y attendais pas du tout. « N'oubliez pas Eschyle, ces trois là sont de grand homme », avais-je rajouté à sa petite déclaration. J'avais commandé deux whisky, le serveur nous les apporta rapidement. Je pris le verre, le faisant légèrement tournoyer. Je bus quelques gorgées, plissant des yeux lorsque le liquide alcoolisé me brûla le gosier. « Et donc, vous avez lu mon livre ? Qu'avez vous pu apprendre ? », demandais-je. Non, non, je faisais pas un cours, je voulais savoir si elle avait pu y lire des choses intéressantes. J'avais parler de tout ce qui touche à la mythologie, tout ce qui me touchait surtout et que j'aimais comme Jason et les Argonautes.

J'ai deux passions dans la vie : la médecine et le théâtre. Je les vis à fond toutes les deux et je ne pourrai jamais en laisser tomber une au profit de l'autre... J'avais arrêté le théâtre en commençant mes études et je peux vous dire que j'ai regretté. Ce que je préfère ? La scène, bien entendu : jouer un personnage, incarner quelqu'un d'autre devant des spectateurs... Mais je dois avouer que j'aime également la mise en scène, donner vie à travers les comédiens à la vision qu'on a d'une pièce, c'est tellement fantastique. Mais on peut pas dire que le théâtre déchaîne les foules. Je suis très étonnée qu'il mentionne Eschyle. Je souris et lui dis : "Ben ça alors ! Je suis contente que vous partagiez mon point de vue !" De grands hommes, c'est le moins qu'on puisse dire ! Après il me demande ce que j'ai appris dans son bouquin. Je réfléchis quelques peu, me remémorant ce livre. Je l'avais lu très rapidement, parce qu'absorbée dans ma lecture. Bien que je sois une férue d'Antiquité et de mythologie, j'avais appris des petits trucs quand même. Je soupçonne que ça lui fer plaisir. Après tout, il es professeur, il aime forcément apprendre des choses aux gens ! "Eh bien tout le passage sur l'histoire entre Médée et Jason m'a particulièrement intéressée. Je savais vaguement qu'elle avait un peu été sa "Ariane", mais plusieurs aspects du personnage m'étaient inconnus. Cette fureur, cette colère, cette vengeance ! Une vraie sorcière, mais elle est tellement fascinante, psychologiquement parlant..." Je bois une gorgée de mon verre et je lui souris, encore. Qui eût cru que je puisse mener ce genre de conversation dans mon état ?

Cette rousse me plaisait énormément, j'adorais parler culture et surtout antiquité avec les gens, bien que cela fut assez rare. Mon whisky dans la main, je bus à nouveau quelques gorgées. La compagnie d'Athina était chaleureuse, et je ne regrettais pour l'instant pas d'avoir accepter qu'elle se joigne à moi. Ensuite, je lui demandais ce qu'elle avait pu penser de mon livre et surtout pu apprendre et ce qu'elle me disait me fit lâcher un petit sourire en coin des lèvres. J'avais tenté de bosser sur des choses que l'on ne voyait pas dans les livres, sur ce que j'avais pu voir et surtout ce que j'avais pu penser. Souriant, je répondis : « Ce n'est que ce que je peux penser, bien d'autres peuvent avoir une tout autre opinion. Dommage que vous n'ayez pas le livre, je vous aurais signer un petit autographe. », lui disais-je alors. « Beaucoup sont venus me voir en me disant qu'ils ont lu mon livre, mais peu ont su me dire de quoi il parlait vraiment. C'était seulement pour se faire voir, et c'est malheureux. », avais-je ajouté avant de boire à nouveau dans mon verre.