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On en venait à la fin, je le sentais, on commençait à s'épuiser tous les deux, on ne savait plus quoi dire, on en avait marre, et même la colère n'avait plus une si grande emprise sur ma personne. D'accord, je lui en voulais toujours, et j'allais à coup sûr lui en vouloir pour un bon moment, mais là, tout se calmait un petit peu. J'étais complètement flingué de l'intérieur, mais le pire était passé, notre colère avait atteint son point culminant depuis longtemps, et en s'en allant, elle allait laisser deux cadavres derrière elle. C'était ce que nous étions, maintenant ; deux cadavres, épuisés et blessés d'avoir gueulé, de s'être craché tant de venin à la figure. Même Athina ne rétorquait presque plus rien, si ce n'était pour me dire de la fermer. Enfin, ce que je voyais surtout, en dépit de son quasi-silence, c'était qu'elle ne semblait pas dans son assiette du tout ; elle avait l'air de se sentir carrément mal, en fait, et quelques instants après, elle s'effondra sur le sol. Immédiatement, toute trace de colère ou d'amertume s'était envolée, et là, je flippais comme une fillette. J'étais censé faire quoi, au juste ? Merde ! Athina ? Oh putain, Ahtina ! Après être resté une demi-seconde bouche-bée et sans rien faire, passé le cap de la surprise, je m'étais rué sur elle. Qu'est-ce que je devais faire, au juste ? J'avais jamais rien compris à ces histoires de premiers secours, je savais pas comment réagir un cas de situation urgente ! D'accord, quand j'voyais un pote qui consommait trop et qui risquait l'overdose, je le faisais dégueuler, mais là, elle n'avait rien pris et j'ignorais complètement la cause de sa chute. Alors, je m'étais penché sur elle, et sans savoir vraiment ce que je faisais, je lui avais mis des petites claques sur les joues pour tenter de la réveiller. Athina ? Réponds-moi, s'il te plaît, reste avec moi, dis-moi un truc, n'importe quoi ! Tu m'entends ? Athina, bordeeeel, me laisse pas ! J'étais aussi paniqué que le jour de mon arrestation, en fait, c'était dire. Alors, même si ma main tremblait comme jamais, j'avais saisi mon téléphone portable et j'avais commencé à composer le numéro des pompiers. Qu'est-ce que je pouvais bien faire d'autre ? J'avais rien d'autre en tête que de lui sauver la mise, et même si j'étais pas franchement à l'aise avec les numéros d'urgence, j'avais véritablement que ça à faire, parce que je devais rester à côté d'elle. Bordel, mais s'il lui arrivait quoi que ce soit ? Je ne m'en remettrais jamais.
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