[x Wyatt] ­─ différence de longueur d'ondes

« Oui, c'est vraiment une très bonne confrérie. » répondis-je alors. Comment dire le contraire, après tout? « Tu dois certainement travailler bénévolement dans une association, non ? » « Je ne travaille pas dans une association en particulier, en fait, je vais là où je peux quand j'en ai le temps. » expliquai-je. Parce que généralement, mes horaires, par rapport à mon emploi du temps et mon boulot, ne coïncidaient pas forcément avec celles des associations, alors quand j'en avais le temps, j'allais là où je pouvais aider. J'adorais ça, surtout parce qu'il y avait souvent d'autres personnes, avec moi, souvent des personnes d'Harvard d'ailleurs, et pas forcément des Quincy. Nous continuions de marcher, lorsque Wyatt reprit la parole. « Au fait, il s’est passé quoi avec Théo hier ? » La question m'avait prise de court. Je tournai la tête, regardant ailleurs, me remémorant les évènements splendides auxquels j'avais donné lieu moi-même. C'était d'ailleurs parce que j'étais un peu tourmentée par tous les évènements de cette soirée que j'avais passer la nuit à prendre l'air. Et réfléchir au grand air. Je repensais alors aux phalanges de ma main, que j'avais écorchées contre l'écorce de l'arbre lorsque Théo était parti. « Je.. C'est de ma faute, je l'assume totalement, hein.. » Je ne pouvais pas mentir, c'était moi qui avait commencé. Et même si je regrettais maintenant, je gardais de la rancune contre lui, pour ce qu'il avait dit également. « Disons que pendant la soirée, j'ai commencé à cogiter sur le genre de choses qu'il ne faut pas, et.. je gère très mal le stress, alors.. il a suffit qu'il vienne me demander quelque chose et.. je sais pas, j'ai pété un plomb. » dis-je d'un ton hésitant. J'étais mal, par rapport à ça, mine de rien. J'étais pas maligne. Vraiment pas. Je levai alors les yeux, regardant les arbres et leur cime qui grattait le ciel violacé des belles matinées. J'voudrais ne plus rien voir d'autre que ce genre de paysage rassurant, à l'avenir.

« Je ne travaille pas dans une association en particulier, en fait, je vais là où je peux quand j'en ai le temps. » Une vraie Quincy en herbe ! Le seul truc que j’avais fait, était d’organisé une vente de charité avec les Winthrop pour l’ouverture d’une nouvelle aile à l’hôpital pour la rééducation. Cela se résumait donc à une seul œuvre par an, environs. « T’en a des favorites en particulier ? » Je ne voulais pas l’ennuyer avec mes questions, mais d’une certaine manière, j’essayais d’en apprendre davantage sur elle pour la connaitre un peu plus. Alors que nous marchions sur le chemin, je lui demandais ce qui c’était passé avec Théo. Il était resté évasif, à cause de son agacement. Quand il était en colère, ce n’était pas la peine de lui tirer des informations. « Je.. C'est de ma faute, je l'assume totalement, hein.. » Despe avait l’air de se sentir coupable. Dans sa voix, on pouvait discerner, une certaine nervosité. « Disons que pendant la soirée, j'ai commencé à cogiter sur le genre de choses qu'il ne faut pas, et.. je gère très mal le stress, alors.. il a suffit qu'il vienne me demander quelque chose et.. je sais pas, j'ai pété un plomb. » D’accord. Le pauvre était juste arrivé au mauvais moment et il avait récolté les pots cassés. Je voyais bien que cette histoire la tracassait et selon moi, le seul moyen de passer à autre chose, était de lui reparler. « Je pense que tu devrais lui envoyer un message. Enfin, si cela n’est pas déjà fait » Je ne voulais pas jouer les donneurs de leçon, mais je connaissais Théo et un sms serait sans doute le bienvenue.

« T’en a des favorites en particulier ? » « Ca va paraître un peu cliché, mais je préfère surtout les associations animalières. » ris-je doucement. « Pas par intérêt personnel, mais.. disons que c'est plus gai que bien des associations qui existent. » C'est vrai que lorsqu'il s'agit de personnes, et pour moi en particulier, je ne peux pas tant ressentir leur douleur. Parce que j'ai grandi dans le luxe, que la rue ne m'évoque qu'un endroit où marcher, non vivre. Et pourtant, j'allais parfois aider dans les associations d'aide à toutes ces personnes, qui ont de multiples problèmes dans leurs vies, mais les animaux étaient un véritable moment de "détente" disons, bien qu'ils n'aient pas eu une vie plus gaie, pour se retrouver dans une association, la plupart du temps. Il y eut alors un petit moment de silence. « Je pense que tu devrais lui envoyer un message. Enfin, si cela n’est pas déjà fait » Non, ça n'était pas le cas. De plus, mon téléphone était éteint, sa batterie était à plat, après être resté allumée toute la nuit. « Non, je n'ai encore rien envoyé. Mais.. je sais pas si c'est pas plutôt mieux d'aller le revoir, en face, quand les choses seront calmées. » dis-je alors. « Parce qu'on est allés un peu loin dans nos propos quand même. » soupirai-je en y repensant. On s'était envoyés, l'un à l'autre, de ne plus jamais réapparaître dans nos vies respectives. Et même si j'étais la première à l'avoir dit, je l'avais prit comme un coup au coeur. « Au summer camp, sûrement. » Oui, c'était une limite de temps particulièrement large. Mais c'était peut-être mieux, pour avoir le temps de faire le vide. De réfléchir. Même si j'étais la seule à devoir le faire. Vous pouvez dire que je n'ai aucune logique. Parce que c'est sûrement vrai.

« Ca va paraître un peu cliché, mais je préfère surtout les associations animalières. Pas par intérêt personnel, mais.. disons que c'est plus gai que bien des associations qui existent. » C’était un bon choix d’association et cela ne devait pas être simple tous les jours. Elle devait certainement voir des choses qui pouvaient être traumatisante. Certains animaux abandonnés, subissaient d’énorme traumatisme à cause de l’homme. « C’est un bon choix, mais ça ne doit pas être facile » Personnellement, j’aimais les animaux. Mes parents avaient même un chien et un chat à Roswell. En arrivant ici, je n’avais pas pris d’animaux de compagnies, car je savais que je ne pourrais pas m’en occuper. Puis, ce n’était pas une vie pour un animal de vivre à la Winthrop House. « Non, je n'ai encore rien envoyé. Mais.. je sais pas si c'est pas plutôt mieux d'aller le revoir, en face, quand les choses seront calmées. Au summer camp, sûrement. » C’était à elle de décider de ce qu’elle allait faire. Je ne faisais que la conseiller. « Parce qu'on est allés un peu loin dans nos propos quand même. » A ce point-là ? Dire que tout était partie d’un saut d’humeur. « C’est comme tu le sens, mais ne laisse pas les choses trop trainés. Le summer camp c’est dans trois semaines quand même. » Ce n’était qu’un conseil.

« C’est un bon choix, mais ça ne doit pas être facile » « C'est vrai que parfois, on voit des animaux en piteux état, qui ne veulent pas approcher parce qu'ils ont connus la souffrance, mais il faut se dire que regagner leur confiance, c'est aussi une belle réussite. » lui confiais-je. J'étais toujours un petit peu fière lorsqu'enfin je réussissais à gagner la confiance d'un animal, à faire en sorte qu'il n'ait pas peur de l'environnement dans lequel il se trouvait, et comme c'était beau de les voir se rétablir, autant psychologiquement que physiquement. Ca redonnait de l'espoir. Si je pouvais, j'adopterai un animal, ayant un appartement suffisamment près des parcs, et plutôt grand, cependant, je n'aimais pas forcément le fait de le laisser seul des journées durant et lorsque j'allais en soirée, je ne passais pas forcément par chez moi. Il suffisait de voir ce soir. « C’est comme tu le sens, mais ne laisse pas les choses trop trainés. Le summer camp c’est dans trois semaines quand même. » Le léger sourire qui s'était posé sur mes lèvres disparût aussitôt. « Ouais, je sais.. » Je baissai les yeux. « Mais j'sais même pas si j'arriverai à lui faire face. » avouai-je. Parce que maintenant, je voyais même pas comment envisager seulement la moindre rencontre avec lui. J'suis une faiblarde, les amis.

« C'est vrai que parfois, on voit des animaux en piteux état, qui ne veulent pas approcher parce qu'ils ont connus la souffrance, mais il faut se dire que regagner leur confiance, c'est aussi une belle réussite. » Je ne pouvais qu’être admiratif, devant de tels mots. Je pensais la même chose et si j’avais du temps, sans doute que je me proposerais pour aider, mais j’avais besoin d’argent pour le futur bébé. « C’est vrai » Je tournais mon visage vers elle, tout en lui souriant. En continuant de parler, nous en venions à parler de Théo et de leur dispute. Je lui disais que le mieux, était qu’elle reparle avec au plus vite pour mettre fin à cette situation. Je voyais bien, que cela, lui faisait du mal. Je ne connaissais pas leur lien, mais elle avait l’air d’être attachée. « Ouais, je sais.. Mais j'sais même pas si j'arriverai à lui faire face. » Théo était si intimidant que ça ? Je ne m’en rendais pas forcément compte, car il était mon meilleur depuis de nombreuses années. « Il ne t’enverra pas balader. Je suis sûr qu’il t’écoutera. Essaie de tomber sur lui par hasard. »

On avait franchement dévié de conversation, tout de même. Et bien que j'apprécie Wyatt, je ne le connaissais pas énormément, et c'était bizarre de parler de son meilleur ami comme ça, avec lui. Mais il était compréhensif, et même, il semblait m'aider. Pourtant, j'avais sérieusement énervé Théo, et ce, pour rien, de plus. J'y peux rien si je suis de nature à réfléchir constamment, tellement que ça m'en donne mal à la tête parfois. « Il ne t’enverra pas balader. Je suis sûr qu’il t’écoutera. Essaie de tomber sur lui par hasard. » « C'est pas tant sa réaction que j'appréhende, parce que je sais que je devrais faire avec, c'est moi. Parce que je serai suffisamment stupide pour faire une gaffe. » Ca me mettait la pression, d'imaginer seulement. J'dirais pas que j'ai envie de pleurer non plus, je suis bien trop crevée pour ça, mais c'est vrai que me connaissant, je serai capable de dire la chose qu'il faut pas. Et détruire ce qu'il reste. Maladroitement. Enfin bon, c'est pas fait, positivons. Je soupirai, écoutant le piaillement des oiseaux qui s'éveillaient alors.

« C'est pas tant sa réaction que j'appréhende, parce que je sais que je devrais faire avec, c'est moi. Parce que je serai suffisamment stupide pour faire une gaffe. » Ses mots, montrait un manque de confiance en elle. Je ne comprenais pas pourquoi, elle ne se pensait pas capable de résoudre cette histoire. « Quel genre de gaffe ? » Elle l’avait elle-même reconnu : cette histoire n’était partie de rien. Alors, pourquoi pensait-elle faire une nouvelle gaffe ? J’avais légèrement du mal à la suivre. Tournant sur la droite, je me rendais compte que nous étions presque à la fin du parc. « Tu vis sur le campus ? J’te demande ça, parce qu’on peut rentrer ensemble, si tu veux » Autant que l’on fasse la route ensemble. Puis, cela nous permettrait de parler un peu plus. Théo était mon meilleur ami et Despe m’avait l’air sympathique. Si elle acceptait, j’acceptais de l’aider dans cette histoire.

« Quel genre de gaffe ? » « Le genre de truc débile, du fait qu'il me dirait la moindre chose un tant soi peu froide que je serai capable de partir au quart de tour. » Dans l'genre impulsive, me voici. C'était soit ça, soit j'arriverai pas à dire un seul mot, ce qui n'était pas réellement mieux.  « Tu vis sur le campus ? J’te demande ça, parce qu’on peut rentrer ensemble, si tu veux » « Pas vraiment, j'habite en ville, mais.. j'ai besoin de prendre l'air, alors bon.» De marcher jusqu'à épuisement, pour rentrer chez moi, et tomber dans mon lit. Et dormir. Parce que ça faisait plus de vingt quatre heures que je n'avais pas mis les pieds dans mon appartement, et dans mon lit, et pourtant, j'étais énergique. Sûrement parce que je me torturais l'esprit, d'ailleurs. Je pourrais faire des tours et des tours en ville, dans le campus, partout que ça ne me dérangerait pas. Et puis, si on rentrait sur le campus, je pourrais aussi passer voir quelqu'un, histoire de voir comment s'était déroulés les examens, pour Justine par exemple. Wyatt devait avoir une drôle image de moi, n'empêche. Enfin, tant que ce n'est pas celle de la bourgeoise polonaise égocentrique, moi, ça m'allait.

« Le genre de truc débile, du fait qu'il me dirait la moindre chose un tant soi peu froide que je serai capable de partir au quart de tour. » Pour ça, je ne pouvais pas l’aider. C’était à elle de se contrôler. « Faut avoir confiance en toi et tout ce passera bien » Ne serait-ce pas un conseil que je venais de lui prodiguer ? J’avais déjà du mal à me gérer, alors comment arrivais-je à donner des conseils. Alors, que nous nous rapprochions de la sortie du parc, je lui proposais de rentrer à pied au campus. « Pas vraiment, j'habite en ville, mais.. j'ai besoin de prendre l'air, alors bon.» Je ne voulais pas lui faire , faire un détour pour rien. « T’es sûr ? » Je lui parlais depuis plusieurs minutes et je ne m’étais pas réellement informer sur sa personne. « Je t’ai même pas demandé, tu viens d’où ? » Il était connu, que les étudiants d’Harvard, venait de partout. La preuve, je venais du Nouveau-Mexique.