(+ Mace) The truth.

J'avais envie de tout oublier, de repartir à zéro. J'espérais être victime d'une amnésie soudaine qui me permettrait de ne plus être confrontée à cela. J'voulais plus y penser mais c'était hélas plus fort que moi. J'suis là, tu le sais... Je te protégerai quoiqu'il arrive. Il ne pouvait pas. Il ne pouvait rien faire quant au fait qu'un homme m'ait agressé et qu'il ait tué mon amie. J'ai peur qu'il me retrouve.. Je me blottissais dans ses bras, enfouissant mon visage dans son cou.

Elle était dans mes bras, me disant qu'elle avait peur que son agresseur ne le retrouve. Je serrais mon étreinte un peu plus fort, j'étais amoureux d'elle et je comptais la faire revivre, c'est sur. « Il te retrouvera jamais... Parce que je le tuerai avant qu'il te trouve, Mélo. Je te jure que je te protégerai, que je serais toujours là.... H24 », disais-je. Il fallait qu'elle comprenne maintenant. Elle n'était plus toute seule.

Je fermais les yeux tout en essayant de me détendre. Je devais tenir bon, pour Adèle, pour mes ami(e)s, pour lui. Je leur devais au moins ça. Je m'étais toujours montrée courageuse face à cette situation et je ne devais pas faiblir, j'me l'interdisais. Il te retrouvera jamais... Parce que je le tuerai avant qu'il te trouve, Mélo. Je te jure que je te protégerai, que je serais toujours là.... H24 Je le regardais, un fin sourire apparaissant au coin d'mes lèvres. J'me sentais ridicule, j'étais pas seule.. J'étais persuadée de l'être alors que des tas de personnes étaient là pour moi.   Merci .. Vraiment. Je restais toujours dans ses bras, le regardant reconnaissante.

Elle semblait comprendre, et je fis un petit sourire. J'avais besoin dans ma vie que d'une chose : son bonheur. Désormais, le sien passait largement devant le mien, moi qui auparavant, ne pensait qu'à moi-même. Souriant, je lui disais alors : « C'est normal bébé, t'as pas à me remercier sérieux.. ». Je m'écartais d'elle, prenant alors sa main dans la mienne et je me mis à marcher. « Allez, rentrons. », déclarai-je.

Je lui souris et marchais à ses cotés. Je pris mon téléphone, de ma main libre et regardais mes messages lorsque l'heure m'interpella.   Merde .. J'avais complètement oublié la petite ! Certes, elle était avec la baby-sitter mais elle allait m'en vouloir moi qui lui avais promis de pas trop tarder. Elle était agressive ces temps ci et j'espérais que ce ne soit qu'une passade. Elle n'avait que 4 ans, tout d'même ! Je craignais pour ma vie lorsqu'elle sera ado !   Tu verrais le caractère qu'elle a .. Elle doit tenir de moi, la pauvre, c'pour ça. Je riais légèrement.

Tu vois, quand elle était avec moi, elle oubliait tout et là, elle avait oublié sa fille. Quoique j'y avais pas trop pensé non plus, y'avait eu beaucoup de rebondissements aujourd'hui. A croire que l'on pouvait pas passer une journée normale aujourd'hui. « Telle mère, telle fille. J'lui dirais c'est de ma faute », lui avais-je dit. J'me disais que heureusement qu'elle m'adorait.

 Ca me faisait bizarre qu'Adèle devienne caractérielle tout d'un coup. Elle avait toujours été une enfant très calme et posée. Ce n'était pas le genre à faire un caprice pour un oui ou pour un non. Or, ces temps-ci tout était différent. J'en avais parlé à son médecin traitant qui m'avait conseillé de lui faire voir un psy. Je trouvais cette suggestion exagérée vu les circonstances, sans compter que j'avais une petite idée du problème. Telle mère, telle fille. J'lui dirais c'est de ma faute.   Je ne vois pas du tout de quoi il parle, alors là.. Bon, ptete un petit peu.  Je suis un ange moi, tout l'monde le sait. Je souris amusée et continuais à marcher.   Imagine, si t'avais été son père.. Plus tard, elle aurait été terroriste la gamine. J'ose même pas imaginer le mélange de nos deux caractères, my gad.

« Toi un ange ? Alors là si toi t'es un ange, j'suis quoi moi ? Dieu ? », disais-je pour la taquiner. J'rigolais à ma propre petite blague, bien que c'était pas méchant. Mélodie avait son caractère, elle pouvait être la fille la plus chiante au monde comme la plus adorable, mais bon c'est ce que j'aimais avec elle. Je riais encore plus lorsqu'elle déclara que si j'étais le père d'Adèle, elle aurait été terroriste dans le futur. « Al Quaida, direct fiché dans les dossiers du FBI », rajoutais-je pour plaisanter. On commençait à marcher et je pris la main de Mélodie dans la mienne. « Une belle petite famille tout les trois qu'on fait », disais-je avec mon sourire d'idiot sur le visage.

  Toi un ange ? Alors là si toi t'es un ange, j'suis quoi moi ? Dieu ? Ah, les batards ! J'éclatais de rire avant de lever mon majeur. Tu l'as vu celui là? Je souris amusée. J'suis parfaite moi, qu'est-ce qu'il y a? T'es jaloux?   Je lui tirais la langue. Pire que ça. Même si le terrorisme n'était pas une chose à prendre à légère, j'avoue que ça me faisait rire. Adèle, en mini djihadiste. Ce serait le somme môme. Mais c'est mon bébé, alors elle restera toujours petite et elle jouera toujours aux barbies voilà ! Ouais, j'l'avais décrété.  Mais, tôt ou tard, elle bâtira sa propre vie et deviendra adulte, que je  le veuille ou non. Je souris tendrement lorsque Mace me disait que l'on formait une belle famille. C'est vrai que dans le genre, y avait bien pire.   On est pas trois, vu que j'suis en colocation dans ma tête. Je plaisantais. La schizophrénie, c'est mal.   J'hochais la tête, faussement outrée.

Barbie ? Adèle ? En moins de temps qu'elle pensait, elle s'occuperait plus à jouer à la Barbie en vrai qu'en poupée, et ça je préférais le garder pour moi plutôt que le dire et d'énerver Mélodie, on était bien partis là pour l'instant pour qu'elle soit de bonne humeur pour le reste de la journée. Ouais, cette meuf, elle avait un problème. « Ouais, je vais t'ausculter alors, j'suis toubib en psychatrie », lui disais-je en faisant un petit clin d'oeil. « J'ai grave les crocs... ».