TG ouvert à tous ✿ Cinéma en plein air

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Elysa bon Dieu, l'ex-copine de Wyatt, la jeune femme pétillante de nos années lycées. Je n'avais pas pu l'oublier moi non plus. « Je vais super bien. C'est le changement d'air, les vieilles amitiés, l'excellence de l'université, ça me fait un bien fou ! » Je réalisais un grand sourire alors que je m'étais rendu compte qu'un peu plus et je la privais d'air avec mon étreinte. « Oh... Vraiment ? Tu n'as pas changé, Théo. Ca me fais plaisir de te voir. Mais attendez, un film d'horreur, sérieux ? » Je me mis à ricaner suite à ce que j'avais sorti sur mon meilleur pote et le regard noir qu'il me lança. « Je suis toujours aussi beau, je sais. Et les films d'horreur sont bons pour le moral, sérieux. » Réalisant un sourire de crâneur, je n'écoutais pas la suite car j'avais repéré une personne à laquelle je devais demander quelque chose. « Si vous voulez bien m'excuser tous les deux...Et pas de bêtises ! » Pointant un doigt menaçant sur Wyatt, je déposais un baiser sur la joue d'Elysa avant de m'en aller. Dépassant quelque personnes, je vins à retrouver Despe alors que le film avait déjà commencé et que la pénombre nous empêchait réellement de voir où nous mettions les pieds. « Des', excuses-moi de te déranger, mais tu aurais les dernières informations que je t'avais demandé.. ? » C'était peut-être osé de venir lui demander cela ce soir à cette soirée, mais comme elle m'aidait avec mon amnésie, j'avais eu peur d'oublier de lui demander par la suite.

D'un coup, le retour de Théophyl. Je ne m'y attendais pas, et j'avoue qu'au début, je m'attendais peut-être à quelque chose d'autre que « Des', excuses-moi de te déranger, mais tu aurais les dernières informations que je t'avais demandé.. ? » Un sacré coup. C'était ce sur quoi j'étais en train de cogiter, depuis tout à l'heure. Ces amitiés basées sur.. des services que je rendais. Ahah, c'est beau hein. Ils sont gentils, le beau monde, avec moi, quand j'ai quelque chose à leur offrir. Je pinçai mes lèvres, avant de me lever, et de dire à l'attention de Koray, d'un air désabusé. « Je reviens. » Puis, je me saisis du poignet du Winthrop avant de l'entraîner un peu à l'écart, afin de ne pas gêner avec des discussions au volume un peu trop élevé, avant de le relâcher de me mettre face à lui, et de soupirer. « Des infos, ouais. » Je plongeai mon regard dans le sien. Calme, Despe, calme. « Je pensais qu'une soirée, c'était pour profiter de ses amis. » continuai-je. « Enfin, ça, cela dit, tu le fais très bien. Mais par contre, lorsqu'il s'agit de moi, ce sont des gentillesses uniquement pour que je t'aide par la suite? Mais merde quoi, j'suis pas là pour être votre amie quand vous en avez besoin! » dis-je alors, un peu plus fort, d'un ton plus sec, ce genre de tons qui ne me ressemble pas. J'en ai des choses, sur le coeur. Des maux qui ne s'effacent pas. Et Théo n'était pas le seul, à qui je pouvais reprocher ça. Pourtant, lui, il était là, malheureusement, il avait plongé dans l'exemple de ce qui me tourmentait, et il s'était enfoncé lui-même dans l'engrenage, malheureusement. Mais j'en avais marre. D'être une fille dont on attirait les convoitises pour des services. J'ai l'impression d'être une pute, mais d'une façon toute autre que sexuelle. Un objet. Un objet, voilà. Tu l'prends, tu l'jette, tu l'utilise quand tu veux, tu le brises en mille morceaux, parce qu'au fond, t'en a rien à foutre.

Elysa n’avait pas l’air ravi pour le film d’horreur. « C’est Théo le fautif » Bah quoi, c’est lui qui avait choisis ce merveilleux films. Je n’étais pas vraiment fan des films d’horreurs non plus. Surtout ceux ou cela virait trop hard. « Bon... S'il le faut. Vous êtes installés quelque part ? » J’allais répondre, mais Théo s’excusait de devoir nous laisser. Ben voyons ! Et en plus de ça, il nous disait de ne pas faire de bêtise. Comme si, j’allais faire une connerie. « On dirait qu’il ne reste que nous deux » disais-je en me passant nerveusement, une main dans les cheveux. « On prend des trucs à manger et on s’installer ? J’ai la couverture. » C’était étrange de me retrouver seul avec elle. Aussi, je me rappelais que Charlie nous attendait. Je lui faisais un signe pour qu’elle nous rejoigne. Du coin de l’œil, je crus apercevoir Torrey, avais-je rêver ?

"Oh je suis accro au café, j'en bois tout le temps, partout, alors si c'est ce qui vous tente, je vous conseille un arabica bourbon, je ne sais pas s'ils en ont ici ceci dit, c'est assez rare. Mais sinon la limonade c'est bien aussi devant un film." J’avais donc une professionnelle du café en face de moi. Cela m’arrachait un sourire, alors que je l’écoutais parler. « ça doit être du café bon marché ici, mais je retiens pour un salon de café » Il y avait souvent des salons pour les fans de café. Faisait-elle partie de ce genre de personne ? "L'essentiel ça reste le pop corn pas vrai ? Vous connaissez déjà les films prévus au programme ?" C’était étrange de la voir me vouvoyer. Disons, que je n’avais pas vraiment l’habitude. « Il y a un stand pas loi, je crois. Tu sais, tu peux me tutoyer » Cela pourrait la mettre à l’aise. Surtout, que je n’étais pas du genre à me formaliser pour si peu.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Après avoir quitté Elysa et Wyatt, je n'avais pas vraiment fait attention au fait que Despe ne se trouvait pas toute seule lorsque j'étais venu la déranger mais par contre, je ne me serais pas douter de l'accueil qu'elle me réserverait. S'excusant auprès de celui qui l'accompagnait, je réalisais une moue avec mes lèvres alors qu'elle me prena par le poignet afin de m'entraîner à l'écart, juste avant de se planter face à moi. Elle semblait dérangée ou je délirais ? « Des infos, ouais. Je pensais qu'une soirée, c'était pour profiter de ses amis. Enfin, ça, cela dit, tu le fais très bien. Mais par contre, lorsqu'il s'agit de moi, ce sont des gentillesses uniquement pour que je t'aide par la suite? Mais merde quoi, j'suis pas là pour être votre amie quand vous en avez besoin! » Oula, méchante Despe, ça fait peur. J'écarquillais les yeux, limite choqué. « Eh mais il t'arrive quoi là ?! » Je n'avais pas du tout aimé le ton sur lequel elle m'avait parlé et je ne le comprenais pas non plus. « Déjà pourquoi tu m'agresses ? Je n'ai rien fait de mal là, t'sais très bien que quand toi tu as besoin de moi, je suis là. Qu'est-ce t'as cru ? Qu'il y avait écrit profiteur sur mon front ou t'as besoin de lunettes ? » Merde. J'abusais un peu sur les mots pour le coup, mais je me sentais un peu sur les nerfs finalement, face à son comportement.

Elles étaient pas bien installées là ? Franchement cette idée de ciné en plein air était géniale, et puis Isaline avait vraiment tout prévu pour qu'elle aient un confort au top ! Elles étaient en train de se régaler avec leur cochoneries alors que le film commençait, et papotaient en même temps en murmurant pour ne pas déranger les autres. Isa lui explica en haussant les épaules qu'elle avait passé une bonne soirée au bal, dans l'ensemble, et Camille lui fit un petit sourire. Et avec ton cavalier mather ? demanda-t-elle pour la taquiner. Son amie lui retourna alors évidemment la question. C'était bien... mais bizarre dit-elle pensivement. Elle avait passé une super soirée en compagnie de Walter, et avait même reçu le prix de la meilleure cabot ! Seulement voilà avec Demyan, les choses avaient vraiment été étranges... et ne parlons pas du moment où elle l'avait présenté à Walter ah ah ! ... Baissant les yeux sur son téléphone, elle rit en voyant le sms que venait de lui envoyer Andy.

Je saturais, simplement. Les examens, le début des vacances, toute ces personnes qui m'oublierait et me redonneraient ce fier sourire au début de l'année prochaine, quémandant à nouveau quelques aides de moi. Et dieu sait que je gère mal le stress. Et je me laissais faire. « Déjà pourquoi tu m'agresses ? Je n'ai rien fait de mal là, t'sais très bien que quand toi tu as besoin de moi, je suis là. Qu'est-ce t'as cru ? Qu'il y avait écrit profiteur sur mon front ou t'as besoin de lunettes ? » Seconde caractéristique à retenir de mon caractère. L'impulsion. « Ouais enfin en attendant, là, t'étais pas revenu simplement pour discuter, non? T'es à une soirée, en plus! Ca va, à force, d'être le petit repose tête quand ça enchante les autres! J'dis pas que t'as pas le droit de passer du temps avec les autres, hein, loin de là, mais merde quoi, t'aurais du te barrer pour de bon plutôt que de revenir pour ça!» Je sentais mes doigts se crisper, tandis que mon regard rejetais la détresse qu'il aurait pu présenter dans d'autres conditions. Non. Y'en avait assez. « Je ne suis pas votre putain de boniche, et je sais que t'as des problèmes, tout le monde a des problèmes, moi-même j'ai des problèmes mais ça, t'inquiètes pas que j'le vois qu't'en a rien à foutre! » Pourquoi tu lisais pas simplement dans mon regard quand je souhaitais que tu comprennes quelque chose? Pourquoi j'suis sur la longueur d'onde de personne? « Je suis la fille gentille, accueillante, avenante, tu peux même pas imaginer une seconde que j'ai de la haine contre quiconque, mais bordel, j'suis humaine aussi, t'as réussi à lapider une soirée entière avec une phrase. Une seule. C'est un exploit, bravo, j'te félicite. » lançai-je les derniers mots avec ironie. « En attendant, sur le mien de front, y'a pas marqué que j'suis votre toutou personnel. » Je lacérai les mots, mon regard ne pouvant se détourner de rien d'autre que du sien, mes yeux lançant des éclairs. J'étais pas douée à ça. M'engueuler avec les autres. Parce que j'étais pas habituée à dire ce que je pensais vraiment, en direct. J'étais plus le genre qui gardait tout pour elle. « C'est vrai que faudrait être sacrément conne pour croire que quelqu'un qui a besoin d'aide se lierait d'amitié avec la première venue. Sur ce coup là, conne, je l'ai été. T'as pas plus de mérite. » Y'a des choses que je comprends même pas dans ce que je dis. D'un coup, j'avais mit tout le monde dans le corps de Théo. Il prenait pour tous, d'un coup. Parce que je lui en voulais à lui, et à beaucoup d'autre aussi. Parce que j'avais du venin à cracher, qu'il était là, et qu'il avait allumé la mèche.

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T'étais là au mauvais endroit, au mauvais moment. T'as dit ce qu'il fallait pas, t'as parlé pile sur le sujet de mes tourments. Et c'est comme ça qu'on me lance. C'est comme ça que ça a commencé. « Je te demande pardon ? T'es pas sérieuse là ? Tu ne penses pas vraiment que je suis le SEUL être humain sur lequel tu puisses te défouler ou quoi ? Inscris-toi à des cours de boxes si t'as envie d'expulser ta colère mais j'ai autre chose à foutre que de passer pour ton souffre douleur. J'aurai probablement engagé la conversation autre que sur les informations que j'étais venu te demander si tu m'en aurais laissé le temps. » C'est ça. Tu serai reparti. Parce que tu repars toujours. Ils repartent toujours tous. « Si jamais t'as cru que notre amitié ou peu importe comment tu appelles ce qui nous unie- n'est basé que sur de la marchandise parce qu'il m'arrive de te demander des informations alors ce n'est plus la peine de revenir m'adresser la parole. Et là tu pourras être sur qu'on te laissera tranquille et que tu n'seras plus le ''toutou'' de personne ! » Pieu en plein coeur. « Et ben vas-y, casses-toi, comme tu sais si bien le faire! J'sais pas ce qui nous liais, tu vois. Parce que j'peux pas être sûre. J'peux pas être sûre que tu dis vrai. Parce qu'elle était où, la confiance, exactement? » sifflai-je. « T'inquiètes pas, j'compte plus rien faire. Ni pour toi, ni pour personne. Va te faire foutre. » Y'avait de tout dans ma voix. Mes pensées, mes réponses, ma rancune. Et aussi, le fait que je n'appréciais pas forcément ce qu'il me disait. J'ai peur. De l'abandon, de la solitude. J'me foutais ça en pleine gueule. En fait, mes pensées étaient un vrai mix de tout, ce soir là. J'avais la pression d'un côté du fait que je ne supportais plus ces relations d'amitié pour service, et de l'autre, le fait d'arrêter ça, d'arrêter tout, de me retrouver seule. Et j'avais pas le choix. Et j'avais aussi envie de pleurer. Mais je ne le ferai pas. Je serrai le poing, tandis que de mon autre main, je replaçai mes cheveux qui semblaient vouloir se mettre dans ma vue. Je me mordais la lèvre inférieure, tellement fort qu'un filet de sang donna à ma bouche un goût désagréable. Et mes yeux qui envoyaient des éclairs. Et tout mon corps qui était en feu. Et cette douleur putain, cette douleur qui faisait battre mon coeur si fort que le bruit m'en aurait donné mal à la tête. J'avais de la haine, qu'elle soit justifiée, injustifiée. « Jamais. Plus jamais, je veux te revoir. » murmurai-je d'un ton sec.