[x Wyatt] ­─ différence de longueur d'ondes

« Si bien sûr, mais ça risque d’être compliqué. J’ai un job au cinéma en plus de ça, mais bon. Bref, je ne veux pas t’embêter avec ça. » « Ca ne m'embête pas, tu sais. » Je lui souris. « Si t'as besoin d'aide pour quoi que ce soit, tu peux me demander. » affirmai-je. .. dire que c'était la raison pour laquelle je m'étais engueulée avec Théophyl, je dis et fais parfois de grandes choses. Néanmoins je pensais ce que je disais. Et particulièrement lorsque je l'affirmai devant quelqu'un -parce que oui, parfois, certains me demandent la lune alors qu'on ne s'est jamais croisé-. Mais si je propose mon aide, c'est quand même que je suis prête à faire quelque chose pour cette personne. J'avais jamais vraiment vécu ce genre de situation. Devoir faire des choix qui se croisaient, s'entremêlaient, à devoir calculer la situation pour trouver la meilleure initiative. J'avais toujours vécu dans l'impulsion, la facilité. L'ange gardien Azlejovitch est de retour, les amis, toujours plus en forme, si on exclut le fait que je n'ai pas dormi depuis près de 24h. Moi, la marmotte, c'était bien drôle, tiens.

« Ca ne m'embête pas, tu sais. » Est-ce que c’était son entrainement de futur psychologue, qui me faisait autant parler ? Après tout, on se connaissait à peine et je n’avais pas pour habitude de me plaindre. Si t'as besoin d'aide pour quoi que ce soit, tu peux me demander. » C’était très gentil de sa part, mais je n’avais pas pour habitude de me faire aider ainsi. « T’inquiète pas. Je trouverais une solution, mais c’est sympa » Je lui souriais sincèrement. « On en était où ? » Je voulais en savoir un peu plus sur elle. Aussi, j’étais curieux de savoir comment, elle avait rencontré Théo. « Et tu connais Théo depuis longtemps ? » Je ne connaissais pas tous ses amis et cela même si nous étions proches.

« T’inquiète pas. Je trouverais une solution, mais c’est sympa » Tant qu'il y pensait sincèrement, alors cela me convenait. Je m'investis certes trop peut-être dans la vie des autres, mais c'était de par leurs indécisions. Si quelqu'un savait ce qu'il faisait, alors je n'avais aucun souci à me faire. « On en était où ? » « C'est.. une bonne question? » dis-je en riant doucement. Etant donné qu'on a enchaîné les sujets les uns après les autres, je ne savais plus trop où nous étions exactement. « Et tu connais Théo depuis longtemps ? » Je réfléchis alors. Je n'avais plus exactement de points de repères, au niveau temporel. Cela dit, sachant que nous nous étions rencontrés après son amnésie.. « Pas tellement, en fait. Nous avons commencé à parler.. un peu après qu'il soit devenue amnésique. » réfléchis-je à haute voix. En gros, ça ne faisait maximum que deux mois et demi que l'on se connaissait, pourtant, nous étions devenus plutôt proche, dans ce laps de temps. En fait, il était vrai que j'avais souvent tendance à oublier les dates, malgré ma grande mémoire. Ce n'était pas que je ne m'en préoccupais pas, mais les liens évoluent si vite que je n'ai pas le temps de me rendre compte du moment où la véritable amitié s'installe. Ne pas retenir les dates, c'est bien quand on est en couple, ça. J'imagine pas mon avenir, à ce rythme. Enfin bon, j'ai le temps, largement le temps, alors je peux ré-apprendre à me souvenir de moments précis, d'ici là..

« Pas tellement, en fait. Nous avons commencé à parler.. un peu après qu'il soit devenue amnésique. » C’était récent donc. « Intéressant » disais-je avec un léger sourire. Depuis son amnésié, je devenais peut-être trop protecteur envers mon meilleur ami, alors qu’il pouvait se protéger tout seul. Le problème avec les peurs, c’est qu’elles faisaient vite surface. Suite à la bombe, j’avais développé une phobie : perdre mes proches. J’avais réussis à la canaliser avec l’aide d’un psychologue, mais elle était revenue avec Théo. Du moins, juste avec lui, mais j’arrivais à contrôler cette peur stupide. « Je me demandais, la Pologne n’a pas l’air de vraiment te manquer. Tu n’as pas de famille là-bas ? » Aiie Wyatt. Tu vas trop loin.

Je me demandais, la Pologne n'a pas l'air de vraiment te manquer. Tu n'as pas de famille la-bas? La question me prit légèrement de court. Parce qu'il était vrai que j'avais tendance à taire ce genre de détails par rapport à ma vie, bien qu'un certain nombre de personnes soient au courant de cela. Je levais un instant la tête vers le ciel, avant de répondre. "Si, bien sûr. Mais.. J'entretiens de mauvaises relations avec ma famille, malheureusement. Alors je n'y retournes plus. C'était comme une libération de venir vivre ici." avouais-je. Cela pouvait sembler égoïste, pourtant. Je le savais, néanmoins, c'était ainsi. Je ne pouvais pas entretenir de bons liens avec des personnes qui ne souhaitaient que m'utiliser à leurs fins personnelles. Je ne pouvais pas le supporter. Encore aujourd'hui, je vivais cette situation particulièrement oppressante, et je ne pouvais rien y faire. Je me demandais ce que Wyatt allait penser. Si je taisais ce genre de détails, c'était pour les remarques que je me prenais parfois, par rapport au fait que "tu viens d'une famille riche, pourquoi tu te plains". C'est compliqué, parfois, d'expliquer que la richesse, pour moi, ce n'est qu'une option. Pour d'autres, ça n'a pas l'air d'être normal.

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Si, bien sûr. Mais.. J'entretiens de mauvaises relations avec ma famille, malheureusement. Alors je n'y retourne plus. C'était comme une libération de venir vivre ici." C’était triste que cela se passe comme ça. Personnellement, je ne pourrais pas me passer de ma famille. Ils étaient beaucoup trop importants pour moi. « Je vois. La famille, c’est pas toujours facile » Je ne pouvais pas la juger et à vrai dire, je ne connaissais pas sa situation personnelle. Je trouvais cela juste dommage que les membres d’une même famille, ne s’entendent pas. C’était même triste. A mes yeux, une famille devait être unie. La mienne en était un exemple. Je n’avais pas à me plaindre de la mienne. Contrairement à certain, j’avais la chance de connaitre une famille normale et sans gros problème. Etait-ce dû à notre situation ? En venant à Harvard, j’avais pu constater, que les familles riches, n’étaient pas les plus unies.

Je vois. La famille, c'est pas toujours facile. Et dieu sait que ça pourrait l'être. Si j'avais suivi tout ce que mes parents me disaient à la lettre, si j'étais devenue quelqu'un pour qui seul l'argent compte. Alors là, mes parents m'auraient aimée plus que tout et nous serions une famille unie. Malheureusement, je m'étais fermement résolue à ne jamais devenir comme eux, parce que je pensais valoir plus que ça. Au moins un peu plus. Parce que la notoriété et l'argent, ça ne m'intéresse pas plus que ça. Alors nos relations étaient compliqués. Nos vies sont pleines de choix qui déterminent si oui ou non, nos relations avec d'autres seront positives, après tout. Et quand on choisit le mauvais chemin, il est trop tard pour revenir en arrière. Nous marchions toujours, tandis qu'un silence s'était installé. Je ne savais plus trop quoi dire, en réalité. Je ne voulais pas étaler ma vie de bourgeoise au devant de tous, et je me demandais aussi ce qu'en pensait Wyatt. En bref, je suis légèrement coincée entre l'envie de parler, et le besoin de me taire.

C’était difficile de parler avec quelqu’un que l’on venait de rencontrer. Surtout, lorsque l’on se retrouvait en tête à tête comme aujourd’hui. Pourtant, cette Despe, m’attirait la sympathie et j’avais bien envie de la connaitre un peu plus. « Tu n’es pas obligé de répondre, mais, je peux te demander pourquoi ça ne va pas avec ta famille ? » Oui, la curiosité était un vilain défaut, mais depuis qu’elle m’avait dit que ça n’allait pas avec eux. Je ne cessais de me demander, ce qui avait pu rendre leur relation aussi compliqué. Après tout, la famille était très importante et vitale dans une vie. Alors, pourquoi ne pas profiter de cette chance inouïe, de faire partie de la même famille ? Au final, cela rendait les gens malheureux et cela même s’ils disaient, qu’ils se portaient mieux ainsi. C’était des mensonges.

« Tu n’es pas obligé de répondre, mais, je peux te demander pourquoi ça ne va pas avec ta famille ? » Mais que répondre, exactement? " Je viens d'une famille.. Plutôt aisée, et particulièrement égoïste. Si tu veux, tout ce qui les importe est que dans le futur, leur nom reste célèbre dans notre pays et soit lié à la richesse, comme il l'est aujourd'hui. Cependant, j'ai toujours refusé ça, parce que je n'ai jamais voul être une assoiffée de pièce d'or. dis-je en soupirant. Mais lorsque je suis entrée à Harvard pour étudier autre chose que ma médecine ou le droit, ils ont carrément commencés à essayer de m'acheter pour que je reprenne absolument le flambeau familial. Dans n'importe quel cas, j'avais tout de même prit une décision plutôt égoïste qui était d'étudier n'importe quoi si ce n'était pas le droit ou la médecine. Et.. Dans ma naïveté, je me suis toujours mise en tête que des parents devaient accepter les choix de leurs enfants, et les laisser vivre comme ils le souhaitent. " Je vis dans une sorte d'utopie, sûrement, de rêve peut être. Mais je trouvais ça naturel de laisser son enfant suivre sa voie, sans vouloir le corrompre à une autre, surtout avec de l'argent. " Enfin, c'est quelque chose de très bête, je sais.." C'était néanmoins la première fois que je confiais ce genre de choses à quelqu'un rencontré aussi récemment. J'avais toujours eu tendance à me taire sur ce sujet, et à me taire sur ma vie tout court. Néanmoins, je nr ressentais pas cet aveu comme une "menace", et je me sentais plutôt en confiance.

Je comprenais mieux pourquoi, elle ne s’entendait pas avec sa famille. Si c’est dernier voulait la forcer à reprendre les affaires familiales et qu’elle n’en avait pas envie, ça ne pouvait que mal se passer. Et.. Dans ma naïveté, je me suis toujours mise en tête que des parents devaient accepter les choix de leurs enfants, et les laisser vivre comme ils le souhaitent. " C’est ce que des vrais parents devaient faire. Attention, je ne disais pas qu’ils étaient faux, mais ils avaient une conception particulière de l’amour parental. " Enfin, c'est quelque chose de très bête, je sais.." Ce n’était pas bête du tout. Dans ma famille, c’était l’une des règles les plus importantes. « C’est pas bête. Ils doivent te laisser faire ce que tu veux, mais j’imagine que pour ta famille, c’est différent. Leur vision est plus adaptée à leur mode de vie. Surtout quand on a un nom connu. » La richesse devait passer avant l’amour, non ? Ce n’était pas comme ça que les choses devaient se passer ?